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EAN : 9782812616396
304 pages
Editions du Rouergue (22/08/2018)
3.89/5   390 notes
Résumé :
«  Lorsque quelqu’un est aussi discret que moi, personne n’imagine qu’il puisse avoir un tempérament passionné. Mais – je le sais mieux que personne – il ne faut pas juger un livre à sa couverture. »

Après vingt-trois ans de silence, Helen et Franck se croisent par hasard sur un trottoir de Londres.
Dans le choc des retrouvailles, la voix d’Helen s’élève pour livrer à Franck sa version de leur vie ensemble, depuis leur rencontre en 1950, à Rome... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (121) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 390 notes
Lorsque l'on m'a donné cet ouvrage pour la médiathèque, je ne sais pas pourquoi, j'ai comme étant aimanté et ai absolument tenu à le lire avant de le mettre en rayon et j'avoue que je ne regrette rien, au contraire maintenant je vais pouvoir le conseiller et le recommander à mes lecteurs comme il se doit et je vais également tenter de vous convaincre par la même occasion.

Helen et Franck ses sont connus très jeunes et se ressemblaient étrangement puisque leurs pères respectifs travaillaient devaient se retrouver à Rome pour travailler ensemble, quoique se détestant et occuper tous deux de hautes fonctions. Helen et Franck n'ont jamais été aimés par leurs parents comme il se doit. Aussi, après l'obtention de leurs diplômes (enfin pour Helen car Franck le rata mais avec promesse de le repasser plus tard) et que l'occasion s'est vu pour Helen de fuir cette famille haïe, exécrée même, elle n'y a pas réfléchi à deux fois et c'est ainsi que nos deux jeunes héros se sont retrouvés ensemble à Amsterdam dans la maison de jeune fille de la mère d'Helen. Si celle-ci est très travailleuse et se passionne pour les livres, Franck, lui, se cherche et ce n'est qu'à vingt-huit ans qu'il se découvrira une passion pour la peinture et l'amènera vers les plus grands sommets de la gloire. S'ensuit alors, comme souvent pour certains artistes qui s'enivrent de leur renommée, une vie de débauche mais cependant toujours recadrée et remis dans le bon chemin par Helen. Les femmes se presseront autour de lui et bien qu'Helen en ait toujours été amoureuse, elle acceptera tout, même de partager jusqu'au jour où elle partira à son tour. Mais cet amour ou ce lien qui les lie est tellement fort et indescriptible car mystérieux à la fois qu'ils finiront par se retrouver des années plus tard puis à se détester.
Tout cela, le lecteur le découvre non pas en temps réel mais au travers des mots qu'Helen adresse à Franck pour décrire ce qu'à été leur vie à tous deux, à le fois ensemble mais également chacun dans des périodes de leurs vies où ils vivaient séparément.

Un roman écrit à la deuxième personne du singulier puisque ce n'est pas au lecteur que la narratrice s'adresse mais bel et bien à Franck tout au long de ce roman lorsqu'ils se recroisent à Londres et que leur vie est maintenant derrière eux. Elle retrace leur parcours depuis l'enfance jusqu'au drame qui finira de les séparer à tout jamais, sans cette fois-ci , une quelconque possibilité de retour en arrière.

Un roman fort, très puissant avec des chapitres extrêmement courts et dans lequel le lecteur suit les deux protagonistes dans toutes les villes du monde dans lesquelles ils ont vécu, se sont croisés, se sont aimés et se sont détestés. Un livre que je ne peux donc que vous recommander tant l'écriture de Julia Kerninon, auteure que j'ai découvert en même temps que cet ouvrage, est fluide mais peut être aussi cruelle et douce. Paradoxal, non ? Non car c'est la magie des mots qui fait cela...
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Helen croise par hasard Franck dans une rue de Londres. Elle ne l'a pas vu depuis dix-neuf ans, depuis qu'un tragique événement a mis fin à leur relation. C'est l'occasion pour elle de lui raconter la véritable nature de ses sentiments à son égard, en retraçant leur vie commune depuis leur rencontre à l'âge de douze ans dans une ambassade à Rome, en passant par l'appartement qu'ils partagèrent à Amsterdam et jusqu'à leur maison dans la campagne française.
J'ai tout aimé dans ce roman. J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce portrait de femme subtil et fascinant.
Julia Kerninon m'a happée dès les premières pages dans une histoire d'amour haletante, passionnée, intemporelle et m'a menée d'un bout à l'autre du récit, presque dans un souffle, de son écriture délicate et incisive. Je n'ai pas eu envie de lâcher le livre avant de savoir ce qu'il est advenu de ce duo auparavant inséparable.
Un très beau roman, doux amer sur une amitié fusionnelle, une histoire d'amour et ses conséquences dévastatrices.

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À quoi bon ajouter une critique ? .

Tout a été dit déjà.

C'est mon quatrième livre de cette jeune auteure , mais que d'émotions à la lecture !
À travers cette double biographie , une femme âgée met à plat sans langue de bois ni pathos, honnêtement, un parcours animé, vivant, douloureux , d'amitié amoureuse —— élans amoureux brûlants——- entre tumulte des sentiments , douleurs anciennes ravivées , regrets , rancoeurs anciennes , paradoxe de ces deux vies entrecroisées, toute passion dépassée !


Un livre bouleversant où l'auteure explore les âmes avec une infinie délicatesse où le sacrifice , le dévouement inconditionnel , côtoient l'amitié , la blessure , le manque, le drame, la tragédie, la rupture .


Elle peint avec subtilité , intelligence et profondeur la force implacable qui lia Helen et Franck , jeune homme égoïste , oisif, négligent et fantasque ———il deviendra un peintre célèbre ——-à l'éblouissante carrière , Helen, une femme sensible , discrète ,efficace ,intelligente , qui facilitera la vie de Franck, entièrement dévouée à l'homme qui enchantera sa vie et l'assombrira tout autant.


À travers des chapitres courts , magnifiques l'auteure peint ces deux êtres : ils se sont aimés ,liés , déchirés , séparés ….
Le besoin constant qu'ils ont eu l'un de l'autre …..

On les suit depuis leur rencontre en 1950 à Rome encore adolescents jusqu'en janvier 1995, à Londres , Amsterdam, Venise, Boston,La Normandie , et Londres à nouveau…..

Chaque étape , chaque souvenir s'incruste dans un parcours de dévouement inconditionnel à un garçon frivole ,solaire, égocentrique , irrespectueux, quelque part irresponsable .

Un livre subtil, sensible, sorte d'analyse psychologique, dévotion d'une femme à l'égard d'un homme , relation compliquée , très forte , profonde, puissante , parfois dangereuse d'un grand amour !
Magnifique analyse d'un GRAND AMOUR !
«  Je crois qu'il y a bientôt six heures que je te parle tout bas.
Cela aura été notre vie, Franck.
C'est tout. Embrasse - moi . Pour tout le reste , il est trop tard .. »
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Helen a 72 ans. Quand elle croise par hasard dans une rue de Londres Franck qu'elle n'a pas vu depuis vingt ans, c'est le moment, enfin, de tout lui dire. Confession murmurée, écrite ou parlée avec les yeux: on ne sait. Elle durera six heures pendant lesquelles Helen revisitera sans concession mais le coeur apaisé leur longue histoire commune, depuis leur adolescence errante d'ambassade en ambassade, l'explosion de la carrière de peintre de Franck jusqu'au retrait normand. Fusionnels mais pas sur la même vibration, l'un dans l'ombre de l'autre, parlant beaucoup mais jamais de l'essentiel, jusqu'au drame.

Coup de coeur inattendu pour ce livre découvert à l'occasion du prix Libraires en Seine, et qui est l'illustration parfaite de cette rare alchimie qui advient entre un livre et son lecteur, moi en l'occurrence, qui ai été aspirée dès les premières lignes par les mots d'Helen.
Il s'en dégage une musique si mélancolique, une puissance d'évocation si réelle que l'on ne peut s'empêcher ni de s'identifier, ni de tourner les pages pour remonter avec Helen le cours de son histoire belle et tragique avec le bel Appledore, si proche et si lointain.
Beau à pleurer.
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J'ai retrouvé avec grand plaisir l'auteure, dont j'aime le souffle romanesque et l'écriture dense.

Jusqu'où est-on prêt à aller, lorsqu'on vénère quelqu'un et que rien d'autre n'a d'importance? Jusqu'où la dévotion entraine-t-elle les êtres? C'est le coeur de cette histoire.

Sur un trottoir londonien, la narratrice, Helen, maintenant une vieille dame, revoit Franck, l'homme qu'elle a tant aimé. Pourquoi ces deux-là, inséparables durant de nombreuses années, et ce depuis l'adolescence, sont-ils restés aussi longtemps sans se rencontrer. Qu'ont-ils fui en refusant tout contact?

Dans un long monologue qu'adresse Helen à Franck, elle va remonter le fil du temps , égrener les souvenirs, révéler les secrets, bien gardés pourtant, et évoquer enfin l'événement qui a scellé leur rupture définitive.

Même si le personnage d'Helen a des excuses ( horreur de son enfance!), on s'indigne quand même de son aveuglement, de ses décisions si catastrophiques. Et l'égocentrique et inconséquent Frank est exaspérant.

Cependant, comme dans " Buvard", l'auteure excelle à raconter les affres de la création, picturale ou littéraire, l'état d'esprit complexe des artistes. La joie d'être à l'origine d'une vocation, comme Helen l'a été pour Franck. Les limites d'un sacrifice destructeur.

Un roman très prenant, présentant des personnages passionnés, précipités vers le drame par leurs faiblesses, leurs dénis. Leur dévotion.
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critiques presse (3)
LaPresse
27 mars 2019
Un roman brillant qui parle de sacrifice et d'amitié, mais aussi d'art et de célébrité.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
22 octobre 2018
Le dernier roman de Julia Kerninon offre un univers qu’il fait bon côtoyer, où s’incarnent des personnages forts, pétris de paradoxes et de beautés.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeMonde
31 août 2018
« Ma dévotion » est l’adresse d’une vieille femme à un vieil homme, toutes passions et douleurs anciennes ravivées. Subtil.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (101) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous hurlions dessus dans la salle à manger, tournant comme des fauves autour de la table, opposant nos arguments les plus fourbes, nos souvenirs les plus anciens, nos rancunes les plus précises, avançant nos pions comme deux maîtres d'échecs se connaissant sur le bout des doigts. Force était d'admettre qu'en quarante-quatre ans, nous avions appris à nous disputer ensemble comme d'autres apprennent à danser, hélas, et cette dispute était notre magnum opus, notre morceau de bravoure, un alignement parfait des planètes pour nous déchirer sous la lune dans la grande salle à manger de cette maison au milieu de nulle part, comme si nous avions attendu cela toute notre vie.
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Alors c'était à ça que menaient nos marches infatigables dans Rome, nos milliers de nuits à parler, les lettres passionnées que nous nous étions écrites.
C'était à ça que menaient ma dévotion, les sacrifices que j'avais faits pour nous, ma patience. Un assassinat.
Tout cet amour mal dosé menait à un arbre. Qui sait ?
Tu l'avais peut-être déjà peint. Nous étions peut-être déjà passés à côté de cet arbre en nous promenant, sans savoir qu'un jour il marquerait la fin définitive d'une partie de nous-mêmes.
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Certaines des épouses faisaient semblant de s'essuyer les yeux de rire en l'entendant dire ça, et moi je souriais délicatement, jouant le rôle de la femme-enfant qu'il me distribuait. Je prétendais croire à cette histoire de salvation miraculeuse, croire à ma propre candeur d'autrefois, comme si, à trente-sept ans, j’avais vraiment pu être cette gamine qu'il faisait apparaître dans son mémorama – mais année après année je sentais plus distinctement gronder en moi comme le bruit d'un courant sous-terrain qui, progressivement, à mesure de l'érosion des sols – notre amour –, avait fini par tout submerger, jusqu'au jour où je me tiendrais devant Günther à lui hurler que j'avais aimé tout cela, que j'avais su ce que je faisais à l'époque, que j'avais aimé jusqu'au bout, tout le temps, mon appartement rempli à ras bord et ma vie commune avec toi, que rien ne m'en avait échappé, que c'était ma vie, et que je n'en avais jamais voulu d'autre.
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Le temps était venu du pain brun épais retourné et marqué d'une croix avant d'être coupé, des poignées de sel jetées derrière l'épaule pour écarter le malheur, des bûches qu'on rajoute dans le feu sans un mot, des fruits au vin rouge qu'on fait rôtir au four. C'était le temps des ongles pleins de terre, des sommeils profonds, des roses séchées, des livres épais, des lits qui grincent.
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Les années séparant 1981 de 1994, ce n'est que ça, pour moi – la pluie douce, les confitures, les feux de cheminée, l'herbe très verte, l'automne éclatant, les omelettes aux champignons, les tartes aux pommes, l'amour les soirs de pleine lune, l'odeur du bois ciré, tes chefs-d'œuvre dans la grange, mon chef-d'œuvre de famille recomposée.
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Vidéo de Julia Kerninon
Lecture par l'autrice & Julia Kerninon Rencontre animée par Jennifer Padjemi Années 80 dans le nord de l'Angleterre. Yrsa grandit avec son frère Roo et sa mère infirmière. Démunie, leur mère les confie à leurs grands-parents, membres de l'Église Adventiste du 7e jour. Au fil des ans, Yrsa subit, de façon insidieuse puis frontale et traumatique, l'emprise des hommes sur son corps transformé.
Le récit d'Yrsa est le contrepied poétique et touchant au male gaze, par la voix mutante d'une enfant, d'une soeur, d'une ado, d'une escort, d'une poétesse dans l'âme, d'une femme en plein empowerment. La Vie précieuse est un ultra-moderne récit de formation, qui rappelle les effets de composition cinglants de la réalisatrice Michaela Coel (série I May Destroy You) et les envolées pleines de vie et de rage de Kae Tempest. Libre, déterminée, militante féministe et intersectionnelle, Yrsa Daley-Ward a imposé sa voix dans le monde entier, saluée par le Pen Prize du meilleur roman autobiographique. Elle a par ailleurs collaboré avec Beyoncé en 2020 pour le film et l'album Black is King.
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