AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221219348
208 pages
Robert Laffont (03/01/2019)
3.6/5   20 notes
Résumé :
Je me sentais indestructible. J’étais fort, rapide et coureur de fond. C’était comme si toute la matière qui me constituait entrait en résonance avec la musique. Et ce soir, j’étais prêt à pardonner à tous ceux qui m’avaient fait du mal. Par leur absence, leur façon de m’oublier. Je crois bien que j’étais prêt à me pardonner moi-même.

Jonas traverse sa jeunesse et son adolescence comme un long tunnel jalonné de déceptions, de pertes et de frustrations... >Voir plus
Que lire après Mes nuits apachesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 20 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Plus qu'un livre sur le rock, davantage qu'une riche playlist, au-delà des illustrations de Marc Topolino «Mes nuits apaches» est un formidable roman d'initiation. N'hésitez pas à suivre Jonas!

Commençons par dire deux mots de l'objet. Ce livre fait partie de la collection «Les Passe-Murailles» dirigée par Emmanuelle Dugain-Delacomptée qui entend «revisiter les mondes immuables des classiques littéraires, entrer dans des tableaux qui s'animeraient soudain, débattre avec des philosophes disparus, s'égarer dans des films ou séries que rien ne destinait à se rencontrer, ou bien simplement évoquer l'influence de ces oeuvres sur nos vies». À la fois par le sujet proposé, la découverte et l'influence de la musique rock et les illustrations de Marc Topolino qui parsèment le récit, l'objectif est atteint.
On prend beaucoup de plaisir à suivre le parcours de Jonas, même si son enfance et son adolescence n'ont pas été des plus joyeuses. Après avoir perdu son père – celui qui emmenait la famille Espagne sur l'air de Machucambos – et sa grand-mère, il voit son grand-frère quitter le domicile familial pour ses études et se retrouve seul avec sa mère. «Elle me trouvait malheureux alors que je n'étais que le reflet de son propre malheur.»
Dans cette ambiance lourde ce n'est pas le psy roumain auquel il va rendre visite qui lui sera d'un quelconque secours, mais Henri et Barbara. Encore, c'est le copain d'enfance, celui avec lequel il joue au foot. «Nos solitudes s'étaient prises en affection». Barbara, c'était autre chose. C'était le visage de l'amour, le fantasme absolu.
En attendant un hypothétique premier baiser, la vie de Jonas va changer lorsque son frère, de retour pour Noël, va lui offrir une batterie sur laquelle il va pouvoir lâcher toute sa colère. «À présent, j'étais armé. Il ne pouvait plus rien m'arriver. le rock avait déboulé dans ma vie.»
Un vent de liberté souffle alors, qui le transforme du tout au tout. Ses fringues, sa dégaine et même ses rêves changent à mesure qu'il découvre cet univers musical. Il n'hésite pas à monter dans la camionnette des trois filles qui vont donner un concert à quelques kilomètres de là et s'improvise batteur de la blonde, la rousse et la brune.
À 17 ans, il lâche tout pour s'installer à Paris et pour, peut-être, oublier Barbara.
Il écume les concerts, sort avec Betty, oublie ses études en chemin. Il n'aura pas Lisa, mais décrochera finalement son bac au rattrapage. Il n'envisage son avenir que dans la musique, mais s'inscrit en fac d'anglais pour rassurer sa mère. Avant de devancer l'appel pour se débarrasser au plus vite du service militaire et oublier son ancienne vie. «Je prenais l'armée pour une sorte de machine à laver».
Mais c'est à La Réunion, sur «des effluves d'épices, de gingembre, de curcuma, de curry» qu'il va trouver sa voie. En entendant Kenyan et sa voix qui «venait vous attraper par le col et ne vous lâchait plus». La suite – et la fin – du livre va se jouer un registre d'intenses émotions, avec quelques surprises et, en complément d'une riche playlist, une bibliographie tout aussi intéressante.
Car désormais, c'est dans les livres et l'écriture que Jonas cherche son paradis.
Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          400
Un très bon roman sur l'adolescence et les problèmes qu'on y rencontre. le jeune Jonas perd tous ses repères au décès de son père. Ce moment marque la fin de son enfance et son entrée fracassante dans l'adolescence. Il sombre alors dans les excès de son âge et ne trouve qu'un palliatif à son mal être, la musique rock.
Ce livre est un superbe hymne à la gloire du rock et de ses bienfaits en forme de roman initiatique.
Commenter  J’apprécie          90
Cet ouvrage se lit vite, peut-être un peu trop pour pouvoir entrer vraiment dans la psychologie de l'auteur ou de ses personnages. Les illustrations de Topolino apportent incontestablement un plus.
Le livre retrace l'adolescence de Jonas après le décès de son père. A quoi peut-on se raccrocher avec un père absent, une mère quelque peu perturbée, un frère éloigné pour ses études ? Il va se construire une identité à travers la musique.
J'ai davantage apprécié les références littéraires (Fante, Celine, Salinger) et musicales (culte à The Velvet Underground et à Pierre Vassiliu que j'ai redécouvert pour l'occasion).
L'ensemble manque un peu de corps selon moi.
Lu dans le cadre du challenge multi-défis 2019.
Commenter  J’apprécie          30



” Mon père avait gâché ma vie. Ma grand-mère venait de bousiller mes dimanches. ”


L'adolescence n'est jamais une période facile à traverser. Et pour Jonas qui vient de perdre son père et sa grand-mère en peu de temps, ce ne sera pas une partie de plaisir.
Pour lui, la famille c'est fini.




" Trois personnes, c'était si peu. Trois personnes, ça ne faisait pas une famille. “


Commence alors le début d'un long tunnel, jalonné de déceptions, de pertes et de frustrations jusqu'à ce qu'une étincelle illumine son chemin.




” le rock a déboulé dans ma vie. Pour la première fois, j'envisageais de participer à cette aventure, d'en être l'un des acteurs. “ 


Désormais, tout va changer. Nouveau look, nouvelles filles pour des nuits électriques en route vers l'avenir. 



Ce que j'en dis :


Une fois de plus, Masse Critique de Babelio m'a permis de découvrir un roman d'une collection atypique. ” Les Passe-Murailles ” qui revisite les classiques littéraires à travers des romans ou récits à cheval entre rêve et réalité.

Si j'ai apprécié les illustrations, je n'ai pas été plus que ça charmé par le récit qui à mon sens s'adresse à un public plutôt jeune.
Un style littéraire assez simple qui manque un peu de relief. 

L'histoire est sympa et reflète bien l'univers des adolescents souvent perdus à cette époque pas simple à traverser. 
Jonas a trouvé sa planche de salut dans le rock et donne un peu d'espoir à tous les rêveurs.

Un livre à faire découvrir à la jeunesse en manque d'inspiration. 

Je remercie Masse Critique de Babelio pour cette découverte. 



Lien : https://dealerdelignes.wordp..
Commenter  J’apprécie          30
Tout est bon chez lui, y a rien à jeter… oui je sais, c'est un peu facile quand on parle d'un auteur qui vit dans la patrie de Brassens, mais il est des évidences bonnes à rappeler. Car de novellas en romans en passant par l

es nouvelles, depuis 2000, Olivier Martinelli publie beaucoup et c'est de qualité.

Dans ce roman qui met en scène Jonas - un jeune homme qui traverse avec difficulté une adolescence marquée par le deuil, le sentiment d'abandon, les déceptions – et sa rencontre avec le rock salvateur– j'ai noté ces phrases :

« Les faiseurs, je les repérais dès les premières lignes. La plupart avaient suivi de hautes études littéraires. Ils ne pouvaient s'empêcher de rouler des mécaniques intellectuelles. Dans leurs livres, chaque phrase semblait hurler : “Regardez-moi ! Regardez comme je suis belle.” Les sincères utilisaient peu le subjonctif plus-que-parfait. Ils n'étaient pas dans la démonstration. Leurs mots vous emportaient comme un fleuve en crue arrache les arbustes au rivage. »

Eh bien, je me suis laissé emporter par ce roman superbement illustré par Marc Topolino jusqu'à la nouvelle, « Film », qui clôt l'ouvrage et est dédiée à Pierre Vassiliu.

Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand mon frère a eu son BAC, ça a été un drame pour ma mère et moi. On pressentait que la vie ne serait plus la même. La joie de Fred était un couvercle posé sur nos blessures. En désertant la maison, il allait emporter le couvercle avec lui. Les plaies de ma mère et les miennes s’ouvriraient de nouveau.
On a pris la route tous les trois pour l’installer à Bordeaux où il devait rentrer à l’école normale. La 504 émettait des cliquetis inquiétants. Le pot d’échappement percé vrombissait comme celui d’une Porsche. Avec plus de 150 000 kilomètres au compteur, elle était au bout du rouleau. Ma mère était muette. Elle conduisait, les yeux rivés à l’asphalte devant nous. Elle était tendue, son corps menu collé au volant. Elle avait toujours conduit comme si une planche de fakir était posée sur le dossier de son siège. 
Commenter  J’apprécie          110
Le rock n’est pas arrivé tout de suite dans ma vie. Je ne vais pas vous raconter qu’en primaire j’écoutais les Clash et les Rolling Stones. Non, à cet âge, j’étais plutôt branché Julio Iglesias et Gérard Lenorman. Ca me fait toujours marrer, ces musiciens qui racontent que leur premier disque acheté à huit ans, c’était un Sex Pistols ou un Velvet Underground. Je suis sûr qu’ils racontent des salades pour se rendre intéressants. Pour s’acheter une crédibilité à peu de frais, montrer à quel point ils sont « rock », ils sont authentiques !
J’écoutais tout sans a priori, les vieux disques de variété un peu mièvres de ma mère comme les trucs bizarres qui provenaient de la chambre de Fred. Dans tous les romans, on trouve des super-héros. S’il y en a un dans cette histoire, c’est mon frère. Parce que dans cet océan de tristesse, Fred a été le seul à nous tenir la tête hors de l’eau. Il avait sept ans de plus que moi, un Vespa et des tas de copains. Guy et Steph, les plus fidèles, étaient toujours à la maison à squatter le vieux canapé de ma grand-mère, à rire et à se disputer. Ma mère les aimait bien. Ils restaient souvent dîner. Leur présence était un répit dans notre immense isolement. Elle confisquait notre solitude.
Commenter  J’apprécie          60
Tout allait bien pour moi, au début. Je me sentais pas tellement différent des autres. Oui, tout allait bien. Et puis mon père a décidé de tout gâcher. Aujourd’hui, j’ai compris que rien n’était de sa faute, qu’il n’avait rien décidé. Mais je lui en ai beaucoup voulu d’avoir foutu ma vie en l’air.
J’ai longtemps enfoui au fond de moi les souvenirs qui le concernaient. Quand ils se pointaient, je sentais deux mains puissantes tordre mon estomac comme on essore une serpillière. Ça me coupait la respiration. Et je mettais de longues minutes à retrouver mon souffle. Alors j’ai appris à les repousser, à les fouler au sol avant de les recouvrir de terre jusqu’à ce qu’ils disparaissent. Aujourd’hui, je les laisse venir plus volontiers. J’ai renoncé à renoncer.
Commenter  J’apprécie          20
INCIPIT
De petites choses
Tout allait bien pour moi, au début. Je me sentais pas tellement différent des autres. Et puis mon père a décidé de tout gâcher. Aujourd’hui, j’ai compris que rien n’était de sa faute, qu’il n’avait rien décidé. Mais je lui en ai beaucoup voulu d’avoir foutu ma vie en l’air.
J’ai longtemps enfoui au fond de moi les souvenirs qui le concernaient. Quand ils se pointaient, je sentais deux mains puissantes tordre mon estomac comme on essore une serpillière. Ça me coupait la respiration. Et je mettais de longues minutes à retrouver mon souffle. Alors j’ai appris à les repousser, à les fouler au sol avant de les recouvrir de terre jusqu’à ce qu’ils disparaissent. Aujourd’hui, je les laisse venir plus volontiers. J’ai renoncé à renoncer.
À propos de mon père, ce que je garde de lui, ce sont des petites choses. Des choses de rien. Ses cheveux gris, ses sous-pulls, le parfum de sa transpiration, ses emportements devant les infos, sa main sur ma tête, son rire et la façon dont il provoquait celui de ma mère. J’étais si jeune que tout s’embrouille parfois… les photos, les anecdotes racontées par mon frère et les vrais souvenirs. Ceux qui m’appartiennent vraiment.
Dans les vrais souvenirs, il y avait sa nuque. Ou plutôt, la tension qui habitait cette nuque alors qu’il nous conduisait vers l’Espagne. Le soleil de plomb qui cognait la carrosserie de la vieille 504 Peugeot. Le radiocassette qui tournait, la musique des Machucambos qui emplissait l’habitacle et nous donnait l’impression d’avoir déjà passé la frontière. Ses doigts qui martelaient le volant en rythme. Ses doigts qui se souvenaient d’avoir tenu la cadence dans des groupes de reprises, à la fin des années cinquante, dans les dancings d’Oran.
Je devais avoir huit ou neuf ans. J’étais coincé entre ma grand-mère et mon frère aîné. J’ignorais où se situait la frontière. Mais je la devinais. Je la flairais. Il suffisait d’observer la nuque de mon père, son relâchement soudain, les plis nouveaux qui striaient sa peau, l’affaissement de ses épaules.
Commenter  J’apprécie          00
Avec ma mère et Fred, on s’est retrouvés seuls. Notre appartement était devenu immense. Tout cet espace m’oppressait. J’avais l’impression d’habiter une maison hantée. Chaque fois que je pénétrais dans une pièce, je m’attendais à tomber sur mon père ou ma grand-mère. Mais les pièces étaient vides.
C’était l’époque où mon frère écoutait dix fois par jour le fameux « Ghost Town » des Specials, un morceau incroyable, contradictoire, joyeux et horrifique. Quand je sentais la présence de mon père ou de ma grand-mère, j’entendais la chanson ramper sous la porte de la chambre de mon frère et mes angoisses disparaissaient pour un moment. Pour un moment seulement.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Olivier Martinelli (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Martinelli
Autopsie Tome 01 de Maniscalco Kerri aux ditions Milan Jeunesse https://www.lagriffenoire.com/67459-poches-autopsie-t1-white-chapel.html
Remade de Alex Scarrow aux éditions Casterman https://www.lagriffenoire.com/94236-romans-remade-vol1.html
L'enfant Mouche de Philippe Pollet-Villard aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/89027-divers-litterature-l-enfant-mouche.html
Les huit montagnes de Paolo Cognetti aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/89137-divers-litterature-les-huit-montagnes.html
L'embaumeur de Isabelle Duquesnoy aux éditions De La Martinière https://www.lagriffenoire.com/88347-divers-litterature-l-embaumeur-ou-l-odieuse-confession-de-victor-renard.html
L'homme de miel de Olivier Martinelli aux éditions Christophe Lucquin https://www.lagriffenoire.com/90405-article_recherche-l-homme-de-miel.html
Pas un mot de Brad Parks aux éditions L'Harmattan https://www.lagriffenoire.com/95446-divers-polar-pas-un-mot.html
Kong de Michel le Bris aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/88322-divers-litterature-kong.html
Desproges par Desproges de de Pierre Desproges aux éditions du Couroux https://www.lagriffenoire.com/95803-divers-litterature-desproges-par-desproges.html
Mon autopsie de Jean-Louis Fournier aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/90020-divers-litterature-mon-autopsie.html
Tu ne perds rien pour attendre de Janis Otsiemi aux éditions Plon https://www.lagriffenoire.com/73759-divers-polar-tu-ne-perds-rien-pour-attendre.html
Vous pouvez commander cette sélection sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
+ Lire la suite
autres livres classés : île de la réunionVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (48) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3656 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}