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EAN : 9782234071049
176 pages
Stock (14/09/2011)
3.34/5   19 notes
Résumé :
« L’image du mont Blanc en flammes m’est apparue, une image extravagante, de feu et de glace mêlés, dont je ne savais que faire. Surtout, je n’ai pas immédiatement saisi en quoi cela pouvait me toucher. »
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Mont Blanc" : ce nom me fait rêver ! Cette montagne magnifique, la blancheur de la neige, le bleu du ciel...
Mais ici c'est le noir qui domine car tout se passe à l'intérieur, sous la montagne. Dans le tunnel, précisément.
24 mars 1999, un camion prend feu dans le tunnel du Mont Blanc. Un terrible incendie se propage à une vitesse foudroyante, 39 personnes trouvent la mort, dont les parents de Fabio Viscogliosi.
Plus de dix ans après le drame, l'auteur prend sa plume. Pour revivre les derniers instants de ses parents. Pour évoquer ses souvenirs. Pour parler du procès qui a suivi. Pour essayer de comprendre ? Pour tenter d'aller mieux ?
Le tout dans un désordre qui n'est qu'apparent. Fabio Viscogliosi écrit au fil de ses pensées, un souvenir en appelle un autre, une image chasse l'autre.
Son livre est très personnel, l'auteur se confie à son lecteur et lui parle comme à un ami, ce qui donne un texte forcément touchant.
Mais si je ne peux que compatir à la souffrance de Fabio Viscogliosi, j'avoue qu'il m'a quelquefois perdue dans les méandres de ses réflexions. Certains passages m'ont fait perdre le fil et pour moi, cela a enlevé de sa force à l'ensemble.
Après les tourbillons, la fin montre une sorte d'apaisement : "j'ai salué la montagne [...] j'aurais pu l'embrasser. [...] J'ignorais ce qui m'attendait plus bas. J'ai accéléré. J'avais rendez-vous avec la vie, je ne voulais surtout pas la faire attendre." Je me suis réjouie pour l'auteur. Et c'est tant mieux si en tant que lectrice je l'ai un tout petit peu aidé.
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J'ai tout d'abord fait quelques recherches avant de rédiger mon billet et je me suis vite aperçue qu'il semblerait bien que ce second roman soit effectivement autobiographique puisque j'ai eu la confirmation que les parents de Fabio Viscogliosi ont disparus un jour de printemps dans une catastrophe routière dans un tunnel, ce qui hélas correspond bien avec la tragédie qui tient la part belle dans ce récit.

Une catastrophe telle que l'incendie du 24 mars 1999 sous le tunnel du Mont Blanc, qui fait 39 victimes, cela ne s'oublie pas. Même si à cette époque, je ne vivais pas à Chamonix Mont Blanc comme aujourd'hui et donc à moins de deux kilomètres du tunnel meurtrier, cette tragédie m'avait touché. C'était un nom familier et puis c'était sans doute parce que j'aurai très bien pu me trouver moi-aussi prise au piège des flammes et fumées toxiques.
Depuis cet accident, la sécurité dans les tunnels a changé et c'est tant mieux car j'en emprunte tous les jours ou presque. D'ailleurs chaque fois, j'ai une pensée (fugace certes) pour cette catastrophe. C'est inné, de l'ordre de l'inconscient. Je vous rassure, je ne suis pas terrorisée à l'idée de prendre un tunnel, mais quand même j'y pense.
La montagne peut aussi vous tuer en son sein, elle reste la plus forte malgré tout !

Je n'ai jamais lu le premier roman de Fabio Viscogliosi, mais je me doute que ce second titre ne fut pas évident à écrire. Il est sans nul doute encore plus personnel et il a dû murir avant de pouvoir sortir sur papier. La maturation à pris au moins plus de 10 ans, mais elle a fait son travail. L'écriture est agréable, on dirait que l'auteur parle avec nous comme avec des amis. C'est vif, pleins de détails, mais jamais morbides, du moins gratuitement. Quand on évoque une tragédie, c'est rarement gai quand même !
On ne pleure pas non plus à toutes les pages, ce récit n'est pas larmoyant, il reste pudique, digne, mais humain car en cas de disparitions brutales, vous êtes une coquille vide que les évènements ballotent. Il faut pourtant tenter de reprendre pied dans la réalité (de toute manière, cette dernière vous rattrape toujours). On se raccroche alors à des détails. On respire deux minutes avant d'y replonger en apnée. Fabio Viscoglisi trouve les bonnes expressions, le franc parler qui fait que nous nous, lecteur, on le suit , on a envie de l'épauler comme on le peut, de l'écouter, de le lire.

Contrairement au traitement de l'affaire, du procès, le livre est assez court : à peine 180 pages en tout. Cela va vite sans pour autant sauter des étapes importantes. C'est un condensé de l'essentiel, ce qui est resté après toutes ces années. Car oui, il faut bien le dire aussi, il leur en a fallut de la patience aux familles des victimes. Après le coup de feu (sans mauvais jeu de mot), il y a eu le feu qui couve (qui vous dévore de l'intérieur), le calme avant la nouvelle tempête (médiatique entre autre chose) : le procès proprement dit. Une nouvelle épreuve à traverser avec au bout…
Quand on traverse ce type de situation, on réfléchie beaucoup à tout et à rien à la fois. on ouvre son esprit en grand et cela part tout azimut. A lire cela, on trouverait presque cela drôle tant les coïncidences sont énormes. C'est cela aussi la vie. Elle dépasse parfois de loin la fiction. Et quand on est dans le cadre d'une affaire exceptionnelle, c'est encore plus vrai.
On fait des rencontres étonnantes, en bien comme en mal (enfin disons fort désagréables). Souvent on ne comprend même rien et on reste spectateur. Cela nous laisse coi !

Fabio Viscoglisi a écrit certains passages qui ne semblent pas liés au sujet principal. Digresse-t-il ? Même pas, en fait, tout finit par se rejoindre. La vie est ainsi faite, pleine de méandres, comme les fleuves, mais au final, ils se jettent tous dans la mer ou l'océan.

Le procès, le final de tout ceci ?! C'est loin d'être certain. On veut y croire, mais dans le box des accusés, ce sont des hommes qui ne ressemblent pas à des coupables, mais plus à d'autres victimes. Rien de plus que des hommes… Perfectibles et mortels.

La mort nous rattrapera tous et nous devons donc profiter pleinement de notre rendez-vous avec la vie. Telle pourrait être la mortalité de cet ouvrage qui n'est pas morose, ni triste, au contraire, il est porteur d'espoir car tourné vers l'avenir.
Le Mont-Blanc et ses neiges éternelles en sont témoins !
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Dix ans après le drame du tunnel du Mont-Blanc, dont l'incendie fit 39 victimes, parmi lesquelles son père et sa mère, Fabio Viscogliosi a pris sa plume pour nous livrer une rétrospective de ses états d'âme suite à ce drame, une rétrospective chronologiquement fantaisiste sans être chaotique, émouvante sans être larmoyante.
A partir de ce funeste fait divers, il revient sur les étapes qui, tout au long de cette décennie, lui ont permis d'apprivoiser, peu à peu, l'idée de la disparition de ses parents.

Dressé comme un symbole de la mort, de la perte, le plus haut sommet de l'hexagone semble dans un premier temps imposer son ombre dans un recoin de son esprit, devenant par moments une véritable obsession. L'auteur se documente alors de façon compulsive sur tout ce qui touche à la montagne, l'alpinisme ou les tunnels, notamment ceux qui furent eux aussi le théâtre de catastrophes diverses. Avec une sorte de rancoeur à la fois fascinée et effrayée, il cherche ainsi, sans doute, à mieux comprendre le "monstre", pour lui restituer au final la place qui lui revient... celle d'un décor naturel indépendant de l'agitation et des erreurs humaines.

En partant d'épisodes souvent pénibles qui suivirent l'incendie (la restitution tardive de certains effets personnels de ses parents, la bataille juridique pour déterminer les responsabilités, ... ), il préfère s'attarder, plutôt que sur les faits, sur l'évocation des sensations, des associations d'idées (parfois incongrues ou inattendues) que suscitent en lui ces événements. Étonné parfois lui-même par ses propres réactions, il en vient, à force de digressions, à évoquer plus largement les petits bonheurs qui constituent pour lui le sel de la vie, comme si, malgré lui, l'existence reprenait le dessus, pour l'amener naturellement à se repositionner avec force dans le monde des vivants.

Loin d'être une oraison funèbre ou le récit de lamentations intimes, "Mont-Blanc" est finalement une ode aux joies de l'existence, le témoignage de la reconnaissance de Fabio Viscogliosi vis-à-vis de ce qui lui a été donné : une enfance simple mais baignée d'amour parental, les plaisirs procurés par la littérature, le cinéma ou la musique, les rencontres enrichissantes. Nous croisons ainsi, au cours de ce pèlerinage constitués de souvenirs et de considérations sur des sujets existentiels aussi bien que sur des banalités, Borges, Fitzgerald, mais aussi Groucho Marx ou Cary Grant ...

Il se dégage de l'ensemble une sorte de mélancolie sereine, l'auteur acceptant les émotions qui lui viennent avec le recul d'un observateur attentif et curieux. Et de ce qui au départ pouvait s'apparenter à un flux désordonné d'évocations sans rapport les unes avec les autres, émerge peu à peu une certaine cohérence : on navigue au gré des pensées de Fabio Viscogliosi, une idée, un souvenir en amenant un(e) autre. Il suffit de se laisser porter par son écriture à la fois souple et sensible.
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Fabio Viscogliosi a perdu ses parents, lors de l'incendie du 24 mars 1999, dans le tunnel du Mont-Blanc. D'ailleurs, le mot tunnel devant le titre n'aurait pas été mal.
Livre dont j'ai repoussé la lecture, parce que c'est un événement qui m'a touché. Je revois encore la fumée qui en est sortie longtemps et qu'aux infos on entendait : c'est un simple incident, il n'y avait personne dedans. Et j'ai encore en mémoire cette odeur de pneus brûlés qui sortait du tube.
Je m'attendais à autre chose de ce récit court et aéré. L'auteur nous parle de musiques et de films où il n'est pas toujours évident de faire le rapprochement avec son deuil. de plus, des choses m'ont gênées. Comme :
Page 17 : le conducteur était belge. Pourquoi était ? Gilbert Degrave est toujours vivant.
Bénédicte de Saussure. C'est Horace-Bénédict de Saussure.
En 2011, le Mont-Blanc atteignait 4810 mètres et non 4807.
Ce n'est pas un livre sur la catastrophe mais un bel hommage à ses parents et à l'absence, à la fatalité.
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Lu d'une traite mais sans enthousiasme. L'auteur s'attarde sur la mélancolie qui l'accable depuis la mort de ses parents dans l'incendie du tunnel du Mont Blanc. désarroi de sa soeur et lui devant les démarches à faire, le choix du cercueil. Plus tard, la maison vendue, il faut la vider ce qui est toujours éprouvant car tout est chargé de souvenirs.. Restent un effroi mais aussi une étrange attirance pour cette montagne et son tunnel meurtrier.Allusion au procès long et lent auquel il se sent étranger.Ni l'accident ni le procès ne feront longtemps la une de la presse.
Un peu perplexe face à ce livre très autobiographique, qui imagine les derniers instants des prisonniers du tunnel.
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critiques presse (2)
Telerama
07 décembre 2011
Une suite de récits subtilement enchâssés, d'images et de souvenirs en correspondance, tressés avec un sens précieux du croquis et de la miniature. Et ce sourire tendre et piquant à la fois, qui faisait déjà le bonheur du précédent roman
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
09 septembre 2011
Dans un texte poignant et étonnant, il parle comme personne de la perte et de la mélancolie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J'ai beau lutter, il arrive que la mauvaise foi me saisisse.
Elle réveille mes penchants les plus sombres.
Je l'avoue, j'aimerais parfois balayer le mont Blanc d'un revers de main, lui trancher la cime, le décapiter comme on fouette une vulgaire montée d'œufs en neige. J'aimerais qu'il en bave et qu'il dégage du paysage, qu'il cesse d'être le plus haut sommet des Alpes, qu'il ravale ses 4 807 mètres, qu'il fasse profil bas, bref, j'aimerais bien le rayer de la carte, qu'il s'écrase.
Cela dit, ma colère retombe.
Et le mont Blanc demeure.
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Selon l'écrivain espagnol Enrique Vila-Matas, dans la vie comme dans les livres, les rires et les pleurs sont toujours mêlés. La ligne de partage est vague, nous traversons une marée bouillonnante d'où il est extrêmement difficile de tirer le moindre parti mais, en fin de compte, mieux vaut rire de tout ça.
"L'humour se révèle parfois comme le seul sens de l'univers", dit-il.
Il cite aussi cette phrase de Moby Dick, lorsqu'un des personnages du livre de Melville dit : "Je ne sais pas où nous allons mais, de toute façon, moi j'irai en riant."
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Dans les premiers instants, il y a eu un concert assourdissant de klaxons, répercutés crescendo par la voûte, chacun, bouclé dans sa voiture, cherchant à manifester son impatience, la volonté d'en sortir et son absurde angoisse. Il est à la fois effrayant et pathétique d'imaginer que le son d'un klaxon puisse en quoi que ce soit vous aider à sortir d'un tunnel de plusieurs kilomètres.
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Vila-Matas, encore : "Mais on sait fort bien que, lorsque quelqu'un meurt, les choses continuent à exister : le soleil, l'eau qui s'écoule, le murmure des feuilles bercées par le vent ! Mais on sait fort bien que rien ne révèle plus la perte d'un individu que la vie qui continue dans le monde, s'éloignant de plus en plus des yeux qui ne peuvent plus le regarder !"
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Et les condamnations sont tombées, sursis, pour la plupart, excepté Gérard Roncoli, directeur technique du tunnel, qui écopa de six mois ferme. La stupéfaction sur son visage, bouche ouverte, ses yeux ronds, égarés, et le sentiment d’injustice qui le submergeait, baigné de la certitude de n’avoir fait que son devoir et de porter le chapeau pour tous les autres, pour l’Etat et le système infernal qui engendre ces désastres.
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Videos de Fabio Viscogliosi (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabio Viscogliosi
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'autrice Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Née en Algérie en 1960, Brigitte Giraud a étudié l'allemand et l'anglais, puis se dirige vers les métiers de libraire, journaliste, critique littéraire et programmatrice de festival. En 1997, elle publie son premier roman, La Chambre des parents. Plusieurs livres suivront, romans, récits ou recueils de nouvelles. Brigitte Giraud a publié de nombreuses nouvelles et des textes divers dans différentes revues : NRF, Aube Magazine… Elle obtient le prix Goncourt de la nouvelle pour L'amour est très surestimé (Stock 2007), le prix du jury Giono pour Une année étrangère (Stock 2009) et la mention du prix Wepler pour À présent (Stock 2001). Ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues, et son roman Pas d'inquiétude (Stock 2011) a fait l'objet d'une adaptation pour un téléfilm (France 2, diffusion 2014) réalisé par Thierry Binisti, avec Isabelle Carré et Grégory Fitoussi dans les rôles principaux. Son roman Nous serons des héros (2015) fait l'objet d'une lecture mise en espace par le comédien Hippolyte Girardot et le musicien Bastien Lallemant. de 2010 à 2016, Brigitte Giraud dirige la collection de littérature « La forêt » aux éditions Stock où elle publie notamment les auteurs Fabio Viscogliosi, Dominique A, Sébastien Berlendis, Mona Thomas. le 3 novembre 2022, elle obtient le prix Goncourt 2022, avec son récit Vivre vite, qui revient sur l'accident de moto qui a emporté son mari, Claude Giraud, en 1999, à l'âge de 41 ans. Elle est la treizième femme à recevoir ce prix en cent vingt ans (depuis 1903). Elle est nommée Officier de l'ordre des Arts et des Lettres en 2014.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par un producteur de France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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