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Manifest Destiny tome 7 sur 7
EAN : 9781534315891
128 pages
Image Comics (02/07/2020)
4/5   3 notes
Résumé :
Spring has sprung and the Corps of Discovery is closing in on the Pacific! But new beginnings mean new horrors for Lewis and Clark, and out on the American plains, a sleeping beast has awoken!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Manifest Destiny Volume 6 (épisodes 31 à 36) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 37 à 42, initialement parus en 2019/2020, écrits par Chris Dingess, dessinés et encrés par Matthew Roberts, mis en couleurs par Owen Gieni.

Avril 1805, enfin la neige a fondu, le printemps est arrivé et les premières fleurs commencent à pousser. L'une d'elle est écrasée sous la botte d'un soldat en train d'avancer. le temps est venu pour l'expédition Lewis & Clark d'abandonner le fort Mandan et de reprendre leur voyage vers l'ouest. le fort a rempli sa fonction d'abri quand le climat s'est avéré trop rude pour progresser, mais il recelait aussi son lot de mauvaises surprises. Trois soldats discutent et Randolph résume bien leur sentiment : ce sera peut-être le dernier lieu qu'ils pourront qualifier de foyer, mais les indiens peuvent bien l'investir, et il leur reste à oublier Pryor et sa ferveur religieuse. D'un autre côté, Meriwether Lewis n'en revient pas de l'effet que Jean-Baptiste, l'enfant de Sacagawea a sur les hommes : ils fondent devant ce jeune enfant de moins d'un an, se mettant en quatre pour le distraire. Néanmoins, Clarke a du mal à supporter l'attention que Toussaint Charbonneau porte à Jean-Baptiste, en particulier parce qu'il lui a donné un couteau de chasse dans son fourreau comme doudou. Pourtant, il est bien obligé de constater que l'enfant y est très attaché, au couteau comme au trappeur. Lewis est un peu préoccupé du fait qu'une seule personne semble insensible au charme du bébé : sa propre mère. Sacagawea remplit bien toutes les fonctions attendues, à commencer par le nourrir, mais ne fait montre d'aucune affection maternelle ou autre.

29 avril 1805 un petit détachement descend à terre pour recueillir des échantillons de flore. Un bruit étrange de se fait entendre prenant de l'ampleur. Soudain une énorme créature couleur chair sort brusquement de terre faisant voler un soldat dans les airs, puis l'écrasant de tout son poids. La riposte ne se fait pas attendre : les soldats font feu sur le monstre, avec leurs fusils. La créature monstrueuse meurt sous les balles, et les soldats ont tôt fait d'y accrocher des câbles pour la déplacer et récupérer le corps d'Etten. Mais le bruit comme un miaulement n'a pas cessé et il gagne même en intensité. Il ne semble y a voir qu'une seule initiative à prendre : descendre dans le trou d'où la créature a surgi. Clarke ordonne à Jensen de prendre quelques hommes avec lui et de descendre. Jensen se plaint d'avoir été choisi pour sa petite taille. Pendant ce temps, une chaloupe a amené Magdalene Boniface à terre pour qu'elle aide Lewis à examiner la créature. Il apparaît rapidement qu'il s'agissait d'une femelle, d'une créature herbivore, et qu'elle venait d'avoir une portée il y a peu. Pendant ce temps-là, le détachement de soldats est parvenu devant la source du couinement incessant.

Ouf : la série repart de plus belle, après un tome 5 qui avait montré une baisse de la qualité de la narration visuelle, et une interruption de parution significative entre le numéro 36 (août 2018) et le numéro 39 (octobre 2019), soit 13 mois de hiatus. Dès la première page, le lecteur est rassuré : la narration visuelle est revenue à son meilleure niveau. Owen Gieni réalise une riche mise en couleurs, certainement à l'infographie, qui évoque parfois la peinture (gouache). Il ne s'agit pas juste de refléter la couleur naturelle d'une étoffe, de la végétation, ou de la peau (l'horrible couleur chair de la créature femelle) : le coloriste apporte des éléments d'information visuelle supplémentaires. Il montre l'ambiance lumineuse Il rend compte des textures dans les surfaces détourées par un trait d'encrage. Par les couleurs, il peut ajouter un camaïeu en arrière-plan qui reprend la couleur dominante du décor des cases précédentes, s'il n'est pas dessiné dans la case correspondante. Il peut ajouter des éléments visuels comme la silhouette d'arbres, les nuages, la transparence de l'eau. Cette première rencontre avec un monstre met également en avant le travail de Rus Wooton : le lecteur ne peut pas ignorer le couinement Squeeee. du coup, il remarque également l'écriture manuscrite de Lewis quand son journal apparait en commentaire d'un événement ou d'une réaction, ainsi que les quelques autres onomatopées judicieusement placées, bénéficiant toutes d'une police de caractère spécifique crée pour l'occasion.

Matthew Roberts est également revenu en bonne forme après cette année d'interruption. le récit raconte une version officieuse de l'expédition Lewis & Clark, qui a traversé pour la première fois les États-Unis de camp Dubois dans l'Illinois jusqu'à Fort Clatsop dans l'Oregon, à proximité de l'embouchure de la rivière Columbia. le lecteur éprouve vraiment la sensation de participer à cette expédition et d'assister à la découverte de nouveaux paysages, mais aussi de monstres, puisque cette version alternative imagine que l'expédition avait également pour but de clarifier les racontars sur l'existence de monstres présents à l'intérieur des terres, et de les éliminer si leur existence était avérée. Les dessins montrent bien ces terres sauvages que voient les soldats pour la première fois : la rive enherbée où les chaloupes ont été remisées pour regagner le navire, les plantes qui sont recueillies comme échantillon pour le botaniste, les galeries souterraines creusées par le monstre, l'eau pure de la rivière que les explorateurs peuvent boire, la forêt dense où nul être humain n'a encore pénétré, une vue du ciel des bras de rivière pour montrer la difficulté à choisir le bon chemin pour l'équipage, une plaine avec de hautes herbes jaunies par le soleil, une magnifique cascade à l'écart de tout.

Bien sûr, le lecteur attend également de voir les monstres. Là encore, l'artiste ne déçoit pas, à la fois par leur apparence, à la fois dans la manière dont ils s'en prennent aux êtres humains. le premier monstre évoque donc un ver de terre anthropomorphe géant absolument écoeurant avec sa chair à nue. le second apparaît le remps d'un dessin en pleine page : horrifiant et imposant, le lecteur ressent l'effroi des explorateurs qui se retrouvent face à cette créature. Les suivants sont d'une nature très particulière, mais il est certain que le lecteur ne regardera plus jamais les lièvres de la même manière. L'avant-dernier est un serpent ailé dont l'artiste réalise une interprétation terrifiante et en phase avec le réalisme des autres éléments visuels. le dernier est très mignon, et le lecteur sourit en le découvrant, tout en se doutant bien qu'il s'en révélera d'autant plus redoutable et sans pitié que sa forme est insidieusement trompeuse. Roberts a conservé toutes ses compétences de metteur en scène et de directeur d'acteurs. Les personnages sont tous uniques dans leur apparence et leur façon de se tenir. L'artiste privilégie une direction d'acteurs naturaliste qui participe à la sensation de suivre une expédition réelle. Il conçoit des plans de prises de vue différents en fonction de la nature de la scène. le lecteur est tout autant aux abois quand Lewis retire une fleur non digérée couverte de sang des intestins du premier monstre (une petite case en insert) que lors d'une fête nocturne autour d'un grand feu qui mange une bonne partie de cases de la largeur de la page, révélant des situations cauchemardesques lorsque la flamme baisse d'intensité.

Même s'il est bien rompu à la routine de la dynamique de la série, le lecteur n'est pas au bout de ses surprises. le scénariste tient ses promesses : l'expédition progresse dans sa route vers l'ouest et à chaque nouvelle étape elle est confrontée à un nouveau monstre (ou des nouveaux monstres) qui se montre agressif. Il sait varier le déroulement de chaque rencontre, qu'elle dure le temps de 2 pages, ou de deux épisodes. le lecteur voit bien la répétition du schéma narratif (nouvelle halte = nouveau monstre) sans jamais trouver le récit répétitif, grâce à la diversité des monstres et de chaque affrontement. Les personnages ne sont pas sacrifiés : Dingess montre leurs relations interpersonnelles, les inquiétudes de Meriwether Lewis quant au comportement de certains, et le risque que ça dégénère. La réaction des adultes face au bébé est bien vue et tout à fait crédible. le lecteur se délecte des agissements du lieutenant Arturo Maldonado, toujours aussi fourbe, semant la zizanie avec un savoir-faire consommé, un risque majeur pour l'expédition. À nouveau, le scénariste fait en sorte de ne pas répéter le schéma narratif déjà observé avec les agissements insidieux de Maldonado.

Le retour retrouve avec plaisir cette série, ayant eu très peur que les auteurs l'aient abandonnée en cours de route. Il a vite fait de constater que la narration visuelle a retrouvé son niveau de qualité initial : de superbes paysages, des monstres réellement horrifiques, des individus au comportement vraiment humain. le scénario se fonde sur la dynamique basique de la découverte de nouveaux monstres au fur et à mesure des haltes de l'avancée, sans jamais tomber dans la répétition ou la redondance, avec une inventivité remarquable. Cette exploration de Lewis & Clarke réserve encore de nombreux moments forts, car ils ne vont pas arriver à Fort Clatsop avant quelques épisodes.
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