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Denis Amutio (Traducteur)
EAN : 9782916141480
203 pages
L'Arbre vengeur (22/05/2010)
3.84/5   16 notes
Résumé :
Du mal d'un écrivain peut surgir l'histoire la plus sublime, de la souffrance d'un de ses protagonistes le personnage le plus singulier. Certains livres sont ainsi les géniaux effets collatéraux de douleurs inavouables, démangeaisons secrètes, virus pervers et autres pathologies. Diego Vecchio, jeune et brillant auteur argentin en parfaite santé, l'a bien compris et a entrepris, dans cette anthologie imaginaire de corps aux prises avec l'ennemi intérieur, de nous ex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Microbes est un recueil de nouvelles de l'Argentin Diego Vecchio consacré aux liens entre la maladie et la littérature. Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ?! Cela ne semble pas très sérieux. Précisément, ce ne l'est pas. Microbes est un recueil de science-fiction louchant vers le fantastique et l'absurde, mais de science-fiction tout de même, a-t-on envie d'ajouter. Pas de vaisseaux intergalactiques ou de petits hommes verts mais des descriptions cliniques rigoureuses des maladies qui parcourent ce recueil. Diego Vecchio est, parait-il, hypocondriaque. On l'aurait parié : certains passages n'auraient pu être écrits, pour le commun des mortels, qu'avec un dictionnaire médical sur les genoux. A l'inverse, j'imagine que notre anxieux écrivain connait sur le bout des doigts toutes les altérations du corps humain…

Toujours est-il donc que les descriptions cliniques pullulent et semblent très sérieuses – je ne suis ni médecin ni hypocondriaque, dois-je le préciser ? Elles côtoient des développements improbables voir furieusement fantasques. Jugez-en : une femme guérissant les maladies infantiles en lisant des contes, un ponte d'université qui pour traduire Hippocrate discute avec son fantôme et lui laisse l'un après l'autre ses organes en échange de son aide, un vampire philanthrope qui ne suce que les lipides, une herboriste attelée à la rédaction d'un savant ouvrage découvrant le complot terroriste ourdi par le Règne Végétal, etc.

Toutes les nouvelles travaillent, sans s'interdire aucun développement farfelu ou fantastique, les liens le plus souvent imaginaires entre littérature et maladie. Résultat : on s'enthousiasme devant tant d'imagination, on se marre plutôt deux fois qu'une. Un regret tout de même en forme de revers de la médaille : Dans une ou deux nouvelles, on peine un peu à suivre l'auteur dans ses délires…
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Ce recueil de Diego Vecchio contient neufs nouvelles concernant des écrivains fictifs atteints des maladies les plus improbables qui soient. Ces textes très originaux et étonnamment légers mêlent le banal à un surréalisme débridé.

L'humour de l'auteur, davantage absurde que noir, m'a rappelé celui du Belge Bernard Quiriny et est très présent dans chacune des nouvelles.
Toutefois si l'on peut sourire à l'évocation du destin pathétique de ces soeurs siamoises soviétiques dont l'une est une scientifique reconnue quand l'autre est une dramaturge incriminée par la justice de son pays ou encore face à cette pyromane hongroise qui veut à tout prix sauver le monde d'un vaste complot végétal dirigé par quelques lys d'un parc de Budapest, je dois avouer que deux ou trois récits sur les neuf (La fille à la peau sur les os, L'homme au bordel) m'ont laissé assez indifférent.

Diego Vecchio varie agréablement les lieux et les époques (par exemple : Japon contemporain, URSS, Empire d'Autriche-Hongrie) et évite les redondances entre les différentes histoires.
Je m'interroge au contraire vis à vis de certaines des nouvelles où j'ai l'impression que cet auteur argentin qui déborde visiblement d'idées étonnantes a essayé d'en faire rentrer deux là où une seule aurait largement suffit.

Bref, Microbes fut pour moi une lecture agréable mais loin d'être mémorable.
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L'un des livres les plus intelligemment écrits qu'il m'ait été donné de lire!

9 nouvelles qui nous emmenent aux quatre coins du monde pour nous présenter 9 maladies improbables, loufoques... et littéraires.

On y rencontre un jeune étudiant qui pour traduire le Corpus Hippocraticum loue des partie de son coprs au fantôme d'Hippocrate lui-même. Ou encore une mère de famille qui invente des contes pour guérir toutes les maladies, du rhume à varicelle. Une jeune japonaise anorexique qui ne doit sa survie qu'à la lecture des phrases qui enveloppe des bonbons. Un homme dont le corps se transforme peu à peu en celui d'un poulet.

Diego Vecchio, de son propre aveu hypocondriaque, est un auteur brillant, il n'y a pas d'autre mot, qui mérite vraiment d'être lu et reconnu de tous.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À l'école, les enfants n'apprennent pas seulement à lire, à écrire, à faire des calculs, à savoir par coeur des dates et des noms de fleuves ou de villes, mais aussi à détester les lettres, les mathématiques, la géographie, l'histoire et les études en général. Et que personne ne s'en attriste. L'école nuit gravement à la santé. Cette hostilité n'est qu'une réaction de légitime défense de l'organisme. Comparez l'enfant avant et après son entrée dans le système scolaire. Au début, il est l'incarnation de la vie : tout en lui est force, jeu, possibilité. À la fin, c'est un être grognon, ennuyeux, légèrement voûté, sujet à des douleurs dorsales.
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A cette époque, l'Argentine était un pays de vaches grasses, avec des hommes gras et des femmes grasses, qui se dandinaient sur les deux millions de surface, occupant ces solitudes de leurs excès de poids et de volume. Les Argentins mangeaient en moyenne 1500 grammes de viande de bœuf chaque jour, accompagnée d'une maigre salade. Les viandes rouges, riches en protéines, contiennent cependant des lipides qui adhèrent aux parois des artères et peuvent produire des maladies coronaires et cérébro-vasculaires. Il ne faut donc pas s'étonner dès lors que la principale cause de mortalité réside dans les infarctus et les cérébraux, causés par ce régime alimentaire riche en graisses saturées.
De ce problème de santé publique, Evaristo sut faire une source d'inspiration. Vitricius était un vampire qui suçait le sang des personnes en surpoids. Si le taux de cholestérol présent dans le sang était inférieur à 2000 mg par litre, Vitricius abandonnait immédiatement sa proie. Si ce taux était supérieur, à la morsure d'inspection succédait une morsure de purification dont l'objectif était non seulement alimentaire mais aussi thérapeutique.
La morsure du vampire classique est indifférenciée, motivée par le mal et ne cherche qu'à vider la victime de ses fluides vitaux afin de la transformer en vampire. La morsure de Vitricius était hautement sélective, motivée par le souverain bien de la santé et ponctionnait des lipides, et rien que des lipides. A son réveil, la victime se sentait légère, comme si, au lieu d'avoir mangé 1,5 kilos de viande grillée et d'abats, elle avait ingéré 250 gr de riz blanc.
Vitricius était un vampire du Nouveau Monde, plein de bonté et philanthrope. Rien à voir avec les vampires du Vieux Continent, animé par la pulsion de la destruction. Souvent, trouvant uniquement des victimes sous-alimentées, il dut se résigner à sucer du sang de brebis. Il préférait défaillir lui-même plutôt que faire défaillir son prochain par absorption sanguine. Voici la révolution lancée par Evaristo Robustiniano Torres : considérer Vitricius non du point de vue des romans de terreur mais de celui de l'hématologie. Les vampires n'étaient plus les ambassadeurs du mal mais les blancs chevaliers des sciences, au service du progrès.
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Il suffisait de prononcer le mot fleur pour que surgissent, comme autant d'orties et de chardons, les images les plus ridicules dans l'esprit des jeunes filles. La faute en incombait aux poètes, qui, des siècles durant, tripotèrent des mots comme œillet, narcisse ou lilas, confondant fraiches roses et demoiselles, pour les mettre en garde car, très vite, celles-ci ne seraient plus que chairs fanées ou pétales flétris, ou d'autres choses désagréables du même tonneau, faisant paresseusement rimer pâquerette avec honnête, œillet avec marié, lilas avec émois.
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Video de Diego Vecchio (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Diego Vecchio
Diego Vecchio - Ours .Diego Vecchio vous présente son ouvrage "Ours" aux éditions Arbre vengeur. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Stéphanie Decante. http://www.mollat.com/livres/vecchio-diego-Ours-9791091504058.html Notes de Musique : Générique de "Bonne Nuit le Petits"
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