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EAN : 9782363081575
224 pages
Arléa (26/04/2018)
3.92/5   12 notes
Résumé :
« La rivière coule sans cesse, mais son eau n’est jamais la même. Ainsi en va-t-il pour les hommes ici-bas et leurs précaires habitations », écrit Kamo no Chômei, dans le Japon du XII° siècle.

Au printemps 2016, Lily et moi quittons notre ancienne demeure et allons habiter un moulin sur le ruisseau d’Orgues, en Xaintrie Noire, une région montagnarde adossée au sud du Massif Central.

Ainsi commence non le livre d’un moine zen japonais d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un livre d'une immense richesse pour tous les amateurs de nature, de silence, de méditation, de philosophie de l'humain.

Antoine Marcel est installé dans un moulin au bord d'un ruisseau de Xaintrie Noire, en Corrèze et à proximité de la Dordogne et du Lot. Il développe au fil des pages sa vie quotidienne en ces lieux où le contact avec la nature est omniprésent.

La nature, il la voit, l'admire dans ses moindres détails : libellules, poissons, oiseaux, arbres, pierres. Ainsi, il livre une succession de courtes descriptions
très prenantes, entraînant le lecteur dans son monde au rythme des saisons.

Le jardinage tient une très grande place avec des explications détaillées sur le pourquoi de telle ou telle plantation, toujours dans le respect d'une harmonie entre les essences et le décor qui est son cadre de vie.

Son récit est ponctué de souvenirs d'enfance au cours de laquelle s'est éveillé son goût pour la nature et ses merveilles. Il raconte donc son vécu dans sa famille et avec ses amis d'enfance.

Il livre également de nombreuses références à ses voyages à travers l'Afrique, l'Orient, le désert. de multiples références littéraires émaillent son récit avec de nombreux auteurs tels que Edward Abbey ou John Muir, deux grands passionnés de nature sauvage.

Enfin, il fait partager la culture chinoise dont son épouse l'a enrichi. Zen et taoïsme sont très largement évoqués sans jamais lasser, avec naturel et simplicité au point que l'on adhère volontiers à ce qu'il exprime.

Il passe un hiver seul, son épouse se rendant en Chine pour plusieurs mois; c'est pour lui l'occasion d'expliquer son rapport à la solitude, à la réflexion, à la pensée aux travers d'activités simples telles que le ramassage des feuilles mortes ou le tronçonnage du bois et la veille de sa combustion dans le poêle norvégien.

L'écologie développée par Antoine Marcel est très pure, pleine de bon sens et, là encore, on ne peut que le rejoindre et nous efforcer de l'imiter.

Donc, un très beau livre qui ouvre à la lecture de nombreux autres sur une thématique très large au coeur de la nature et de l'humain.


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L'auteur, à la faveur d'un héritage, s'installe dans une maison isolée, un ancien moulin, sur le ruisseau d'Orgues, en Xaintrie noire, une région adossée au Massif Central. Avec sa femme chinoise, Lili, ils recherchaient un lieu ou vivre en pleine nature, dans le silence, mais non pas à l'écart du monde, ils en font pleinement partie.

Voilà un récit d'une telle richesse qu'il est impossible d'en faire le tour dans un billet, d'autant que je l'avoue, une partie des propos de l'auteur m'a échappé par manque de connaissances sur le zen et la philosophie chinoise. Mais ce n'est pas un obstacle à la lecture, j'ai simplement pris un carnet, un crayon et noté les ouvrages cités et il y en a.

La vie s'organise autour des tâches indispensables à effectuer jour après jour sur la propriété. Elaguer, couper, transporter, parfois à l'aide de plus jeunes parce l'on se fait soi-même un peu vieux. L'auteur parsème son récit de références au passé où l'on comprend qu'il a exercé des métiers assez dangereux à travers la planète. Il a été aussi créateur de jardins après un long apprentissage. Il a été propriétaire de différentes maisons qu'il a dû quitter avant de se fixer ici.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Jacques Brosse entre ces pages ; il a été le maître de l'auteur. Je n'ai pas oublié ses livres et ses émissions de radio sur les arbres. Je me sentais donc parfois en terrain connu. Les réflexions de l'auteur sur le monde contemporain sont très justes, même s'il a la dent dure, tout comme il s'est fait au fil du temps sa propre conception d'une pratique du zen "Si je ne fais pas mon monde, c'est le monde qui me fera".

Les jours s'écoulent entre travail, lecture, écriture, marche et méditation. le temps est rythmé par les absences de Lily, qui retourne en Chine six mois par an. La maison est située au fond d'une gorge, on n'y entend plus les oiseaux. Lorsque le temps se fait trop sombre, l'auteur monte sur le plateau retrouver le soleil et les hommes.
C'est un récit dont on ne fait pas le tour en une seule lecture. Il faudra y revenir en détail, reprendre des réflexions, approfondir et rebondir sur d'autres auteurs. D'ores et déjà "Traité de la cabane solitaire" et "Carnet chinois" m'attendent.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Le courant de la vie.
Pérégrin installé aujourd'hui en Xaintrie, région naturelle corrézienne débordant sur le Cantal, Antoine Marcel, tel un candide bouddhiste, disposera de son temps de vie pour cultiver son jardin, à l'orientale. Avec Lily, épouse chinoise, ils habitent un vieux moulin en retrait des turbulences et de la cacophonie du monde. Quand Lily repart en Chine durant la saison hivernale, l'auteur doit se coltiner avec la solitude : « L'âme de l'homme est salée comme le grand océan si l'on en croit le goût des larmes ». Il tient un journal où sont consignés ses observations, réflexions et sentiments, tissant une riche étoffe dans un va-et-vient fluide et naturel entre les cultures orientales et occidentales. La beauté et la saveur d'un tel livre tient peut-être à la porosité entre une pensée articulée sur le vide et le plein et un esprit pétri de rationalisme et de pragmatisme. Ainsi, un simple ratissage et ramassage de feuilles mortes devient une source de contentement qui permet d'approcher la « dimension transcendante du monde ». Bien des auteurs sont convoqués par Antoine Marcel mais leur venue émaille le propos, le sertisse sans l'étouffer. Tout semble couler de source en baignant l'esprit du lecteur dans une bienfaisante connivence. Sous son apparence simple et nue, une vérité profonde affleure du texte, posant l'homme éperdu sur une terre nourricière et apaisée.
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Cette vie dans les monts, au creux d'un vallon dans les contreforts de l'Auvergne, entre Cantal, Lot et Corrèze, telle que l'annonce le titre, est ma première rencontre avec l'auteur. le texte a été d'un abord difficile pour moi. Je pensais partager les aventures d'un néo-rural ou d'un nouvel habitant dans cette région reculée... mais c'est à un philosophe, un sage (je ne sais comment le qualifier) que j'ai eu à faire. Délivrant principalement au fil des pages, un enseignement bouddhiste et philosophique, l'auteur ne ponctue son texte que de quelques épisodes relatifs à la réorganisation de ses terres selon les principes fengshui. J'ai donc été rapidement un peu perdu, n'ayant probablement pas les bases, par sa pensée, ses réflexions sur le fond mais aussi dans son jardin : le fengshui et la plantation de bambous un peu partout m'ont aussi laissé à la "porte" de ce domaine. Il faut peut-être avoir lu d'autres ouvrages antérieurs avant de s'attaquer à celui-ci (?)
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J'ai découvert ce livre et son auteur Antoine Marcel dans une boîte à livres. J'aime beaucoup lire des livres sur la nature et le côté philosophique zen annoncé dès les résumé m'intéressait véritablement.
Cette lecture m'a été très agréable et reposante. Les pensées philosophiques mais également très pragmatiques notées par Antoine Marcel au cours de cette année de Ma vie dans les monts m'ont véritablement plu et fait réfléchir sur la vie de notre époque actuelle. Je ne peux que rejoindre ces pensées sur notre époque et je comprends la réaction de l'auteur quant au besoin d'agir ou de ne pas agir.
Au final, un très bon livre agréable et bien écrit par Antoine Marcel, je risque de découvrir le reste de sa bibliographie.
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Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
Dans cette connaissance par l'immédiat, rien ne s'interpose. Tout coïncide, tout s'accorde à l'ordinaire. C'est comme sortir de chez soi et voir les nuages flottant dans le ciel. On sait alors que toute philosophie constituée est dérisoire. On prend son bâton, et l'on va tranquille sur les chemins du monde.
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Je sors; je vais voir le ruisseau en sa présence fidèle. Une allée descendant la pente mène au bord de l'eau torrentueuse, à une grève de galets et de pierres. Un banc de sable oblong, déposé par les eaux, est le dessin d'une forme parfaite. Sur la rive d'en face, une falaise de schiste ombrage un gour profond. Un bon coin pour le saumon qui aurait besoin de reprendre des forces, avant de poursuivre sa remontée. Je lève les yeux, observant la corniche de pierre en surplomb, tout droit sortie d'une peinture chinoise. Soudain passe un martin-pêcheur remontant le cours d'eau, trait de bleu métallique rapide comme une flèche. Ce n'est pas le temps qui suspend son vol, c'est la pensée, me dis-je, sortant d'un bref ravissement d'où le temps s'était absenté.
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Ici, m'implantant en ces nouvelles terres, bien que je m'y réfère en pensée, je n'imiterai pas le Henry David Thoreau de Walden, ni non plus Thomas Rain Crowe, son disciple, presque un contemporain. Loin de moi ce rêve juvénile d'arriver à se suffire à soi-même, vivant des produits d'un jardin bio ; je connais ma dette envers l'humanité. Je resterai connecté aux réseaux par une antenne braquée sur un lointain satellite ; j'irai faire mes courses au supermarché avec mon vieux Renault Kangoo ; acheter mon pain ou poster mon courrier à motocyclette, sac au dos. Je n'en ai pas moins, pour choisir de me retirer au pied des montagnes, une intention profonde, et c'est de celle-ci, sans doute, que je compte parler en ces pages
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Cette expérience précoce, fondatrice, dans laquelle se conjuguaient la découverte de la vie subaquatique, l'odeur de la rivière, une espèce de stupéfaction sacrée devant la beauté des eaux courantes, la vie autour, les libellules aux couleurs métalliques, bleues ou vertes, un bambou noir dans la main -- expérience neuve --, les grandes feuilles de rhubarbe aux tiges violacées poussant à foison sur les rives, est celle dont j'aurai toute une vie poursuivi la signification sensible -- jusqu'à ce que je comprenne que les montagnes sont les montagnes, et les rivières les rivières.
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Hélas, l'atrocité du monde porte ses effets jusqu'en ces lieux paisibles, et cette belle fille déambulant sur le trottoir, demain sous l'influence malfaisante d'on ne sait quelle militance obscurantiste, troquera peut-être son short et ses hauts talons pour une robe longue, des souliers plats et un foulard lui couvrant la tête, baissant humblement les yeux au lieu d'accorder ce sourire éclatant au passant qui l'admire, comme on regarde passer une caravelle toutes voiles dehors au vent du large.
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