AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791034901708
672 pages
Liana Lévi (05/09/2019)
3.97/5   222 notes
Résumé :
Un empire financier bâti à New York par une famille juive originaire d'Europe centrale suffit-il à mettre les descendants à l'abri des tracas de la vie ?
Apparemment non car Jay Gladstone, à la tête de cette considérable fortune, est assailli par les même tracas que le commun des mortels : épouse exigeante, progéniture insupportable, obligations familiales, contraintes sociales. Propriétaire d'une équipe de basket, Jay doit aussi compter avec les coûteux cap... >Voir plus
Que lire après Mécanique de la chuteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 222 notes
5
20 avis
4
11 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Écrit par un romancier, dramaturge et scénariste américain du nom de Seth Greenland, ce gros pavé de plus de six cents pages offre un moment de lecture trépidante et captivante, à la hauteur de son alléchante quatrième de couverture. Ancré dans l'air du temps et ses dérives, Mécanique de la chute s'appuie sur de fines considérations psychosociologiques et n'est pas sans rappeler des oeuvres romanesques bien connues que j'évoquerai le moment venu.

Comme il se doit, les personnages sont stéréotypés, mais l'auteur a la subtilité de faire transparaître leur nature humaine faillible. Leurs moments de doute et de mauvaise conscience ne les empêchent toutefois pas de suivre la ligne stratégique qu'ils jugent correspondre à leurs projets.

Jay Gladstone, petit-fils d'un immigré juif venu d'Europe de l'Est, est un magnat de l'immobilier, multi-milliardaire. Il vit dans une somptueuse propriété au nord de New York. Il est propriétaire d'une équipe professionnelle de basketball, membre de la NBA, la très puissante et populaire ligue américaine. Membre du parti démocrate, philanthrope, il fait distribuer d'importantes allocations au profit des familles noires désargentées et verse de larges contributions à l'Etat d'Israël. Ce quinquagénaire soigne sa silhouette et fait de son mieux – du moins le croit-il ! – pour se montrer disponible, ouvert et humaniste. Ses valeurs morales et son attitude en société lui valent l'estime de la plupart de ceux qui l'entourent. Mais sa jeune et jolie femme – un second mariage – risque de lui valoir des soucis...

Les traits de profil qui se dégagent de Jay Gladstone en font un modèle dans le microcosme d'une certaine élite new-yorkaise. Dans d'autres sphères, au contraire, il est le symbole de tout ce qui est haïssable : un mâle hétérosexuel blanc, riche, puissant et juif sioniste. Dans l'une de ces sphères hostiles, sa propre fille, Aviva. Son attitude rebelle renvoie à Pastorale américaine, de Philip Roth.

Jay doit compter avec les exigences folles de Dag Maxwell, une star de la NBA, un joueur d'exception dont dépendent les résultats de son équipe. Les revenus de cet Afro-américain se comptent en dizaines de millions de dollars et ruissellent avec abondance sur sa famille et sur son clan, leur assurant un mode de vie d'un luxe extravagant auquel ils n'ont pas été préparés et qui ne sera pas éternel.

Autre personnage clé, Christine Lupo. Cette femme ambitieuse est procureure dans l'Etat de New York et ambitionne de se présenter aux élections au poste de Gouverneur. Selon la position qu'elle prendra sur un fait divers au cours duquel un Noir a été tué par un policier blanc, elle se mettra à dos la police, son bras séculier au quotidien, ou une communauté noire très remontée après une précédente bavure ayant défrayé la chronique. Il s'avère de surcroît que la victime était de confession musulmane et qu'un étrange imam autoproclamé se met à jouer un rôle trouble. Pour se mettre en valeur, Christine aura la chance de profiter d'une affaire bien plus dramatique et bien plus médiatique, dans un scénario montrant quelques similitudes avec le bûcher des vanités, de Tom Wolfe.

Mais c'est aussi à La Tache, de Philip Roth, et à l'insouciance, de Karine Tuil, que je pense en observant les accusations de racisme portées inconsidérément pour un mot ou un geste anodin sorti de son contexte, amplifiées par des agitateurs bien intentionnés et relayées par des médias complaisants.

La première partie, qui occupe près de la moitié de l'ouvrage, est consacrée à la mise en place de tous les rouages d'une mécanique de précision complexe, dont les engrenages s'enclencheront imperceptiblement avant de s'emballer de façon inexorable, dès lors que des faits soudains, gravissimes et irréparables se seront produits. Après ces déflagrations, je n'ai pas pu lâcher le livre.

Voilà qu'un homme intelligent s'avère être prisonnier de schémas de pensée égocentrés, datés, inadaptés à un monde qui change et qu'il observe de bien trop haut pour en saisir les évolutions. Après un acte impardonnable auquel certains auraient pu accorder des circonstances atténuantes, une série de décisions et de prises de paroles inappropriées risquent de précipiter sa chute.

Au travers de ce roman, l'auteur livre une critique lucide de la société américaine, et par extension, occidentale : culte de l'argent, ambitions obsessionnelles, rancoeurs jalouses, lâchetés bien-pensantes, attitudes communautaires victimaires, accusations de racisme, recherche de boucs émissaires, diffusion de fake news et de vidéos piratées, avec la garantie d'un effet démultiplié sur Internet.

Un livre choc ! Un mot quand même sur l'écriture, dont le style m'a contrarié dans les premiers chapitres. Probablement un problème de traduction : des phrases plates, des mots approximatifs, l'impression de lire l'adaptation française d'un polar de bas étage. Mais par la suite, totalement pris par les péripéties, je n'y ai plus fait attention.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          663
Un bon livre c'est, premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire et troisièmement une bonne histoire. Paraphrasant librement Clouzot, voilà une citation qui s'applique parfaitement à Mécanique de la chute, un bijou de Seth Greenland, traduit par Jean Esch.

À New-York, Jay Gladstone, businessman milliardaire, dirige sans trembler l'empire familial immobilier bâti par son père et son oncle, en prenant soin comme il se doit de respecter les obligations de son rang : soigner ses appuis politiques, afficher ses soutiens philanthropes, investir dans le sport et sortir fréquemment. Sa vie professionnelle et familiale est un équilibre maîtrisé. Enfin semble-t-il…

Car à la cinquantaine venue, cet équilibre est fragile : une femme plus jeune dont les désirs entrent en décalage, une fille qui lui tourne le dos, une équipe de basket pas si successfull qu'espérée, des contrepouvoirs malveillants issus de sa propre famille au sein même de son empire, et j'en passe… Tous les signaux faibles sont là et il suffira d'une scène que Jay n'aurait pas dû voir, d'une phrase qu'il n'aurait pas dû prononcer et d'une réaction qu'il n'aurait pas dû avoir pour que tout s'effondre et que la mécanique de la chute se mette inexorablement en place.

En plus d'être une saga remarquablement construite sans fausse note ni temps mort, Mécanique de la chute est une fine et juste analyse de la société américaine contemporaine et de ces incompréhensions que peuvent en avoir les plus puissants : incompréhensions raciales, religieuses, générationnelles ou sociétales. Alors que le monde bouge, Jay et ses pairs ont conservé les codes des années 90 mais ils ne fonctionnent plus. Plus dure sera la chute.

En complément de ses talents de conteur, Seth Greenland décortique méticuleusement cette convergence des forces inversées qui, à des moments clés de la vie ou de l'histoire, réussit à faire basculer les équilibres établis. Et cela donne assurément un des grands livres de cette rentrée littéraire 2019.
Commenter  J’apprécie          482
Jay Gladstone dirige un empire financier, c' est un homme puissant mais honnête, peut-être le plus puissant et le plus honnête de New-York, du moins le croit-il.
Mais c' est aussi un homme au milieu des hommes du XXIeme siècle.

Comme beaucoup de mâles Alpha occidentaux à la cinquantaine triomphante, Jay se retrouve en pleine crise familiale et conjugale. Hélas pour toi Jay Gladstone ton statut d' homme puissant, un mauvais timing et une phrase malheureuse vont déclencher une tempête sociale et médiatique que rien ne pouvait prévoir.

L' effet dominos de Charybde et Scylla rien que pour toi, et comme on est jamais si bien trahi que par les siens, " Tu quoque" pourrait devenir ta devise.
Racisme, antisémitisme, arrivisme, opportunisme, politiquement correct, tout cela emporté dans le tsunami des réseaux sociaux et des fake news. Bienvenue au USA.
Formidable bon gros roman américain comme on les aime. "Mmécanique de la chute" ou la description minutieuse de la dégringolade d' un honnête homme. On pense forcément à Tom Wolfe et son "Bûcher des vanités" ou à Philippe Roth pour "La tâche".

Même approche anthropologique, même étude précise du comportement des humains pris dans la nasse de leurs contradictions. Mais nous sommes en 2012, au siècle de Twitter et de Facebook et dans quatre ans l' Amérique élira Donald Trump.

Un roman humaniste et moral, une lecture haletante dont on sort le souffle coupé.

Remercions Seth Greenland qui nous rapporte cette citation de Mark Twain: " Un mensonge a le temps de parcourir la moitié du monde avant que la vérité ait pu enfiler son pantalon".
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          491
Titre : Mécanique de la chute
Auteur : Seth Greenland
Année : 2019
Editeur : Liana Levi
Résumé : Jay Gladstone est riche, immensément riche. Juif originaire d'Europe de l'est, sa fortune ne l'empêche pas de devoir composer avec une femme exigeante, une fille rebelle et toutes les contraintes sociales dues à son rang. Comme si cela ne suffisait pas, les basketteurs de la franchise NBA qu'il possède n'en font qu'à leur tête et la star du club, Dag, compte bien renégocier son dernier contrat avant une retraite qu'il espère dorée. La vie de Jay n'est donc pas aussi idyllique qu'elle en à l'air et son retour impromptu d'un voyage d'affaire va l'obliger à assister à une scène qui va changer sa vie. Il ne suffisait que d'une étincelle pour que la vie de Jay Gladstone vole en éclat.
Mon humble avis : Difficile de lire une chronique sur ce roman ne faisant pas allusion à l'immense Tom Wolfe et plus particulièrement à l'un de ses romans phares : le bûcher des vanités. Etant particulièrement fan de l'auteur à l'éternel costard blanc, il m'était difficile de passer à côté de ce titre de Seth Greenland et le moins que l'on puisse dire c'est que je ne l'ai pas regretté. Mécanique de la chute est un grand roman, de ceux qui laissent des traces. Dense, précis, terriblement actuel le récit est centré sur le personnage de Jay Gladstone, le mâle alpha à qui rien ne sera pardonné, ni excusé. Roman politique s'il en est, satire féroce de notre époque où le politiquement correct est dominant, ce récit ne laisse rien au hasard et la chute de Jay n'en est que plus vertigineuse. de nombreux thèmes sont passés à la moulinette de l'écriture vive de Greenland, mais ceux qui prédominent sont évidemment les relations entre communauté et notamment la relation difficile entre juifs et afro-américains. Sur fond de compétition victimaire, d'évolution de la société, l'histoire de Jay est celle d'un homme qui ne comprend plus le monde dans lequel il évolue, un monde dont les codes lui échappe, un monde qui le dépasse et qui va le broyer. C'est intense, révoltant, et pourtant pas toujours très honnête. Je m'explique : que Jay soit traité en victime soit, mais que certains personnages accusateurs soient traités superficiellement est un peu dommage bien que cela serve le propos. Greenland s'éloigne ici de son illustre maître Wolfe dont le soucis était justement de traiter chacun avec équité pour que chaque point de vue soit compréhensible et étayé. Bien qu'un peu gênant, ce bémol ne gâche en rien la lecture de ce bouquin passionnant qu'est la mécanique de la chute. Grand roman de l'Amérique d'aujourd'hui, pavé d'une intelligence et d'une filouterie rare, ce bouquin figurera parmi les très grands textes de cette année. Pour cela et pour le déroulé implacable de son histoire, pour ces partis-pris assumé, pour son intelligence et son humour, je ne peux que m'incliner devant l'immense talent de Seth Greenland.
J'achète ? : C'est un grand oui. Pour sa mécanique d'une précision folle, pour ces réflexions brillantes, pour les thèmes abordés, pour une meilleur compréhension du monde, pour le talent tout simplement. Mécanique de la chute est un roman marquant et l'immense Tom Wolfe, dans sa tombe, peut être fier de son presque rejeton.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          271
New York 2012
Jay Gladstone, magnat de l'immobilier à New York, propriétaire d'une équipe de basket classée à la NBA est milliardaire. Il incarne la réussite à l'américaine.
Quinqua plutôt beau gosse, époux d'une femme magnifique, apprécié de tous, il fait de son mieux afin d'aider dans la mesure de ses moyens les plus défavorisés : logements sociaux, bourses d'études à des jeunes gens méritants…
Et pourtant cette belle mécanique va se gripper.
Une somme de difficultés vont s'additionner et comme le dit le personnage lui-même : « même si vous croyez être au zénith de votre pouvoir, de vos capacités et de votre influence, un seul faux pas et c'est la chute ! ».
La 1ère partie, une peu longue mais nécessaire, permet de poser le petit monde de Jay et des personnages qui gravitent autour et vont jouer d'une manière ou d'une autre un rôle dans cette chute.
C'est très bien fait. Les protagonistes clés ne viennent pas seulement interagir avec Jay, l'auteur adopte aussi leur point de vue. On entre dans la psychologie de chacun et on découvre leur mode de raisonnement, de justifications pour leurs actes notamment. Sa femme, sa fille, le joueur Star de l'équipe, la procureure ambitieuse, le cousin jaloux…
Cette lecture m'a beaucoup fait penser au Bûcher des vanités mais je dois admettre que je n'ai pas trouvé Jay aussi détestable que le personnage de Tom Wolfe. Certes, il est un peu (beaucoup) imbu de sa personne, il est pétri de certitudes, de son bon droit, mais quand il commet maladresse sur maladresse, c'est tellement énorme qu'on compatit, que j'ai compati. Je me suis surprise à me dire : « Oh, non ! Il ne va pas faire ça. Il ne va pas dire ça ! » Je vous laisse deviner la réponse…
Une lecture que je remets depuis quelques mois. J'ai bien fait de me lancer enfin dans ce pavé car j'ai passé un très bon moment.
Commenter  J’apprécie          240


critiques presse (3)
Bibliobs
22 novembre 2019
Dans un roman formidablement distrayant, Seth Greenland (« Mister Bones », « Un bouddhiste en colère ») raconte, côté coulisses, les aléas d’une existence placée sous le signe de la bonne fortune.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
24 octobre 2019
Le nouveau roman de l’écrivain américain, justement qualifié de « nouveau Tom Wolfe », détaille une fulgurante « failure story ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
12 septembre 2019
Avec un brio vertigineux digne de Tom Wolfe, le cinquième roman de Seth Greenland décortique les travers d’une société devenue ivre d’elle-même.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Et d’abord, que représente donc Imani Mayfield pour Aviva ? Est-elle une simple camarade de fac, ou bien Aviva traverse-t-elle une phase lesbienne sociologiquement obligatoire ? À l’instar d’un grand nombre de personnes de son entourage, Jay est progressiste en matière de sexualité, il est favorable au mariage homosexuel et pour l’égalité des LGBT, mais au fond de lui-même, il souhaite fortement ne pas avoir un enfant gay, essentiellement parce qu’il devine que l’homosexualité rendre la vie de cet enfant plus difficile. En outre, aucun individu ouvertement gay n’ayant croisé son chemin avant qu’il aille à l’Université, ils ont toujours été à ses yeux comme des Bulgares ou des Fidjiens, en quelque sorte : des êtres parfaitement acceptables, mais indéniablement exotiques. Il met ces préjugés rudimentaires sur le compte de son époque, refuse de se laisser torturer par cette question et fait un don annuel au GMHC, un organisme de lutte contre le sida. Mais que signifiait ce baiser sur la bouche à l’aéroport ? Si sa fille est réellement gay (c’est très bien !), sa petite amie est noire. Même si cela ne pose aucun problème en soi, dans les deux cas, pour un contemporain du Spoutnik, c’est… Il ne sait quel mot employer. Dérangeant ? Non, c’est trop fort. Déconcertant ? Oui, on s’en approche, mais ce n’est pas exactement ça non plus car en avouant être déconcerté il reconnaitrait qu’il y a là quelque chose de dérangeant.
Commenter  J’apprécie          50
Un Afro-Américain au volant d' une voiture de luxe doit respecter les limitations de vitesse s'il ne veut pas courir le risque d' être arrêté pour "conduite en état de négritude". Qu' importe sa réussite sociale, son degré de célébrité ou d' éducation, ce spectacle provoque chez un vaste échantillon de policiers américains une dissonance cognitive bien connue de presque tous les hommes de race noire. Pour cette raison, Lourawls prend soin, en ce début de soirée, de ne pas dépasser les 90 km/h en roulant sur Palissades Parkway à bord de la Cadillac Escalade.
Commenter  J’apprécie          120
Si seulement Nicole pouvait s’adonner à la méditation, pense-t-elle, mais la simple idée d’essayer de contrôler son esprit en ébullition lui parait risible. Le matin du deuxième jour, elle s’est assise sur un coussin posé à même le sol du salon pour effectuer une tentative, mais au bout de trente secondes, elle ne tenait déjà plus en place. En quête d’un peu de sérénité, elle s’est entrainée à traverser la suite avec la biographie de Spinoza en équilibre sur la tête. Un exploit réussi au troisième essai, et fêté par une crise de larmes incontrôlable qui l’a obligée à avaler quatre Advil pour se débarrasser de la migraine qui a suivi.
Commenter  J’apprécie          90
Boris a tout intérêt à ce que Jay en mette plein la vue à la Commission d’urbanisme. Si tout se passe comme prévu, une fois ce projet achevé, il deviendra quelqu’un d’incontournable, au sein du groupe mais aussi dans le monde hobbesien de l’immobilier new-yorkais. À des années-lumière de ses origines. Boris est le fils d’un émigré soviétique nommé Marat Reznikov qui avait fait partie de la première poignée de Juifs autorisés à quitter le paradis des travailleurs, à l’aube de la détente. À New York, la famille Gladstone avait engagé le nouvel arrivant comme collecteur de loyers, un emploi ingrat, destiné à un individu que l’usage de la violence ne rebutait pas. Le père de Boris correspondait à ce portrait. Ayant su cultiver les bons contacts, il s’était diversifié et avait fini par acheter une boîte de nuit qui accueillait d’autres Russes de Brooklyn, et d’où il gérait diverses activités illégales très rentables. Bien qu’intelligent, Marat était une brute. Contrairement à Boris. Celui-ci aimait lire, jouer aux échecs et ne possédait pas le penchant de son père pour le pillage. Le vieux Reznikov en était conscient, et il avait voulu que son fils gagne sa vie de manière honnête, alors il avait appelé Jay Gladstone, qui avait donné un travail à Boris.
Le jeune Ukraino-Américain a su tirer profit de la chance qu’on lui offrait. Il a étudié le monde de l’immobilier, il connaît son histoire, ses acteurs, ses tendances. Jay aime bien le fait que Boris roule en Toyota, alors qu’il aurait pu s’acheter une voiture plus tape-à-l’œil.
Commenter  J’apprécie          30
Dans le contexte des relations raciales en Amérique, les rapprochements sont inévitables. Au cours des négociations avec la ligue, on trouve toujours un joueur pour comparer la NBA à "une plantation", et Dag refuse en général de cautionner cette interprétation.
Dans les plantations, personne n'a jamais gagné des millions de dollars pour faire la pub d'une marque de baskets.
Néanmoins, force est de constater que la classe des propriétaires ressemble à un négatif des joueurs de la ligue.
Il sait bien qu'il n'est pas en son pouvoir de balayer des siècles d'inégalités. Mais arracher un contrat max à Jay Gladstone, c'est autre chose. Ça, il sent qu'il en est capable.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Seth Greenland (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Seth Greenland
Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque samedi à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • de la main d'une femme: Charlotte Corday, une femme en quête de liberté de Astrid de Laage aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/de-la-main-d-une-femme-charlotte-corday-une-femme-en-quete-de-liberte.html • Omero, le fils caché de Christos Markogiannakis et Maxime DesGranges aux éditions Plon https://www.lagriffenoire.com/omero-le-fils-cache.html • Poids plume de Mick Kitson et Céline Schwaller aux éditions Métailié https://www.lagriffenoire.com/poids-plume-1.html • le paradis caché de Luca di Fulvio et Elsa Damien aux éditions Slatkine et cie https://www.lagriffenoire.com/le-paradis-cache.html • le Gang des rêves de Luca di Fulvio et Elsa Damien aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/le-gang-des-reves.html • Mamma Roma de Lucas di Fulvio aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/mamma-roma-1.html • Western de Maria Pourchet aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/western.html • Ça craque de François-Xavier Ménage aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/ca-craque-1.html • Les Allumettes suédoises, Trois sucettes à la menthe, Les Noisettes sauvages de Robert Sabatier et Francis Esménard aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/les-allumettes-suedoises-trois-sucettes-a-la-menthe-les-noisettes-sauvages.html • Zéro gaspi: Près de 50 recettes économiques et gourmandes de Jean-François Piège aux éditions Hachette Pratique https://www.lagriffenoire.com/zero-gaspi-pres-de-50-recettes-economiques-et-gourmandes.html • La solution à 7% de Nicholas Meyer et Rosine Fitzgerald aux éditions Archipoche https://www.lagriffenoire.com/la-solution-a-7.html • Rester le chasseur de Denis Lépée aux éditions Fayard https://www.lagriffenoire.com/rester-le-chasseur.html • La rebelle: Femme médecin au Moyen Âge de Valeria Montaldi et Samuel Sfez aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/la-rebelle-femme-medecin-au-moyen-age-1.html • L'empire de la douleur de Patrick Radden Keefe, Christophe Brault aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/l-empire-de-la-douleur-1.html • Mécanique de la chute de Seth Greenland aux éditions Liana Levi https://www.lagriffenoire.com/mecanique-de-la-chute.html • Plan américain de Seth Greenland et Adélaïde Pralonaux éditions Liana Levi https:
+ Lire la suite
autres livres classés : basket-ballVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (569) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2863 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..