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EAN : 9782367408415
112 pages
Scrineo (20/08/2020)
4.03/5   45 notes
Résumé :
Je m'appelle Ligia, et je donnerais tout pour redevenir celle que j'étais avant que la déesse Démeter me transforme en sirène : une jeune fille insouciante. Mais je vis désormais sur un rocher perdu en pleine mer et je guette les bateaux qui s'en approchent.

Comment cela a-t-il pu arriver ?

Voici mon histoire...
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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J'adore la mythologie greco-romaine depuis que je suis enfant, à tel point que j'avais une petite encyclopédie des personnages qui trônait fièrement dans ma bibliothèque. Bien que les Dieux soient très souvent des êtres cruels, j'étais fascinée par ces mythes. Quand j'ai vu que les éditions Scrinéo lançaient une collection sur les monstres et leur point de vue de l'histoire, j'ai tout de suite trouvé le conception très intéressant, surtout qu'elle a pour cible un jeune public. Au fil de mes différentes lectures, comprendre la psychologie d'un antagoniste a toujours été quelque chose de primordial pour moi. Je ne crois pas au fait que l'on naît "méchant". On le devient d'une façon ou d'une autre.

Je connais le mythe des sirènes avec notamment Ulysse accroché à son mat pour ne pas succomber à leurs charmes, mais contrairement à d'autres monstres comme le Minotaure, Méduse... je ne voyais les sirènes que comme un tout, un personnage anonyme, un obstacle sur le chemin du héros. Avec Ligia, j'ai eu la chance de découvrir une vraie sirène, et de mettre enfin un nom à une créature mythologique.

Bien que romancée, j'ai trouvé l'idée très sympathique, et je vais suivre la collection avec grand intérêt. Ici, avec Ligia et sa soeur nous découvrons l'envers du décor. Un destin cruel, comme très souvent avec les monstres des mythes, né d'une colère injuste d'une déesse. Les Dieux sont des êtres capricieux, vaniteux, souvent sans compassion pour ceux qui n'ont pas grâce à leurs yeux. L'exemple ici est criant de cette inhumanité. On a tout de suite de la compassion pour ces jeunes filles qui ont tout perdu parce qu'Hadès voulait la fille de Déméter. On voit combien elle lutte pour survivre, mais aussi pour appréhender cette nouvelle "vie". Elles deviennent des monstres et elles en ont conscience, mais elles doivent survivre. La cruauté est encore plus poignante. Mais l'histoire des deux soeurs a surtout un côté très mélancolique qui incite à les voir sous un oeil moins critique, de les comprendre, de les voir dans leur globalité. Il y a toujours plus si on prend la peine de creuser un peu.

L'histoire est courte, mais très bien écrite. Elle pousse à la réflexion et je trouve que l'ouvrage est vraiment complet et tout à fait abordable pour des enfants à partir de 10 ans. Nous avons un petit récapitulatif des personnages importants, une étude sur les sirènes et la mythologie, ainsi que des activités liées à l'histoire. J'adore le concept, en plus les illustrations sont vraiment très jolies, douces et qui rappellent le style de l'époque.
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J'avais quelques tomes sur les étagères du C.D.I. mais rien encore ne me donnait envie de lire ces ouvrages…. Je démarre la lecture de cette collection sur les conseils avisés de @Mimouski et au final j'ai passé un bon moment !
La mythologie n'est pas franchement ma tasse de thé, je me perds trop facilement dans la multitude de noms et références à connaître et cela me décourage assez vite en général.
Ici j'ai été assez surprise au départ de rencontrer une sirène femme-oiseau : je ne connaissais que les femme-poisson comme la petite sirène de Copenhague. C'étaient pour moi des personnages plutôt sympathiques même si je savais que leur chant attire les hommes vers la noyade.
Sylvie Baussier nous dresse le portrait de deux sirènes monstrueuses ! On croisera Jason, Orphée, les Argonautes et Ulysse.
J'ai appris pas mal de choses car en fin d'ouvrage un dossier explique la création de cette légende et son évolution. C'est bien fait, dans une langue claire, accessible et agréable. Rien de trop pédagogique, juste explicatif. Un cahier de jeux fait suite à ce dossier pour mesurer ce que l'on a retenu de sa lecture.
La mise en page du texte est aérée et devrait faciliter la lecture des plus jeunes.
En bref un court roman très agréable et quelques jeux pour aller plus loin que la simple lecture. Une belle idée réussie !
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J'étais très curieuse de découvrir ce roman jeunesse qui prend le parti original d'aborder la mythologie grecque à travers le point de vue d'un méchant, une sirène. Une sirène qui ne colle pas à la version imaginée par Hans Christian Anderson, mais qui s'inscrit plutôt dans la pure tradition grecque, celle d'une femme-oiseau qui se repaît de la chair des marins.

De fil en aiguille, on découvre donc l'histoire de Ligia et de Leucosia, deux jeunes filles transformées en femmes-oiseaux par Déméter. Leur crime : n'avoir pas su empêcher la disparition de Coré, la fille de la déesse, et de ne pas avoir su la retrouver. Les voilà ainsi condamnées à attendre que des marins imprudents s'approchent de leur rocher afin de leur servir de repas. Les lecteurs ne pourront s'empêcher de s'offusquer devant l'injustice de la situation, les deux soeurs n'ayant rien fait de mal !

Devenues monstres malgré elles, elles survivent, alternant entre sensations tenaces de faim et culpabilité, une fois leur ventre tendu et repu. Parce qu'elles n'ont pas choisi d'être des monstres et qu'elles ne le sont pas vraiment, ces deux soeurs m'ont beaucoup touchée, et plus particulièrement Ligia, dont on sent le poids des regrets, de la nostalgie et du dégout de soi. Attirer, envoûter, tuer et mâcher… tout autant d'activités qui lui répugnent, mais qu'elle est condamnée à effectuer encore et encore pour survivre.

Malgré la situation et la manière dont Leucosia peut parfois provoquer Ligia, les deux soeurs peuvent heureusement compter l'une sur l'autre, une condition sine qua non pour ne pas sombrer. Et puis, ce n'est qu'en combinant leur chant qu'elles arrivent à harponner et transporter leurs proies…. du moins, jusqu'à ce qu'une rencontre ne scelle leur destin à jamais !

Le gros point fort de ce roman est la manière dont l'autrice arrive à faire ressentir une profonde empathie pour des « méchantes » qui nous apparaissent ici bien plus victimes que bourreaux. Alors bien sûr, elles tuent des humains, mais ce n'est pas par plaisir ni cruauté, juste par nécessité, sans oublier que ces meurtres ne sont pas sans conséquence sur leur équilibre psychique. Doucement, on sent d'ailleurs Ligia glisser vers un état qui n'appelle pas de retour…

Au-delà du point de vue original de cette histoire et du sort de ces deux soeurs condamnées à une vie de solitude, d'attente et de souffrance, j'ai apprécié l'accessibilité de ce roman qui met la mythologie grecque à la portée des enfants : rappels succincts et illustrés des personnages mythologiques apparaissant au cours de l'histoire, plume fluide, chapitres courts, texte aéré, un point sur le mythe des sirènes intéressant, un cahier de jeux… Tout est mis en place pour faciliter l'expérience de lecture des jeunes lecteurs, et leur permettre de son plonger sans réserve dans l'histoire de Ligia et de sa soeur.

En conclusion, avec Moi, Ligia, Sirène, l'autrice offre aux enfants une porte d'entrée intéressante sur la mythologie grecque à travers non pas le point de vue d'un héros de légende, mais celui d'un monstre qui n'en est peut-être pas vraiment un. Touchant, accessible et captivant, voici un court roman jeunesse qui devrait plaire aux enfants, mais aussi aux adultes appréciant la mythologie et les textes emplis de sensibilité.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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« La mythologie vue par les monstres », c'est la nouvelle collection lancée par Scrineo pour un public jeunesse amateur de mythologie grecque. J'ai voulu essayer ce concept innovant et original avec beaucoup d'enthousiasme et j'ai tenté ma chance avec l'histoire de Ligia la sirène, le deuxième titre de la collection après Moi, le Minotaure

L'Histoire des sirènes, par les sirènes

Pour peu qu'on se souvienne de nos cours de mythologie de collège, les sirènes sont des créatures à corps d'oiseau (et non de poisson) et visage de femme que croisent Ulysse lors de son retour à Ithaque, ainsi que les Argonautes pendant leur voyage. de nature cruelle, elles charment les humains par leur chant mélodieux et les attirent dans l'eau pour se noyer. Elles se repaissent ensuite de leur chair et attendent le prochain bateau pour recommencer.

Ici, il sera question de ces sirènes, mais surtout de deux en particulier : les soeurs Ligia et Leucosia. Jeunes filles insouciantes, enfants du Fleuve Acheloos et de la Muse Melpomène, elles sont transformées en sirènes par la déesse Démeter pour les punir de ne pas avoir retrouvé sa fille Coré, enlevée par Hadès. Accrochées à un repaire rocheux en mer dont elles sont plus ou moins prisonnières, elles vivent désormais leur destin cruel de monstres en se remémorant avec nostalgie leur passé.

Un monstre ou une victime ?

Dans ce court roman de 100 pages, Ligia nous raconte ses malheurs quotidiens, ses souvenirs joyeux d'autrefois et son dilemme pour se nourrir.

L'auteure fait apparaître le caractère injuste de cette transformation en sirène, un châtiment motivé plus par la colère et l'impuissance à retrouver son enfant, qu'une punition pour un crime établi. Les deux soeurs ont cherché en vain Coré, mais comment deviner qu'elle était sous terre ? Elles ne sont pas responsables de son enlèvement. On voit bien là que les Dieux font ce qu'ils veulent sur Terre et que la vie de tout humain peut basculer sous leurs caprices.

Sur leur rocher dont elles ne peuvent trop s'éloigner sans se fatiguer, les deux soeurs sont obligées de se nourrir d'humains qu'elles attirent avec leur chant. Ces repas cruels font partie de la punition et sont nécessaires à leur survie, mais leur part humaine éprouve toujours un dégoût après chaque festin.

Leurs rencontres avec les Argonautes, puis avec Ulysse vont les démoraliser complètement quant à leur capacité à charmer les hommes pour s'en nourrir, ou à être assez puissantes pour séduire le plus intelligent des mortels.

La fin du récit est un joli clin d'oeil à l'autre des versions des sirènes que l'on connaît, et popularisée par Disney : celle des femmes-poissons. Une fois de plus, Ulysse aura démontré sa ruse ou les deux soeurs auront trouvé un destin plus en adéquation avec leur part humaine. Qui sait ?

Un roman parfait pour la jeunesse
Le livre se présente en plusieurs parties : une introduction des personnages comme dans une pièce de théâtre afin de rappeler l'identité de chacun, le récit de Ligia, une partie documentaire sur le mythe des sirènes par l'auteure et ses choix d'écriture pour ce récit, et enfin quelques pages de jeux sur la compréhension sur le texte.

En cela, il est parfait pour un enfant à partir de 10 ans et répond à toutes les attentes en termes de lecture et documentation. Pour ce qui est d'un public adulte, j'ai trouvé l'idée d'adopter le point de vue du monstre très intéressante. Cependant, du point de vue du récit, j'ai noté quelques longueurs et répétitions, ainsi qu'un ton un peu déprimant. J'attends de lire les autres récits de la collection pour voir si cela est le cas pour tous afin d'adopter une opinion plus tranchée.

En conclusion : Un roman court, parfait pour la jeunesse, qui démontre que l'on peut encore être original en évoquant les récits mythologiques grecs. Sylvie Baussier nous dépeint des sirènes fatiguées de manger les humains et nostalgiques de leur vie terrestre, au lieu de monstres sanguinaires charmeurs de marins. Une vision rafraîchissante, quoique pas très joyeuse du mythe. Vivement la lecture des autres tomes de la collection !


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Ça y est, j'ai lu le deuxième tome de la collection Scrineo Mythologie. Toujours écrit par Sylvie Baussier, ce tome-ci s'intéresse aux sirènes.
Pour moi, une sirène, c'est une femme avec une queue de poisson, comme nous le racontent Andersen et Disney.
Et bien dans la mythologie grecque, pas du tout. Les sirènes ce sont des créatures à la tête de femme et au corps de rapace.
Je ne connaissais rien de cette partie de la mythologie grecque, ni sur les sirènes en elles-mêmes, ni sur leur rapport avec Demeter et Perséphone (ou Coré, le nom qu'elle portait avant de devenir reine des enfers).
Dans ce roman, on croise également quelques héros bien connus de la mythologie grecque tel que Orphée, Ulysse ou encore Héraclès qui est brièvement mentionné.
On y voit surtout des destins brisés par les caprices et les colères des Dieux, depuis la transformation de Livia et Leucosia en elle-même jusqu'à leur difficulté pour survivre entre des tempêtes déclenchées par la colère de Zeus, ou les interventions d'autres dieux en faveur des proies qu'elles convoitent.
Non contents de les avoir condamnées à se transformer en monstres affamés de chair humaine, les dieux les condamnent également à une lutte constante pour leur survie.
Comme dans le tome consacré au Minotaure, l'auteur met l'accent sur le danger de se fier aux apparences, et sur comment la manière dont on traite une personne l'amène à devenir l'image qu'on lui oppose.
A la fin du livre, on trouve de nouveau des explications sur l'origine du mythe, ainsi que sur la différence avec d'autres sirènes, bien connues, avec une queue de poisson celles-ci. Et bien entendu, le livre se conclut sur de petits jeux de compréhension de lecture, toujours aussi utiles aux adultes et amusants pour les enfants.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Venez à nous,

Marins de Grèce,

Nous chantons pour vous seuls,

Plongez dans nos délices !
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Et si les monstres avaient une part d'humanité ? Si ce n'était pas eux les méchants ? S'ils étaient aussi des victimes ?
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"Elle rit à s'en décrocher les mâchoires, à faire pâlir la lune dans le ciel noir. Elle rit à perturber le sommeil des dieux perchés sur l'Olympe."
(page 21)
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"Quel est le pire ? Vivre seul, ou bien avoir devant moi, jour après jour, l'image de ma métamorphose ?"
(page 19)
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Venez à nous,
Marins de Grèce,
Nous chantons pour vous seuls,
Plongez dans nos délices !
page 23
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Vidéo de Sylvie Baussier
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Sylvie Baussier (Auteur) , Nicolas Galkowski (Illustrateur) , Michel Viso (préface)
Photo Sylvie Baussier - Crédit : Engénie Martinez Photo Michel Viso - Crédit : Arnaud Meyer
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