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EAN : 9791035908744
200 pages
Benoit Toccacieli (02/05/2019)
4.32/5   22 notes
Résumé :
Jean-Philippe vit seul à la campagne, enfermé entre sa routine et les pages de ses livres. Il occupe son temps libre en offrant des moments de lecture à ses amis peu ordinaires.
Tel une fleur poussant au milieu du bitume, il peine à trouver la force de s'épanouir. Une simple rencontre suffit à briser son équilibre. En dépit de son handicap, il sera alors forcé d'affronter le regard des autres et de s'ouvrir. Parviendra-t-il pour autant à vaincre sa solitude ?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Sauver le cimetière par des lectures
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J'ai eu la chance de pouvoir lire ce deuxième roman de l'auteur. le premier m'avait déjà beaucoup ému par cette plume si poétique et des phrases sonnant juste.
Je trouve que l'auteur a gagné en maturité et a mis des mots sur ce qui fait mal.
Je m'explique. Loin du feelgood susurré par la couverture (ou même par la 4eme de couv'), on entre là dans le domaine social voire économique. En ce moment où l'on parle de rentabilité, de capitalisation, de villes-champignons, il y a tout un monde oublié . Je parle de la paupérisation de la vie rurale.
Alors oui, le roman n'est pas focalisé dessus mais il reste là en filigrane pour souligner les dégats sociaux.
*
Et pourtant il y a aussi de jolies choses comme la tolérance, l'entraide, la tendresse et l'amour des livres.
Ah quel bonheur pour moi quand un écrivain émaille son histoire de citations littéraires. J'ai cette envie de plonger dans les romans nommés.
*
Jean-Philippe, ce héros au grand coeur est un personnage attachant, fragile, enfermé dans son handicap mais qui veut changer le monde. La solitude guette chacun de ces êtres tristes. Alors Jean-Philippe est celui qui fera le lien social, affectif, à son insu.
*
Quelle histoire magnifique, triste aussi, et si touchante. C'est une fiction mais certainement pas loin d'une réalité. Aussi sombre soit-elle, il reste l'espoir si chacun fait son petit geste de colibri. C'est ce que j'en ai retenu.
*
Laissez-vous bercer par cette plume délicate. Et souhaitons encore de nombreux écrits de cette qualité. Bravo!

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« Mes amis ne savent pas lire » est un millefeuille allégorique. J'ai reçu ce livre de Benoît Toccacieli comme une invitation à chercher profondément qui est l'homme, la femme que je suis. Celui ou celle qui est mais aussi a été et peut devenir. Et cette introspection ne peut se passer d'une mise au point topographique me situant par rapport aux autres, ceux qui me sont ou ont été proches, ceux que je connais comme ceux que j'imagine, ceux que je croise et avec qui je fais un bout de chemin… ou non.
Cette vaste quête du moi, Benoît Toccacieli l'installe dans un récit simple à suivre mais riche ! le lecteur y entre facilement, d'autant que plusieurs portes lui sont offertes. de la posture qu'il adoptera, dépendra, chez le lecteur, le regard qu'il portera sur cette recherche symbolique de l'humain. Il pourra s'identifier à Jean-Philippe, ressentir, comme lui une difficulté de communication à dissimuler sous un amour factice de la solitude. Ou plutôt s'identifier à cet écrivain, cherchant l'inspiration pour noircir les pages encore blanches d'une histoire qui trouverait sens à son besoin d'être publié alors, qu'en fait, son besoin profond est peut-être de pouvoir s'identifier à quelqu'un qui donne sens à la vie. Possibilité aussi pour le lecteur d'opter pour le personnage de Maud, accompagnatrice de bien des détresses humaines, environnementales et des manques qui marquent des vies au fer rouge d'une envie inassouvie.
Tous ces personnages, internes à l'histoire et sans oublier la clarté de vision du monde de l'aveugle assise sur son banc au pied de l'église, tous ces personnages développent des sensibilités qui se croisent, se tissent ou se défilent et racontent tous la même histoire : on est à la fois ce que le passé a fait de nous mais aussi la résilience qui nous permet de rebondir, de clôturer ces ilots d'irrationnalité qui ont imprimé nos vies et de nous ouvrir à de nouveaux possibles, au-delà des peurs, des doutes, des blocages qu'il nous faut prendre le temps de déverrouiller patiemment.
Je rassure les lecteurs, l'histoire est simple à suivre. Ce qu'en dit l'éditeur permet à tous de suivre les pas de ce Jean-Philippe, routinier solitaire qui aime lire et offrir ses lectures à des amis peu ordinaires. Sa fragilité due à un handicap rendant la communication difficile pourra-t-elle s'effacer face à la simple rencontre d'une Maud, capable de briser cet équilibre instable ? Il suffit de lire pour découvrir si la confrontation aux regards des autres est une clé suffisante pour s'extraire de la solitude. C'est donc bien, comme le dit l'auteur, un roman sur l'amour et l'oubli, sur la vie ... mais aussi la mort.
Pourquoi ai-je qualifié ce récit de mille-feuille allégorique ? Tout d'abord, je m'en suis expliqué, parce que ce roman est stratifié par l'apport des personnalités riches, complexes des personnages successifs que l'auteur glisse sous les pas du lecteur. Mais c'est aussi parce que Benoît Toccacieli a la bonne idée de citer un nombre impressionnant d'auteurs à travers des livres classiques sans être poussiéreux et des titres récents, modernes qui illustrent des vérités sur la vie qui ne sont pas spécifiquement liées à leurs époques. L'allégorie est là, par la portée symbolique des extraits choisis, à bon escient, qui ouvrent la vie des personnages à des vies ou des morts plus grandes qu'eux-mêmes.
J'ai aimé, beaucoup aimé ce roman, la plume ferme mais souple, riche de littérature et inventive de Benoît Toccacieli. Un nom à suivre.

A propos de la couverture:
Je pourrais aussi faire une brève analyse de ce qu'évoque pour moi la couverture. Pleine de mystères, elle nous dit à la fois la fragilité de l'Homme pouvant difficilement se tenir debout et la pérennité de l'arbre qui, bien que semblant mourir, dénudé de ses feuilles, reste encore droit, phare-repère et repaire pour qui vient s'appuyer sur lui. Mais il y a tout de même la fissure, celle qui rappelle que toute force, toute stabilité apparente peut être mise à mal, abattue. Et c, malgré une bande de ciel bleu dont on ne sait pas toujours déterminer si elle est du domaine du rêve ou de la réalité. C'est donc à l'Homme, même fragile, de décider quel statut il donne à l'espoir…

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Bien qu'il prenne très à coeur ses activités de lecteurs dans un cimetière, Jean-Philippe cherche encore l'âme soeur parmi les vivants. Alors il accepte de lire dans une maison de retraite, même si son nouvel auditoire n'est pas tellement plus réceptif, mais il y retrouve Maud qui s'accommode de ses inhibitions.
J'ai trouvé le début un peu long, mais ce bercement nous permet de découvrir le personnage. Et une rupture s'opère, où l'on comprend que Jean-Philippe se bat intérieurement pour se pousser en avant. Par touches suggestives, l'auteur nous révèle un monde complexe, douloureux et touchant. Et finalement, une histoire d'amour prend corps, avec tous ses obstacles... infranchissables ?
Lien : https://partagerlecture.blog..
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Mes amis ne savent pas lire” c'est l'histoire de Jean-Philippe, ancien enfant malmené par la vie et qui en a gardé des séquelles à travers un bégaiement stigmatisant. Ayant fui son existence, n'arrivant pas à surmonter la difficulté d'être, il se retrouve à la campagne, dans un petit village isolé, où il mène une vie solitaire faite de lecture et de silence.

C'est sans compter sur une rencontre inattendue et un projet de construction d'autoroute qui mettent en péril sa survie discrète. Acculé, Jean-Philippe devra se confronter, arrêter de rêver sa vie et nouer des relations avec les autres pour tenter de retrouver une place au milieu des vivants. Y parviendra-t-il ?

L'écriture est fine, délicate et sans faux-semblants. Jean-Philippe, personnage extrêmement fragilisé, est à la limite permanente de la rupture. Son immense faiblesse fait de lui un être incapable de tricher. Cette mise à nue, assez déstabilisante je trouve, dans un premier temps, donne pourtant le ton de l'histoire. Une histoire sans fard, sans concession sur son environnement, comme ces descriptions tellement crues sur la vie dans cette campagne paupérisée.

Le tout est émaillé de citations littéraires (le procédé ne m'a personnellement pas vraiment touchée) mais qui s'insèrent avec beaucoup de pertinence le long du texte.

Une histoire triste sur une vie grise, qui ne se laisse pas approcher facilement mais qui connaît de beaux moments de grâce.

Merci beaucoup, Benoît de m'avoir confié votre texte pour me permettre d'en parler !
Lien : https://chikitalit.com/benoi..
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« Mes amis ne savent pas lire » est un roman aux multiples facettes : comme l'annonce la 4ième, on parlera de la vie et de la mort, de l'amour et de l'oubli. Jean Philippe malmené depuis sa plus tendre enfance par un bégaiement qui lui gâche la vie, s'est muré dans une solitude et s'est isolé à la campagne où il mène une vie paisible.. seul et tranquille, au milieu de ses livres. Personnage charismatique malgré sa timidité, il est réellement touchant, fragile. Il partage sa passion pour la lecture avec des amis particuliers, pour lesquels il n'a pas besoin de beaucoup converser. Un jour, il apprend que le cimetière dans lequel il se rend pour lire va être « déplacé ». La faute à l'urbanisme qui gagne du terrain et un projet de construction d'autoroute. C'est une décision inadmissible pour lui, qui trouve en ce lieu le refuge nécessaire à sa solitude : dans ce cimetière, personne ne le juge.

Mais un jour, il fera la rencontre de Maud, une cliente de la librairie, qui semble l'apprécier tel qu'il est. Elle est discrète, patiente, sincère.. Avec sa douceur, Maud va tenter de déverrouiller les portes et lui apportera un souffle d'espoir lumineux et peut être même un espoir de vie à deux..

N'acceptant pas la destruction du cimetière, Jean Philippe va alors entreprendre de découvrir la vie de ces « amis », car finalement, il ne les connait pas. Il va remonter le chemin de tous ces habitants, en allant à la rencontre des familles, parfois dépouillées, parties à la ville. Il sait qu'il va devoir se surpasser et qu'il n'y a que lui qui peut faire les efforts concernés pour aller vers les autres.

C'est avec l'aide de Maud qu'il tentera d'aller vers ces personnes, à son rythme et sa manière, parfois à reculons. Il comprend qu'il est aussi facile de communiquer sans trop parler, il suffit souvent d'écouter.

Il n'est pas rare, lorsqu'on rencontre des gens, de se dire que l'on avait un tout autre avis sur eux, avant de les connaitre vraiment. Ou que parfois on s'arrête à une première impression et on décide de ne pas aller vers eux à cause de notre premier jugement. de nos jours, on ne s'intéresse pas aux autres, on ne les regarde pas vraiment, on juge sans les regarder réellement. Encore moins pour comprendre qu'il ils sont, ni pourquoi et comment ils le sont devenus. La solitude c'est plus simple finalement.

Auprès de ces familles de défunts, il se rend compte des différences, de l'isolement survenu tôt dans une vie – dès notre plus jeune âge : on zozote, on bégaie, on boite, on est malentendant, pauvre. Il se désole des différences entre les citadins et les campagnards : cet étalage d'argent, de commodités, de luxe. Mais il s'aperçoit qu'au-delà des apparences, c'est souvent un moyen de tromper la solitude, eux aussi.

Tout au long de l'histoire, des citations et références bibliographiques extraites de romans anciens et contemporains viennent sublimer l'histoire. Toutes s'emboitent parfaitement avec la vie de Jean Philippe, son ouverture, ses réflexions, son cheminement. Cela m'a donné vraiment envie de lire plusieurs ouvrages. Bien que lectrice occasionnelle de ce genre, j'ai particulièrement adoré sa réflexion sur les romans FeelGood !

La couverture ne m'a pas laissée indifférente : pourtant au premier coup d'oeil, j'y avais vu un pendu… Cet homme la tête baissée sous un arbre. Et puis j'ai observé et fait le lien avec le roman. Cette solitude toujours présente, causée par cette fissure qu'on pourrait attribuer à l'enfance et qui nous marque encore adulte et nous enferme. Puis par-dessus le mur blessé, le ciel bleu et l'espoir.

L'écriture de Benoit est délicate, douce, empreinte de nostalgie et d'émotions, mais jamais dramatique car finalement la solitude fait aussi partie de la vie.

Ce n'est pas un livre triste mais un peu quand même.. on n'en ressort impuissant de ne pouvoir faire plus pour ces gens seuls.. J'ai adoré ce roman pour la palette de sentiments par laquelle je suis passée : j'ai eu de l'espoir pour Jean Philippe, je l'ai porté, soutenu et puis, j'ai détesté un personnage.. j'ai été bouleversée par la fin, je n'en dis pas plus, je vous laisse valser avec ses mots..

Je tiens à remercier chaleureusement Benoit Toccacieli pour m'avoir permis de lire « Mes amis ne savent pas lire », je lui souhaite un franc succès. Quant à moi, conquise par cette nouvelle belle plume, je m'attèle dès que possible à son deuxième roman « L'évasion »..

Lien : https://felicielitaussi.word..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
On ne souffre pas tant qu’on reste enveloppé dans sa solitude. Il n’y a personne autour, personne à décevoir, personne à faire souffrir. Et personne ne peut nous atteindre non plus.
Mais on ne reste jamais seul éternellement.
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Ainsi, toute bibliothèque est unique, à l’image de celui qui l’a constituée. C’est le résultat d’une longue suite de choix faits tout au long d’une vie. Le résumé d’un vécu, le reflet d’une personnalité, la synthèse d’une façon de considérer le monde, l’expression la plus riche d’une identité.
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On achète télévision et voiture pas forcément parce qu’on en a besoin mais pour montrer aux voisins qu’on appartient bien au troupeau. On essaie d’avoir la plus jolie télévision et la plus jolie voiture pour prouver qu’on est riche et qu’on est un élément méritant du troupeau.
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Il se reproche de ne jamais s'être assez intéressé aux gens pour les regarder vraiment. Encore moins pour comprendre qui ils sont, ni pourquoi et comment ils le sont devenus.
La solitude, c’est tellement plus simple.
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Il tourne la première page de la couverture, savoure la sensation de l’infime craquement du papier neuf. Son sourire s’étire. Lire pour soi. Quel plaisir inégalable !
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Video de Benoit Toccacieli (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoit Toccacieli
Présentation, par le taquin Jean-Benjamin Jouteur, de Benoit Toccacielli, l'un des participants du salon (initial)
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