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Commissaire Michael Ohayon tome 5 sur 6

Laurence Sendrowicz (Traducteur)
EAN : 9782070308989
480 pages
Gallimard (19/01/2006)
3.7/5   45 notes
Résumé :
Un cadavre vient d'être découvert dans les combles d'une petite maison du quartier de Bakaa, à Jérusalem Ouest. Le commissaire divisionnaire Michaël Ohayon et son équipe, dépêchés sur les lieux, peinent à identifier la victime, de toute évidence une jeune femme issue d'un milieu aisé.

Leur enquête les mène au cœur de l'un des plus anciens quartiers de la ville, dans un périmètre de plus en plus réduit, où tout le monde connaît tout le monde, mais où p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Difficile de parler d'un roman policier sans en dire trop et risquer de déflorer le suspens qui fait tout le sel de ce genre de littérature. Aussi, je vais me contenter de dire que l'histoire débute quand, dans un quartier du sud de Jérusalem, le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans une maison en cours de rénovation.
Pour construire son intrigue, Batya Gour s'est inspirée d'une affaire réelle datant de l'époque où des centaines de milliers de juifs originaires des pays arabes et du bassin méditerranéen se sont installés dans le nouvel état hébreu. Une affaire longtemps étouffée malgré deux commissions d'enquête créées pour élucider le mystère.
Cette enquête-ci met particulièrement en lumière les antagonismes qui opposent les différents groupes ethniques et en particulier le profond racisme des juifs originaires de l'Est envers ceux venus d'Orient qu'ils considèrent comme des primitifs car de culture arabe, à peine supérieurs aux Arabes eux-mêmes.
Voilà une lecture qui ne redore pas l'image d'Israël mais que j'ai appréciée (malgré quelques longueurs) car elle nous fait pénétrer dans la société israélienne contemporaine au travers de la vie quotidienne avec ses conflits internes sans oublier le contexte géopolitique. Son originalité surtout est d'évoquer une subdivision ethnique et culturelle complexe bien plus hétérogène que l'habituelle distinction Ashkénazes vs Séfarades.
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C'est le deuxième roman de Batya Gour que je lis et comme pour le premier, je ne suis pas déçue. Une constante des romans policiers israéliens en général est l'omniprésence en toile de fond des problèmes qui gangrènent la société de cet état . Signalons que Batya Gour a été journaliste pour le quotidien de gauche Haaretz qui dénonce régulièrement le racisme anti-arabe d'une grande partie de la société israélienne, le mépris des Ashkénazes pour les Orientaux en général et s'est toujours exprimé en faveur du retrait des Territoires occupés et de la défense des droits des Palestiniens.
Une très jeune femme Zohara est retrouvée morte dans les combles d'un immeuble qui doit être rénové. Il s'avère que Zohara est fille de parents Yéménites arrivés en Israël juste après la création de l'État en 1948. » L'État ashkénaze » a besoin d'augmenter une population juive alors trop peu nombreuse et propose une vie meilleure (…) aux insolites communautés juives du Moyen-Orient. Mais ces Misrahim ( Les Juifs mizrahim également appelés Edot HaMizra'h sont les Juifs descendant des communautés juives du Moyen-Orient et sont à ne pas confondre avec les Séfarades, essentiellement originaires d'Afrique du nord) seront toujours considérés comme des citoyens de seconde zone proches du sous-développement. Ce mépris qui perdure se ressent dans l'opinion haineuse qu'entretient la famille Benech, d'origine hongroise envers la famille de Zohara Basheri.
En toile de fond de l'intrigue policière, ces milliers de bébés et de nourrissons juifs originaires des pays musulmans et en particuliers du Yemen et soit-disant décédés de maladie mais en réalité donnés à l'adoption à des familles ashkénazes. Après s'être longtemps récrié , Israël a fini par ouvrir une enquête dont les conclusions vont dans ce sens. La famille Basheri a-t'elle été victime d'une telle abomination ? A t'on fait taire Zohara car elle aurait trouvé quelque chose ? Dans ce contexte d'Intifada, a t'elle été tuée par des Palestiniens des territoires qui travaillent en Israël ou par des arabes israéliens ? C'est l'opinion du collègue très raciste du commissaire Mickaël Ohayon ? En tant que Séfarade originaire du Maroc, Ohayon est aussi victime de discriminations. Ces différences culturelles entre communautés juives fera dire à la curieuse Nessia : « "Les ashkénazes ont des chiens domestiques, mais pas nous. Ca ne fait pas partie de notre culture."
Ce n'est pas tant l'intrigue policière qui est intéressante ici puisque les enquêteurs bénéficient d'un important coup de main extérieur pour la résoudre mais la description très fidèle des contradictions qui minent cet état et l'empêchent d'aller vers le mieux car comme le dit Ephraïm Benech : « Dans un tel climat de haine, comment voulez-vous que quelque chose fleurisse? « Une fresque très complète et très réussie de la société israélienne.
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La force de Batya Gour est de nous faire pénétrer la société israélienne, de nous aider à en comprendre les rouages malgré toute notre difficulté à appréhender un monde si différent du nôtre. Loin de nous inspirer une sympathie ou un rejet pour un pays placé sans cesse sous les feux de l'actualité, elle nous communique une curiosité teintée de compréhension. À chaque livre, elle nous donne à voir une nouvelle facette d'une société travaillée par la déchirure des exils successifs, le poids du passé, la dureté des idéaux et l'impossible réconciliation des populations occupant la même terre.
Michaël Ohayon est ému en retrouvant sur la scène d'un crime son premier amour, Ada Lévy. Mais la rencontre avec Ada ne peut effacer l'horreur de la mort violente d'une jeune femme dont le visage a été écrasé par le meurtrier pour la rendre méconnaissable et dissimulé sous le toit d'un appartement en rénovation. Qui est-elle ? Il faudra quelques heures à l'équipe du commissaire pour relier cette découverte macabre avec la disparition d'une jeune chanteuse yéménite, Zohara Bashari.
Quels secrets, quels tabous a secoués l'impétueuse Zohara pour déclencher une telle violence ? le commissaire Ohayon pressent que la réponse se trouve dans la rue d'un quartier tranquille de Jérusalem, dans l'histoire de familles déplacées et d'enfants disparus. Jérusalem est une Babel où la méfiance et les préjugés empoisonnent les rapports entre les Séfarades et les Ashkénazes, les Yéménites et les Occidentaux, les Israéliens et les Palestiniens. Des luttes âpres se livrent pour conquérir un peu de dignité, de reconnaissance, pour avoir le droit de travailler et de vivre, ou tout simplement de s'aimer.
Soukkot, la joyeuse fête des cabanes, contraste avec le désespoir qui frappe la famille Bashari quand elle apprend le meurtre de Zohara. Dans la maison voisine et haïe, les Benech s'apprêtent à fêter les fiançailles de leur fils unique Yoram avec une Américaine. Nessia Hayoun, enfant laide et grosse qui promène sa chienne Duchesse dans le quartier, observe les adultes avec la cruauté que lui renvoient leurs regards. Elle en sait beaucoup plus qu'elle ne veut bien le dire sur les allées et venues de ses voisins et sur les fréquentations de Zohara.
Nous retrouvons l'équipe qui entoure le commissaire Ohayon : un Dani Balilti encore plus détestable que d'habitude car au régime, le couple Tsila et Elie Bahar dont la complicité a parfois du mal à résister au rythme de leur travail. La jeune recrue, Yaïr, apporte la douceur de son regard d'enfant, mais aussi sa perspicacité de campagnard à une affaire dont les ramifications remontent plus de cinquante ans en arrière. Seule note attendrissante de cette enquête, les retrouvailles brûlantes entre Michaël Ohayon et son amour de jeunesse.
Batya Gour, disparue le 19 mai 2005, nous manquera beaucoup.
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Je n'avais pas encore lu de fiction qui se déroule en Israël. La lecture du polar "Meurtre sur la route de Bethléem" m'a permis de combler cette lacune. L'enquête est rondement menée par l'inspecteur Michaël Ohayon, d'origine marocaine et fraîchement émigré à Jérusalem depuis trois ans. La victime, une jeune beauté d'origine yéménite hante par sa présence, la force de ses convictions et son charme tout le roman. le lecteur découvre en effet toute la complexité de cette société israëlienne face à ses contradictions: terre d'accueil ayant du mal à digérer les immigrations successives.
Il y a quelques coquilles dans le texte mais cela ne rompt en aucun cas le charme de cet excellent policier.
Il me tarde de découvrir les autres ouvrages de Batya Gour!
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Je viens de fermer cette enquête de Michaël Ohayon: Meurtre sur la route de Bethléem. Ce que j'ai le plus apprécié de ce livre n'est pas l'enquête mais plutôt le portrait des complexités, des contradictions, des oppositions de la socitété israélienne. Socitété que l'on pourrait croire plus inclusive qu'elle ne l'est réellement. Société où religion et laicité doivent tout faire pour s'entendre, ce qui n'est pas évident.
Concernant la résolution du meurtre et les aléas de l'enquête ...et bien...que dire!
C'est la première fois que je cotoyais l'équipe de Michaël Oyahon, donc, je ne les connais pas très bien...mais disons que je ne suis pas séduite malgré le supposé charme du commissaire. le début est très long, longue mise en place de tout le monde, longue mise en scène. Puis, tout va très vite et oups, tout est résolu, on passe à autre chose. J'ai eu l'impression qu'il manquait quelques chapitres entre la lenteur du début et la vitesse de la fin.
Je ne saurais vous le recommander plus chaudement que cela.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
De toutes les fêtes juives, Soukkot était celle qu'il préférait, peut-être parce qu'il gardait présent dans sa mémoire le souvenir de son père qui le juchait sur ses épaules: là-haut il agitait son petit drapeau en carton dont le manche était planté dans une pomme. Il sentait encore l'air d'automne sucré qui les accompagnait sur le chemin du retour et il se revoyait en compagnie de ses petits frères, tous transportant des casseroles et des plats en cuivre jusqu'à la soukka qui sentait bon le cédrat (chaque année, leur père les emmenait au marché et leur expliquait comment choisir des cédrats irréprochables). Leur grand-mère claudiquait derrière eux avec sa cane et veillait à ce que rien ne tombe, quant à leur mère, elle se chargeait toujours du mets qu'il préférait: de la compote de coing orange.
Il sortit de la synagogue. Du haut de la rue Naftali lui parvinrent les forts effluves des caroubiers en fleur dont il se souvenait depuis l'enfance.
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.../...
Demandez-lui, on se sent orphelin à n'importe quel âge. Vous êtes encore jeune, vous ne savez pas, mais plus on vieillit, plus on regrette ses parents, son enfance... A la fin, elle nous apparaît comme la chose la plus importante de notre vie...
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Elle avait l'intention d'y exposer le "glorieux patrimoine de la communauté juive yéménite - pour reprendre ses termes- et sa culture, tombée dans l'oubli ou injustement dévalorisée par des monstre s tels que l'assassin d'Itzhak Rabin ou le rabbin Meshoulam"
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Pourquoi en faire tout un plat? Les Marocains, tous les Orientaux, se plaignent de ségrégation- comme si nous n'avions connu que le paradis! Justement, ce sont eux, les Orientaux, qui ont bien vécu en diaspora, alors que nous, en Europe de l'Est...
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Dans un tel climat de haine, comment voulez-vous que quelque chose fleurisse?
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Videos de Batya Gour (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Batya Gour
Une Française, Alexandra Schwarzbrod, et un Israélien, Dror Mishani, publient au même moment deux romans qui mettent en scène Israël et en particulier Tel-Aviv. Deux regards et deux styles très différents. D'autant plus marquants que les polars israéliens sont rares. L'occasion de rappeler l'oeuvre d'une pionnière du genre dans ce pays, Batya Gour.
"Les lumières de Tel-Aviv" d'Alexandra Schwartzbrod, éd. Rivages/Noir "Une deux trois" de Dror Mishani, traduit de l'hébreu par Laurence Sandrowicz, éd. Gallimard/Série noire Les deux livres sont disponibles en numérique.
UNE ÉMISSION ANIMÉE PAR Michel Abescat Christine Ferniot
RÉALISATION Pierrick Allain
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