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EAN : 9782246757610
368 pages
Grasset (19/05/2010)
4.28/5   9 notes
Résumé :

L’autre Iran ? Celui qu’on ne voit pas, qu’on ne montre pas. Serge Michel et Paolo Woods ont vécu en Iran et multiplié les voyages sur place ces dix dernières années pour raconter un pays plus humain que l’Iran voilé, réduit aux clichés de la Révolution Islamique depuis 1979.Des jeunes gens au bord d’une piscine vide qui maîtrisent Twitter aussi bien que les poèmes d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un voyage à la découverte de l'Iran d'aujourd'hui et d'un peuple que nous connaissons finalement si mal: ses peurs, ses aspirations, ses contradictions aussi. Les deux auteurs connaissent très bien leur sujet et nous le font partager sans lourdeurs. Dans les premières pages, ils nous proposent une plongée au coeur de la révolution verte. A lire absolument.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'était l'époque où les écrivains disparaissaient au rythme d'un tous les six mois environ, le plus souvent victimes d'étranges crises cardiaques. Mais Saïd Emami, qui voyait grand, avait développé la doctrine du « massacre thérapeutique » et avait ourdi un plan qui donnait la mesure du personnage.

En août 1996, vingt et un écrivains et poètes iraniens avaient été invités à Erevan pour une semaine littéraire irano-arménienne. Ils prirent place à Téhéran à bord d’un autobus affrété pour l’occasion dont le chauffeur, trapu, nerveux et barbu, évoqua à plusieurs reprises et avec emphase un lieu sur la route où il fallait s’arrêter pour goûter le lait et le miel de la région. Après une courte nuit au bord de la Caspienne, ils partirent à l’assaut des flancs du Caucase. Certains se demandaient quand ils pourraient enfin goûter ce lait et ce miel, mais le ronronnement du moteur et la fatigue du voyage eurent bientôt raison de leur impatience. Lorsqu’ils approchèrent le col de Heyran, les passagers étaient tous somnolents ou endormis. Le chauffeur, un agent de Saïd Emami en mission spéciale, dirigea le véhicule tout droit vers un précipice. Le projet consistait à éliminer d’un coup une bonne partie des intellectuels laïcs iraniens qui, aux yeux du ministère des Renseignements, propageaient la corruption morale du Grand Satan dans une République islamique pure et révolutionnaire. Quant au lait et au miel, c’étaient tout simplement les symboles du paradis. L’agent manqua heureusement de cran et sauta trop tôt de sa portière. Une passagère, une poétesse du nom de Fereshteh Sari pourtant connue pour son recueil l’Echo du silence, se mit à hurler. Un écrivain étendu sur les sièges avant bondit pour tirer le frein à main. Le véhicule pila juste avant le gouffre. Dans la confusion qui s’ensuivit, le chauffeur remonta à bord en marmonnant quelques excuses et reprit la route. Les écrivains crurent qu’il s’était lui-même endormi au volant. Mais quelques virages plus loin, il fit une seconde tentative, tout aussi infructueuse. A peine s’était-il éjecté de son siège que le bus alla s’arrêter net contre un rocher, juste avant la falaise. Les écrivains, cette fois bien réveillés, se saisirent du chauffeur et l’auraient peut-être lynché si un véhicule des services secrets n’avait pas fait son apparition sur cette route déserte. Les policiers en civil emmenèrent tout le monde au poste, libérant le chauffeur et faisant subir aux écrivains un interrogatoire qui dura toute la nuit. Au matin, ils les relâchèrent contre le serment de ne jamais raconter cette histoire.
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En étudiant sérieusement la question, dit Hamid-Reza Mohtashemi, directeur de l'Ecole du rire de Téhéran, j'ai découvert qu'un nourrisson rit trois cents fois par jour. Une fois adulte, à supposer qu'il vive dans vos pays développés, il ne rira plus que douze à treize fois par jour. En Iran, notre coefficient est un peu inférieur: six à sept fois par jour. Cela s'explique par des incidents historiques, comme les invasions que nous avons subies, et par la peur d'événements imprévus, comme les tremblements de terre. Et encore, je ne fais pas la moyenne annuelle pour éviter d'inclure dans le calcul les fêtes religieuses et les deux mois de deuil pour notre imam Hossein (que son nom soit béni), durant lesquels il ne faut pas rire.
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5 questions posées à Serge Michel à l'occasion de la parution de son livre Marche sur mes yeux (Grasset).
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