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EAN : 9782723494335
144 pages
Glénat (18/03/2015)
3.69/5   16 notes
Résumé :
Début des années 1900, aux Etats-Unis. Owen Brady, photographe, s'est spécialisé dans la prise d'instantanés représentant des portraits d'enfants. Ils ont tous en commun le fait de venir de milieux défavorisés et d'être, malgré leur âge, obligés de gagner leur vie. Soutenu par le NCLC (National Child Labour Committee), voilà plus de quatre ans qu'il parcourt le pays dans le but de dénoncer le scandale de l'exploitation de ces jeunes travailleurs. Mais ce combat, il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
USA, début du XXe siècle. Le photographe Owen Brady est subventionné par le National Child Labour Committee* pour dénoncer les conditions de travail des enfants. La photographie marque mieux les esprits que n'importe quel article : « Montrer encore et encore, exemples à l'appui, que la loi actuelle sur le travail des enfants n'est pas respectée. » Les clichés de Brady témoignent de la misère et de l'insalubrité domestiques, de l'épuisement des enfants à l'usine ou dans les champs, des risques sanitaires auxquels ils sont exposés, des séquelles des accidents...

Cet album est une fiction. Un tel reportage sur le travail des enfants aux USA a bien été réalisé au début du XXe siècle, mais par Lewis Hine. La vie de cet Owen Brady fictif ne s'inspire en rien de celle du photographe Hine. L'auteur Marc Malès a imaginé la genèse d'une telle vocation, les origines d'une telle croisade : Brady a été maltraité par un père alcoolique, le sort des plus faibles lui tient à coeur. Par ailleurs, il est devenu lui-même très violent et fréquente des prostituées qu'il humilie verbalement et physiquement. Alors quid de ce travail philanthropique de dénonciation des injustices ? Owen Brady se donne-t-il bonne conscience et se rachète-t-il une conduite en plaidant la cause des enfants exploités ? Ambivalences de l'esprit humain...

Bel album au dessin classique couleur sepia, en format à l'italienne. Il invite à réfléchir sur la rédemption, sur les erreurs éducatives que l'on reproduit, victimes de nos traumatismes. Il propose également un parallèle intéressant entre deux problèmes encore d'actualité, hélas : le travail des enfants et la prostitution - féminine, en l'occurrence, dans une société où elles n'ont pas le choix de leur destinée.

Quelques photos de Lewis Hine : http://www.huffingtonpost.com/peter-dreier/the-radical-images-of-lew_b_5893064.html

* Association pour la défense et la Protection des enfants contre le Travail.
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Marc Malès est un génie méconnu du grand public. On a souvent critiqué sa manière si caractéristique et si classique de dessiner les personnages. Pour autant, je considère qu'il arrive à leur insuffler une vie, une passion, une âme.

Il s'est inspiré de la vie et du travail de Lewis Hine, un photographe américain dont les clichés ont contribué à sensibiliser l'opinion publique sur le phénomène des enfants au travail au début du XXe siècle. Il prévient toutefois que son héros Owen Brady n'est qu'un personnage de fiction et que son histoire est imaginaire. Pourtant, cela sent ce qui aurait pu être vécu.

Ce personnage plutôt trouble évolue durant la période de la grande dépression. On arrive à saisir tout le sens de cette colère contre l'injustice à travers sa propre histoire. La photographie est également le seul moyen de mettre les gens en contact avec la réalité. La puissance des images peut jouer un rôle de nos jours encore pour intervenir dans un pays en guerre par exemple. Les enfants en souffrance sont un sujet plutôt sensible entraînant une certaine émotion pour peu qu'on soit pourvu d'une once d'humanité.

La violence sera sans complaisance de même que le ton résolument adulte avec des scènes qui pourront choquer. J'ai beaucoup aimé cette oeuvre sincère et authentique. Plus encore, elle nous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine dans une société capitaliste parfois sordide. Il y a une belle profondeur psychologique que l'on retrouve et qui est également la marque de fabrique de Malès. Bref, il dessine avec son coeur !

Le format à l'italienne est une nouveauté dans la bibliographie de cet auteur. Il a voulu surprendre son lectorat. Cela passe plutôt bien en donnant une dimension presque cinématographique. Les planches sépias sont véritablement magnifiques. La forme sublime encore plus le fond. C'est le mariage presque parfait sur un thème qui ne choisira pas la facilité.

Mettez des mots sur votre colère est véritablement une oeuvre expiatoire.

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 -Note Globale: 4/5
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Très bel album sur les États-Unis du début du siècle dernier confrontés au travail des enfants. Pour les familles très pauvres, ce travail était une nécessité, les parents ne pouvant pas se passer de cet apport de revenu aussi minime fut-il, car en plus de travailler dur, les enfants étaient mal payés. Tout cela, on le sait déjà ; on sait également que ça existe encore dans certains pays dans lesquels les Occidentaux font fabriquer leurs produits qu'ils importeront et vendront cher.

Cette BD a le mérite de nous rappeler qu'il a fallu que certains se battent contre l'exploitation des enfants, contre la course au profit pour libérer les enfants : "La consultation des archives locales était assez édifiante... On y lisait que plusieurs législateurs progressistes s'étaient cassé les dents à vouloir obtenir ne serait-ce qu'un semblant de réforme sur le travail des enfants. La partie était perdue d'avance parce qu'ils avaient en face d'eux le tout-puissant lobby de patrons. Ceux-ci n'envisageaient pas de se priver si facilement d'une telle main-d'oeuvre, par définition docile, qu'ils pouvaient exploiter sans vergogne." (p.22)

Cet album s'il met en scène Owen, un personnage fictif, est basé sur la réalité d'un reportage photo mené par Lewis Hine. Owen Brady est son double professionnel mais sa vie d'enfant martyr et d'adulte violent -parfois de manière totalement contradictoire avec le reportage qu'il réalise, avec les gens qu'il rencontre- est fictive. Sans faire de la psychologie de comptoir, Marc Malès met bien en dessins la difficulté de faire face à son enfance lorsqu'une situation qu'on rencontre adulte nous la remet en pleine face. Reproduit-on la violence dont on a été victime ? Jusqu'où peut-on expliquer les pulsions violentes des adultes battus et exploités lorsqu'ils étaient enfants ? Peut-on tenter de réparer le mal fait ? En ce début du XX° siècle, les réponses psychiatriques, psychanalytiques, et autres psy n'étaient pas encore pratiques courantes.

Format à l'italienne qui permet d'élargir certaines cases, de faire des panoramiques, jeu avec le nombre des cases par page, dessin réaliste et ton sépia font de cet album une belle réalisation, une bande dessinée sociale et historique.
Lien : http://lyvres.fr
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Voici un album qui joue la carte de la sensibilité avec son lecteur via un sujet dur porté par un dessin délicat. Marc Malès aborde ici la question du travail des enfants au début du XXe siècle au USA. On voit ces portraits d'enfants avec un filtre, celui de la vie de Owen Brady, photographe. On n'a pas directement à faire aux enfants, c'est cet homme qui va nous raconter sa rencontre avec tout ces jeunes. Bouleversé il ne peut plus contenir sa rage et se laisse parfois aller à des pulsions agressives.

C'est cru, c'est dur mais c'est juste et vibrant !

J'ai beaucoup aimé le retour sur l'industrialisation des USA et cette mise en avant d'un sujet grave mais tout en finesse. Car finalement, qu'est-ce qui importe, le travail des enfants ou la violence de Owen Brady qui ne sait plus contenir sa douleur au point de s'en prendre à ceux qu'il perçoit comme des bourreaux ? Qui peut juger de l'humanité des actions ? La réponse ne se trouve pas dans l'album, la réponse n'est pas le coeur de l'histoire mais elle s'est imposée à moi à la fin de ma lecture.
Un autre point positif, le dessin et ces portraits remplis de vie. le format à l'italienne donne un côté « cliché » ou pellicule qui renvoie au sujet de l'album qui est la photographie. le scénario est même très cinématographique. Cette mise en abîme irait-elle jusqu'à la couleur sépia qui fait penser aux vieux clichés ? C'est chargé en émotion, c'est beau, c'est un coup de coeur !

Vous aussi plongez-vous dans cet ouvrage, vous ne sortirez pas indifférent de cette lecture !
Lien : http://chickon.fr/2015/05/23..
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(IK971) Graphiquement superbe (ton sépia et reconstitution historique soignée), sur les conditions de travail des enfants aux E-U aux début du 20e siècle, le scénario ne m'a pas entièrement convaincue, mais pourquoi pas pour le Prix. En lycée.

(DF971) BD sur le travail des enfants aux EU au début du XX siècle, mais qui tourne vite à une introspection du photographe responsable de l'enquête. BD sombre et violente, uniquement pour la catégorie lycée.
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critiques presse (4)
BDGest
13 avril 2015
Dans ce somptueux album au format à l’italienne, Marc Malès nous livre une histoire bouleversante et humaniste sur les conditions de vie des enfants travailleurs.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDGest
03 avril 2015
La beauté d’un dessin au trait soigné, l’utilisation sensuelle de l’huile à l’eau, la mise en valeur "cinématographique" de l’horizontalité du format, ou le traitement subtil et sobre des situations les plus dures.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
30 mars 2015
L’impeccable et raffiné dessin de cet auteur (...) colle à merveille à la rigueur de cette œuvre aussi personnelle que bouleversante, présentée dans un somptueux album au format à l’italienne.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Auracan
26 mars 2015
Assurément, une belle et poignante réussite à ne pas manquer !
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La consultation des archives locales était assez édifiante... On y lisait que plusieurs législateurs progressistes s'étaient cassé les dents à vouloir obtenir ne serait-ce qu'un semblant de réforme sur le travail des enfants. La partie était perdue d'avance parce qu'ils avaient en face d'eux le tout-puissant lobby de patrons. Ceux-ci n'envisageaient pas de se priver si facilement d'une telle main-d'œuvre, par définition docile, qu'ils pouvaient exploiter sans vergogne. (p.22)
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Lorsque donc quelqu'un te met en colère, sache que c'est ton jugement qui te met en colère.
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