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EAN : 9782351785546
336 pages
Gallmeister (20/08/2015)
3.89/5   38 notes
Résumé :
New York,1983. Un vieil employé de la poste sans histoire abat froidement un homme avec un antique pistolet allemand. On découvre dans son appartement la tête d’une statue italienne à la valeur inestimable. Enfermé à l’asile, le meurtrier livrera son récit. Celui de quatre soldats perdus au cœur de la campagne italienne en 1944. Celui d’un gamin de huit ans qu’ils viennent de secourir et qui ne prononce pas un mot. Celui d’un petit village coutumier des miracles en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Italie, Alpes apuanes, décembre 1944, les Anglo-américains lançés à l'assaut de la ligne défensive allemande, la ligne Gothique, s'embourbent et s'enlisent. Une guerre d'usure s'installe sur le front italien dans ce massif montagneux situé au Nord Ouest de la Toscane alors que l'hiver est toujours aussi rude ( neige, froid).

Avec Miracle à Santa Anna, James McBride nous transpose au coeur de la 92ème division d'infanterie américaine nommée la division Buffalo en référence aux Buffalo Soldiers, surnom donné au 19ème siècle par les Amérindiens aux soldats afro-américains, pour suivre et partager la quotidien de quatre soldats en particulier, qui après s'être éloignés de leur camp traversent les montagnes toscanes.

Grâce au talent de James Mc Bride , ce roman basé sur des réalités historiques, l'action se situe quelques semaines avant le massacre de civils à Santa Anna di Stazzema, il nous introduit aussi dans un univers plein de fantaisie.
Ainsi à la lecture de Miracle à Santa Anna nous découvrons un roman qui tangue entre guerre, paix, amour … et empathie.
Un roman baroque avec l'intrusion du merveilleux, un géant en chocolat, la montagne de l'Homme qui dort, une sorcière… et des miracles.

Une adaptation cinématographique que je n'ai pas visionné a été réalisée par Spike Lee en 2008.
De mon côté j'aurai plutôt imaginé une adaptation par Emir Kusturica pour montrer les montagnes enneigées, les rencontres avec la population italienne, les délires, les moments de peur, de frayeur, de douceurs sensuelles et d'instants magiques.

J'ai beaucoup aimé la transcription des ressentis de ces quatre soldats perdus dans la campagne italienne parfois en proie au découragement et d'autres fois sujets à des visions.
Des âmes déchirées par un passé tourmenté qui s'emballent à la vue d'une bella ragazza…

Bien sûr il y a un hommage fort à tous ces soldats de la division Buffallo qui ont essuyé beaucoup de plâtre et ont eté envoyés au casse-pipe.
James McBride répare l'injustice en leur redonnant une voix, traités par la hiérarchie militaire comme de la chair à canon et des sous-hommes, ce roman leur rend la place qu'ils méritent dans L Histoire et cet épisode de la Seconde Guerre Moniale que je ne connaissais pas.
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James McBride n'a pas son pareil pour venir éclairer de sa lumière singulière, drolatique sur des sujets sérieux et toujours merveilleusement humaine, des pans d'histoire restés à l'ombre de nos représentations mentales. Ainsi en est-il des combats des GI en Italie, et en particulier des GI noirs que le cinéma ou la littérature ont mis en scène en France, en Asie, mais pas là.
A travers les pérégrinations de quatre soldats séparés de la troupe pour des raisons que je ne dévoilerai pas, l'auteur leur donne lumière et vie, ainsi qu'à une tragédie locale oubliée au village de Santa Anna commise par des nazis en déroute.
Deux personnages prennent particulièrement la lumière dans ce roman scénarisé à la soldat Ryan : Train, un géant noir un peu simplet qui rappelle le John Caffey de "La ligne verte", trainant partout avec lui une tête de statue florentine et portant comme un trésor miraculeux l'autre point de lumière, un petit garçon italien avec lequel il va développer, puis ses compagnons après lui, une relation magnifique transcendant les horreurs de la guerre.
Ce roman très immersif n'est pas le meilleur de l'auteur, mais ale grand mérite d'ouvrir la perception du monde et de laisser en empreinte l'inextinguible humanité de personnages qui reflète celle de leur créateur.
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Hector Negron, un guichetier d'un bureau de poste de Manhattan, abat un client d'une balle en pleine tête. Interrogé par la police, il ne donne aucune explication à son geste. La tête d'une statue italienne à la valeur inestimable est trouvée lors de la fouille de son appartement. L'information insolite est relayée par les médias du monde entier, notamment en Italie ; et c'est ainsi que la seule à pouvoir comprendre tous les ressorts de ce fait divers, un Romain richissime, apprend la nouvelle. Nous sommes en 1983. Quarante plus tôt, Hector, originaire de Porto-Rico, a participé à la Campagne d'Italie en qualité de soldat au sein de la 92ème division d'infanterie. A travers ce roman, James McBride rend hommage à cette unité surnommée la division Buffalo Soldiers qui avait pour particularité d'être composée principalement d'Afro-Américains. Il faut rappeler que l'Armée américaine était toujours partiellement ségrégationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Noirs ne pouvaient par exemple pas intégrer le corps des Marines ou l'US Air Force . Les Buffalo Soldiers faisaient ainsi figure d'exception. L'auteur évoque le terrible massacre de Sant'Anna di Stazzema, un crime de guerre durant lequel 560 civils furent assassinés par des Waffen-SS en août 1944.

Peu après cet événement tragique, les habitants de la vallée vont assister à de nombreux miracles. Certains se rapprochent de la sorcellerie comme lorsque les lapins du paysan Ludovico se multiplient mystérieusement. D'autres appartiennent aux mythes des lieux comme lorsque le soleil s'est couché deux fois sur la vallée. Les villageois de Bornacchi croient voir une prophétie se réaliser quand apparaissent au milieu de la nuit quatre soldats à la peau noire. Train, un des soldats, est un colosse qui a trouvé par hasard un débris de statue à Florence et un enfant sur un champ de bataille. Cet enfant est un miraculé puisqu'il est l'unique survivant du massacre. Mais il existe bien d'autres miracles sur ces terres, ces anonymes combattants ou victimes du conflit le plus meurtrier de l'Histoire, dont on garde le souvenir ; cet oubli nécessaire qui permet de continuer à vivre même après l'horreur ; ces destinées qui se recroiseront quarante années plus tard.... La leçon de ce roman est que les miracles sont la seule chose dont on peut être sûr dans la vie.

"Un miracle à Santa Anna" est un roman bien écrit et très agréable à lire qui mêle les histoires dans la grande Histoire. le récit comprend des touches de lyrisme et de fantastique. Il permet de mieux connaître l'engagement des soldats Afro-américains au cours de la Seconde Guerre mondiale. A noter que le livre a été adapté au cinéma par Spike Lee.
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MIRACLE á SANTA ANNA de JAMES McBRIDE
Écrivain afro-américain né en 1957 McBride nous entraîne en 1944 avec la division Buffalo qui a pour spécificité d'être composée d'afro américains avec quelques gradés blancs. 4 d'entre eux vont s'égarer pendant les opérations et on suit leurs aventures qui se termineront pour certains d'entre eux à New York de nos jours. Un très grand livre pour moi qui mêle aventure, problèmes raciaux, humanité et grandeur d'âme. J'ai été ébloui par cet auteur que je ne connaissais pas.
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Le roman commence dans les années 80 à New York, avec une petite incursion à Rome... Au début, les évènements s'enchaînent sans qu'on comprenne trop où cela va mener, puis le roman dépose le lecteur en Italie, au cœur d'un bataillon de soldats noirs, en 1944. Ceux à qui les positions les plus intenables, les actions les plus suicidaires sont demandées. L'un d'entre eux, nommé Train, va se trouver séparé de ses camarades, et au cœur d'une bataille, être amené à sauver un petit garçon italien dans une grange effondrée. Train et cinq autres soldats américains qui l'ont rejoint se trouvent coupés du reste de l'armée par les lignes allemandes et trouvent refuge dans un hameau proche de Santa Anna. Santa Anna est un village martyre, où la population a été massacrée en représailles, comme à Oradour-sur-Glanne. Ce fond historique est tout à fait réel, malheureusement, et seuls les personnages principaux sont inventés.
La construction du roman est originale, et l'intrigue bien menée, ce qui fait que ce roman de guerre, d'amitié et d'entraide, se lit comme un polar. D'une personne, voire d'un objet, l'histoire, tel un récit raconté au coin du feu, remonte à une autre personne, à une action qui aura son importance. C'est vraiment bien fait, et c'est le premier atout du roman. le deuxième est l'humanité qui fait ici bon ménage avec l'imagination, la chaleur qui émane de Train, un bon géant placide prêt à adopter un petit garçon esseulé, mais aussi d'autres personnages, ses coéquipiers aux profils atypiques, les italiens rescapés, les militaires restés en arrière, qui forment une galerie originale et donnent à ce roman de guerre une couleur inattendue dans ce genre de récit, d'où l'humour n'est pas absent.
Je voulais découvrir cet auteur avec son dernier roman, L'oiseau du bon dieu, dont on a pas mal parlé ces derniers mois, mais finalement, l'occasion de lire celui-ci m'a été accordée d'abord. Il m'a accompagné dans un aller et retour à Paris pour le festival America (what else ?) et je ne m'y suis pas ennuyée un seul instant !

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Et, soudain, le petit garçon se rappela. Il se rappela tout, il se rappela la moindre chose. Et il comprit d’un coup qu’il ne lui serait pas donné de conserver le moindre souvenir de tous ces événements ; que toutes les forces de vie présentes dans le monde faisaient en sorte que certaines choses soient oubliées pour que la vie puisse continuer ; il comprit que certaines choses exigeaient l’oubli et il eut conscience que cette innocence que Dieu réserve aux enfants, et que lui-même avait reçue en partage, le quitterait bientôt, et que l’intolérable tragédie de la guerre resterait à jamais gravée dans la mémoire d’autres gens, et non dans la sienne.
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(L'Italie pendant la guerre) était comme le Far West en Amérique, sauf qu’il n’y avait rien de romantique, rien de rigolo (...) Y vivre, c’était comme de voir sa mère se tenir au milieu de la rue et se faire renverser par un deux tonnes, voir son corps voler en l’air comme une poupée de chiffon, et vouloir de toutes vos forces vous précipiter avant elle à l’endroit où elle allait retomber, tout en sachant que c’est impossible, et donc rester là où vous êtes, tétanisé, en sachant que le bruit de son corps qui heurte l’asphalte résonnera à vos oreilles jusqu’à la fin de votre vie. C’était ça : voir sa mère mourir jour après jour, encore et encore.
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Cette même page de canard s’était retrouvée à planer jusqu’à terre depuis la fenêtre du neuvième étage de l’immeuble Aldo Manuzio à Rome, jetée par le concierge Franco Curzi, qui en avait sa claque et voulait rentrer chez lui de bonne heure parce que c’était bientôt Noël. Après quantité de virevoltes dans les airs, la page en question avait terminé sa course à la terrasse du café Terra, sur une table située en dessous de la fenêtre, comme si Dieu l’avait placée là exprès, et c’était bien, en vérité, un fait exprès de sa part.
Car elle avait atterri juste au moment où un italien, de haute taille, élégant et à la barbe bien taillée, était en train de prendre son café du matin à la table voisine. En voyant le gros titre, il s’empara du journal et lut l’article sans lâcher la tasse qu’il avait à la main.
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Tout ce que le type voulait, c’était un timbre à vingt cents, rien d’autre. Mais quand il poussa du doigt son billet d’un dollar sur le comptoir de la poste de la 34e Rue à Manhattan et qu’une bague en or surmontée d’un diamant colossal apparut devant les yeux d’Hector Negron, l’employé des postes, celui-ci voulut savoir qui pouvait bien se trouver au bout de ce doigt-là.
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Le pays entier était un miracle, le moindre petit bout le composant, le moindre centimètre carré, le moindre gramme de terre. Parce que, sans miracles, plus personne n’aurait de raison de vivre. La guerre avait tout détruit, brisé tous les rêves, broyé tous les espoirs, anéanti toutes les habitations, et pourtant, les hommes étaient toujours là.
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La nouvelle série américaine qui cartonne a été créée et produite par l'acteur Ethan Hawke. Il y joue le rôle d'un abolitionniste au Far West. Mais connaissez-vous le roman qui l'a inspiré ?
« L'oiseau du bon dieu » de James McBride, c'est à lire en poche chez Gallmeister.
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