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EAN : 9782757862339
414 pages
Points (03/11/2016)
3.89/5   235 notes
Résumé :
Le 4 novembre 1911, un journal à grand tirage annonce une nouvelle extravagante : Marie Curie a un amant. La presse et l’opinion s’enflamment. Procès, duels, publication de lettres volées, l’ouragan médiatique est énorme. Marie manque d’y laisser la vie.

C’est vrai, elle a une liaison. Veuve depuis cinq ans de Pierre Curie — le chercheur avec qui elle avait découvert le radium et reçu son premier prix Nobel —, elle s’est éprise d’un homme marié, Paul ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 235 notes
Irène Frain découvre, par hasard, chez un bouquiniste un petit livre "soigneusement relié de percaline gris-bleu". Est-ce l'un de ces petits livres grivois que ces messieurs cachaient dans leur bibliothèque derrière des ouvrages plus sérieux ou sur la dernière étagère tout en haut? Absolument pas! ce livret renfermait deux numéros d'un hebdomadaire datés du 23 et du 30 novembre 1911, fascicules presque entièrement consacrés à des attaques virulentes contre la personne de Marie Curie, cette brillantissime chercheuse à l'origine avec son époux Pierre de la découverte du polonium et du radium , découverte récompensée par un Prix Nobel de physique en 1903.
Pourquoi cette vindicte ? Marie Curie, veuve depuis 2 ou 3 ans était depuis quelques mois la maitresse de Paul Langevin, éminent scientifique lui aussi , fidèle parmi les fidèles de Pierre Curie dont il avait été l'élève puis le disciple . Ô scandale Paul Langevin était marié et père de famille , mal marié certes mais marié et nous sommes en 1911 l'adultère est passible de correctionnelle ..
Scandale, opprobre,Marie Curie sur le point de recevoir son deuxième Prix Nobel doit affronter les propos injurieux de la presse à sensation , de la droite radicale , se battre pour sauver son amour passionnel , seule ou presque ....
Irène Frain nous dresse un tableau minutieux de la vie de Marie Curie, pour se faire elle a épluché les comptes de Marie , se fiant à eux pour retracer au plus près la vie de ce couple clandestin.
Adoptant un ton sentencieux, monocorde sans doute en harmonie avec celui de ce groupuscule de savants scientifiques plus géniaux les uns que les autres Irène Frain raconte .Vous dire que j'ai pris plaisir à lire cette biographie serait mentir,j'ai appris beaucoup de choses, de vagues souvenirs de physique ou de chimie ont émergés des limbes de ma mémoire, des envies de poser ce livre se sont faites de plus en plus plus pressantes, par respect pour madame Curie je l'ai accompagnée jusqu'au bout .....
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Avec un titre un peu racoleur, Irène Frain nous entraîne dans une biographie très intéressante de Marie Curie.
Comme à son habitude, elle fait ses recherches très scrupuleusement et ses déductions très habilement.
A partir de tous les documents officiels qu'elle a pu trouver, et surtout de carnet de comptes de Marie Curie, elle reconstitue sa vie hors norme sous forme romancée, plus qu'agréable à lire.
Elle prend un amant, et alors ? Son mari est mort depuis cinq ans.
Oui mais à cette époque, l'adultère est un délit et son amant est marié.
Etre une femme, une scientifique qui obtient deux prix Nobel, ça suscite bien des incompréhensions, bien des jalousies.
Et les débuts de la presse à scandale se jettent sur cette affaire pour tenter de la discréditer.
C'est un excellent travail qu'a fait Irène Frain, et le résultat en est un livre très intéressant, très instructif.
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Ce titre a attiré mon attention sur un étal de la librairie et m'a suffisamment intriguée pour me donner envie de lire le roman. Je ne connaissais pas ce fait divers qui a fait sensation en 1911. Marie Skłodowska-Curie, la fierté nationale des Polonais et des Français, cette icone de la science, la seule femme ayant obtenu le prix Nobel à deux reprises, avait un amant?

Ne connaissant pas la plume d'Irène Frain et ne lisant pas beaucoup de biographies, je ne m'attendais pas du tout à un coup de coeur. Mais plus j'avançais dans cette enquête très prenante, plus j'avais envie d'apprendre sur cette histoire. Irène Frain a accompli un travail remarquable en se plongeant non seulement dans les articles de presse de l'époque ou en dénichant des photos inconnues, elle a également visité les lieux où Marie Curie a vécu et a épluché ses carnets de comptes, précieuse source d'informations. Elle a essayé de reconstituer les faits mais parfois, quand des lacunes subsistent (Marie Curie a détruit toute sa correspondance avec Paul Langevin), elle les comble par une fiction très vraisemblable et probablement proche de la réalité.

C'est une lecture passionnante qui nous apprend beaucoup sur la vie de Marie, de Paul Langevin et de leur entourage. C'est un autre regard sur le monde de la science où la passion, l'amour, la jalousie et l'amitié trouvent aussi leur place. C'est enfin une illustration du pouvoir naissant de la presse sur l'opinion publique et notamment de la presse à scandale.

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Irène Frain qui m'a happée dès le début. Son style journalistique mais plein de finesse, son sens d'investigation m'ont littéralement plongée dans le Paris au 20ème siècle naissant. le récit nous fait découvrir une Marie Curie tout à fait différente de son image d'une femme austère et toujours de noir vêtue et sa résistance face à l'adversité. Une lecture inoubliable.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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J'ai bien aimé ce livre alerte et passionnant qui n'est pas une biographie au sens strict, mais qui raconte un court moment de la vie de Marie Curie durant lequel est fit la connaissance puis eu comme amant, le grand scientifique Paul Langevin. Dans ce domaine, elle-même se pose un peu là, et c'est donc l'histoire d'amour banale entre personnalités peu banales (surtout l'une d'entre elle - indice, elle avait un accent polonais...) qui est racontée ici. "Racontée" est d'ailleurs le mot qui convient d'ailleurs bien car on sent un grand plaisir d'Irène Frain (que je découvre d'ailleurs par la même occasion) avec ce livre à raconter cette histoire. Avace d'ailleurs une jolie écriture.
Cette histoire présente d'ailleurs plusieurs facette. Tout d'abord c'est un adultère car Paul Langevin était marié, mal, mais marié tout de même, et Marie Curie était alors veuve. Et puis ce fut une histoire politique car Marie Curie, une femme, polonaise de surcroît, fut au coeur d'un délire orchestré entre autre par l'Action française. Comme on ne prête qu'aux riches, elle fut aussi accusée - y a-t-il des limites à la bêtise ?- d'antisémitisme (Michel Audiard nous rappellent que ceux qui osent tout sont ainsi reconnaissables...). Il y eut des duels.
On croisera dans ce livre des scientifiques (tel Einstein), des lieux divers (Paris, Sceaux, la Bretagne...) et on y trouvera un récit particulièrement vivant de cette histoire que pour ma part j'ignorai.
Irène Frain aime Marie Curie, son intelligence, sa beauté originale. Elle n'en fait toutefois pas une icône et laisse entendre qu'elle fut une mère un peu dilettante parfois (elle avait il est vrai des chats assez imrptants à fouetter !).
J'ai regretté que l'aspect scientifique soit un peu vite expédié, et la chronologie n'est pas toujours ultra limpide...mais ce sont des défauts mineurs à mon goût car j'ai lu ce livre avec un vif intérêt et pas mal de plaisir !
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Plus je lis, plus je suis impressionnée par la capacité des romanciers (d'une romancière en l'occurrence) à nous fournir un éclairage différent sur l'Histoire.

Je suis d'accord avec vous, Irène Frain n'a pas écrit un roman. Comme elle le dit elle-même, il s'agit d'une reconstitution d'un épisode de la vie de Marie Curie à partir des quelques documents qu'elle n'a pas jetés.

Mais tout de même ! Je persiste à croire qu'il fallait une romancière de l'envergure d'Irène Frain pour arriver à gratter le vernis de l'icône Curie.

Reconnaissons-le, la tâche n'était pas aisée ! Marie Curie ne supportait pas l'exposition médiatique, elle s'est efforcée à chaque minute de son existence de protéger sa vie privée contre vents et marées, allant jusqu'à détruire toute sa correspondance et à demander à ses amis de faire pareil.

Si Marie Curie s'était donné comme objectif insensé de trouver quelques milligrammes de radium pur dans les centaines de kilos de pechblende qu'elle faisait chauffer dans la cour de son laboratoire, de la même manière, Irène Frain s'est obstinée à collecter patiemment toutes les données disponibles sur Marie Curie. Elle a passé le tout au crible de son intelligence et de sa sensibilité de femme pour en extraire la quintessence de la femme Marie Curie. Non une ixième image de la scientifique au visage impénétrable sur les photos mais au contraire un portrait sensible d'une femme confrontée aux plus durs préjugés de son époque profondément anti-féministe.

Obstination féminine et talent. Deux termes qui les rapprochent. En effet, je trouve qu'Irène Frain réussit à merveille son travail d'équilibriste et évite avec brio le piège de la froide biographie. Elle m'a fait découvrir le travail et la vie de Marie Curie sous un autre jour, je suis entrée en empathie avec une femme ‘dans le respect de sa chambre secrète, où nul ne pénétrera jamais'. Un bel exercice de style assurément qui m'a procuré de bons moments de lecture aussi émouvants que captivants.


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critiques presse (2)
LaPresse
04 janvier 2016
Le livre vaut le détour. À lire pour comprendre non seulement l'histoire d'une grande femme, mais aussi l'incroyable misogynie de l'époque.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
30 octobre 2015
La romancière montre une facette intime de la seule femme qui a décroché deux Prix Nobel.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Bien étrange été. Et nouvelle chambre secrète dans la vie de Marie. A chacun de la remplir comme il l'entend, selon ce qu'il a appris de la vie. La comptabilité de Marie n'en dessine que les contours, tels ces relevés effectués par des archéologues dans les temples, villes ou palais dont il ne reste que les fondations. Mais un point est certain : le coeur de Marie, pendant le printemps et l'été 1909, battit comme l'année de ses quinze ans, celle où, pour la première fois de sa vie, elle comprit ce qu'est le désir.
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Il y a quelques mois, chez un bouquiniste, je suis tombée sur un curieux ouvrage. Il comptait à peine cent pages. On l’avait soigneusement relié de percaline gris-bleu.
Je l’ai ouvert. Une vignette était collée au verso de sa couver- ture. Elle a aussitôt attiré mon attention : elle figurait le diable.
Ou, plus exactement, une sorte d’hybride entre le démon et un vieillard lubrique. Pieds griffus, nez crochu, oreilles démesuré- ment allongées, rictus salace, yeux globuleux que le vice faisait jaillir de leurs orbites. La libidineuse créature brandissait deux initiales entrecroisées, GM. Leur graphisme élégant s’accordait mal avec l’obscénité de la représentation du vieillard et suggérait que la vignette avait été réalisée dans les années 1900.
À l’évidence, cette vignette – un ex-libris – avait été confec- tionnée à la demande d’un amateur de livres qui avait aménagé dans sa bibliothèque ce qu’on appelait à l’époque un «second rayon»: une collection de textes libertins qu’on dissimulait der- rière des cloisons secrètes ou sur des étagères haut perchées. Avant de s’y plonger, on verrouillait sa porte. On s’en délectait d’autant plus que c’était un plaisir interdit. Et pour certains, honteux.
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Hauts et bas, c'est la route ordinaire du deuil. Le survivant, pendant des semaines, ressuscite son mort comme il peut jusqu'à ce que la vie , à l'usure, gagne la partie et renvoie définitivement le défunt à sa tombe.
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La majeure partie des archives de Marie Curie a été léguée à la Bibliothèque nationale de France. On les consulte dans la paix de l’ancienne Bibliothèque royale, au cœur de Paris. Sous les voûtes ornementées de la galerie Mazarine, les magasiniers les exhument de cartonnages funèbres puis vous les présentent avec cérémonie sur un tapis de velours pourpre. De ces cercueils administratifs, aussitôt, jaillit le plus vif de la vie.
Ainsi les « Notes sur l’enfance de ses filles » où Marie, jusqu’à la guerre de 14, consigna la croissance et l’évolution psycho- logique de ses deux filles, Irène et Ève. Ou le «Carnet de la découverte» qu’en 1898 Pierre et elle noircirent de leurs écri- tures entremêlées. Page après page, on y suit les hypothèses, mesures, expériences, calculs menés sans relâche par les époux dans le hangar de misère que l’État leur avait alloué pour qu’ils y conduisent leurs recherches. La légende veut que le calepin diffuse encore des radiations ionisantes. C’est surtout un docu- ment exceptionnel ; on doit enfiler des gants avant de le feuilleter, comme le bref et poignant journal que tint Marie après la mort tragique de Pierre.
Ces manuscrits-là, nimbés du romanesque de la « saga Curie », sont très souvent réclamés. On surprend davantage les magasi- niers lorsqu’on demande à consulter la comptabilité de Marie. Entrées, sorties, récapitulatifs de frais, additions, soustractions, ces carnets-là sont très austères. Il faut pourtant s’y plonger; c’est la seule chance d’en apprendre un peu plus sur sa passion pour Paul.
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Pierre était venu à elle à la façon d'un navigateur solitaire embarqué sur un esquif alourdi de rêves. Il avait absolument voulu qu'elle monte à son bord. Elle avait fini par accepter, autant séduite par l'excentrique barreur du petit bateau que par la cargaison bizarroïde qu'il transportait. Elle avait beau être championne en raison raisonnante, elle n'attendait que ça, en définitive, un rafiot qui ne ressemblait à aucun autre, un capitaine un peu dingue, un chargement extravagant. Sitôt à bord, elle avait fait rêve commun avec Pierre.
Avec Paul, (....), elle s'est aperçue qu'elle rêvait pour deux. (...) Son inventivité, elle le voyait bien, agissait sur lui comme un aphrodisiaque. Il était fasciné par son imagination scientifique, et même par son grain de folie, qu'elle n'avait pas peur de revendiquer - c'était le nom qu'elle donnait à son génie.
Paul, en somme, attendait qu'elle soit son Pierre en même temps que sa Marie.
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Entretien sur les origines et l'étymologie du mot ÉCRIRE entre Irène Frain, écrivaine, et Caroline Fourgeaud-Laville, hélléniste.
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