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EAN : 9782260032335
312 pages
Julliard (04/01/2018)
3.69/5   77 notes
Résumé :
Comment réagit-on lorsqu'on apprend par la télévision que sa propre fille est accusée de tentative de meurtre en relation avec une entreprise terroriste ? Magda, belle femme de soixante ans habituée à vivre à l'abri des regards, voit soudain son intimité fouillée, disséquée par des enquêteurs suspicieux et des journalistes avides de sensationnalisme. Tandis que la justice fait traîner une procédure de plus en plus politique, elle s'interroge : sa fille a-t-elle réel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 77 notes
Que faire lorsqu'on est maman et qu'on apprend que sa propre fille se retrouve en prison, accusée de terrorisme ?
Sa propre fille qu'on ne voyait plus beaucoup, engagée qu'elle était dans une ferme-communauté anarchiste, gauchiste ou quelque chose comme ça, de toute façon contre la société, là-bas en Lozère.
Sa propre fille qui a elle-même une petite fille de 8 ans, et dont il faut s'occuper, pauvre gamine.
Que faire lorsqu'on se rend compte que sa propre fille a suivi les pas de ses parents, ceux-ci ayant toujours voulu nier la société, ne pas dépendre d'elle, ne rien lui devoir, et donc se construire une vie dans un minuscule village des contreforts des Pyrénées, quasi en autarcie ?


Que faire ? Eh bien, digérer tout cela, faire face à la horde des journalistes, assumer la tête haute. Continuer. Vivre.
Magda en est-elle capable ? Oui, apparemment, oui. Elle est dure, Magda. Faut dire qu'elle est allemande, et qu'elle a quitté subitement son pays à 23 ans, pour n'y plus revenir. Jamais.
Et son secret, elle ne l'a jamais révélé à son mari français dont elle est tombée amoureuse il y a quarante ans.
Alors là voilà, avec son mari et leur fils malade mental, en charge de leur petite-fille, qu'il faut protéger sans rien lui cacher, car Magda, malgré son secret, est pour la vérité. Dire. Discuter.


Curieux assemblage, que cette Magda. Une maîtresse femme qui encaisse mais dont la construction intérieure se délite. Jusqu'à la révélation finale... (à vrai dire, cette révélation ne m'a pas surprise outre mesure, je l'avais devinée très tôt).

Mazarine Pingeot signe ici un roman très psychologique, où nous assistons pas à pas aux réactions d'une femme face à ce qui ne devrait pas être. Et pas seulement : sa vie, son comportement, ses idées sont bien expliquées. Les thèmes comme l'autonomie, la liberté parsèment toute l'histoire, et en font même le ciment principal.
Comment résister à l'Etat, ou plutôt comment faire en sorte qu'il n'existe plus dans notre propre existence ? La résistance doit-elle être active, quitte à adopter la violence ? Ou passive, en vivant en accord avec la nature, en refusant toute intervention intempestive de la société des hommes, brutale, mondialiste, médiatique ?
Comment éduquer un enfant à l'autonomie en le laissant libre de ses choix même si ceux-ci ne nous agréent pas ?


J'ai beaucoup aimé ce roman aux phrases toutes au présent, telles des flèches fichées dans la trame des jours.
Magda est une femme au présent, mais lorsque la vérité et le mensonge s'emmêlent et qu'il faut agir, le passé peut ressurgir...

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Un matin, la télé est allumée. Magda apprend que sa fille Alice, son compagnon et des membres de leur communauté sont accusés d'avoir commis un attentat contre l'installation d'un futur TGV.
C'est le drame pour Magda et Guillaume le père d'Alice. Ils se mettent en route pour aller récupérer Rosa leur petite-fille.
Démarre alors tout un cheminement de pensées culpabilisantes pour Magda qui vient d'Allemagne et n'a jamais voulu retourner dans son pays.
De plus, leur mode de vie proche de la nature, en totale autarcie, Magda, ses lectures de Marx et autres ont probablement influencé Alice qui est devenue réactionnaire et non pacifiste comme eux.
Par la petite Rosa, nous faisons la connaissance de leur fils Ezéchiel , schyzophrène. Ils le soignent à domicile près de chez eux. Il communique toujours très bien grâce au contrôle des médicaments.
Ils vont devoir affronter les médias, la police, défendre leur fille et tout à la fin, nous aurons droit à un coup de théâtre qui dormait quelque peu car elle était bien taiseuse sur son passé, Magda et insistait beaucoup sur le fait de tout recommencer lorsqu'elle avait quitté l'Allemagne.
Un beau roman, très bien écrit, très finement.
J'ai apprécié le fond de l'auteur qui nous glisse ses connaissances philosophiques pour illustrer le mode de vie de Magda qui avait apporté ses livres dont celui de Marx. Elle demandera à Guillaume de brûler ses livres pour ne pas attirer les soupçons de la police.
Un très beau roman avec un peu de lenteur toutefois, qui part de faits réels. De là, Mazarine Pingeot élabore tout son roman , très riche.
Bon d'accord, Alice a continué le mode de pensée de ses parents en y ajoutant ses connaissances universitaires et sa réaction très vive mais elle aurait très bien pu aussi adopter un tout autre mode de vie que ses parents et devenir une consommatrice acharnée. Là, ma fantaisie prend le dessus mais j'ai vu pas mal d'enfants réagir à leur milieu familial et mener leur vie tout à fait d'une autre façon que leurs parents.
Merci à mes amies babeliotes pour leurs critiques qui m'ont ouvert la voie de la lecture de "Magda" . Latina se reconnaître certainement.

Challenge plumes féminines
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Je remercie Babelio et les éditions Julliard pour l'envoi de ce livre. Je l'avais sélectionné en masse critique car le résumé m'intriguait et me faisait penser à un roman policier. En définitive, celui-ci est bien loin de mes lectures habituelles mais j'en ai très apprécié la lecture. Je connaissais l'auteur de nom mais je ne savais pas qu'elle était écrivaine. Elle a un style très intéressant en tout cas.

L'écriture est vive, des phrases courtes la plupart du temps mais également des phrases plus longues rythmées par des virgules donnent une impression d'urgence et qu'il faut lire vite les pages pour en connaître le dénouement. On suit principalement le point de vue de Magda mais également celui de Guillaume, les grand-parents de Rosa et les parents d'Alice, qui vient d'être arrêter à grand renfort de médias pour acte de terrorisme avec son compagnon. Est-ce la vérité? Quelle va être l'issue finale ? Comment Magda va réagir par rapport à son propre passé qu'elle dévoile difficilement ?... Ce roman est inspiré de faits réels que je ne connais pas, je l'ai donc découvert en total ignorance de l'histoire d'origine. Mais quelle histoire !! Je ne pensais pas arriver à un final comme celui-ci même si je me doutais que Magda portait un lourd passé sur les épaules. La façon d'écrire de l'auteur est originale, surtout pour les dialogues mis bout à bout. D'habitude, ça me choque mais avec le personnage de Magda qui se dessine, femme forte et fragile à la fois, qui mène sa barque suivant un passé que personne ne connaît, ça n'empêche aucunement la lecture. Très bon roman que je suis très contente d'avoir découvert par le biais de la masse critique et un auteur que je n'oublierai pas.

Comme vous l'aurez compris, malgré une erreur de jugement à la lecture du résumé, j'ai passé un excellent moment en compagnie de Magda, de sa famille et de son passé. Un livre sur une histoire dramatique, aussi bien dans le passé que dans le présent, et sur un captivant portrait de femme à travers les générations. Que vous soyez ou non amateurs de ce type de roman, je vous conseille très fortement de découvrir cette histoire et la façon si singulière qu'a l'auteur de la raconter. Pour ma part, ça m'a subjugué d'un bout à l'autre de ce roman et je compte bien découvrir un peu plus de la bibliographie de Mazarine Pingeot.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Mazarine Pingeot nous offre avec "Magda" un très beau roman sur le rapport parents-enfants et la transmission. Douzième roman de l'auteur mais première lecture pour moi. J'étais resté sur Mazarine Pingeot la fille d'un ex-président, et je découvre un écrivain.
Partant d'une histoire inspirée par « l'affaire de Tarnac » où des jeunes vivant dans une petite communauté avaient été accusé de terrorisme pour avoir saboté des installations SNCF. L'auteur nous livre, à travers l'histoire de Magda, Guillaume, Alice et Rosa, une réflexion sur les liens familiaux, ce qu'on transmet à ses enfants, comment vivre avec un secret mais aussi sur le poids de l'engagement politique.
Un roman qui se lit facilement, un sujet très intéressant, une écriture agréable malgré quelques longueurs. Une belle découverte !
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Lorsque Magda voit le visage de sa fille à la télé, elle ne comprend pas, ce sont les mots qui la foudroient « Terrorisme », « Déférée au parquet », « Ministère de l'intérieur », « SNCF ».
Quel est le lien entre ces phrases sans suite et sa fille ? C'est pourtant bien sa maison qui envahit l'écran.
Peu à peu l'univers de Magda et de son mari Guillaume est bouleversé. Ils sont devenus les parents d'une terroriste, le regard des voisins devient suspicieux, et les journalistes envahissent leur quotidien les obligeant à vivre barricadés derrière leurs volets.

Même si J'ai eu plaisir à retrouver la plume de Mazarine Pingeot que je n'avais pas lu depuis plusieurs années, je dois reconnaître que ce roman m'a déroutée. Je m'attendais à plus d'action, or, l'histoire « prend son temps », l'auteure préférant mettre l'accent sur la vie du couple et de Rosa, leur petite fille qu'ils accueillent après l'arrestation de sa maman.

On sent au fil du récit que la vie de Madga est lourde d'un secret jamais avoué. D'origine allemande, elle n'a jamais voulu retourner dans son pays et refuse de parler de sa vie d'avant.
C'est en toute fin de récit que tout nous sera révélé dans un final aussi inattendu que spectaculaire.

J'ai passé un agréable moment avec ce livre bien qu'il ne m'ait pas totalement conquise.

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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Ce jour-là, Thomas avait fait vœu de ne plus croire personne sur son « air d'honnêteté », ses promesses, voire ses pleurs, il avait fait vœu de ne plus croire en ses propres sentiments, ses penchants qui à l'instant l'inclinaient à prendre Alice dans ses bras et à lui promettre que tout irait bien, forcément puisqu'une enfant comme elle ne peut pas faire le mal. On pouvait mentir en croyant à son mensonge et en paraissant parfaitement sincère, il ne le savait que trop, lui qui avait un père manipulateur et pervers, changeant la réalité au gré de ses humeurs.
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Guillaume ausculte le passé, à l'affût d'un signe, d'une dérive, d'une faute de leur part. C'est vrai, ils ont toujours fait participer les enfants aux discussions politiques, aux débats et réflexions : car tout le monde a le droit à la parole, tout le monde peut faire valoir son avis dès lors qu'il est argumenté, ça aurait pu être une sentence accrochée au-dessus de la porte d'entrée ou collée au frigo : dans cette maison, on respecte la parole de l'autre.
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Magda éprouve une sorte de jubilation devant cette destruction, puis elle est transpercée par une lame : l'image d'autodafés, de monceaux de livres s'envolant dans les flammes mauvaises que les nazis de 1933 alimentaient, pour que disparaisse la culture, pour que cesse la vie, et de ces populations entières que son pays a exterminées, comme aujourd'hui elle extermine ses livres. Brûler des livres, c'est brûler l'humanité des hommes, ce qu'ils ont érigé au-dessus d'eux pour se soustraire à la poussière, au destin auquel Dieu les avait assignés...
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" Je ne t'ai pas menti Alice. Je ne t'ai simplement rien dit. C'est vrai Magda Ganzer n'est pas mon nom. Mais d'abord, vous portez celui de ton père. Ensuite...ensuite, est-ce que tu crois qu'on connaît ses parents? Est-ce que tu t'es jamais intéressée à ce que j'étais avant que tu naisses ? Le monde commence toujours à partir de soi. J'ai été ta mère, pleinement et totalement.
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Un homme seul dans la rue, et un essaim derrière lui, armé de téléobjectifs, de machines lourdes, noires, qui crépitent. Ils se bousculent, alors que Guillaume n'a pas accéléré le pas. L'un d'entre eux tombe. Même entre eux, il n'y a pas de règles, pas de « dialogue » possible. Ils sont rendus à leur état sauvage, voraces, la bave aux lèvres, ils crient, s'insultent, elle a observé son mari, l'allure droite, princière.
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