Une histoire d'amour agréable à lire et sympathique. Il n'y a pas top de surprises même si le résumé ne m'avait pas donné très envie de le lire. J'ai accroché aux personnages et à l'histoire.
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La vérité était trop laide pour que les jeunes filles, dans leur innocence, puissent l’envisager. Emmaline elle-même ne comprenait toujours pas comment cela avait pu arriver.
Mais c’était arrivé, et sa vie avait été détruite.
Non, pas détruite, se morigéna-t-elle. Elle était heureuse chez Mlle Mallard. Elle adorait enseigner, et les filles étaient merveilleuses.
Son devoir, il l’avait accompli dans l’armée, et il s’était montré un bon soldat, même s’il haïssait les ravages causés par la guerre. Une fois la paix revenue, il avait découvert que travailler à démêler certaines affaires pour le compte de son pays lui convenait. Sous Napoléon, des frontières avaient été effacées et des alliances pulvérisées. Une nouvelle Europe prenait forme et les tractations, les intrigues et les menées secrètes étaient innombrables. Et fascinantes.
On redoute beaucoup moins de vieillir lorsque l’on voit que même des vieilles biques peuvent encore flirter, et penser à… tu vois ce que je veux dire. Et peut-être même le faire, d’ailleurs.
Cal en resta coi. « Tu vois ce que je veux dire » ? « Le faire » ? Non, il ne l’interrogerait pas. Ce n’était pas le genre de conversation qu’il s’attendait à avoir avec sa vieille tante célibataire, pas plus qu’il ne le souhaitait.
C’était comme s’il existait en elle deux Emmaline Westwood : l’une, pleine de bon sens, était capable de marcher, de parler et d’apparaître parfaitement sereine, tel l’un de ces automates qu’elle avait vus un jour dans une exposition scientifique.
L’autre, l’Emmaline sotte, romantique, crédule, restait chavirée par ce qu’elle savait pourtant n’être qu’un simple baiser.
Cal plaisait aux femmes, il le savait. Toutefois ses flirts et ses maîtresses avaient toujours été des femmes du monde, expérimentées et sans aucune préoccupation matrimoniale. Elles désiraient son corps, pas son nom ni sa fortune, et cela lui convenait très bien.
Les jeunes filles innocentes, néanmoins entreprenantes, en quête d’un mari riche et titré, constituaient pour lui une expérience inédite. Il n’avait pas de temps à perdre avec ce genre de frivolités.