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EAN : 9782372410281
128 pages
Hozhoni Editions (23/03/2017)
4.09/5   11 notes
Résumé :
Matsuo Bashô (1644-1694) est considéré comme le plus grand poète japonais. Inventeur du haïku, vivant dans la nature en ermite, il a consacré sa vie à la poésie et à la méditation zen tout en parcourant inlassablement le Japon. Ce manga délicat de Naho Mizuki est une initiation à sa vie et à son univers poétique. Cet ouvrage comporte une présentation détaillée de l'histoire et de la technique du haïku, et de la descendance poétique du maître qui savait "se fondre av... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce tome contient une biographie du poète japonais Matsuo Bashō (1644-1694) en manga. L'histoire est initialement parue en 2012 au Japon, écrite et dessinée par la mangaka Naho Mizuki. le manga en lui-même comporte 100 pages, dont 12 en couleurs, suivies par 88 en noir & blanc. L'ouvrage comporte également une introduction de 3 pages rédigée par Bernard Chevilliat sur la vie et l'oeuvre de Matsuo Bashō, une présentation des 8 personnages principaux : Matsuo Bashō, Yoshitada Tōdō, Sanpû Sugiyama, Bokuseki Ôzawa, Yozaemon Matsuo, Sora Kawai, Kigin Kitamura, Sōin Nishiyama. À la suite des 100 pages de manga se trouve un dossier pour mieux comprendre, avec un texte de 4 pages présentant les différentes formes de poésie avec Matsuo Bashō, ainsi que les principaux poètes, un autre texte de 4 pages sur le grand voyage de Bashō, son oeuvre, la culture populaire d'Edo, et 3 pages présentant 7 haïkus de Bashō, avec un bref commentaire explicatif pour chacun. Enfin, le lecteur trouve une carte du Japon matérialisant le voyage de la Sente étroite du Bout-du-Monde, et une biographie de 2 pages retraçant la vie de Matsuo Bashō en 17 dates.

Chapitre 1 : l'enfant d'Iga. Au début de l'été 1689, Matsuo Bashō est en route vers le temple Risshakuji, avec son disciple Sora Kawai qui peine un peu à la montée des marches vers ledit temple. le poète marque une pause et observe la nature qui l'entoure dans cette montagne. Il note que ce paysage, cet air, tout semble disparaître comme aspiré par ces rochers. Il sort alors un papier et un pinceau et trace les caractères (les mores) pour noter ce qu'il vient de dire. Il reformule sa première version qu'il ne juge pas assez bien correspondre à ce qu'il ressent à la vue de ce paysage. Sora Kawai trouve les deux versions très bien. Bashō estime qu'il n'a pas encore réussi à trouver le mot juste pour exprimer parfaitement le caractère de ce paysage, de cet air. Finalement, il aboutit à : Quel paisible silence, il s'infiltre dans les rochers. le chant des cigales. le récit revient alors à l'enfance de Matsuo Bashō pour essayer de déterminer ce qui l'a amené à inventer cette nouvelle forme littéraire que l'on appelle Haïku, alors qu'elle n'existait pas à l'époque.

Matsuo Bashō es né en 1644 dans la province d'Iga, région correspondant au bassin d'Ueno situé dans l'ouest de l'actuelle préfecture de Mie. Enfant, il appréciait le spectacle de la montagne, les arbres, les libellules. Il s'appelait Kinsaku, puis son nom changea pour Jinshi-Chirô, en effet dans le Japon d'Edo l'individu changeait de nom au cours de sa vie. Son père se montrait sévère avec lui n'acceptant pas qu'il fasse ainsi l'école buissonnière. Il oblige son fils à suivre les cours de calligraphie et à participer aux entraînements d'arts martiaux. Bien que la famille des Matsuo fut une famille de paysans, elle avait pu occuper un rang lui permettant d'avoir un nom de branche ainsi que le droit de porter le sabre, grâce à la famille Tôdô du domaine de Tsu. L'enfant Matsuo Bashō ne comprend pas la volonté de son père, car il préfère passer sa vie à contempler les splendeurs de la campagne et de la montagne. Son père lui demande de lui parler de leur beauté. L'enfant est vite à cours de mots. C'est la raison pour laquelle le père veut qu'il étudie. En classe de calligraphie, le jeune Matsuo Bashō mesure à quel point un mot peut tout changer dans l'expression et la transmission de ce qu'il a éprouvé, ressenti.

Le manga commence donc par l'une des premières étapes dans le voyage qu'entama Matsuo Bashō en 1689, qui dura environ 156 jours et 2.300 kilomètres couverts pour la plupart à pied. L'autrice utilise cette séquence pour expliciter la démarche artistique du poète : exprimer la force d'un paysage, au travers d'un poème dans une forme courte et codifiée. Puis le récit prend une forme chronologique en revenant à l'enfance de Matsuo Bashō. du coup, toute cette biographie devient une illustration d'un destin tout tracé dont l'aboutissement est la création de la forme du haïku, ainsi que son enjeu. Dans un premier temps, le lecteur trouve cette approche simpliste : une prophétie auto-réalisatrice dont l'issue est déjà connue, mais d'un autre côté, c'est bien le seul regard qu'un auteur contemporain peut jeter sur le passé. Ensuite, 100 pages de manga, c'est assez court. S'il a lu l'introduction de Bernard Chevilliat, le lecteur peut avoir l'impression qu'il ne fait que retrouver en images ce qui est dit en 3 pages de texte. Il peut aussi se dire que l'approche de cette biographie est finalement de se rapprocher de l'esprit d'un haïku en étant plus évocateur que longuement descriptif.

La narration visuelle de Naho Mizuki utilise de nombreuses conventions spécifiques des mangas de type Shōjo, c'est-à-dire plutôt à destination d'un lectorat féminins. Elle détoure les visages et les silhouettes avec un trait très fin et délicat. Elle a tendance à utiliser une approche romantique pour les visages, à exagérer certaines expressions de visage en simplifiant la représentation des bouches et des yeux, à ajouter des effets de lumière de type romantique, à se focaliser sur les personnages en ne dessinant les décors que lorsqu'ils sont évoqués par un personnage, à utiliser l'équivalent de trames mécanographiées (des trames de points plus ou moins denses, pour le ciel bleu, pour les feuilles de plante, etc.). Au fil des pages, c'est une évidence qu'il s'agit d'un vrai manga, et le lecteur en vient à s'interroger sur le choix de l'éditeur de l'avoir publié dans le sens occidental, plutôt que dans le sens japonais, de droite à gauche. S'il est curieux, il peut rechercher les cases où un personnage manipule un objet. Elles ne sont pas si nombreuses que ça, mais effectivement, ils sont majoritairement gauchers, du fait de l'inversion des pages. de même, les vêtements ne se ferment pas dans le bon sens. La narration visuelle est donc essentiellement focalisée sur les personnages : ils sont souriants pour la plupart, ce qui les rend immédiatement sympathiques. Ils se comportent correctement, et il n'y a pas de conflit à proprement parler. Même le coup porté par le père de Bashō pour le punir d'avoir fait l'école buissonnière est représenté de manière très édulcorée. le lecteur en déduit que la mangaka a sciemment adopté un mode de dessin tout public. Cela ne l'empêche pas de s'investir pour respecter l'exactitude historique quand nécessaire : les vêtements d'époque, les constructions comme le temple dans la montagne, la maison de la famille Batsuo, la magnifique demeure des Tôdô, et bien sûr l'ermitage du bananier. Elle soigne également les paysages afin que le lecteur puisse ressentir ce qui inspire le poète : le paysage de montagne dans la région de Yamagata, le lieu-dit de Yoshino où s'était arrêté le moine Saigyô, la paysage de Matsuhima, l'impétuosité du fleuve Mogami.

Effectivement, cette biographie élude toutes les aspérités de la vie du poète Matsuo Bashō, mais sans verser dans l'hagiographie. C'est l'accomplissement d'un destin déjà connu par le lecteur, raconté en 5 courts chapitres : 1. L'enfant d'Iga, 2 Vers la voie du haïkaï, 3. La vie à Edo, 4. L'ermitage du bananier, 5. La sente étroite du Bout-du-Monde. Il s'agit donc surtout d'un manga de vulgarisation accessible à tous les publics. le lecteur adulte peut en ressortir un peu frustré, à la fois par la brièveté de la pagination, à la fois par la faible densité des éléments historiques. D'un autre côté, en prenant du recul, il constate qu'il a suivi Mastuo Bashō durant ces étapes de formation essentielles dans son parcours de vie qu'il l'a mené à devenir le maître du haïku. Naho Mizuki aligne ces moments essentiels, dans une narration fluide, pas surchargée, mais finalement assez dense en termes d'éléments présentés. Et puis l'ouvrage n'est pas terminé.

Étant un peu resté sur sa faim, le lecteur adulte jette un coup d'oeil aux textes qui suivent le manga, regroupés sous le titre générique de Pour mieux comprendre. le premier texte explique ce qu'est un haïku : son origine, l'histoire du renga, la composition d'un haïku, les kigos, les plus célèbres poètes japonais du XVIe et XVIIe siècle, les plus célèbres poètes de l'époque moderne. Avec ces explications, le lecteur comprend mieux certains passages du manga en particulier l'écriture de poèmes de type haïkaï en collectif évoluant en écriture solitaire de haïku, ainsi que sa forme très codifiée en tercet de dix-sept mores, au rythme harmonieux sur une structure 5-7-5. La page consacrée à La sente étroite du Bout-du-Monde, le grand voyage de Bashō, évoque la composition du recueil de haïkus à partir des notes de voyage de Bashō, ainsi que l'intention du voyage, et évoque rapidement Sora Kawai (1649-1710), le disciple de Bashō. le texte suivant présente 5 ouvrages de Matsuo Bashō en un bref paragraphe chacun, puis la culture populaire d'Edo (Voyager à l'ère d'Edo, Les villes étapes, le pèlerinage à Isé, Les cinq routes d'Edo, le pèlerinage de Shikoku). le texte suivant (en 3 pages) présente 7 des haikus les plus célèbres du poète, extraits de la sente étroite du Bout-du-Monde. Il en est donné deux traductions différentes, avec un paragraphe d'explication. Ainsi placé vers la fin d'ouvrage, cette présentation permet au lecteur de mesurer toute la richesse culturelle de ces courts poèmes, inaccessibles au lecteur occidental sans un commentaire et une interprétation, même si leur lecture seule est envoûtante.

De prime abord, cet ouvrage est assez surprenant : un manga publié dans le sens occidental, sur un poète majeur du Japon, avec une narration visuelle tout public, et une biographie finalement succincte. le manga emplit son office de passeur en présentant la figure historique de Matsuo Bashō, tout en paraissant une évocation trop rapide. Sous réserve de lire les autres éléments de l'ouvrage (les différents textes), cette frustration du lecteur disparaît car ils viennent complémenter le manga, et le tout forme un ouvrage de vulgarisation très accessible. Pour lire les haïkus de Matsuo Bashō, le lecteur peut ensuite se lancer dans L'intégrale des haïkus : Edition bilingue français-japonais, édition bilingue, comportant des commentaires pour chaque haïku afin de pouvoir mieux en apprécier les différentes saveurs, grâce à des explications culturelles.
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Oui un livre classé en BD, plus exactement en manga, mais avant tout, un incontournable pour découvrir, suivre la naissance du "Maître du haïku, Bashô.

Comme élève de Maïtre Kigin, Bashô, alors jeune garçon avide d'apprentissage et de poésie, va partir suivre l'école Teimon, qui demande de respecter les classiques et interdit d'utiliser de nouvelles expressions ou des mots familiers.

En 1672 après la mort de son jeune maitre Kigin, Bashô (alors appelé Sôbô) part à Edo où le haïkaï était florissant. Il y rencontrera Sanpû Sugiyama et Bokuseki Ôzawa qui vont lui apporter un soutien indéfectible.
Ce sera aussi le début pour lui de l'écriture d'une forme de haïkaï plus libre. Il rejoindra ainsi l'école Danrin avec son style somptueux, plus raffiné.
Mais le succès lui fait perdre son but, son envie profonde. Transmettre la beauté des choses telle qu'elle est de façon simple et apaisée.
Aussi en hiver 1680, Bashô (bananier en Japonais) quitte Edo et part s'installer à Fukagawa. Ce nouveau nom de plume sera pour lui l'expression de celui qui « même avec une feuillage déchiré en lambeaux, avance, inébranlable, sur la voix du haïkaï. »

Après la mort de sa mère, des mois de voyage, il va créer l'école shôfû, basée sur la description de la nature la plus pure, dans sa beauté la plus nue et ses sentiments authentiques.

1689, il entamera un long voyage, la Sente étroite du bout-du-monde, vers la province d'Ôshû, pour renoncer à tout et surtout trouver ce qui lui manque, le dénuement propice à la création ultime.
Il attendra 2 ans pour revenir à l'hermitage du bananier.
1694 Bashô va s'éteindre laissant de très nombreux disciples et poèmes aussi riches que variés.
Son manuscrit issu de son long péril restera la référence du haïku et l'expression de l'âme du Japon.
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Biographie à la sauce manga du plus célèbre des poètes japonais. Issu d'une famille paysanne aisée, Kinsaku part, à l'âge de 18 ans, en apprentissage au sein du clan des Shinshichiro Todo. Ce sera le début d'une vie consacrée à l'art poétique et à de longs voyages. Au fil de ses pérégrinations marquées par des emplois divers (dont celui d'employé dans une usine de l'eau ou encore d'un professeur de poésie), Kinsaku devient Basho. Il révolutionne l'art du haïkaï alors très codifié. En lui apportant un souffle de jeunesse et de simplicité, Basho pose les bases du haïku moderne. Ses errances et son ascétisme se traduisent dans ses vers par une grande fraîcheur et une profonde attention à la nature.
Cette simplicité se retrouve autant dans le dessin de Naho Mizuki (parfois à l'état de simple esquisse) que dans la narration strictement et purement chronologique. le propos, pour pédagogique qu'il soit, n'en demeure pas moins dans la veine du poète : lumineux et pur.
Un dossier très bien conçu, en fin d'album, permet aux plus curieux d'approfondir leurs connaissances et prolonger ce plaisir littéraire.
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Pour tout Japonais qui se respecte, le nom de Matsuo Basho signifie beaucoup. Il est en effet considéré comme le plus grand poète japonais. Il vécut de 1644 à 1694 durant l'ère du shogunat. Il est surtout l'inventeur du haïku qui est une forme poétique qui saisit l'essence et l'évanescence des choses. Il s'agit de dépeindre les choses de la nature dans la réalité la plus nue avec des sentiments authentiques.

Cette lecture ne m'a pas paru aussi transcendante que cela. Il s'agit d'avoir un peu d'intérêt pour une certaine forme de poésie inconnue des occidentaux. On suivra notre poète au gré de son voyage à travers le Japon à la recherche de son inspiration. Il y a une certaine simplicité qui se dégage également du graphisme.

A la fin de l'album, il y aura un dossier pédagogique pour approfondir encore nos connaissances sur le sujet.
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Une bande-dessinée distrayante, agréable, et source d'informations sur la vie (plus que sur l'oeuvre) de Bashô et sa quête d'une nouvelle forme poétique. On regrettera les poèmes (trop peu cités), ainsi qu'une certaine naïveté où trop grande simplicité qui se dégage du livre. Néanmoins, on passe un bon moment de lecture, et on en apprends plus sur la vie de ce maître poète japonais qu'est Matsuo Bashô.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Oh merveille ! Feuille verte, feuille tendre, aux rayons du soleil.

// ou //

Ah ! Précieusement, sur les feuilles vertes, sur les feuilles jeunes, la lumière du soleil…

Bashō fait ici clairement référence à la ville de Nikkô (préfecture de Tochigi), dans laquelle il composa ce haïku et dont le nom signifie Rayons du soleil. Célèbre pour sa magnifique cascade d'Urami, la ville abrite aussi le Nikko Tôshô-gû, sanctuaire construit en l'honneur d'Ieyasu Tokugawa, shogun de la dynastie des Tokugawa (1545-1616). À l'époque on pouvait se placer derrière la cascade pour la contempler, ce qui n'est plus possible aujourd'hui à cause de la modification du lieu. Le kigo est ici waka-ba qui signifie Feuille jeune, et indiquant le début de l'été.
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Lunes et soleils, miroirs des mois et jours,
sont les hôtes de passage de cent générations,
comme les années qui se succèdent.
Celui qui toute sa vie, se balance sur un bateau,
Celui qui tient au mors un cheval
et va ainsi au-devant de la vieillesse,
les jours étant le voyage, du voyage fait sa demeure.

Ainsi débute le célèbre journal de voyage (La sente étroite du Bout-du-Mone) du poète-pèlerin Matsuo Bashō (1644-1694) unanimement considéré comme le plus grand poète japonais.
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Miroirs des mois et des jours.
L'une et soleil sont des voyageurs éternels.
Comme les années qui se succèdent.

(Premiere phrase du journal de voyage de Basho)
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Dépeindre les choses de la nature dans leur réalité la plus nue, avec des sentiments authentiques. Voilà peut-être ce à quoi ressemble mon haïkaï : le style shôfû.
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(en contemplant des érables) Magnifique. Quel dommage ! Ils vont bientôt perdre leur feuillage. Quoi que… N'est-ce pas parce qu'ils sont sur le point de perdre leur feuillage qu'ils sont magnifiques ? C'est vrai que l'érable est un terme de saison décrivant l'érable. Mais ne trouvez-vous pas les érables tout aussi somptueux au printemps ? Ces feuilles d'un vert indescriptible… Le printemps…
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