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EAN : 9781021007360
Tallandier (05/11/2015)
3/5   4 notes
Résumé :
De tous les généraux français du dernier conflit mondial, Alphonse Juin est indéniablement le meilleur sur le champ de bataille et l'un des plus redoutés dans le débat politique de l'après-guerre. Et pourtant, très peu d'ouvrages lui ont jusqu'alors été consacrés. C'est qu'il y a un mystère Juin. Juin est grand quand il est à la tête de ses tirailleurs marocains que ce soit dans les tranchées de 1914 ou, trente ans plus tard, sur les pentes des Abruzzes. Il est en a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une biographie du Maréchal Juin, le plus méconnu des maréchaux de la Seconde Guerre mondiale. Si Leclerc et de Lattre ont été l'objet de nombreux travaux, cette biographie de Juin est seulement la troisième.


Alphonse Juin est avant tout un militaire. Et son drame fut qu'il eut peu d'occasions d'exprimer ses grands talents de stratège; la Grande histoire et de médiocres affaires politiciennes, auquelles il paticipa malheureusement , l'en empêchèrent.


Commencée en Afrique, sa carrière avant 1940 le destinait à devenir l'un des chefs de l'armée française. Malheusement, il fut capturé par les Allemands. Et sa carrière durant le régime de Vichy fut ambigue. Durant toute sa vie, on lui reprocha sa fidèlité au Maréchal Pétain en général, et une visite à Goering en particulier.


Son premier grand moment, le Débarquement allié en Afrique du Nord, souligne cette ambiguité. Il n'empecha pas la résistance des troupes de Vichy, qui aboutit à plus de 1.200 morts; et surtout il n'ordonna pas la défence de la Tunisie devant l'Afrika Corps, ce qui aboutit à une prolongation de la guerre en Afrique durant plusieurs mois. Cette ambiguité, malgré une campagne de Tunisie valeureuse, faillit lui oter tout commandement. Par ses talents d'organisateur, il réussit pourtant à reconstruire une armée d'Afrique éfficace.


Finalement, il obtint le commandement du corps français en Italie. Ses succès, et sa grande victoire à la bataille du Garigliano, firent de lui le meilleur des généraux français. Pour des raisons de politique intérieure, il fut déchargé du commandement de l'armée de libération, au profit de Leclerc et de Lattre.


Dans le juste après-guerre et les débuts la 4ème République, il fut le grand homme de la reconstruction de l'armée. Cela lui donna un rôle important face aux politiciens de la 4ème République, tant dans dans le domaine militaire, que dans la défence de l'empire français. Toujours, ses menaces de démission lui permirent d'obtenir les postes qu'il voulait. Nommé résident général au Maroc, il mena pendant plusieurs années, même après sa destitution, la politique marocaine de la France.


Visionnaire pour l'armée, voulant moderniser l'arme des blindés et que la France obtienne l'armé nucléaire, il fut beaucoup plus maladroit en politique. Sa vision colonialiste de l'Afrique du Nord ne put rien face à la réalité. Pied noir de naissance, il ne pouvait accepter l'abandon de l'Algérie. Il crut pouvoir poursuivre avec de Gaule ses chantages; il en perdit tous ses avantages de maréchal. Pourtant, il prona toujours l'obéissance au pouvoir politique.


Bien que je sente que l'auteur lui soit favorable, il fait un portrait objectif du Maréchal Juin. Il ne cache pas ses zones d'ombre (Vichy, le débarquement de 1942, sa réputation, à mon avis bien justifiée, de prudence). Mais il passe un peu maladroitement sur les crimes de l'armée française en Italie. En résumé, le portrait d'un grand militaire français à la gloire contrariée, se perdant un peu en politique.


Quelques chapitres sont vraiment très réussis, ceux consacrés aux grands moments de la carrière de Juin : le débarquement allié en Afrique du Nord de 1942, la Campagne d'Italie.


Et je ne résite pas à la blague récurrente du livre : "Juin, de quelle année ?"

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il n'est qu'à en juger par la dernière étude universitaire sur le corps expéditionnaire français en Italie (Julie Le Gac, Vaincre sans gloire, op. cit.). Dans le chapitre « Libérateurs ou conquérants », l'auteur, qui a pourtant accumulé jusque-là avec délectation (et efficacité) les références d'archives, ne résiste pas subitement à des affirmations totalement subjectives du genre : « les soldats européens commettent également des viols, en nombre assurément plus élevé que ne le laissent entrevoir les condamnations des tribunaux militaires » (p. 444) ou encore : « s'il ne peut être démontré qu'une carte blanche généralisée fut accordée » (p. 467). Le paroxysme est atteint page 447 où la doctorante cède à la tentation de la sentence au doigt mouillé : « en considérant le phénomène de sous-déclaration, mais aussi les effectifs du CEF - et en particulier des goums - et leur concentration temporelle, nous suggérons une estimation de 3 000 à 5 000 viols ». Alors qu'elles sont dûment décortiquées dans les 500 autres pages, les archives n'ont donc soudain plus aucune valeur, qui ont enregistré 360 cas jugés par la justice militaire française. Le nombre est très certainement sous-estimé, mais le décupler ainsi relève d'une fantaisie que les premiers concernés, les anciens du CEF, par la force de l'âge, ne sont plus guère en mesure de contester. Ils auraient pu expliquer que pareille orgie aurait signifié que pratiquement chaque soldat engagé au front (car c'est d'eux dont il s'agit vu les zones et les périodes incriminées) se serait livré à au moins un viol... C'est tout bonnement inconcevable de la part d'individus éreintés par des journées d'un combat dont le XXIe siècle ne peut plus comprendre la violence, sous la conduite d'officiers qui auraient été voués à ne plus avoir aucune autorité sur eux s'ils les avaient laissés ainsi épancher leurs pulsions les plus basses — voire même incités, comme le laisse entendre cette étude de la manière la plus regrettable. Mais il est vrai que l'auteur, dans la droite lignée de la plupart des « historiens » français qui ne jurent que par les archives (sauf en la circonstance, donc !), n'en a quasiment rencontré aucun...
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- Je te comprends parfaitement, indique Juin, et tu as mille fois raison, mais ce n'est pas possible ! Les Américains admettront difficilement que de Lattre aille contre les ordres qui lui sont donnés. Si tu passes outre, il nous couperont les vivres, les munitions, l'essence, etc...

- C'est vrai, réplique De Gaulle, nous dépendons d'eux, mais inversement, ils dépendent de nous. S'ils faisaient cela, je leur couperais nos chemins de fer et nos ports. Prends donc rendez-vous avec Eisenhower et tâche de le faire revenir sur sa décision.
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Juin, de quelle année ?
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Vidéo de Jean-Christophe Notin
"Ta mère c'est la France, et il faudra la défendre". Jacques Chaban-Delmas se confie à Jean-Christophe Notin ?
Ils étaient 1 038. Étudiants, fonctionnaires ou militaires en 1940, De Gaulle les reconnaît à partir de 1941 comme ses Compagnons pour la Libération de la France « dans l?Honneur et par la Victoire ».
Parmi eux, des personnalités emblématiques, Pierre Messmer, Jacques Chaban-Delmas ou Pierre Clostermann, mais aussi d?illustres inconnus.
~ ? Ils étaient 1038 Entretiens inédits avec les Compagnons de la Libération ?? Jean-Christophe Notin ?? https://urlz.fr/aGF3
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