Manuel du journalisme

Ce "manuel" est un puits de surprises, de découvertes et, comme dans un "vrai" journal, de "coups de coeur" et de "coups de poing (perdus)"... Après une présentation du secteur d'activité (chapitre 1), on entre dans le "vif du sujet".


La découverte d'un univers
" le journalisme consiste à recueillir et traiter des informations à destination d'un public". S'il fallait écrire un article, comment m'y prendrais-je ? Pour traiter tel ou tel sujet, lequel des 27 genres présentés conviendrait le mieux ? Une enquête, une interview, une brève, un billet, un éditorial ? Les chapitres 6 à 16 dévoilent en détail le jargon du métier, les méthodes d'écriture, les apories à éviter ; les chapitres 17 à 20 révèlent les modes de création du "chemin de fer", de la mise en page, jusqu'au "bouclage". La refonte de la "formule" pour mieux "coller" au lectorat est même abordée.


Choisir un angle, dire l'essentiel
Ce sont les principes de base d'écriture de l'article. Ne pas oublier de choisir son "accroche", d'achever l'article par une bonne "chute" et, entre-temps, de "raconter une histoire", de "mettre en scène" pour "donner du piment", éviter la "potion amère". Un article doit également être incitatif pour attirer le regard. Ajouter des inters, faire des paragraphes. Il faut écrire simplement et densément pour éviter les "décrochages" du lecteur. Varier aussi les rythmes d'écriture.


Un métier de médiation
Voilà, on sait écrire. Mais que doit-on écrire, et comment le faire ? A quoi cela sert-il ? Réponse aux chapitres 2 à 5 : il faut "informer", servir les attentes du lecteur. Soit. Mais qu'est-ce qu'informer et qu'est-ce que l'information ? Difficile de répondre à ces questions. de toute manière, l'objectivité n'existe pas, le journaliste choisit nécessairement (et c'est plus que conseillé) un angle. Il ne peut prétendre tout dire ni être objectif. Mais il ne doit pas louper l'"essentiel". Oui, mais comment le définir ? le bon sens, la psychologie, mais également la ligne éditoriale sont là pour guider le journaliste. Et quant à savoir quoi dire, un peu de sociologie ne fait pas de mal : le lecteur veut qu'on parle... de lui. de lui et encore de lui. Exit les sujets abstraits, qui s'inscrivent dans le temps et parlent de ce qui se passe de l'autre côté de la frontière. Vive les faits divers du coin de la rue qui se périment. le journalisme est un métier d'humilité qui s'accommode mal d'un ego de vedette.


La déontologie
Dans cet univers où tenants et aboutissants se défilent, mais où rôde la finalité transcendantale de "dire le vrai", tout repose donc sur celui qui écrit, l'individu, le journaliste (chapitre 21). A lui de faire preuve de déontologie et de rigueur, d'éviter les menus pièges du métier tels que les facilités d'écriture, le manque d'imagination, les emballements médiatiques, la compromission, la corruption, et pourquoi pas, la volonté délibérée de tromper. Il est responsable, seul, avec les chartes internes et les lignes éditoriales, de rester "droit dans ses bottes" et de traiter l'"information avec "honnêteté". La définition est-elle univoque ? Pas vraiment. Comment être exhaustif quand l'objectivité est illusoire ? qu'est-ce que le vrai s'il faut "raconter des histoires" ? Q'est-ce qu'une "nouvelle" s'il faut répondre à la demande du lectorat ?... Dans l'attente de l'acceptation d'un texte de déontologie commun à toute la profession, comme c'est le cas dans 20 autres pays européens, le journaliste français semble en avoir lourd à porter sur les épaules...


Et le point de vue du lecteur ?
Jargon de l'artisan, bon sens de l'homme de terrain sur fond de critique sociologique : dans un monde de communication, la lecture de ce manuel fantastique devrait être rendu, au premier article de la "déclaration universelle des droits du lecteur et du citoyen", obligatoire...