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Henri Robillot (Traducteur)Quentin Blake (Illustrateur)Marie Saint-Dizier (Collaborateur)
EAN : 9782070512546
268 pages
Gallimard Jeunesse (30/11/-1)
4.25/5   4900 notes
Résumé :
«L'autre jour, nous avons vu Mlle Legourdin attraper une fille par ses nattes et la projeter par dessus la barrière du terrain de jeu!»

Le père de Matilda Verdebois pense que sa fille n'est qu'une petite idiote. Sa mère passe tous ses après-midi à jouer au loto. Quant à la directrice de l'école, Mlle Legourdin, c'est la pire de tous: un monstrueux tyran, qui trouve que les élèves sont des cafards. Elle les enferme même dans son terrible étouffoir.
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Critiques, Analyses et Avis (361) Voir plus Ajouter une critique
4,25

sur 4900 notes
Matilda est probablement un de mes livres préférés de Roald Dahl, car c'est un livre sur la puissance et la supériorité de l'enfance, la capacité des enfants à traverser la bêtise humaine.

Avec Matilda, Roald Dahl signe là une belle satire sociale (les parents sont deux énergumènes ubuesques) qui malmène l'idée d'un déterminisme social, et claironne à ses jeunes lecteurs que tout est possible.

La personnalité courageuse de cette jeune héroïne, les rares adultes à l'aider (formidables bibliothécaire et Mlle Candy), la nature et son pouvoir, tout cela lui donne des armes et nous montre que la littérature peut agir comme un vaccin, parce que l'imaginaire est son armure !
Lien : http://justelire.fr/matilda-..
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Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi, c'est... ?
« Les histoires à Berni !
- Hé, mais c'est pas mercredi aujourd'hui, on est samedi. Tu ne te tromperais pas de jour par hasard, Berni ?
- Non, j'ai décidé aujourd'hui d'être un peu subversif pour illustrer le choix de ma lecture. Vous allez voir, les amis. »
Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer les élèves dans la classe. Tous les élèves étaient présents. Tous ? Non, un seul manquait à l'appel, le petit Pat. Mais où était-il donc ? La maîtresse d'école s'en est inquiétée, mais elle a vite été rassurée quand toutes les mains tendues ont désigné le vieux jukebox au fond de la salle de classe, qui servait désormais au cours de travaux manuels.
Sous le jukebox un peu déglingué, on voyait des petites jambes dépasser. On a alors entendu une voix venir de dessous l'appareil et nous lancer : « est-ce que quelqu'un aurait sur lui une clé de 12 ? » On venait en effet de reconnaître la voix du petit Pat, pas de doute il était bien avec nous.
« Une clé de 12, lol ! a fait la petite Sonia impressionnée.
- Une clé de 12 ? J'ai pas ça en magasin, a fait le petit Paulo une moue dubitative. Son caméléon perché sur son épaule l'a regardé un instant. On a retenu notre souffle, on a tous eu un peu peur en imaginant comment le reptile allait tenter d'imiter la couleur d'une clé de 12. Bon après tout, le gris métallisé, c'est à la portée d'un caméléon, mais lui, le savait-il ? On a été rassuré lorsqu'on a vu l'animal passer à autre chose en tirant la langue à la petite Nico qui lui rendait la pareille.
« Une clé de 12 ? Toi tu sais parler aux jeunes filles, mon cher Pat ! s'est exclamé la petite Anna d'une voix légèrement ironique.
- Une clé de 12 ? Tu crois qu'on a ça dans nos petits trousseaux de jeunes filles très modèles, haha ! a fait la petite Chrystèle d'un ton non moins moqueur.
- Une clé de 12 ? Et pourquoi pas un chalumeau ? a fait la petite Francine.
- Ou un extincteur ? a répliqué la petite Isa.
- Ou une perceuse électrique, a ajouté la petite Sylvie.
- Ou un coupe-ongles », a tenté la petite Fanny d'un air audacieux.
Tout le monde a regardé la petite Fanny un peu surpris par cette réponse, c'est vrai que c'était une suggestion sacrément osée et originale.
« Dépêchez-vous ! s'égosilla le petit Pat impatient, je tiens à bout de bras le premier vinyle de Karen Cheryl, c'est un collector. »
C'est alors qu'on a entendu une voix déterminée s'exclamer : « Ugh ! Moi j'ai une clé de 12 sur moi ». On s'est retourné, on a vu alors la petite Gaby vider son sac à ses pieds, puis se mettre à quatre pattes et faire le tri parmi d'insolites objets. Il y avait notamment un atomixer, des tas de couverts, des pelles à gâteaux, une tourniquette pour faire la vinaigrette, un aérateur, un cire-godasses, un coupe-friture, un éventre-tomates... Enfin, elle s'est écrié Eurêka ! en trouvant la fameuse clé de 12. Celle-ci est aussitôt passée de main en main jusqu'au jukebox. Quelle belle chaîne de solidarité ! On était presque émus jusqu'aux larmes, Sandrine et moi même si je sentais la maîtresse d'école un peu dépassée par les événements.
« Dis, a alors demandé le petit Jean-Miche un peu intrigué en s'adressant à la petite Gaby, t'arrive à passer partout avec tous ces machins ?
- C'est juste parfois un peu compliqué dans les aéroports, je t'avouerai », a-t-elle répondu d'un air tranquille.
L'incident étant clos, j'ai pu enfin reprendre le cours de mon histoire qui, du reste, n'avait pas encore commencé.
« Aujourd'hui, j'ai eu l'idée de vous raconter un récit qui devrait vous plaire. Il s'agit de Matilda, une petite fille espiègle qui n'est pas sans vous rappeler une certaine Mortelle Adèle que nous avions découvert lors d'un précédent mercredi. »
Tout le monde s'est alors tourné vers la petite Doriane, - le visage badigeonné de chocolat, car on savait tous que c'était son personnage préféré.
« Mais ! Euh ! » a-t-elle rétorquée comme prise les doigts dans la confiture.
J'ai poursuivi en leur racontant une, puis deux, puis trois péripéties qui arrivent à Matilda et que les élèves découvraient avec des yeux grands comme ça.
Mais qui est Matilda ?
Matilda est une petite fille qu'on pourrait croire surdouée.
Imaginez un peu... Avant même d'avoir cinq ans, Matilda sait lire et écrire, connaît tout Dickens, tout Hemingway, a dévoré Kipling et Steinbeck. Mais son existence est loin d'être facile entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mademoiselle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable.
Pourtant...
Pourtant Matilda est un personnage facétieux qui invente la vie à sa façon...
« J'aime ce livre car Matilda est un personnage drôle et à la personnalité forte comme je les aime. On pourrait la croire insolente et irrévérencieuse, - d'ailleurs c'est ce que pensent ses parents stupides et la directrice d'école très méchante. Mais il n'en est rien et les plus irrévérencieux dans la vie ne sont pas toujours ceux qu'on croit.
Figurez-vous que les seules rares grandes personnes qui sont proches de Matilda, ce sont des bibliothécaires et la jeune maîtresse d'école, Mademoiselle Candy.
Tous les regards se sont alors portés vers Sandrine, la maîtresse d'école qui s'est mise à rougir...
« Des bibliothécaires ? Tiens-donc Berni-Chou, ça nous intrigue drôlement ton propos, fit la petite Anna toujours l'esprit facétieux. Et ce roman parlerait-il aussi de libraires ? Mouhahaha !
- Bien sûr, ai-je répondu, puisque cette histoire fait la part belle aux livres. Mais je voulais vous dire aussi autre chose de presque plus important. »
J'ai marqué alors un silence. On aurait entendu une mouche bourdonner dans la classe. D'ailleurs il y en avait une que le caméléon du petit Paulo s'est vite arrangé à sa manière pour la faire taire. On entendait juste des bruits mécaniques, notamment le fameux bruit d'une clé de 12 qui empêcherait un vinyle collector de Karen Cheryl de venir se briser en mille morceaux au sol.
« Je t'écoute, je t'écoute, continue », a fait le petit Pat du dessous du jukebox.
Alors j'ai pris une voix grave.
« Figurez-vous que l'auteur de ce livre pour enfant qui s'appelle Roald Dahl est aujourd'hui menacé d'une censure totalement idiote et surtout non justifiée.
- C'est quoi une censure ? » a demandé la petite Yanike.
Sandrine, la maitresse d'école s'est alors avancée vers l'assistance et on voyait sur son visage un air très grave.
« Cette histoire a été écrite il y a longtemps avec les mots de cet écrivain et dans le contexte de l'époque, a-t-elle alors dit. Aujourd'hui des personnes qui ne respectent pas forcément l'art mais qui ont des idées moralisatrices un peu étroites, voudraient changer certains mots, certaines tournures de phrases de ce livre pour les rendre plus lisses, plus acceptables. Ils voudraient modifier le texte de cet auteur, changer ce qu'il a dit dans certaines pages. Ils voudraient faire la même chose avec d'autres de ses livres et cela sans son consentement puisqu'il est aujourd'hui décédé.
- On appelle cela le politiquement correct, ai-je ajouté en me demandant si cela leur parlait.
- J'aime pas le politiquement correct », a aussitôt renchéri le petit Paulo d'un air sombre.
On a alors tous vu son caméléon prendre une drôle d'allure. Autant la couleur d'une clé de 12 finalement ça pouvait aller, mais la couleur du politiquement correct, on se disait zut, ça va mettre le pauvre caméléon du petit Paulo dans tous ses états, car le politiquement correct, ça sent pas bon, hein, ça pue même et un caméléon qui imite en couleur quelque chose qui pue, beurk...
« Ouais c'est des fachos, s'est alors écrié la petite Isa.
- On va pas les laisser faire, a renchéri la petite Sylvie.
- On va leur dévisser le peu de cerveau qu'il leur reste avec une clé de 12, a menacé la petite Gaby.
- C'est un peu comme si on effaçait les gros mots de Mortelle Adèle, a dit la petite Francine pour montrer qu'elle avait bien compris l'intention.
- Quoi ?! s'est esclaffé la petite Dori en manquant d'avaler son chocolat, scrogneugneu ! ça peut pas le faire ça, non mais oh !
- Mais qu'est-ce qu'on peut faire, nous ? s'est inquiétée la petite Anne-So.
- Pas grand-chose, a répondu Sandrine la maîtresse d'école un peu dépitée, sauf continuer de s'indigner comme le propose Berni, s'indigner dans les écoles, dans les médiathèques, dans les librairies, sur les réseaux sociaux, auprès de vos parents...
- Promis, on le dira à nos parents », a alors répondu la petite Domi très déterminée.
Les élèves se sont alors écartés pour laisser la petite Gaëlle se frayer un chemin vers moi.
« Elle est belle ton indignation camarade, a-t-elle dit simplement, continue comme cela, ça nous fait du bien. »
Alors on a entendu une grande agitation, on s'est retourné, le petit Pat venait de se hisser hors du sous-sol du jukebox. Il nous regardait avec un petit air jubilatoire, il a appuyé sur une touche de l'appareil et on a entendu une chanson bien rythmée d'Harry Belafonte se répandre parmi nous, une chanson de circonstance comme savait si bien le faire le petit Pat, qui fit un pas de cha-cha-cha vers les autres élèves sous leurs applaudissements :

♫ Hey
Matilda, Matilda, Matilda, she take me money and run Venezuela
Once again now ♫
Matilda, Matilda, Matilda, she take me money and run Venezuela
Five hundred dollars, friends, I lost
♫ Woman even sell me cat and horse ♫
Heya! Matilda, she take me money and run Venezuela ♫
♫ Everybody
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Ma première incursion dans l'univers de Roald Dahl remonte à il y a bien longtemps quand je regardais sur FR3, oui vous lisez bien, la surprenante série britannique sorte d'anthologie à la « Hitchcock présente » librement inspirée de son recueil de nouvelles Bizarre, Bizarre. Je riais, parfois frissonnais, c'était toujours totalement inattendu donc j'adorais. Mais c'est beaucoup plus tard avec l'adaptation de son roman «jeunesse» Charlie et la chocolaterie par le génialissime Tim Burton que je l'ai véritablement découvert. Ensuite, c'est l'excellente critique de Livr0ns-n0us qui a achevé de me convaincre, il me fallait lire Matilda.


Matilda est une délicieuse petite fille de 5 ans, vive et intelligente doté de parents idiots, cupides et détestables, qui a la particularité d'être étonnamment douée pour la lecture. Pour assouvir sa fringale littéraire, elle bénéficie d'abord du soutien de la bibliothécaire de son village, Madame Folyot, qui la fournit en livres, de grands auteurs de préférence (Dickens, Hemingway, Kipling, Austen, Faulkner, Orwell…) car chez les Verdebois, on ne lit pas, «Une gamine doit penser à se faire belle pour décrocher plus tard un bon mari. C'est plus important que les livres […]» dixit Madame Verdebois. Matilda doit d'ailleurs, du moins au début, s'adonner à sa passion en cachette pour éviter leur courroux.


En parlant de courroux, à son entrée à l'école, Matilda se retrouve aussi confrontée à la terrifiante Mademoiselle Legourdin. Ex-championne olympique de lancer de marteau, directrice-garde chiourme, elle aurait davantage sa place dans un pénitencier de haute sécurité que dans une école primaire. Violente, obtuse, borné, je ne vous déconseille de vous mettre en travers de sa route, elle ne ferait de vous qu'une bouchée. Elle hait tous les élèves sans exception « ce ramassis de nabots » et ne rate jamais une occasion de faire preuve d'un autoritarisme et d'une violence aussi démentiels que disproportionnés envers les écoliers sous les prétextes les plus fallacieux.


Heureusement, Matilda va trouver en sa jeune institutrice, Mademoiselle Candy, une interlocutrice à sa mesure, attentionnée, compréhensive, à l'écoute. Elle est la première à s'intéresser aux dons de la petite fille et sans rien révéler de la suite de l'histoire, on peut dire qu'elles vont s'apporter beaucoup l'une à l'autre.


Concernant les quelques illustrations de Quentin Blake, je dois dire que je les trouve parfaites. Elles aèrent le texte et donne vit aux personnages de manière assez subtile. J'y vois plus une évocation des personnages et de leur univers, plutôt qu'une représentation parfaite qui ne laisserait plus aucune place à l'imagination. Elles sont donc un véritable complément au récit de l'auteur.


J'ai pris un immense plaisir à lire ce livre. C'est bien écrit, tantôt drôle, tantôt grave mais toujours juste malgré certains passages frôlant le grand guignol et d'autres flirtant avec le fantastique. Ces moments sont bien amenés, on se prend au jeu, on y croit, on vit ses aventures avec Matilda. Vous l'aurez compris, je me suis totalement laissé emporter par l'histoire, j'ai passé un excellent moment de divertissement intelligent. C'est donc le premier ouvrage de Roald Dahl que je lis mais assurément pas le dernier.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Matilda est l'un des romans de Roald Dahl les plus connus, et aussi , peut-être, l'un des plus agréables à lire.
L'histoire de cette petite fille précoce qui a le malheur de naître dans une famille de gros beaufs, avec un escroc en guise de chef de famille ! Heureusement, la plume de l'écrivain est là pour aller à l'encontre de cette fatalité. Ainsi, la petite fille découvre le fabuleux monde des livres et rencontre la gentille Miss Honey, professeur qui changera le cours de son destin - et réciproquement!.

Ce roman illustre bien les talents de conteurs de cet écrivain gallois, étiqueter un peu trop facilement "écrivain jeunesse" car lorsqu'on y regarde de plus près, les critiques sont assez cinglantes …
Ici, on retrouve bien sûr le grand duel du Bien et du Mal version Roald Dalh : télévision vs livres.
La particularité de ce match dans Matilda, c'est que l'intertexualité tient une place importante dans ce roman - tant de références littéraire ! - , un bel hommage à la littérature anglo-saxonne (enfin, anglaise surtout ! ).
Les parents irresponsables, autre grand motif récurent dans les romans de l'écrivain est présent aussi. Mais derrière les portraits peu flatteurs de ses personnages (comme l'a fait Walt Disney dans ses films) , les lecteurs les moins "jeunes" comprendront que Dahl nous parle des relations toxiques souvent destructrices au sein des familles.

Les aficionados du genre retrouvent avec plaisir tout l'humour et le sens de la formule propre à ce talentueux écrivain que ses professeurs avalent à tort jugé "incapable" .
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Roman de Roald Dahl.

Cinq ans à peine, et Matilda est déjà "une adorable petite dévoreuse de livres." (p.11) Après avoir englouti tous les livres pour enfants de la bibliothèque, elle a lu l'intégrale de Charles Dickens et de Jane Austen, et elle se régale des textes de John Steinbeck et d'Ernest Hemingway. Mais ses parents sont loin d'éprouver de la fierté pour leur petit prodige. le père est un concessionnaire automobile verreux, la mère est incapable de passer une journée sans jouer au Loto ou sans regarder ses feuilletons à la télé. Matilda est l'objet de leurs continuelles brimades et moqueries. Haute comme trois pommes, elle n'en a pas moins du caractère et le sens de la justice. Elle décide de se venger avec des facéties d'enfant, en s'en prenant essentiellement aux cheveux de son père, avec de la glu, de la lotion décolorante ou des histoires de fantômes. C'est à l'école qu'elle fait surtout montre de son génie. La douce institutrice, Mlle Candy, a fort à faire pour la soustraire à l'acharnement haineux de Mlle Legourdin, la directrice de l'établissement. Mais les enfants le savent, les miracles existent.

Voilà une bien charmante histoire. Un conte de fées des temps modernes. Tout y est: les parents qui abandonnent leur enfant, la vilaine sorcière, les fées charitables, et l'enfant héros. Je ne connais pas les noms des personnages dans la version originale, mais la traduction est savoureuse. Les parents de Matilda répondent au patronyme de Verdebois, tout à fait approprié quand on sait comment le père bidouille les moteurs de voitures avec de la sciure de bois. M. et Mme Verdebois sont d'immondes bestioles xylophages. Les livres sont faits de pâte de bois. Les parents Verdebois sont donc d'infâmes empêcheurs de tourner en rond dans le monde des livres. C.Q.F.D!

Sous son apparence de dompteur de fauves, Mlle Legourdin répond bien à son nom, et assume sa réputation d'ogre de la cour de récréation. Les fées tutélaires sont Mme Folyot (presque Folio), la bibliothécaire, et Mlle Candy, l'institutrice. La première ouvre à l'enfant le monde des livres. La seconde, malgré son passé de Cendrillon, est aussi une fée. Elle protège les dons de Matilda. Son nom évoque la douceur des sucreries dont se régalent les gamins. Elle est un peu agaçante tout de même avec son éternelle gentillesse et son regard de Calimero... Et comme dans tout conte de fée qui se respecte, tout est bien qui finit bien: les méchants ont été boutés hors de la place, et les gentils prennent leur aise devant une tasse de thé et des tartines de confiture!

Le plus drôle, c'est quand Matilda se révèle être une Carrie des bacs à sable. le conte pour enfants perd de sa mièvrerie et gagne en férocité et en drôlerie. Les illustrations de Quentin Blake soulignent le côté un peu farfelu des personnages. Loin des rondeurs habituelles que nous sommes habitués à voir dans les albums pour la jeunesse, le trait de Quentin Blake ressemble aux dessins satiriques des journaux.

Le texte se lit à toute allure. Normal, me direz-vous, c'est pour des enfants de 10 ans... Quand j'avais 10 ans, et que je l'ai lu pour la première fois, je l'ai dévoré aussi vite. Je m'étais promis de le relire, et je procrastinais depuis trop longtemps. Voilà qui est fait!
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Citations et extraits (125) Voir plus Ajouter une citation
Au cours des six mois suivants, sous l'oeil ému et attentif de Mme Folyot, Matilda lut les livres suivants :

Nicholas Nickelby, de Charles Dickens
Oliver Twist, de Charles Dickens
Jane Eyre, de Charlotte Brontë
Orgueil et Préjugés, de Jane Austen
Tess d'Urbervilled'Urberville, de Thomas Hardy
Kim, de Rudyard Kipling
L'Homme invisible, de H.G. Wells
Le Vieil Homme et la Mer, d'Ernest HemingwayHemingway
Le Bruit et la Fureur, de William Faulkner
Les Raisins de la colère, de John Steinbeck
Les bons compagnons, de J.B. PriestleyPriestley
Le rocher de Brighton, de Graham Greeene
La ferme des animaux, de George Orwell

C'était une liste impressionnante et Mme Folyot était maintenant au comble de l'émerveillement et de l'excitation, mais sans doute fit-elle bien de ne pas donner libre cours à ses émotions. Tout autre témoin des prouesses littéraires d'une si petite fille se serait sans doute empressé d'en faire toute une histoire et de clamer la nouvelle sur les toits, mais telle n'était pas Mme Folyot.
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Les dirigeants d'établissements scolaire sont, en général, choisis parce qu'ils font preuve d'éminentes qualités. Ils comprennent les enfants et prennent leurs intérêts à coeur. Ils sont ouverts et compréhensifs. Ils ont un sincère souci de la justice et de l'éducation de ceux qui leur sont confiés. Mlle Legourdin, elle, ne possédait aucune de ces qualités. Et comment elle avait pu accéder à son poste demeurait un véritable mystère.
C'était une espèce de monstre femelle d'aspect redoutable. Elle avait en effet accompli, dans sa jeunesse, des performances en athlétisme et sa musculature était encore impressionnante. Il suffisait de regarder son cou de taureau, ses épaules massives, ses bras musculeux, ses poignets noueux, ses jambes puissantes pour l'imaginer capable de tordre des bars de fer ou de déchirer en deux un annuaire téléphonique.[...] Elle avait un menton agressif, une bouche cruelle et de petits yeux arrogants.[...] Bref, elle évoquait plus une dresseuse de molosses sanguinaires que la directrice d'une paisible école primaire.
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Elle avait l'esprit si vif et si délié et apprenait avec une telle facilité que même les parents les plus obtus auraient reconnu des dons aussi exceptionnels. Mais M. et Mme Verdebois étaient, eux, si bornés, si confinés dans leurs petites existences étriquées et stupides, qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez leur fille.
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"Pères et mères sont des gens bien curieux. Même lorsque leurs rejetons sont les pires des poisons imaginables, ils persistent à les trouver merveilleux. Certains parents vont plus loin : l'adoration les aveugle à tel point qu'ils arrivent à se persuader du génie de leur progéniture. Mais, après tout, quel mal à cela ? Ainsi va le monde. C'est seulement quand les parents commencent à nous vanter les mérites de leurs odieux moutards que nous nous mettons à crier : "'Ah, non, assez ! Vite, de l'air ! Vous allez nous rendre malades !"

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De loin en loin, il arrive qu'on rencontre des parents qui adoptent l'attitude opposée et ne manifestent pas le moindre intérêt pour leurs enfants. Ceux-là sont, à coup sûr, bien pires que les admirateurs béats.

Monsieur et Madame Verdebois appartenaient à cette espèce. Ils avaient un fils appelé Michael et une fille du nom de Matilda, et considéraient cette dernière à peu près comme une croûte sur une plaie. Une croûte, il faut s'y résigner jusqu'à ce qu'on puisse la détacher, s'en défaire et la bazarder.
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Le revoici, toujours aussi fantasque et pittoresque : Willy Wonka, le magicien des confiseurs, l'excentrique maestro du cacao, inventé par l'écrivain anglais Roald Dahl dans son livre le plus célèbre, “Charlie et la chocolaterie.”
Après la délirante adaptation au cinéma de Tim Burton en 2005 (avec Johnny Depp), on n'attendait pas forcément grand-chose de cette nouvelle version, dans laquelle Timothée Chalamet reprend le rôle, gracieusement dégingandé dans sa redingote de velours couleur prune…
Savoureuse surprise : comédie musicale euphorisante (par la grâce, entre autres de l'excellent Neil Hannon, de Divine Comedy), conte chatoyant, drôle et fastueux dans les spectaculaires décors d'une Angleterre rêvée, ce récit des débuts de notre chocolatier préféré se révèle être la parfaite gourmandise de Noël.
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