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EAN : 9782203120143
96 pages
Casterman (26/10/2016)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Le dessin dans tous ses états, par François Schuiten et Benoît Peeters !
Machines à dessiner fait dialoguer les visions de Schuiten et Peeters avec un ensemble de machines choisies dans les réserves du Musée des Arts et Métiers. Il s'agit de lancer des ponts entre l'univers fantastique des Cités obscures et le monde des techniques, mais plus encore de mettre en scène la magie du dessin, hier, aujourd'hui et demain. Quelle que soit l'évolution des outils, le d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il s'agit là d'un catalogue d'exposition du musée des Arts et Métiers. Or son principal défaut, c'est justement de n'être pas représentatif de l'exposition : on ne comprend que très vaguement en quoi elle a consisté. Impossible, pour qui ne l'a pas visitée, de savoir à quoi s'en tenir. Certes, le directeur du CNAM s'est fendu en introduction d'une vague explication sur le projet de François Schuiten, qu'on sait depuis longtemps passionné par le musée des Arts et Métiers; ça n'est pas pour rien qu'il a conçu la scénographie de la station de métro du même nom. Donc, il se serait agi, d'après ce qu'on peut tirer au clair de cette intro, de faire dialoguer certains objets du musée - ou d'autres musées, éventuellement -, notamment certains liés au dessin, avec l'imaginaire de François Schuiten. Sauf que, de fait, jamais ce n'est très apparent dans le catalogue. Alors oui, dans la seconde partie consistant en un entretien entre Schuiten et son comparse Peeters, on nous a concocté une mise en page qui nous présente la photo d'un astrolabe du musée en regard d'un dessin de Schuiten qui représente un astrolabe. Même chose avec une sphère armillaire, avec une hélice, etc., etc. Vous aurez compris le principe, qui, franchement, ne nous apporte rien. Et ce d'autant moins que les photographies ne sont pas issues de l'exposition mais présentent les objets de la façon la plus objective et froides possibles, sur fond détouré, et ne dégagent donc aucune atmosphère. Quant à la première partie proprement dite, un essai d'Éric Dubois sur l'acte de dessiner et les techniques qui s'y rapportent, pas très captivant, il fait difficilement le lien avec l'entretien qui suit et j'ai que j'ai mentionné plus haut... Alors que François Schuiten ne cesse de parler dessin, justement ! Ce qui nous donne un catalogue un peu incohérent. À qui la faute ? Je me suis demandée si, finalement, Benoît Peeters s'était vraiment prêté au jeu et n'avait pas pas fait glisser l'ouvrage vers ce qui l'intéressait sans doute plus - du moins c'est mon impression - que l'exposition elle-même : le parcours de François Schuiten.

Du coup, c'est effectivement cet entretien qui captivera sans doute les lecteurs avant tout, et d'autant plus s'ils sont fans du duo, et de François Schuiten en particulier. Ce que je dénonçais comme s'avérant peut-être comme un défaut de taille pour le catalogue devient, dans le cadre strict de l'entretien, un moment agréable à passer avec Schuiten. Benoît Peeters, qui le connaît depuis l'âge de douze ans et travaille avec lui depuis des dizaines d'années, sait s'appuyer sur leur longue amitié et collaboration pour poser des questions qui s'attachent au rapport de François Schuiten avec le dessin depuis l'enfance. On comprend son cheminement, on découvre ses influences, on s'intéresse à sa technique, on est éclairé sur certains points comme l'utilisation de la perspective, le travail à la plume. Bon, c'est peut-être un peu court et les lecteurs familiers du duo auront peut-être une légère 'impression de déjà lu. Mais on y retrouve avec plaisir beaucoup de dessins de François Schuiten, soit tirés d'albums, soit créés pour des affiches éditées, soit encore issus de propositions inédites. C'est définitivement un livre pour aficionados, qui se lit d'un bout à l'autre mais se parcourt également uniquement pour ses images. Et on ne crachera donc pas dessus... si ce n'est que le prix de 30€ est évidemment peu démocratique. Mais c'est malheureusement là le lot des catalogues d'expositions.
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J'ai classé cet album dans la catégorie "BD" mais en fait c'est un catalogue qui nous parle de l'univers Schuiten - Peeters. Univers est le mot exact. En tout cas, je n'en ai pas trouvé d'autre.
L'architecture du futur ou, simplement, d'un monde proche qui nous fait rêver, gamberger, imaginer. Imaginer des machines, des villes, des architectures. Qui mieux que ces deux Belges nous ont offert depuis des dizaines d'années ces perspectives travaillées dans les moindres détails, un peu comme si leurs constructions commençaient demain.
Tout est dans ce magnifique recueil qui est, à mon humble avis, un objet précieux.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
B.P. : Quels sont tes premiers souvenirs de dessin pendant l'enfance ? Quel genre de dessins faisais-tu ?
F.S. : Les dessins dont je me souviens, ou dont j'ai retrouvé la trace, sont de deux types. Il y avait bien sûr des dessins d'imagination semblables à ceux de beaucoup d'enfants : des voitures, des tanks, des bonshommes... Mais il y a eu aussi, très tôt, des dessins d'observation. J'ai beaucoup dessiné la maison dans laquelle je vivais, une maison que mon père avait fait construire d'après ses propres plans et qui avait une forme simple, avec une immense toiture ; elle était donc assez facile à dessiner. Le dessin dont je me souviens le mieux représentait le cèdre du Liban qui était dans le jardin. J'avais passé beaucoup de temps devant cet arbre, et quand mon père a vu le dessin, il a été impressionné. Il m'a dit : «Tu l'as vraiment regardé... Je crois que tu deviendras dessinateur.» Il l'a dit de façon assez solennelle et bien sûr c'est quelque chose qui m'a marqué.
B.P. : Quel âge pouvais-tu avoir ?
F.S. : Six ou sept ans, je crois... Il avait été frappé par la manière dont j'avais représenté les branches qui descendaient vers le sol en s'entrecroisant, un peu comme des mains qui se frôlent. Pour lui, ce côté très observé était le signe qu'il y avait là autre chose qu'un joli dessin d'enfant... Mon père connaissait la valeur du dessin d'enfant, son audace sa liberté, la force qui est parfois la sienne, mais il n'avait pas une admiration béate pour autant. Il pensait que le dessin d'enfant avait aussi ses clichés et pouvait vite rencontrer ses limites. Comme il sentait que j'étais mordu, il m'a incité à apprendre, à progresser, à maîtriser des outils différents. Il me donnait des exercices : par exemple, il me montrait un dessin, le retournait et me demandait de le reproduire. Il me poussait aussi à utiliser de nouvelles techniques : le papier découpé, l’aquarelle, etc.
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B.P. : Les originaux de bande dessinée que tu possèdes, et de manière générale les originaux que nous préférons l'un et l'autre, ont été conçus dans un moment où ils n'avaient aucune valeur marchande. Ces planches étaient réellement des outils de travail : elles comportaient souvent des retouches et gardaient les traces des données techniques ou des indications pour la mise en couleur. Aujourd'hui, l'original de bande dessinée est sacralisé, il est entré dans le marché de l'art. Est-ce qu'il n'est pas en train de se transformer en un objet un peu trop séducteur, qui cherche à écarter une partie des spécificités de la bande dessinée pour se donner des airs plus nobles ?
F.S. : Oui il y a le risque de fabriquer des simulacres. Je regardais récemment les catalogues des dernières ventes de Sotheby's et Christie's : il est clair que les organisateurs de ces ventes demandent maintenant à des auteurs de créer des images conçues pour ce nouveau marché. À côté des planches de référence, historiques, incontournables - celles d'Hergé, d'Uderzo, de Franquin et de quelques autres -, on demande des images qui correspondent à des attentes que la peinture d'aujourd'hui n'offre pas. Ce sont de grandes démonstrations de virtuosité graphique, parfois magnifiques, mais assez éloignées de l'art de la bande dessinée... Notre réponse au développement de ce marché a été de donner l’essentiel de nos planches originales à des institutions comme la BnF ou la Fondation Roi Baudoin, pour qu'elles restent disponibles pour de futures éditions, quelles que soient les évolutions technologiques. C'est une façon de dire combine la bande dessinée demeure pour nous liée au monde du livre.
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B.P. : Tu es dessinateur, scénographe, auteur de bande dessinée. Tu as collaboré à des spectacles et à des films... Si tu ne devais garder qu'un seul mot pour te définir, lequel choisirais-tu ?
F.S. : J'aurais bien du mal... Tu vas devoir m'aider...
B.P. : Il n'y a aucun mot qui te vient ?
F.S. : Créateur de mondes, peut-être... Si "créateur" n'était pas aussi prétentieux...
B.P. : Rêveur de mondes ?
F.S. : Oui, rêveur de mondes, voilà, c'est un joli mot. Je l'accepte.
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B.P. : Dessiner une machine, c'est donc un peu comme dessiner le cèdre du Liban de ton enfance : il faut la comprendre. Si le dessin n'apporte plus de clés de compréhension, il devient inutile.
F.S. : Exactement. Le vrai problème de Steve Jobs, c'est qu'il voulait que l'objet soit beau non seulement dans son design, mais aussi et surtout dans son fonctionnement, chose impossible à saisir pour un dessinateur. Pour représenter le futur, nous sommes d'ailleurs confrontés à cette difficulté-là : la plupart des signes que l'on peut imaginer ne donnent pas d'indication sur leur usage. Si on avait dessiné il y a cinquante ans des gens avec des petites plaques grises dans les mains, on se serait demandé ce qu'ils étaient en train de faire. Un objet aussi polyvalent que le smartphone était si peu concevable que le dessin n'en aurait donné qu'une idée très restreinte. C'est une difficulté qui m'est apparue souvent en dessinant Revoir Paris. Beaucoup de belles idées futuristes sont difficiles à faire passer par le dessin.
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