Lecture jeune, n°118 - Rédigé par un historien de la bande dessinée — Paul Gravett crée aussi des expositions, notamment pour le musée d’Angoulême —, cet ouvrage s’adresse aux connaisseurs de mangas et se présente comme un ouvrage de référence. Il propose un texte très dense et une iconographie abondante ; le parti pris est d’offrir des séquences plutôt que des images isolées. Une chronologie de 1945 à 2005 permet de resituer les publications essentielles dans l’histoire contemporaine du Japon. On regrette de lire les titres anglais, et non leur version originale ou leur traduction française : la faute en incombe à l’éditeur français, qui ne se donne pas non plus la peine de traduire les graphiques consacrés au marché éditorial (p. 13). Premier constat de P. Gravett : si le manga est devenu une véritable industrie, il n’en demeure pas moins un medium essentiel, un art moderne et vivant. L’auteur montre l’extrême diversité des mangas et de leurs publics. Il s’attache aussi à définir la révolution esthétique et le système narratif spécifique qu’ils ont amené. Le manga, véritablement reconnu depuis Tezuka, a été influencé par les comics et le cinéma américain. Le documentaire se concentre sur la production depuis la Deuxième Guerre mondiale, sans oublier les précurseurs, au Japon comme à l’étranger. Le dernier chapitre analyse la mondialisation de la culture. L’auteur voit dans l’émergence des mangas un rejet de l’impérialisme américain, basé sur l’individualisme, au profit de valeurs japonaises. Un point de vue à débattre… _ Cécile Robin-Lapeyre
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