J'avais quelques attentes vis-à-vis de ma lecture de Madison Square Park, puisqu'elle promettait de m'ouvrir à une culture qui m'était totalement inconnue. L'Inde est un pays qui me fascine, et je souhaitais vraiment m'y immerger puisque j'aimerais m'y rendre au moins une fois dans ma vie. Je m'attendais également à être confrontée à un chemin initiatique pour Uma, une femme au passé étrange pour qui les traditions familiales étaient un véritable fardeau.
Cependant, dès les premières pages, j'ai ressenti une profonde distance avec les personnages que je n'ai jamais vraiment réussi à franchir.
J'ai été transportée par les passages qui narraient le passé d'Uma. Son héritage familial est certes très lourd, et j'ai été très surprise par le comportement de ses parents, qui entretiennent une relation malsaine non seulement entre eux, mais également avec leur fille. Uma, détestant le conflit, n'y prendra jamais part et subira pendant les trois quarts du roman cette pression parentale, dont elle ne se défera jamais réellement.
C'est peut-être pour cela que j'ai tant détesté Uma. J'avais envie de la secouer, de la pousser à agir ! Au lieu de quoi, elle se complaît dans un rôle purement passif. Jamais elle ne se rebelle contre ses parents, jamais elle ne prend l'initiative de remettre en question son comportement. Comme elle subit sa grossesse, elle subit également les choix que les autres font pour elle : ceux de ses parents d'abord, ceux de Thomas ensuite. Sa docilité m'a profondément agacée, probablement car ce n'est pas du tout mon tempérament.
Tout au long du récit, il est question de maternité, de relations familiales. Comment devenir mère quand nous n'avons jamais vraiment connu l'amour maternel ? Il est aussi question de lieu : un appartement d'où Uma se fait expulser par ses parents, une maison familiale, un studio d'amoureux… L'Inde, l'Amérique. Toute une symbolique du mouvement.
J'ai aimé Isabelle, ce personnage tout en fraîcheur qui apporte une dose de légèreté au récit, une petite pause d'une réelle intensité qui m'a permis de me sortir des problèmes toxiques d'Uma. Même si son apparition est brève, elle est également indispensable.
J'ai également aimé le personnage de la cousine d'Uma : la première relation « normale » et saine de sa vie, qui pourra lui permettre de trouver une forme de stabilité.
Par contre, je n'ai pas réussi à me familiariser avec cette histoire. Les petites parenthèses théâtrales de Thomas m'ont un peu perdue, je n'ai pas très bien compris ce parallèle avec sa vie réelle.
Et puis, il y a tout l'amour que se portent Uma et Thomas. Au début, c'est une hésitation (encore une !), qui devient progressivement une certitude… et par-dessus tout ça, encore du drame, des remises en question qui m'ont une fois de plus agacée. Ce qui me laisse à penser que je n'étais probablement pas le bon public pour ce roman.
En conclusion
Je ne doute pas des qualités de ce roman, puisque ma copinaute La Rousse bouquine l'a pour sa part adoré. Pourtant, je n'ai pas réussi à être touchée par l'écriture d'
Abha Dawesar. Les personnages ne m'ont pas parlé, je n'ai ressenti aucune empathie pour eux. Peut-être avais-je de trop lourdes attentes vis-à-vis de ce roman… Ou peut-être suis-je tout simplement trop jeune, ou ai-je un schéma familial trop simple pour que cette histoire m'ait plu.
Je vous encourage à découvrir l'avis de Solène, pour un autre point de vue sur Madison Square Park.
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