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EAN : 9782378390198
114 pages
La p'tite Hélène (15/09/2018)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Makina et autres boucheries est un recueil de nouvelles brossant une galerie d'excités atteints par la folie meurtrière: de l'absence passagère à l'élaboration d'un plan sanguinaire, ces textes présentent des personnages dont la conscience a complètement pris congé. Ils ont franchi le point de non-retour. Reste les conséquences.

Le recueil comporte 6 nouvelles :

Makina brosse le portrait d’un tueur en série mélomane et gourmet.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ce recueil de six nouvelles, l'auteur s'est lâché pour le plaisir du lecteur. Sa plume jubile et nous fait frissonner.
Dans les trois premières nouvelles, il met en scène un personnage principal atteint de folie meurtrière.
La nouvelle démarre bien gentiment, sur une situation ordinaire, puis le personnage se trouve confronté à un évènement qui va révéler sa nature d'exterminateur. C'est ainsi que Dany est xénophobe. Lorsque Makina sonne à sa porte pour trouver refuge chez lui, rien ne peut lui laisser deviner qu'elle va finir coupée en morceaux dans le congélo. Dans la deuxième nouvelle, un batteur se livre en direct live à un solo très spécial, rythmique et spectaculaire. Quant à Miroslav Coquet, qui a la phobie du dentiste, il la soigne à sa drôle de façon.
Dans « un village de gentils » Mickaël Auffray explique l'étonnante dérive de la soumission et de la bonté dans une sorte d'allégorie qui fait froid dans le dos.
L'écrivain vient interroger ce qu'est l'inspiration et la notoriété.
Et j'ai gardé le gros morceau pour la faim ! Dans Ripaille Sylvestre (42 pages) avec une langue aussi truculente que ses personnages, l'auteur nous emmène en randonnée gastronomique, qui s'annonce poétique pour mieux s'achever dans un délire scatologique et sanglant.
Fluidité de l'écriture, habileté descriptive, petites réflexions pertinentes livrées au détour des intrigues, ce recueil se déguste allègrement mais il faut avoir l'estomac bien accroché.
Et vous y apprendrez que contrairement à une idée reçue fort répandue, la musique n'adoucit pas les moeurs !
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Six nouvelles qui annoncent la couleur du sang, mais sans basculer dans l'horreur gratuite et qui, surtout, ne manquent pas d'humour ! Les personnages de Mickaël Auffray allient la truculence de Rabelais à la bonhommie et parfois, à une cruauté assumée. On pense à des Gargantua et à des Pantagruel modernes.
Rien que leurs noms évocateurs, Ripaille, Héron, Pavane et Limaille, donnent le ton d'une Ripaille sylvestre qui ne manque pas de saveur(s). L'auteur nous trousse là une aventure bucolique tragi comique qui tourne mal, tant la passion du saucisson et du pâté finit par l'emporter, non sans faire au passage les délices du lecteur au détour de dialogues truculents, croquants à souhait, et de surenchères de bonne chère entre bons vivants. Il nous ravit par son sens de l'ironie et de la caractérisation. Quelques extraits s'imposent afin d'en tirer le suc : « Limaille s'arrangeait toujours pour que ses phrases aient un double sens, que ses sarcasmes puissent passer pour des compliments. » Un autre lascar, à « l'estomac à mémoire de forme », n'a pas la langue à la poche : « Le présent c'est ce que je vous dis, là ! En ce moment !… Et ce que je viens de vous dire est désormais dans le passé. Alors vous me direz : y'a qu'à le redire, comme ça on revit le présent, mais ça ne fonctionne pas comme ça. On pourrait se rassurer en se disant que le présent c'est le futur du passé mais on voit bien là une perfidie temporelle qui cherche à duper. » Succulent, non ?
Au fil des nouvelles, nous faisons connaissance avec un batteur devenu fou (dans la bien nommée Solo !), lequel entame avec fracas un concert sanglant et nous n'en menons pas large, surtout que le public s'éclaircit et qu'à la fin, il ne reste plus que nous… Un autre individu dépèce sa victime au rythme de la bossa nova (Makina), un phobique du dentiste se transforme en tortionnaire, et Un village de gentils suscite le sadisme ordinaire de ses visiteurs.
Sans concessions, affûté, joliment efficace, le style de Mickaël Auffray sert à merveille ces joutes imaginaires et vient nous titiller les zygomatiques. Ne ratez pas ce recueil de petits bijoux !
Nathalie Barrié


Lien : https://www.nouvelle-donne.n..
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Dernièrement j'ai été contacté par l'auteur pour que je lise son dernier recueil de nouvelles. Ayant déjà beaucoup apprécié le premier, j'ai été enchanté et j'ai accepté.
Makina et autres boucheries rassemble des nouvelles toutes très originales et magistralement écrite. Avec un humour noir très décalé, l'auteur nous fait faire la connaissance avec un homme qui n'aime vraiment pas être dérangé, un musicien aux tendances meurtrières, un homme qui a tellement peur des dentistes qu'il peut en venir aux mains, des habitants trop gentils qui font une mauvaise rencontre, des amis pour qui la nourriture est plus forte que tout et un écrivain en guerre avec un fantôme.
Bref des nouvelles avec de la violence mais de façon plutôt humoristique, comme si cela était naturelle? J'ai adoré ce recueil de nouvelles, bien plus que le premier d'ailleurs!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je présente d'évidentes anomalies de caractère. Depuis que j'ai commencé à tuer, le sacré a perdu de sa verdeur et j'éprouve quelques difficultés d'accès au monde du sensible. J'ai commencé à occire du quidam un peu par hasard et puis – y ayant pris goût – je me suis mis à travailler de façon plus méthodique, avec préméditation parfois. Je ne suis plus conçu pour mener une vie grégaire et la raison de tout ce carnage est sans doute due à ma solitude. La solitude oblige à penser. Penser rend malheureux. Le malheur engendre la frustration. La frustration déclenche la cruauté. La cruauté doit être refoulée. Moi, je n’y arrive pas, je la laisse s’exprimer ; je ne vais pas passer ma vie à réformer ma conduite. L’humanité compte plus de morts que de vivants : je m’emploie à accroître l’écart entre les deux.
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De race normande et de lignée grivoise, on s'encanaillait toujours à bon compte lors d'une sortie avec Potin. Glouton, mais pas poète, son ventre plantureux- garni de la plus tendre enfance aux victuailles du bocage local- masquait un estomac usiné à mémoire de forme.C'était un type qui maniait sa fourchette comme un godet de tractopelle, un menhir avec une panse, un monolithe avalant des choses.

page 76
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Limaille s'arrangeait toujours pour que ses phrases aient un double sens, que ses sarcasmes puissent passer pour des compliments. La vie avait d'ailleurs creusé entre ses dents un petit passage pour y distiller son ironie mordante et, pour plus de discretion, une moustache noire faisait toujours de l'ombre à sa bouche.

page 72
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Le présent c’est ce que je vous dis, là ! En ce moment !… Et ce que je viens de vous dire est désormais dans le passé. Alors vous me direz : y’a qu’à le redire, comme ça on revit le présent, mais ça ne fonctionne pas comme ça. On pourrait se rassurer en se disant que le présent c’est le futur du passé mais on voit bien là une perfidie temporelle qui cherche à duper.
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Vidéo de Mickaël Auffray
Premier prix du concours de nouvelles 2017 de la revue Rue Saint Ambroise: Vous êtes ici Mickaël Auffray (lu par l'auteur) 29 sept. 2017
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