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Philippe Claudel (Préfacier, etc.)
EAN : 9782912667328
191 pages
Finitude (21/01/2006)
4.23/5   11 notes
Résumé :
Il lui fallait se rendre à l'évidence, il était vieux maintenant, même sa femme le lui rappelait, sans prendre de gants. Jusqu'à son malheur il n'avait pas eu conscience de son âge, pas conscience d'avoir changé. Les saisons en se suivant avaient usé la vie sans qu'il y prenne garde ". Mais quel est ce malheur qui a pu à ce point changer le Bricou ? En vérité pas grand chose, un événement banal, presque insignifiant, mais pourtant cela suffi pour qu'il se mettre mar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Deux vaches sont mortes. Comme nombreuses autres dans la region. Une epidemie? Pour le Bricou rien n'y fait. Il est responsable de ces deux morts. Il n'a pas su les voir venir. Il n'a pas pu soigner ses betes a temps. Cela ne lui etait jamais arrive, lui, le meilleur vacher de la vallee. Et toute son assurance s'envole. Il a l'impression qu'on parle de lui derriere son dos, qu'on en rit, qu'on le plaint: il est trop vieux, il est fini, personne ne voudra plus de lui comme vacher. Il croit meme qu'on le fuit, alors c'est lui qui s'isole, fuit jusqu'a ses bons amis, ceux de 14. Meme la Nanette, sa femme devouee, ne le comprend plus. Lui tourne elle aussi le dos? A la reflexion il se rend compte qu'il a surement ete attaque par une bete immonde, qui s'est introduite en son corps, qu'il a la gale, que c'est la raison pour laquelle on s'ecarte de lui, que lui aussi doit prendre distance des autres pour ne pas les contaminer. le mieux c'est encore de faire comme son pere, le Parapleutzou, et d'attacher une corde a un arbre…


Arrete, Bricou! Personne ne te nargue, personne ne te fuit. Tes vieux amis ne comprennent pas ton attitude, ils ne savent pas tres bien comment te faire entendre raison, meme ta Nanette ne sait plus sur quel pied danser. Elle essaie de te secouer, des fois avec des mots un peu forts, mais c'est parce qu'elle t'aime! Je sais, je sais… jamais vous n'avez eprouve le besoin de vous dire que vous vous aimez, mais vous avez tout partage, les bons et les mauvais moments et il y a souvent eu les caresses d'un regard, la complicite d'un sourire, une main qui cherche l'autre, la nuit… elle a toujours ete, elle sera toujours a tes cotes! Et tes amis aussi t'aiment, ils ne te tournent pas le dos, quoi que tu en penses, ils essayent bien au contraire de t'aider a redevenir le Bricou qu'ils ont toujours connu. Meme moi, que tu ne connais pas, qui ne suis qu'un lecteur exterieur, je t'aime! Reviens a toi!


Oui, j'ai aime ce personnage, ce vacher bourru et simple, ce travailleur fier de son travail, comme j'ai aime ses copains, ces gens d'un terroir qui n'existe peut-etre plus, et s'il existe encore ses gens ont du bien changer. J'ai aime la delicatesse de l'auteur pour nous les presenter, nous introduire a leurs vies, leurs moeurs, leur sagesse et leurs prejuges, nous accoutumer a leur langage. J'ai senti l'affection qu'il leur porte, et, de son lointain Paris, combien il est encore proche d'eux. de loin il trinque avec eux. Et je me joindrais bien a eux pour feter son petit roman de terroir. Parce que “en attendant, on la pete!… J'ai le gosier tellement sec que quand je passe ma langue au palais j'enleve des copeaux. Y a pas, si on veut pas crever, faut que j'aille la chercher moi-meme cette bouteille”. Et je ne veux pas de remarques de mes amies, “vous, les femmes, vous voyez toujours quand on a bu, jamais quand on a soif!”


P.S. Suis-je bete! Pouvais-je ne pas aimer le roman d'un copain de Brassens et de Hardellet?
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Vacher expérimenté, le Bricou prend pourtant de l'âge. L'été dernier, il a perdu deux des vaches de son patron. Ça le travaille, ces histoires ; il sent bien qu'on le regarde de travers, qu'on pense qu'il est fichu. Et pas question d'en parler au village. Ici on reste digne, on prend sur soi. Alors le Bricou se met à tourner en rond, un cri coincé au fond de son coeur. Écrit par André Vers en 1967, ce texte tendre et puissant fut préfacé par Georges Brassens. Il nous permet de découvrir un auteur discret au style percutant.
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belle écriture qu'accompagne une petite musique triste !j'ai beaucoup aimé !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
— Ce qu’y faut, c’est pas trop prêter l’oreille aux contes des docteurs. On n’en finirait plus. Y cherchent qu’une chose, c’est de nous faire acheter des tas de remèdes à leurs copains apothicaires. — Forcément, ils s’arrangent ensemble sur le dos du pauv’monde… Remarque, des fois on est bien obligé, quand c’est grave. — Tu te figures qu’ils le savent, eux, si c’est grave ? Regarde, y a eu deux ans au début de l’été, le Docteur Brun me disait : « Faut vous soigner sérieusement, Carcan, sinon vot’mal pourrait bien devenir cancéreux ». Quand il a vu que je restais froid, il a insisté : « c’est grave, le cancer, ça pardonne pas ! » Plusieurs fois qu’il me l’avait répété. — Et tu t’es pas soigné ? — Comme si j’avais le temps ? Je suis pas un aristo, moi. Qui c’est qu’aurait rentré les foins, qui ferait marcher la ferme si je me couchais et commençais à prendre des drogues ? — T’as peut-être tort, on sait pas ? Le cancer, ça donne à réfléchir. — On verra quand j’aurais « maridé » la fille. Après, le gendre y sera là. J’aurais le temps de m’occuper un peu de moi. — Tu souffres pas ? — Bien sûr que si, poursuivit Carcan, je me serais passé du médecin sans ça. Mais souffrir, j’ai l’habitude depuis le temps, j’en ai vu d’autres. Du moment que je mange, que je bois et que je cague, le reste…
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« Vous savez, Docteur, vos remèdes l’ont guéri mon homme, mais pour lui faire prendre vous parlez d’un travail ! Il est délicat comme un marquis. J’ai tenu bon : c’est ça ou l’hôpital que je lui ai dit. Il en faisait une de grimace, on aurait dit un âne qui broute un “espina”. Surtout rapport à ce que vous demandiez à la fin du papier : lui faire des sangsues au rectum. Au rectum, j’ai pas su, alors je lui ai faites au beurre noir ».
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Puis, l'estomac quelque peu apaisé, d'aucuns pleurèrent sur le défunt. D'une table à l'autre on évoquait ses qualités présentes à toutes les mémoires. De défaut ? il n'en avait pas, n'en avait plus. La vie en le quittant les avait emportés avec elle, cédant la place à ses mérites grandissants.
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