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EAN : 9782072548901
Gallimard (28/08/2014)
3.06/5   27 notes
Résumé :
"Quand on entre dans un rêve, un cinéma, un hypermarché, une forêt ou un autre corps, on n'a plus d'âge."Au commencement, il y a une femme qui se démaquille devant son miroir. Quel âge a-t-elle? Tous les âges et aucun. L'âge de ses expériences. Celles qui font descendre au plus profond de soi, plonger dans la matière rugueuse d'une écorce d'arbre auquel on s'enroule, dans le noir bruissant d'une penderie de maîtresse d'école ou dans une piscine de maison de repos. Q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Suite de réflexions sur l'âge, le réel et le ressenti, sur les souvenirs, sur sa propre image,
La narratrice plonge dans ses souvenirs, dans ses expériences.
Que nous reflètent exactement les miroirs ?
Qui est cette personne qui s'y voit  ?
Quel âge a-t-elle ?
Questions que tout un chacun a pu parfois se poser.
Sans ordre chronologique, elle relate sa vie et son rapport à l'âge.
C'est bien écrit, ça se lit agréablement.
Les mots et les idées sont justes.
Le texte est assez déstructuré et peut paraître parfois un peu long, entraînant une baisse d'intérêt.
Mais tout cela correspond bien à la réalité.
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La narratrice n'a pas d'âge ou plutôt tous les âges depuis celui de la conscience de soi (4 ans, dit-elle) jusqu'au moment où, vieille femme, on peut se baigner nue par une nuit de pleine lune dans une piscine bleu turquoise. Sa quête : vivre ( revivre) les moments où la notion de temps est abolie. le récit peut sembler chaotique car il suit les méandres de la mémoire. Il est en fait structuré par la thématique du corps ( thème cher à Fabienne Jacob) et celle du miroir.
Le style a souvent les caractéristiques de l'oralité, comme pour être au plus près des personnages et des anecdotes racontées et l'auteur recourt parfois aux mots de sa langue maternelle pour mieux nous immiscer dans son univers.
Un auteur à découvrir assurément.
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On note une évolution de la prise de conscience du corps et de son âge tout au long du roman, au début la narratrice y attache de l'importance : première page le corps comme standard de la beauté et tous ses artifices. L'âge n'est jamais nommé mais des indices sont disséminés (contexte, temps). Plus loin dans le roman après le corps au stade de l'enfance, c'est le corps et la découverte du plaisir à l'adolescence, mais aussi l'envie d'adopter les mêmes mimiques ou gestes d'un modèle (au moment du lycée ou de la fac). le livre évoque aussi le corps qui n'est plus, j'ai beaucoup aimé l'image donnée par la scène ou le linge se balance à la corde, or ces vêtements ne seront plus jamais revêtus étant donné que la personne est décédée. Evocation du corps qui change en vieillissant et pour la narratrice son acceptation, et son regard acéré sur les artifices utilisés par la gente féminine, réflexion intéressante sur l'injonction de la société sur ce que les femmes font au quotidien pour le « paraitre » (passage sur les vendeuses en hypermarché). le roman se referme sur l'acceptation de son corps et de son âge, et du temps qui passe. J'ai davantage apprécié le propos du livre plutôt que sa forme que j'ai trouvé décousu dans l'ensemble. Et je retiens ceci quand on se regarde devant le miroir on ne peut être à la fois celui qui regarde et celui qui est regardé.
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Fabienne Jacob explore dans « Mon âge » un sentiment étrange que l'on a vis-à-vis de soi-même : l'« a-temporalité » qui nous empêche souvent de nous situer dans une chronologie, de nous rendre compte que nous avons trente ou soixante-dix ans, de nous reconnaître dans une image saisie à notre insu (« c'est moi ça ? »).

Tous nos âges se superposent, s'emmêlent, s'entremêlent, comme dans ces moments de demi-sommeil où des « êtres fortuits, fictifs, des êtres de passage viennent nous visiter. »

Fabienne Jacob, par la voix d'un « je », passe d'un tableau à l'autre, saisit ces flashs de mémoire qui nous assaillent. Elle raconte une petite fille « dévastant » sa robe « en tulle », une femme qui pleure dans un taxi, une adolescente influencée par sa meilleure amie Else, une femme qui perd la mémoire. Elle affirme encore et encore que « la question du temps ou plutôt du non-temps est la seule qui compte. »

Tâche ardue et ambitieuse que celle de Fabienne Jacob qui pour rendre compte « de sa place au bord des choses » a choisi un style proche de l'oralité, sinueux, où les mots suggèrent d'autres mots, où les phrases peuvent être très longues. Ce style n'est pas exempt de maladresses et peut laisser le lecteur dans la marge. Il vaut toutefois la peine de se laisser entraîner dans cette réflexion poétique et riche.



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Vaut-il la peine d'écrire ici sur un livre sur lequel on aura finalement si peu à dire et rien (ou presque) à retenir ?

J'avais pourtant été attiré par le texte de présentation toujours sensible aux notion d'âge, de temps. Mais cette impression de notes jetées là, ce récit éclaté, déstructuré ne m'ont pas touché. Pire, il m'ont fortement ennuyé. Ecrit dans ce style de cours élémentaire propre à la littérature contemporaine, cet exercice ressemble fortement à une collection de rédactions sur tous les thèmes qui ont passé par la tête de l'auteur. Répétitions, considérations stupides, poncifs et descriptions infantiles se suivent quelque soit l'âge supposé du sujet.
Et finalement, on se demande si cette écriture puérile ne masque pas par snobisme ou parisianisme une réelle vacuité de pensée. Vacuité qu'au fond l'auteur revendique pour échapper au temps et à ses ravages !
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critiques presse (1)
Lexpress
05 décembre 2014
Des pages de ce beau roman jaillit une invincible douceur. Sans doute faut-il un peu de temps pour s'habituer à soimême. C'est de cela que nous parle la femme qui se démaquille à deux heures du matin...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elle connaît le chemin, je sais pas comment, au début on reste sur le sentier ensuite elle connaît, on ne peut pas comprendre comment elle est Else, elle ne se perd jamais, elle est comme chez elle dans les sous-bois qui se ressemblent tous, elle trouve son chemin dans les ronces pleines de mûres, les branches en travers il faut les écarter avec soin, sinon c'est le boomerang, elles surgissent, c'est un surgissement à chaque pas, une jungle, la forêt est un surgissement et un bruissement, une cage verte pleine de craquements, de griffures, rayures, un pas devant l'autre, on progresse seulement si les obstacles on sait en faire des alliés, les feuilles crissent sous les pas, ça fait un beau bruit, inquiétant mais beau, rien n'est tranquille dans la forêt, on pense à la paix mais c'est la guerre, la forêt la guerre, tellement la vie y est cachée, terrée, pour vivre heureux vivons cachés, une devise de guerre, la forêt, quand on passe, cent mille petits animaux de rien, planquez-vous, les voilà qui passent, les deux, ou si c'est tranquille c'est un piège, une feinte pour qu'on les laisse tranquilles, pour qu'on trace notre route sans les voir, en réalité cent mille paires de petits yeux nous observent, cent mille tentacules infimes, antennes, pattes, des branches en travers encore, mais continuer de marcher, marcher, vers le plus profond des bois, là où la forêt fabrique du secret vert en pagaille.
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Le dialogue avec l'éternité fait moins vieillir que celui avec le siècle. Les scientifiques et les laboratoires pharmaceutiques devraient les étudier, au même titre que les paysans des vallées crétoises ou de lointaines vallées chinoises , mais va donc extorquer son secret à une bonne sœur. P.124
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Nos reflets les plus cruels sont ceux qu'on entrevoit par hasard alors qu'on ne s'attend pas à les trouver dans notre champ de vision, alors qu'on regarde ailleurs et qu'on est soudain surpris par une image qu'on ne reconnaît pas immédiatement comme la sienne. P.41
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L'homme que j'aime me dit toujours Allons dans la clairière de l'être pour dire Allons au lit
LA NUIT COMME AU CINEMA ON PERD SON AGE;ON L'OUBLIE
Quand on entre dans un reve, un cinéma ou un autre corps, on n'a plus d'age
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Dévaster ce qu'on a de plus cher peut donner beaucoup de joie, une de ces joies mauvaises et vibrantes qui nous comblent pendant un bref moment. Cet acharnement à détruire peut concerner les objets autant que les êtres. Cette attitude ne m'est pas propre, je l'ai observée à maintes reprises chez nombre de mes congénères.
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Videos de Fabienne Jacob (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabienne Jacob
L'interview complète : https://www.web-tv-culture.com/emission/fabienne-jacob-ma-meilleure-amie-53002.html
En sept romans, Fabienne Jacob s'est fait un nom en littérature. Dans ses romans, la femme y tient toujours le premier rôle, et l'auteure de reconnaitre qu'elle est souvent présente dans ses personnages. Mais Fabienne Jacob, c'est surtout un style, une écriture, un rythme, une musicalité qui font d'elle une amoureuse des mots et une besogneuse, travaillant et retravaillant cette matière pour atteindre son but. Au-delà de ses intrigues, elle n'a pas son pareil pour décrire une émotion, un paysage, un instantané de vie. Depuis son premier titre, « Les après-midi, ça devrait pas exister » paru en 2005, elle poursuit un joli chemin littéraire où la nostalgie s'entremêle à la tendresse, à l'humour ou aux larmes mais avec toujours cette écriture sublime.
Sélectionnée à deux reprises, notamment pour son roman « Corps » en 2010, Fabienne Jacob aime s'isoler pour écrire, se couper d'un monde dans lequel elle ne trouve pas toujours sa place, en travaillant en résidence d'auteur. Mais elle apprécie aussi de partager sa passion en animant des ateliers d'écriture.
Dans ce nouveau roman « Ma meilleure amie », voici trois jeunes filles installées à Paris pour leurs études dans un appartement qu'elle partage et qu'elle ont baptisé Campo. Toutes trois viennent de l'Est de la France. Il y a Sambre, la lumineuse, qui se rêve comédienne, Rosie, qui profite De La vie dans cette nouvelle ville fascinante qu'est Paris. Et puis il y a Helga, la narratrice, peut-être la plus fragile, la plus discrète qui secrètement admire la belle Sambre et son charisme inégalable. Mais un jour Sambre quitte l'appartement. Rosie et Helga vont devoir apprendre à se construire et à entrer dans la vie adulte, quand s'enfuient les illusions.
Au-delà de cette histoire d'amitié dans laquelle chacun trouvera résonnance, Fabienne Jacob nous offre aussi le joli portrait d'une femme d'aujourd'hui qui, parfois malgré elle, a tracé son chemin puisant sa force dans les aléas De La vie sans rien oublier de ses rêves de gamine et de ses engouements d'adolescence.
On s'attache à ces trois jeunes filles pleines d'enthousiasme à l'aube de leurs vies de femmes. Mais surtout, on ne laisse happer par l'écriture fine et poétique de Fabienne Jacob qui à travers ces pages prouve, une fois de plus, son amour pour la littérature.
« Ma meilleure amie » de Fabienne Jacob est publié chez Buchet-Chastel.
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