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EAN : 9781090566157
Editions du Mauconduit (12/03/2015)
3.76/5   35 notes
Résumé :
C’est une histoire d’amour et de dialogue impossible entre un fils et sa mère. Lui, 37 ans, né en Algérie, habite en France depuis 14 ans. Elle, vit en Algérie. Il est intellectuel. Elle ne sait ni lire ni écrire. Il est homosexuel. Elle aimerait qu’il se marie avec une musulmane. Comme elle aime les histoires, il a l’idée de lui lire, jour après jour, Le Livre de ma mère, d’Albert Cohen. Il espère que les questions abordées dans le livre de cet écrivain juif, qu’il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ma mère et moi est un petit texte court qui raconte en vingt trois chapitres une tentative de dialogue entre l'auteur et sa mère. Il s'agit de scènes de vie qui nous font entrer dans l'intimité de ces deux êtres que tout semble séparer, sauf un amour profond et douloureux.
C'est un très beau texte, écrit à l'économie de mots, comme je les aime. Mais il s'en dégage une grande sensibilité et une grande émotion.
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Difficile communication entre une mère et son fils. L'amour les rassemble, mais ces mots d'amour ne sont jamais dit, et tant de choses les séparent : elle aimerait qu'il se marie avec une musulmane, qu'il ait une vie conforme à la culture dans laquelle elle l'a élevé, mais il est homosexuel. Il est intellectuel, mais elle ne sait pas lire. Ils parlent, mais ne se parlent pas, s'entendent mais ne s'écoutent pas. Un dialogue impossible entre eux deux : "Ma mère me dit"...."Je lui dis". Alors pour essayer de créer ce dialogue, et d'instaurer un début de communication, il lui lit "Le livre de ma mère" d'Albert Cohen, le livre d'un auteur juif lu à une femme musulmane : "Je me dis que ma mère pourrait trouver une phrase chez la mère d'Albert Cohen, et qu'elle comprendrait enfin".
Un roman qui s'étend sur une vingtaine de jours, des jours pendant lesquels la lecteur assiste à cet amour, à cette tentative et à cet échec.
"Je pense à la distance qui me sépare de ma mère. Je pense à la difficulté de changer de regard. Je me demande si ma mère en est capable. Je me demande si elle a le temps de le faire. Je me demande si j'ai le droit de lui demander de changer de regard. Je me demande si je ne perd pas mon temps, si mon projet peut aboutir."(P. 44)
Quand la mère prend la parole, c'est pour mieux dire qu'elle ne comprendra jamais rien à son fils. Fils qui parallèlement admet : "Je ne trouve pas de mots pour parler à ma mère. Les mots de son langage n'expriment pas ma vie. Les mots de mon langage n'entrent pas dans son système. Elle ne les comprend pas. Je décide d'aller au bout du "Livre de ma mère". Je me dis qu'il pourrait y avoir quelque chose, à la fin."
Un livre sur la difficulté de faire changer les autres mais aussi sur la difficulté de changer son regard. Chacun pense être sur la bonne voie, est persuadé de détenir LA vérité, et aucun n'est finalement vraiment ouvert au dialogue. Si le dialogue ne se fait pas c'est toujours la faute de l'autre! Air bien connu des conflits de génération, des conflits nés de différences de culture, de différences sexuelles, etc., conflits qui n'interdisent pas l'amour. A aucun moment le narrateur ne s'interroge sur son attitude.
Roman...oui, mais il y a tant de familles, tant de situations dans lesquelles cette communication est impossible, dans laquelle elle va jusqu'à la fracture définitive entre parents et enfants.
L'alternance répétitive des "Elle m'a dit" ..."je lui dit" donne une certaine lourdeur au livre, qui ne m'a pas permis de l'apprécier complètement

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Metiba Brahim ma mère et moi

Ce « récit » s'étend sur 23 jours et retrace des « conversations » entre les deux personnages du titre.

En fait la communication par les mots échoue, et chacun se trouve dans une impasse ; « ma mère me dit », « je lui dis », monologues juxtaposés qui ne se rejoignent pas. Pourtant les personnages sont pleins d'amour l'un pour l'autre, mais bloqués dans leurs attitudes, surtout la mère, caractérisée par sa position physique, « les jambes droites, le dos droit ».

Elle est prisonnière de son analphabétisme et des conceptions esthétiques et morales figées dont elle a hérité. Elle souhaiterait le bonheur de son fils, mais dans une vie conformiste que ce dernier refuse. Est-elle dupe des non-dits de son fils ? Bien sûr que non…

Pour ce dernier, il s'agit de trouver des passerelles autres que la parole ordinaire, donc d'avoir recours à la lecture du livre d'Albert Cohen, « le livre de ma mère », susceptible d'ébranler des préjugés et des idées toutes faites, d‘ouvrir sur un autre monde et d‘autres conceptions…Le contact physique devient aussi un lien sentimental.

J'ai aimé dans ce livre les efforts pour échanger, les attentions constantes pour témoigner d'une affection indéfectible, du désir de faire plaisir.

L'amour surgit des attitudes et des comportements, des propositions toutes simples dans le quotidien, du silence entre les phrases de chacun, malgré les différences de génération, de cultures, et de choix de vie.

Pour le lecteur ce « récit » traduit le désir de faire sauter les barrières entre des mondes différents, et d'instaurer une compréhension sans reniements.
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Forcément j'ai pensé à ma mère ! finalement , mais je le savais déjà, je n'ai jamais vraiment parlé avec elle de sujet vraiment profond. A la fin de sa vie j'arrivais à lui faire raconter des souvenirs et ça c'était vraiment très bien. Je pense ,qu'en effet entre la mère et ses enfants il n'y a pas de doute, l'amour est là, parfois il n'y a pas forcément besoin d'un échange verbal. Dans ce livre j'ai ressenti la frustration de ce fils qui aurait voulu parler beaucoup plus avec sa mère et au final il sait, il comprend, que sa mère sait l'essentiel et qu'il n'y a pas besoin que cela passe par des mots. Être ensemble est suffisant.
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Résumé:
Le narrateur comprend tout.
Sa mère ne sait ni lire ni écrire ergo elle ne comprend rien.
Le narrateur aimerait que sa mère arrête d'être sotte.

Sur la forme, le récit est répétitif. Très répétitif. Extrêmement répétitif. Il se donne un air poétique, mais comme le sujet n'est pas bien traité ça ne marche pas.

Sur le fond, le narrateur est un personnage orgueilleux avec une idéologie qui se mord la queue. Il souhaiterait que sa mère change mais ne conçoit pas de faire pareil. Il aimerait qu'elle laisse tomber son "vrai" car il considère que son "vrai" à lui, est le vrai "vrai". C'est comme dire "La phrase suivante est fausse. La phrase précédente est vraie" c'est en même temps paradoxale et sophistique.

La mère choisit le silence, car elle sait qu'elle ne veut pas s'ouvrir au dialogue et elle le dit: "Je suis vieille, je ne veux pas changer". Plus particulièrement elle sait que son fils non plus n'est pas vraiment ouvert au dialogue et n'a aucune envie de changer, non pas par vieillesse, mais car il est persuadé d'avoir raison. J'ai trouvé le choix de la mère sage & judicieux, et son caractère intéressant.

En somme, un livre ronflant & stérile.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'habite en France, depuis quatorze ans. Je suis né et j'ai grandi en Algérie. J'ai quitté un système étouffant. Une pensée étroite et figée. J'ai voulu plus de liberté. Le changement a été dur. Ma mère a raison quand elle dit que j'ai changé, j'ai beaucoup changé. Ce changement, en plus d'avoir été douloureux, a eu comme conséquence de m'éloigner de ma mère. Éloignement que j'essaie de réduire en racontant à ma mère l'histoire d'Albert Cohen. Parce qu'il est orphelin et qu'il aime sa mère, et que ma mère aime ces histoires. Mais aussi parce qu'il est juif et que ça me fatigue d'entendre de toute part, d'abord en Algérie puis en France, des idées reçues sur les uns et les autres. Ça me fatigue d'entendre les uns et les autres parler de "vérité", de "sens" et de "Dieu", comme si les uns avaient compris là où les autres auraient échoué.
Je ne peux pas m'attaquer à tout le monde, d'ailleurs tout le monde ne m'intéresse pas. Alors j'essaie de créer un cadre où au moins ma mère, parce que c'est elle qui m'intéresse le plus et que mon éloignement d'elle est le plus douloureux, se remettrait en question, pour qu'elle m'accepte enfin.
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Je ne trouve pas de mots pour parler à ma mère. Les mots de son langage n’expriment pas ma vie. Les mots de mon langage n’entrent pas dans son système. Elle ne les comprend pas. Je décide d’aller au bout du Livre de ma mère. Je me dis qu’il pourrait y avoir quelque chose, à la fin. Je me dis que ma mère pourrait trouver une phrase, chez la mère d’Albert Cohen, et qu’elle comprendrait enfin. Je me dis que puisqu’elle aime des histoires où des orphelins sont mis en scène, elle sera peut-être touchée par celle d’Albert Cohen et que je réussirai peut-être à l’amener à une autre vision du monde. Je pense à la distance qui me sépare de ma mère. Je pense à la difficulté de changer de regard. Je me demande si ma mère en est capable. Je me demande si elle a le temps de le faire. Je me demande si j’ai le droit de lui demander de changer de regard. Je me demande si je ne perds pas mon temps, si mon projet peut aboutir. Je me demande si un jour, ma mère pourra laisser de côté son « nous », son « eux », son « vrai » et sa conception des hommes et des femmes.
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Je n’habite plus avec ma mère. Il y a quelques années, l’année de mon départ, ma mère a eu l’idée d’installer un portrait de moi au-dessus de la télé. Ma mère est contente d’entendre que la mère d’Albert Cohen fait la même chose avec le portrait de son fils. Elle est également attentive lorsqu’Albert Cohen dit que sa mère vendait ses bijoux pour lui donner de l’argent. Ma mère dit : « Comme moi ». Au moment de la scène qui se passe dans la cuisine, ma mère entend que la mère d’Albert Cohen prépare des boulettes. Elle demande si je veux manger. Je dis : « Non. » Je dis que si, elle cuisine très bien. Elle dit que mon père ne le dit jamais. Ma mère veut savoir ce que signifie la phrase où Albert Cohen dit : « Elle était si adroite pour la cuisine, si maladroite pour le reste. » Je dis que je ne sais pas, que le reste est peut-être l’amour, dans sa démonstration. Ma mère me regarde.
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Je vois rarement ma mère. Elle m’appelle régulièrement, nous parlons de cuisine. Je l’appelle régulièrement, nous parlons de cuisine. Je lui demande ce qu’elle regarde à la télé. Elle dit : « C’est l’histoire d’une orpheline… » Je connais l’histoire. C’est toujours la même. Parfois j’aimerais entrer dans l’esprit de ma mère pour savoir ce qu’il y a. Pour faire sortir ce qu’elle ne dit pas. Mais je crois qu’il n’y a rien d’autre que ce que dit ma mère. C’est-à-dire des recettes de cuisine et l’histoire d’une orpheline qui tombe amoureuse d’un garçon riche qui l’aime quand même. Mon rapport à ma mère est silencieux. Elle est assise, jambes droites et dos droit, et je l’observe. J’attends qu’elle parle, mais elle ne dit rien.
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Video de Brahim Metiba (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brahim Metiba
Le jeudi 16 avril 2015, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr) accueillait Brahim Metiba, à l'occasion de la parution de son premier roman, "Ma mère et moi", aux éditions Mauconduit.
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