Sima Qian
Jacques Pimpaneau (Traducteur)/5 7 notes
Les Mémoires historiques de Sima Qian, qui retracent l'histoire de la Chine depuis les origines jusqu'à l'époque où vécut l'auteur, le Ier siècle avant notre ère, sont considérés comme le plus célèbre livre d'histoire chinois et un des chefs d'œuvre de la littérature. L'anthologie proposée aux lecteurs est limitée aux biographies, c'est-à-dire à la dernière partie de... >Voir plus
Jacques Pimpaneau (Traducteur)/5 7 notes
Résumé :
Les Mémoires historiques de Sima Qian, qui retracent l'histoire de la Chine depuis les origines jusqu'à l'époque où vécut l'auteur, le Ier siècle avant notre ère, sont considérés comme le plus célèbre livre d'histoire chinois et un des chefs d'œuvre de la littérature. L'anthologie proposée aux lecteurs est limitée aux biographies, c'est-à-dire à la dernière partie de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Jacques Pimpaneau nous propose ici une traduction d'une partie des « Mémoires historiques » de Sima Qian, très grand classique chinois.
Ce court texte (165 pages) est très dense ! Nous y voyons les biographies de diverses personnes ayant marqué l'Histoire de la Chine avant notre ère. Sima Qian a fait un sacré travail de compilation et de recoupement d'informations. Il nous livre moult détails sur la vie de chacun, sur leurs exploits et parfois leurs disgrâces, tout en ajoutant une note personnelle à la fin de chaque biographie, sorte de morale sur la leçon à tirer du personnage et de ses actes.
Nous découvrons donc ici l'histoire de généraux, de lettrés, de bouffons, de chevaliers redresseurs de tort et autres. Je vous conseille de lire attentivement parce qu'il y a de nombreux personnages et il est possible de s'y perdre parfois. Il n'y a pas de temps mort dans toutes ces petites biographies emplies de batailles, de fuites et de têtes coupées ! Aucun cadeau n'était fait : toute la famille d'une personne condamnée était exécutée, femmes, enfants comme vieillards.
Malgré une certaine violence, nous y voyons aussi une très grande sagesse de la part de certains personnages, sagesse découlant de penseurs antérieurs ou d'une longue expérience sur le terrain. Avant l'unification de la Chine par le premier empereur, le pays était divisé en plusieurs petits états et chaque régnant savait s'entourer de têtes pensantes. Leur situation était précaire, pouvant tomber en disgrâce au moindre changement de régnant, mais ils faisaient preuve également d'habileté, changeant parfois de royaume. Ils étaient pour la plupart précédés par leur réputation et étaient acceptés à la cour d'un état voisin.
Pour conclure, j'ai été marqué par le nombre de tête coupée, par cette grande sagesse qui fait de la Chine un pays millénaire de grands penseurs, mais aussi par une loyauté à toute épreuve de la part de certains sujets dont Sima Qian a fait la biographie, préférant se suicider plutôt que de trahir leur seigneur ou leurs idéaux.
Ce petit livre nous montre le foisonnement de la culture chinoise, la densité de leurs réflexions, et la complexité de leur Histoire, et ce seulement avant notre ère !
Ce court texte (165 pages) est très dense ! Nous y voyons les biographies de diverses personnes ayant marqué l'Histoire de la Chine avant notre ère. Sima Qian a fait un sacré travail de compilation et de recoupement d'informations. Il nous livre moult détails sur la vie de chacun, sur leurs exploits et parfois leurs disgrâces, tout en ajoutant une note personnelle à la fin de chaque biographie, sorte de morale sur la leçon à tirer du personnage et de ses actes.
Nous découvrons donc ici l'histoire de généraux, de lettrés, de bouffons, de chevaliers redresseurs de tort et autres. Je vous conseille de lire attentivement parce qu'il y a de nombreux personnages et il est possible de s'y perdre parfois. Il n'y a pas de temps mort dans toutes ces petites biographies emplies de batailles, de fuites et de têtes coupées ! Aucun cadeau n'était fait : toute la famille d'une personne condamnée était exécutée, femmes, enfants comme vieillards.
Malgré une certaine violence, nous y voyons aussi une très grande sagesse de la part de certains personnages, sagesse découlant de penseurs antérieurs ou d'une longue expérience sur le terrain. Avant l'unification de la Chine par le premier empereur, le pays était divisé en plusieurs petits états et chaque régnant savait s'entourer de têtes pensantes. Leur situation était précaire, pouvant tomber en disgrâce au moindre changement de régnant, mais ils faisaient preuve également d'habileté, changeant parfois de royaume. Ils étaient pour la plupart précédés par leur réputation et étaient acceptés à la cour d'un état voisin.
Pour conclure, j'ai été marqué par le nombre de tête coupée, par cette grande sagesse qui fait de la Chine un pays millénaire de grands penseurs, mais aussi par une loyauté à toute épreuve de la part de certains sujets dont Sima Qian a fait la biographie, préférant se suicider plutôt que de trahir leur seigneur ou leurs idéaux.
Ce petit livre nous montre le foisonnement de la culture chinoise, la densité de leurs réflexions, et la complexité de leur Histoire, et ce seulement avant notre ère !
critiques presse (1)
Splendide, c'est le mot qui vient devant les peintures du maître. Vivants, ces récits sont aussi un témoignage pour perpétuer légendes et histoire. Dans un écrin à la hauteur de l'artiste, Des Assassins permet d'apprécier un talent parti trop tôt.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5)
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Ceux qui s'élèvent au-dessus des autres sont accusés par le commun des mortels.
Ceux qui sont les seuls à comprendre et réfléchissent sont considérés comme des orgueilleux par le peuple. (...)
Au début, il est impossible de prendre en considération les opinions du peuple ; on ne peut qu'ensuite profiter avec lui de ce qui est déjà réalisé. (...) ceux qui réalisent de grandes choses ne consultent pas la foule. C'est pourquoi les sages, s'ils veulent renforcer leur pays, ne prennent pas modèle sur la tradition, et s'ils recherchent l'intérêt du peuple, ne suivent pas les rites.
- C'est juste, dit le duc.
- Non, intervint le dignitaire Gan Long. Le sage ne change pas le peuple, mais l'éduque. Celui qui sait gouverner ne change pas les lois, mais éduque le peuple et réussit sans effort. Si l'on administre en respectant les lois, les fonctionnaires sont efficaces et le peuple vit en paix.
- Ce que dit Gan Long, c'est ce que dit le vulgaire,
rétorqua Yang. Les hommes ordinaires trouvent la tranquillité
dans les coutumes ; celui qui étudie se noie dans ce qu'il
apprend. Avec ces deux sortes d'hommes, on peut faire de bons
bureaucrates qui obéissent aux lois, mais on ne peut pas
discuter de ce qui est au-dessus des lois. (...) L'homme intelligent fabrique des lois ; l'imbécile s'y cramponne.
L'homme capable change les lois ; l'incapable se laisse entraver par elles.
Ceux qui sont les seuls à comprendre et réfléchissent sont considérés comme des orgueilleux par le peuple. (...)
Au début, il est impossible de prendre en considération les opinions du peuple ; on ne peut qu'ensuite profiter avec lui de ce qui est déjà réalisé. (...) ceux qui réalisent de grandes choses ne consultent pas la foule. C'est pourquoi les sages, s'ils veulent renforcer leur pays, ne prennent pas modèle sur la tradition, et s'ils recherchent l'intérêt du peuple, ne suivent pas les rites.
- C'est juste, dit le duc.
- Non, intervint le dignitaire Gan Long. Le sage ne change pas le peuple, mais l'éduque. Celui qui sait gouverner ne change pas les lois, mais éduque le peuple et réussit sans effort. Si l'on administre en respectant les lois, les fonctionnaires sont efficaces et le peuple vit en paix.
- Ce que dit Gan Long, c'est ce que dit le vulgaire,
rétorqua Yang. Les hommes ordinaires trouvent la tranquillité
dans les coutumes ; celui qui étudie se noie dans ce qu'il
apprend. Avec ces deux sortes d'hommes, on peut faire de bons
bureaucrates qui obéissent aux lois, mais on ne peut pas
discuter de ce qui est au-dessus des lois. (...) L'homme intelligent fabrique des lois ; l'imbécile s'y cramponne.
L'homme capable change les lois ; l'incapable se laisse entraver par elles.
Les Mémoires historiques sont aussi considérés comme un des chefs-d’œuvre de la littérature, pour leur style et aussi pour avoir rendu si vivants les personnages qui y figurent. Sima Qian a su choisir les événements les plus évocateurs et n'a pas hésité, comme Thucydide, à reconstituer dialogues et discours afin de faire ressortir la mentalité des protagonistes. (Introduction de Jacques Pimpaneau)
Quelle tristesse que reste à jamais enterré le nom de tant de lettrés qui vécurent cachés dans les replis de montagnes et quittèrent leur demeure à cause de circonstances ! Et, quant aux humbles gens qui voulurent toujours agir correctement pour laisser une réputation de droiture, faute d'écrivains pour les faire connaître, comment pourraient-ils passer à la postérité ?
Il faut savoir céder pour obtenir ; tel est le principe précieux en politique.
Qui hésite à entreprendre ne deviendra pas célèbre, qui tergiverse dans l'action échoue, lui répondit Yang.
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