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EAN : 9782754828482
90 pages
Futuropolis (19/02/2020)
3.79/5   107 notes
Résumé :
C’est l’histoire d’une tragédie. Celle de Mary Jane Kelly. Une des victimes désignées de la misère sociale sévissant alors dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle. Veuve à dix-neuf ans, elle fuit le pays de Galles et la misère pour rejoindre Londres. Pour son malheur, elle y rencontrera la prostitution et le couteau d’un tueur en série, devenu célèbre depuis : Jack l’éventreur. C’est aussi la très belle histoire d’une rencontre entre Frank Le Gall (Théodore Pouss... >Voir plus
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Ce matin-là, Davies quitte la maison pour rejoindre la mine. Sa femme, Mary, le regarde s'éloigner de la maison, l'air inquiet... Une explosion, de la fumée. L'on accourt de toutes parts, affolé. Malheureusement, ce ne seront que des hommes et des animaux morts que l'on remontera. Et ce n'est qu'à 19 ans que la jeune femme se retrouve veuve, sans ressources, ayant perdu le seul amour de sa vie. Elle n'a d'autre choix que de fuir, ne voulant pas dépendre du bureau de bienfaisance. Une simple petite valise en guise de bagage. Mary marche, erre à travers champ, se lave à l'eau du ruisseau. Malheureusement, sa valise, trop près du bord, est emportée par le courant. Elle croise alors un groupe de rôdeurs qui ont les gendarmes à leurs trousses. L'un d'eux conseille à la jeune femme de les suivre. Mais eux vont à Londres et c'est à Cardiff qu'elle veut retrouver sa soeur. Si leurs chemins se séparent alors, c'est pourtant vers la capitale qu'elle se dirigera, là où on lui a fait croire qu'elle pourrait travailler dans la mode...

Mary Jane Kelly, de Limerick, est la dernière victime de Jack L'éventreur. Sans un sou et sans bagage, après avoir perdu son mari, c'est dans le quartier londonien de Whitechapel qu'elle atterrira. Naïve, perdue, mais jolie brin de femme. de mauvaises rencontres (avec ce Peter Snakesman ou encore cette maquerelle) en déconvenues, la jeune femme, devenue prostituée, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Il aura fallu presque 30 ans à Franck le Gall pour sortir cet album. Et s'il devait en dessiner les pages, c'est finalement à Damien Cuvillier, pour qui il réécrira le scénario, qu'il adviendra de mettre en image le destin tragique et émouvant de Mary Jane, victime de la misère sociale qui sévit dans l'Angleterre de la fin du 19ième siècle. Si le fond est captivant, touchant et triste à la fois, la forme est magnifique. En effet, Damien Cuvillier nous offre de superbes planches en couleur directe. Les visages sont expressifs, les décors de la capitale riches et les couleurs étonnamment douces.
Un très bel album qui donne corps et âme à cette jeune femme au destin tragique...
En bonus, la genèse de ce récit ainsi que quelques croquis de Franck le Gall...
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Elle comprend que tous les hommes, d'une manière ou d'une autre, sont toujours prêts à payer.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, dont la première édition date de 2020. le scénario a été écrit par Frank le Gall, les dessins et les couleurs réalisés par Damien Cuvillier. Elle comporte soixante-dix-huit pages de bande dessinée. Il se termine avec un texte de trois pages, rédigé par le Gall, et illustré par ses travaux graphiques préparatoires.

Un homme effectue une déposition ou un témoignage : Joseph Barnett, porteur au marché aux poissons de Billingsgate. À ce qu'elle lui a dit, elle était née à Limerick en 63. Et puis sa famille a émigré au pays de Galles, elle lui a dit. Elle disait que, là-bas, elle avait été mariée à un certain Davies. Il travaillait à la mine, et puis ça n'a pas duré. Il n'y a rien qui durait, avec elle. Il évoque sa compagne Mary Jane. En 1882, celle-ci sort de sa petite ferme en courant, en tenant un mouchoir rouge à la main. Elle traverse son petit jardin puis un champ, en passant par la barrière. Au loin, s'élève une colonne de fumée noire. Elle passe le portillon, le mouchoir s'accroche au montant, elle le laisse et continue de courir. Elle arrive près du puits de la mine : c'est de là que provient la fumée. Les autres femmes accourent également, alors que les hommes s'affairent à remonter les blessés et les morts, du puits. Ils sont en train de sortir un cheval aux yeux bandés, par le monte-charge à poulie. Un homme en tenue de mineur, le visage noir, arrête Mary Jane : c'est inutile, Davies est mort. Elle entraperçoit les corps étendus sur le sol un peu plus loin.

Les autres femmes plus âgées, se demandent ce que va devenir Mary Jane en étant veuve à dix-neuf ans. Elle sait qu'elle doit fuir. le lendemain, Miss Gruff du bureau de bienfaisance toque à sa porte, accompagnée d'un solide gaillard et d'un policier. Elle vient pour l'emmener à L'union Workhouse. Ils ouvrent la porte de la chaumière : Mary Jane est déjà partie. Elle a emporté ses maigres affaires dans une simple valise. Elle voyage à pied sur des chemins de terre, se protégeant comme elle peut de la pluie, du froid, dormant sous les ponts, emmitouflée dans un châle. La nuit, le même cauchemar revient : une terrible explosion d'une clarté aveuglante, et son mari qui hurle son prénom. Elle se réveille en sursaut, puis se rendort tant bien que mal. le lendemain, elle poursuit son chemin, s'arrête au bord d'un petit cours d'eau pour faire une toilette sommaire. Sa valise tombe dans la rivière qui l'emporte, sans qu'elle ne puisse la récupérer. Elle continue à marcher à travers bois, jusqu'à arriver dans une grande prairie vallonée. Elle entend des cris : Pillards ! Assassins ! Bande de voleurs ! Gibiers de potence ! On vous retrouvera et on vous pendra tous ! Des paysans hurlent en contrebas, alors qu'une troupe de romanis passent rapidement devant elle. Black John la saisit par l'épaule et lui intime de venir avec eux. Elle reprend la route avec eux. Plus tard, les enfants étant fatigués, ils font une halte. Elle demande à Black John si ce sont des romanis.

La date, l'image de couverture, le texte de quatrième de couverture donnent des indications quant au fait que cette Mary Jane est passé à la postérité de bien sinistre manière. C'est l'histoire d'une tragédie annoncée. Quoi qu'il en soit, cette tragédie atroce n'occupe que les dix dernières pages de la bande dessinée, le reste étant consacré à la vie de cette femme, de sa dix-neuvième année, à sa mort à vingt-quatre ans. le scénariste n'est pas le premier à s'intéresser à sa vie, Patricia Cornwell, autrice d'un livre sur le sujet, l'a également évoquée avec un point de vue très marqué. le scénariste a choisi cette femme emblématique pour développer sa vie avant son meurtre immonde, la vie d'une jeune veuve de la campagne, montant à Londres dans l'espoir de trouver un travail, une source de revenus, de quoi vivre. Parmi les personnes témoignant, assis, cadrés en plan taille, face au lecteur, un jeune homme pose deux questions : Si tout le monde, si toute la société vous considérait comme un coupable, est-ce que vous ne seriez pas prêt à tuer ? Et si cette même société vous considérait comme une victime, ne seriez-vous pas déjà morte ? Cet ouvrage évoque donc la condition féminine dans la décennie 1880 au Royaume Uni. La vie de Mary Jane est racontée de telle manière, que le lecteur n'y voit pas un destin tout tracé vers une boucherie fatale, mais bien le parcours de vie d'une jeune femme comme il y a dû y en avoir de nombreuses autres.

La première page peut décontenancer avec le témoignage de Joseph Barnett sur fond noir, fixant l'année de naissance de Mary Jane, ainsi que sa région d'origine, et portant un jugement de valeur que le lecteur perçoit comme étant négatif : il n'y avait rien qui durait avec elle. le dispositif visuel d'un cadrage en plan taille sur fond noir évoque une déposition, mais sans qu'il ne soit précisé, ni pour Barnett, ni pour les suivants, si elle se déroule au commissariat ou au tribunal. Puis une case de la largeur de la page en occupe le bas, avec juste des bottes et un bas de jupe d'une femme courant sur l'herbe. Suivent quatre pages sans texte, si ce n'est la mention Un mouchoir rouge, montrant Mary Jane courant puis le monte-charge au-dessus de la mine. L'artiste utilise un trait encré pour détourer les formes, un noir légèrement atténué par les couleurs ce qui fait qu'il ne ressort pas comme étant le premier plan. le reste des cases est réalisé à l'aquarelle, en couleur directe. le tout forme de petits tableaux très agréables à l'oeil. La fuite de Mary Jane dans la campagne fournit l'occasion de superbes paysages : les chemins de terre gorgés d'eau, la rivière paisible au bord d'un bosquet d'arbres, la grande prairie vallonée, le tronc noir des arbres dans la nuit, le magnifique feuillage d'un arbre au milieu d'une grande prairie.

Puis en page vingt-neuf, le lecteur découvre une illustration en pleine page : un dégradé de noir plein en partie supérieure, pour se transformer en un entrelacs de noir et blanc en bas de page, comme si le noir faisait ressortir la granulosité du papier. le récit passe alors à Londres dans une lumière chiche, faisant ressortir la lumière blafarde et grisâtre, ternie dans les quartiers pauvres. le lecteur peut tourner la tête pour observer la fumée noire des cheminées, le teint maladif des enfants et des mères dans la rue, les pavés poisseux, les petits boulots, la foule anonyme dépourvue d'empathie. Page quarante-sept, un autre dessin en pleine page, la façade d'un immeuble avec une belle lumière, et une rue large et dégagée. Cette impression d'endroit à l'abri disparaît dès la page suivante, avec une chambre aux fenêtres occultées, à la pénombre inquiétante. Page cinquante-neuf, un troisième dessin en pleine page : le ciel très sombre, presque noir au-dessus de Montmartre avec une neige clairsemée, comme autant de taches venant maculer la silhouette des bâtiments. le retour à la lumière du soleil dans St. James apporte une respiration mais elle s'avère de courte durée.

Le lecteur voit que l'artiste a pris le soin de se documenter pour réaliser une reconstitution historique consistante : les échoppes, les petits métiers, les tenues vestimentaires, l'aménagement des pubs des quartiers populaires, les lumières des grandes artères commerçantes, la mine, les gourbis des quartiers miséreux de Londres. Il croque des personnages de manière réaliste et parlante quant à leur âge, leur situation sociale, leur métier plus ou moins légal. Il conçoit des plans de prise de vue qui donnent à voir les décors et les occupations des personnages pendant les scènes de dialogue, avec des postures parlantes quant à leur état d'esprit du moment, par exemple la détresse de Mary Jane qui ne sait pas à qui s'adresser à Londres qui ne comprend pas que Peter White est en train de la manipuler. Il parvient à ne pas en faire un objet du désir. Lorsqu'elle se réveille nue dans la maison de passe, le lecteur la voit comme une victime avec qui il a déjà développé un lien affectif, d'autant plus vulnérable qu'il sait ce qui va advenir. Page cinquante-quatre, il montre les passes, dans une grille de quatre cases par quatre cases. Il n'y a rien d'érotique ou pornographique : la chair est triste. le texte est laconique et terre à terre : Et jour après jour, c'est la longue suite, la suite sans fin des hommes, des employés, des gommeux, des clergymen, des commis voyageurs, des vieux qui sentent, des gras qui suent, des timides, des violents. Ils ont tous en commun d'être repoussants. Heureusement, il y a le gin.

Le scénariste a donc décidé de montrer une autre facette des crimes sordides d'un tueur en série, peut-être le premier à avoir été identifié comme tel. Il fait de Mary Jane, une jeune femme attachante, essayant de trouver une nouvelle place dans la société, après le décès de son époux dans un accident de travail. La remarque d'un témoin revient à l'esprit du lecteur : si cette même société vous considérait comme une victime, ne seriez-vous pas déjà morte ? le récit met en lumière un mode de fonctionnement systémique : une société qui exploite les faibles sans une once d'humanité. L'enchaînement des événements est inéluctable pour Mary Jane. le lecteur se demande à plusieurs reprises quelle aurait été l'alternative pour elle. L'auteur en évoque une ou deux, vraisemblablement pires, en tout cas pas meilleures, sans aucun espoir d'épanouissement personnel, dans une perspective d'exploitation tout aussi destructrice que la voie choisie par défaut par Mary Jane. Les hommes profitent de cette prostitution intégrée au fonctionnement de cette société, et Mary Jane est exploitée par une femme, une mère maquerelle, et surveillée par une autre femme, une duègne qui est rémunérée pour. La fin de sa vie est une déchéance de plus, le symbole qu'il est toujours possible de tomber plus bas. La conclusion revient à la séquence d'ouverture, montrant la vie de Mary Jane entièrement définie par sa condition d'épouse, tout en montrant que le sort de son époux participe de la même exploitation sans respect de la personne humaine.

Les auteurs racontent la vie adulte d'une jeune femme ayant perdu son mari dans un accident. Ils ont choisi une femme dont l'Histoire a retenu le nom du fait de son assassinat atroce. Pour autant, à part la conclusion, il s'agit du récit de la vie d'une jeune femme issue de la classe populaire, confrontée à une société qui réserve un sort de victime aux femmes de sa condition, quel que soit le choix de vie qu'elles puissent faire. Un récit poignant à la narration sans dramatisation excessive, et pourtant implacable.
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Nous sommes à la fin du XIXe siècle au Pays de Galles. Un accident a eu lieu à la mine. Davies y a laissé sa peau. Sa jeune veuve, Mary Jane Kelly, fuit la misère et rejoint Londres. Elle est alors prise en charge par un certain Peter White, dit le serpent, un beau parleur qui profite de la fatigue et du désoeuvrement de cette dernière pour la présenter à « une amie ». Voilà comment la jeune femme se retrouve dans le monde de la prostitution. Mais Mrs Kelly n'est pas simplement une fille de joie, elle est également une des victimes de Jack l'éventreur…

Ce très bel album nous met dans l'ambiance des bas-fonds anglais du XIXe siècle où la misère, la famine et les maladies allaient bon train. Les dessins et les couleurs sont magnifiques. le tout est mené comme une enquête policière avec des gens se présentant non pas à la barre mais devant nous pour nous expliquer ce qu'ils ont vu. C'est rondement mené et le lecteur passe par tous les sentiments avec cette femme que l'on va d'abord plaindre puis détester pour finir par en avoir pitié.
Lien : https://promenadesculturelle..
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C'est l'histoire d'une fille, elle a pas eu d'bol.

Mary Jane Kelly, tout le monde connait.
Rien à voir avec les oinjs dont semble avoir été perfusé Doc Gynéco dès le landau mais plutôt avec le sale destin d'une gamine miséreuse qui traça un sillon aussi désespérant que tragique en un Londres de fin XIXe alors peu enclin à accueillir en son sein les pestiférés de tout bord.

Mary Jane, ce seront des rencontres.
De son amoureux trop tôt disparu à de futures bien moins romantiques, la gamine n'aura de cesse de tirer le Diable par la queue avant que ce dernier ne se rappelle définitivement à son bon souvenir.

Alternant une vie que la grande Edith n'aurait chanté pour rien au monde avec des témoignages de personnages l'ayant plus ou moins intimement côtoyé, Mary Jane fascine de par son propos à la fin inéluctable et son rendu aquarellé paradoxalement envoûtant.
Le contraste est saisissant.
Le plaisir intense.
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Mary Jane Kelly, dont il est question dans cet album, est la dernière victime de Jack l'éventreur sordide assassin de femmes à Londres à la fin du XIXème siècle.
Mais ce n'est point cette histoire qui est racontée, l'éventreur n'apparaissant qu'a la dernière page de l'album.
Mary Jane, 19 ans était une femme mariée, heureuse, galloise, dont le mari, mineur, disparut dans une explosion au fond de la fosse. Et, là, le ciel lui est tombé sur la tête! Pour échapper aux organismes sociaux qui harassaient plutôt que d'aider les jeunes femmes en détresse, elle s'enfuit, quitte son village et ce joint à une bande de vagabonds qui tente de gagner la capitale.
Arrivée à Londres, Mary Jane cherchera un travail honnête mais elle rencontrera un aigrefin qui l'entrainera sur le mauvais chemin des maisons closes et de la prostitution.
Bien sûr elle essaiera de s'en sortir mais, à chaque fois, ce sera pour tomber encore plus bas, pour terminer à faire des passes dans la rue, dans le sordide quartier de White Chapel à Londres où l'éventreur l'assassinera.

Cet excellent album tant pour le scénario, les textes et les dessins, montre à quel point des jeunes filles heureuses, subissant un revers de la vie, peuvent, irrémédiablement, tomber sans jamais se relever, victimes qu'elles sont de l'époque, de la misère et de la destinée.
En fin d'album un cahier graphique.
Une Bd a conseiller pour sa qualité.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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critiques presse (4)
BoDoi
18 août 2020
Frank Le Gall livre une histoire juste, sensible et loin de tout pathos, au plus proche d’une réalité sociale et historique, évitant le sensationnalisme qu’ont longtemps inspiré les méfaits du serial killer.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
10 mars 2020
Le dessinateur Damien Cuvillier s’est remarquablement emparé du scénario de Frank Le Gall en dressant un tableau de la vie urbaine à l’heure de l’avènement de l’ère industrielle, et en y apportant toute sa sensibilité et son talent, d'un trait réaliste et en couleurs directes.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
24 février 2020
Dans « Mary Jane », il n’est pas vraiment question de Jack the Ripper, car le projet de Frank Le Gall est tout autre : il s’agit de montrer, dans cette biographie fictive, que cette jeune dame de 24 ans est aussi, et surtout, l’un des martyrs désignés de la misère sociale sous le règne finissant de la reine Victoria en Angleterre.
Lire la critique sur le site : BDZoom
ActuaBD
17 février 2020
Le propos, en dépit de sa noirceur, est enluminé par le beau dessin de Damien Cuvillier qui décrit avec justesse et émotion les décors sordides de Whitechapel à la fin du XIXe siècle. Un voyage en enfer qui vaut le détour.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Ceux d'en haut les appellent "occasionnelles", ces femmes de chambre, ouvrières, couturières ou blanchisseuses, qui se vendent pour s'acheter, le plus souvent, l'expédient qui leur donne le courage de se vendre. Cercle vicieux, infernal. Cercle. Clos. Dont on ne s'échappe qu'en se remettant à une charité qui tue plus sûrement que la pauvreté la plus noire.
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Et d’où on vient, peu importe. On vient de la misère, on vient de l’injustice et des coups de bâton. Les beaux messieurs qui font les lois nous appellent des nécessiteux. Et les paysans nous disent brigands. On est des miséreux. Tu veux voir un brigand ? Tu vois Ian Rooney ? Il est irlandais, lui, et les Llewelyn sont gallois, comme toi, comme la plupart d’entre nous ici. Walker était un ouvrier carrier dans les ardoisières. La roche lui est tombée sur le dos. Walker ne pouvait plus travailler, alors le propriétaire a voulu l’envoyer à l’asile des pauvres. À l’Union, les familles y sont séparées et les enfants meurent à coups de fouet, ou violés par les portiers. On y mange debout dans le froid. Les hommes travaillent à casser de la pierre, ou à faire de la filasse, comme les bagnards. Tu les vois les romanis, tes rôdeurs ? Ce sont d’honnêtes gens. Tout ce qu’ils veulent, c’est garder leur famille et avoir un travail.
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Des usines, des crassiers, des taudis et de la suie partout... Les faubourgs de Londres. Londres... Londres ? Le centre du monde, la puissante, l'abondante cité... façonnée par le génie de l'homme ? Est-ce possible qu'un tel joyau s'accommode d'un écrin pareil, un écrin de crasse et de misère ? Faut-il avancer encore quand tout, ici, paraît n'être qu'un avant-goût de l'enfer ?
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La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
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Comprendre, quand la vie vous est expliquée à coups de pied, à coups de poing ! La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
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