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EAN : 9782070142330
192 pages
Verticales (29/08/2013)
3.5/5   10 notes
Résumé :
«On se constitue par l’observation de la vie des autres. On existe dans les creux, les vides, dans ce qui est laissé. De la même manière que je me glisse dans les vêtements dont personne ne veut plus, je choisis des voies insignifiantes, étrangères. Celles qui mènent à l’inconnu. Mon Prochain est un champ d’expérience.» Gaëlle Obiégly joue ici sur plusieurs registres, entre roman picaresque, vrai-faux reportage, récit de voyage, carnet intime et art du croquis minim... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je crois que je n'ai absolument rien compris à ce livre…
J'ai été déroutée par l'écriture, mais le style a dû être tellement recherché et pensé que ça ne m'a pas touchée du tout.

Je n'ai pas compris qui était « Mon Prochain », parce qu'il prend de multiples identités, il apparaît par-ci par-là, et à certains moments il est absent totalement de l'histoire. du coup j'ai été déroutée, parce qu'il n'y avait pas de figure à laquelle se raccrocher, et ce « Prochain » qui semble si important aux yeux de la narratrice m'a rendue indifférente.

Je n'ai pas du tout suivi la logique de la narration, parfois c'étaient des pensées, d'autres fois des descriptions, plus réelles. Mais la narratrice semble si éloignée du réel, que je me suis demandée si c'était vraiment ce qu'elle percevait ou ce qu'elle imaginait.

Je n'ai pas accroché à ce personnage (dont on se demande si c'est l'auteur elle-même ou non), elle m'a laissée indifférente au possible, je ne l'ai ni aimée ni détestée pourtant.
D'ailleurs la narratrice fait souvent référence à une « gaëlle », elle est une de ses amies. Mais comme l'auteur s'appelle aussi Gaëlle, est-ce réellement une amie ? ou est-ce d'elle-même dont elle parle ? Quelle est la part de cette « gaëlle » qui tire son essence de Gaëlle l'auteur ?
Ça aussi ça m'a perdue…
Et non je n'ai pas oublié la majuscule au prénom de cette amie, puisque l'auteur a décidé de ne pas utiliser de majuscule aux noms propres ! A se demander quel effet est recherché là-dedans… Surtout quand elle met des majuscules à « Mon Prochain »…
Ça a en tous cas le don de ne pas me plaire, sous prétexte que certains cherchent à faire des « oeuvres littéraires » et se donner un genre, ils cherchent à ne pas écrire les mots tout à fait comme tout le monde, ou à donner une présentation soi-disant recherchée à leur texte, alors qu'au contraire c'est perturbant (et décourageant) pour les lecteurs et lectrices tels que moi qui ne cherchent à lire que par plaisir.

Cette histoire m'a aussi perdue parce qu'une bonne partie du roman parle d'un certain Pinceloup, qui n'est en aucun cas « Mon Prochain ». ça aurait pu faire une histoire à part, et je pense que lire juste l'histoire de Pinceloup m'aurait davantage plu que de lire ce texte sur « Mon Prochain » qui ne m'a procuré aucune émotion ni plaisir, et heureusement qu'il était court !
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Réinventer l'écriture en observant l'autre.

«J'ai l'impression que je ne fais pas partie du monde. Il est derrière une paroi. Si j'osais la percer, mais avec quels outils, des tamanoirs, des éléphants, des guêpes géantes et d'autres créatures avec lesquelles je n'ai jamais été en contact s'élanceraient sur moi. Je n'ai pas vécu de catastrophes. Il m'arrive d'entrer dans des individus agenouillés sur les trottoirs de la ville. Il m'arrive aussi d'entrer dans des personnes figées au bord des chemins qui nous lient. Alors, le monde vient en moi, il me dévaste, il m'éclaire en même temps. le monde comme un fantôme passe par mes fissures. Sinon, je ne peux pas le sentir. Sinon, je suis inhumaine, j'ai la maîtrise.
J'observe les gens ordinaires jusqu'à l'apparition d'un être qui tend la main, qui prononce une phrase inouïe, qui demande un service ou rien, qui, fluidement, vient me chercher par la fissure.»

En retrait par rapport au monde, la narratrice de «Mon Prochain», huitième livre de Gaëlle Obiégly paru en 2013 chez Verticales, s'y laisse dériver, et porte sur la société et sur son prochain un regard qui par ces fissures est d'une acuité extrême. Occupant habituellement des petits boulots, elle reçoit une lettre du directeur d'un journal qui souhaite l'employer comme pigiste. Elle accepte mais ses tentatives pour écrire des articles sur un sujet précis aboutissent toutes à des échecs. Pourtant et de manière inattendue, les voyages (à Los Angeles, à Dublin, en Turquie) et les rencontres au fil desquels elle se laisse porter sans aprioris lui permettent de développer un rapport sensible et sans entraves au monde, et de faire aboutir une nouvelle puissance d'être et d'écriture.

La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Ce récit se présente comme un journal, et n'est pas sans évoquer les écrits de Charles juliet. Néanmoins gaelle obiegly nous embrouille très vite, à multiplier les approches et les points de vue, au détriment de fil conducteur. On s'y perd, elle nous perd.
Le style est énormément travaillé,peut être trop, et semble souvent prometteur. Mais l'absence de sens et les ramifications multiples et creuses lassent.
Je suivrai néanmoins son parcours futur avec intérêt car je pense que, mieux guidée ou avec une trame plus riche, son écriture à un réel potentiel. Niveau fin de lycée
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critiques presse (2)
LeMonde
19 septembre 2022
De « l’Extrême-Occident » au « Kurdistan éventuel », l’héroïne de Gaëlle Obiégly, dans Mon prochain, traverse le vaste monde. De l’un à l’autre de ses livres, la romancière change de registre. Il y a en germe, dans les fictions minuscules de son huitième ouvrage, un roman picaresque, de virevoltants carnets de voyage, une chronique impromptue du quotidien.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
16 octobre 2013
Un livre tragi-comique sur le présent, jaillissement de tous les possibles.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J’ai l’impression que je ne fais pas partie du monde. Il est derrière une paroi. Si j’osais la percer, mais avec quels outils, des tamanoirs, des éléphants, des guêpes géantes et d’autres créatures avec lesquelles je n’ai jamais été en contact s’élanceraient sur moi. Je n’ai pas vécu de catastrophes. Il m’arrive d’entrer dans des individus agenouillés sur les trottoirs de la ville. Il m’arrive aussi d’entrer dans des personnes figées au bord des chemins qui nous lient. Alors, le monde vient en moi, il me dévaste, il m’éclaire en même temps. Le monde comme un fantôme passe par mes fissures. Sinon, je ne peux pas le sentir. Sinon, je suis inhumaine, j’ai la maîtrise. J’observe les gens ordinaires jusqu’à l’apparition d’un être qui tend la main, qui prononce une phrase inouïe, qui demande un service ou rien, qui, fluidement, vient me chercher par la fissure.
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Le langage est là pour nous embourgeoiser, nous intégrer, tandis que la pensée, la sensation sont émancipatrices. Qu'est-ce que je veux dire par embourgeoiser? C'est que dès qu'on parle, et ça s'accentue quand on communique par écrit, on est aux prises avec des normes. Les normes sont toujours bourgeoises. Écrire, ça ne peut être émancipateur que si on emmerde les normes.
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C'est ça, c'est la solitude qui me plaît beaucoup. La liberté aussi, autrement, car elle donne à la vie l'intensité d'une pénétration. La solitude caresse, juste. Je les compare comme les parents leurs enfants dont les souvenirs se confondent mais que les attraits et les déboires particularisent. La liberté est la seule promesse que je voudrais ne pas délaisser.
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Quelque fois, des personnes s'adressent à moi avec mépris, et si je leur demande de reformuler leur requête, elles ont l'air exaspéré. Ma position sociale, de réceptionniste, indiquerait que je leur suis inférieure. C'est le présupposé d'inégalités des intelligences qui produit ce genre de comportement.
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En même temps que je parlais j'étais troublée par l'horizon aux mains moites, au-delà du double vitrage de la chambre climatisée, l'horizon fébrile et la créature gigantesque à la chevelure bleue naturellement - le ciel.
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Videos de Gaëlle Obiégly (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaëlle Obiégly
Lecture par l'autrice
Gaëlle Obiégly, qui a l'art de poser sur le monde un regard joyeusement décalé, s'intéresse dans ce texte à ce qu'elle « trimballe » avec elle. Que ce soit dans un sac à dos ou à bandoulière, dans ses bibliothèques, dans ses lieux de vie, dans sa tête ou dans son corps, quelle valeur donner à ce qui la constitue, intérieurement et extérieurement ? Et que faire lorsqu'elle croise sur sa route un « petit tas d'ordures » qui lui semble posséder une richesse sans nom ? le « sauver » déjà, de sa condition de déchets, l'analyser ensuite, comme un objet protéiforme, plein d'histoires et de symboles. L'incarner, en somme, et tâcher de le comprendre en s'adressant à ce qu'il renvoie – : « Qui es-tu, petit tas d'ordures ? »
Dans le cadre des Nuits de la lecture.
« Triant laborieusement, j'ai passé plusieurs mois à discriminer ce qui a de la valeur et ce qui ne vaut rien. D'un côté ce qui est destiné au paradis des archives ; de l'autre ce qui est voué à disparaître dans le néant des ordures. » Gaëlle Obiégly, Sans valeur.
À lire – Gaëlle Obiégly, Sans valeur, éd. Bayard, 2024.
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