Mary-Lou est un livre très doux et très lent pour lequel il ne faut pas se fier au résumé de quatrième de couverture (comme je l'ai fait), au risque d'être déçu.
Sur la forme, nous avons affaire à une écriture douce, presque poétique, et efficace (bien que je n'aie pas encore tout à fait saisi quant à la découpe des longs chapitres). Sur le fond, par contre, l'histoire avance très (trop lentement) et la réalité des faits me paraît difficile à imaginer par rapport à l'âge des deux protagonistes (14-15 ans), surtout concernant Adam. Comme le souligne son amie
Mary-Lou, il est "incroyable" et "impressionnant". Peut-être même un peu trop pour un jeune homme de son âge. Quant à
Mary-Lou, justement, elle est très bien décrite et réaliste dans son rôle de jeune fille accidentée par la vie et ayant terminé en fauteuil roulant.
Stefan Casta lui prête des réactions qui semblent adéquat à son âge et à ce qu'elle a vécu. Malheureusement, il ne la cantonne qu'à cela. Il n'y a aucune évolution de son personnage. C'est un aspect que je reproche et peut-être celui qui me chagrine le plus dans ce livre: cette dichotomie entre le personnage d'Adam et
Mary-Lou. Clairement, il est parfait et se plie en 4, tandis qu'elle est une chieuse qui n'arrive même pas à devenir cool à la fin. C'est très dommage et cela dessert le propos sur le handicap selon moi (et je parle en connaissance de cause puisque je le suis moi-même).
Autre gros défaut du livre: il ne répond pas à la question que l'on se pose tout au long du livre. Si certain.es apprécieront peut-être cette philosophie de vie consistant à décider qu'après tout, peu importe les raisons d'un évènement, le tout est de vivre avec et seul le futur compte, ce n'est pas mon cas. J'avais besoin de la réponse à cette question pour vraiment cerner le personnage de
Mary-Lou et donc, peut-être, comprendre pourquoi elle évolue si peu.
Côté ambiance, je l'ai dit, j'ai trouvé ce livre lent et trop plein de description de paysages avec des noms de fleurs dont j'ignorais même l'existence. En même temps, il permet de faire rêver aux paysages suédois et donnent très envie d'aller s'y perdre comme le font les deux ados. Malheureusement, toute cette lenteur et ces innombrables descriptions de matériel et gestes techniques de bateau à voile, ainsi que les plats que préparent Adam, m'ont un peu exaspéré. Je n'ai tenu jusqu'à la fin que pour obtenir ma réponse à ma question et même celle-ci, m'a déçue.
Bref, je ne garderai pas un bon souvenir de ce roman mais je le conseille à tous les Robinson Crusoé en herbe. Ils s'y retrouveront plus que moi, qui possède un cerveau décidément trop rationnel et pas assez rêveur ;-)