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EAN : 9782352949022
432 pages
Bragelonne (18/11/2015)
3.01/5   89 notes
Résumé :
Imaginez les jumeaux maléfiques de Sherlock Holmes et du docteur Watson, et vous obtiendrez le redoutable duo formé par le professeur James Moriarty, serpent rusé d'une intelligence remarquable, aussi cruel qu'imprévisible, et le colonel Moran, violent et libertin. Ensemble, ils règnent sur Londres en maîtres du crime, défiant police et hors-la-loi. Quelle que soit leur mission, du meurtre au cambriolage de haut vol, Moriarty et Moran accueillent un flot de visiteur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,01

sur 89 notes
J'avais beaucoup aimé Anno Dracula, alors quand on s'attaque a un peronnage de Conan Doyle et de plus ennemi juré de Sherlock il ne m'en faut pas plus pour titiller ma curisoté.

Même si l'idée de prendre le journal de Moran comme fond de récit permet de créer des nouvelles qui se tiennent, j'ai été déçue que Sherlock apparaisse si peu. C'est vrai que toutes les histoires sont vues du côté du méchant Moriarty et donc font passer les "gentils" pour des neuneus sans cervelle.. et là aussi j'ai moins aimé.
Après l'auteur fourmille de référence a tout un tas d'êtres issus de la littérature ou autre.. c'est toujours un plaisir d'en retrouver certain... mais je me suis vite ennuyée et donc du coup je suis déçue par ce roman et pourtant j'en attendais beaucoup.
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Le concept de départ est génial : faire un pastiche de Sherlock non pas du point de vue de Sherlock ou Watson mais de son ennemi juré : Moriarty. Donné à ce dernier un acolyte du nom de Moran, qui est le contraire de Watson et vous obtenez l'anti-héros :LolLolLolLol:
Bref, les personnages sont géniaux entre Moriarty, le cerveau passant son temps à dodeliner de la tête et se prêtant à des plans machiavéliques grandioses et burlesques Moran, monsieur le Pourfendeur de ces dames, le misogyne par excellence qui ne peut s'empêcher dans son récit de vanter ses prouesses physiques

Côté intrigue... les premières histoires sont vraiment fabuleuses (notamment la 3) où tout est permis... même le ridicule :LolLolLolLol:. Nous suivons le développement des mises en scènes en nous répétant : NON MAIS C'EST PAS CROYABLE ! IL A OSE !

MAIS ... oui il y a un MAIS .... J'ai l'impression d'une grosse disparité de niveau entre les premières histoires et les dernières. Autant les récits des premières nouvelles comme celle de l'invasion martienne, celle des malédictions étaient dynamiques et tenait le lecteur en appétit... autant les 3 dernières sont .... BOF grrrrr Allez je le dis : je me suis ennuyée sur les trois dernières histoires ! grrrrr J'ai eu l'impression d'un travail bâclé, à la va-vite afin de terminer dans les temps de la publication. La dernière enquête mettant en scène la rencontre entre Sherlock et Holmes est molle, ennuyante... On parle de deux ennemis quoi !! Pas de deux demoiselles prenant le thé que diable !! Où est le peps ??????

Bref, excellent livre à ne surtout pas lire d'un trait au risque de ne pas le sentir passer Un début prometteur et plutôt bien écrit... une fin qui manque de panache Mais bon, circonstances atténuantes, je connais assez bien l'oeuvre de Conan Doyle donc j'ai un point de comparaison qui peut léser mon objectivité.
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Merci aux éditions Bragelonne d'avoir eu la très bonne idée d'éditer le roman Moriarty de Kim Newman. L'éditeur a fait du beau boulot : tranche argentée, papier de qualité, couverture soignée faisant penser à un ouvrage de steampunk (ce qui n'est pas le cas). Merci également au dandy anglais pour la réunion de ces sept nouvelles, enrichies d'une préface destinée à faire croire qu'il s'agit ici de l'oeuvre du colonel Sébastian Moran, découverte récemment…

De Tintin (ah la Castafiore !) à James Bond, en passant par Dracula, sans oublier Arsène Lupin et encore tant d'autres références, ce roman fourmille de clins d'oeil qui ont tous le mérite de tomber comme un cheveu dans la soupe. Une nouvelle (l'aventure des six malédictions) devrait plaire à tous les adeptes de fantasy ou des récits mystiques dignes du Mystère de la Grande pyramide ou de Raskar-Kapak… Cet épisode est absolument jouissif et hilarant mais hélas, il ne cadre pas vraiment avec l'environnement habituel du célèbre détective.

Les adeptes purs et durs de Sherlock Holmes vont être déçus car celui-ci ne fait qu'une seule apparition. Son nom est d'ailleurs évoqué pour la première fois lors des dernières lignes du dernier chapitre : le Problème de L'aventure finale. Celui-ci nous offre une relecture originale des événements intervenus aux chutes de Reichenbach. Vous pensiez tout savoir ? Vous pensiez qu'Antony Horowitz en avait déjà suffisamment fait ! Vous allez être surpris…

L'idée est ici simple : réunir Moran et Moriarty pour plusieurs nouvelles qui reprennent le style de Conan Doyle. Ainsi le chien des d'Uberville (qui donne son nom au sous-titre) n'est qu'une réécriture moritarienne du Chien des Baskerville. Et cette fois-ci Moran joue le rôle de Watson, du début à la fin. Toute la saveur de l'histoire tient à ce parallélisme, car le récit en lui-même est assez décevant. L'équilibre entre surnaturel, fantaisie (ou fantasy ?) dessert plus qu'autre chose.

L'invertébré grec est une réécriture de l'interprète grec. Pas de Mycroft (sinon au détour d'une référence où l'on apprend qu'il fait du Diogene's Club ce que sera Universal export quelques années plus tard) mais deux autres James Moriarty et un ennemi implacable seront bel et bien au rendez-vous. le ridicule de certaines scènes, le caractère convenu du noeud du problème déçoivent et il faudra attendre le dernier chapitre pour trouver leur justification.

De manière générale Sherlock Holmes (alias le Grand échalas), Watson (l'idiot du village) et Moriarty ne sortent pas indemnes des écrits de Moran-Newman ! Les attaques contre le patron de la Firme sont d'abord savoureuses et en deviennent vite lassantes. Même si à un moment l'on apprend qu'il jouera un rôle déterminant dans la "formation" d'un certain Ernst Stravo Blofeld. L'on en vient assez rapidement à apprécier les passages où il ne fait que peu parler de lui. Assurément, le Napoléon du crime ne trouve pas ici son Mémorial.

La ligue de la planète rouge apporte une dose de loufoque qui est davantage disséminée dans les autres nouvelles. Désordre à Belgravia nous offre une première apparition de Irene Adler, sur une intrigue digne du Sceptre d'Ottokar. le tout premier récit est sans doute celui qui se rapproche le plus du canon : Une étude en vermillon.

Il y a ici de quoi relire différemment les écrits d'Arthur Conan Doyle. Pourtant, malgré sa grande qualité le roman devient assez rapidement lassant. Certaines nouvelles oscillent entre originalité et déception. La personnalité de Moran est également responsable d'un trop rapide décrochage. Il faut réussir à supporter son côté roublard, vantard, ses allusions scabreuses et ses préjugés tout au long de ces plus de quatre cents pages. de distrayante, sa compagnie devient bien vite embarrassante d'autant que l'auteur supposé n'évolue guère (au fil de plusieurs décennies semble-t-il) et nous gratifie de ces traits d'esprits qui de désopilants deviennent trop rapidement ennuyeux et prévisibles.

Malgré tout, nous avons affaire ici à un bon roman, quoiqu'un peu décevant lorsque l'on connaît un peu Kim Newman. Si l'ouvrage est riche et bien documenté il n'est pas au même niveau qu'Anno Dracula. En tout cas, il reste une bonne pioche !
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J'ai bien cru que je n'en viendrais jamais à bout…condamnée à cohabiter pour l'éternité avec une foultitude de personnages complexes, ne faisant pas partie de mes références de héros malfaisants, dans des situations tordues générant des actions musclées pas claires….Natation pas synchronisée en eau trouble!

La bande de méchants de toutes origines (on retrouve pêle-mêle Lupin, La Cagliostrio, Irène Adler, le docteur Mabuse et bien d'autre) présente beaucoup de similitudes avec un panier de crabes enragés, qui non seulement tentent de tirer profit (l'argent est le nerf de la guerre) d'actions toutes réprimées par la loi, mais de plus se tendent des embuscades entre eux.
Tout cela resterait gérable si le récit n'était pas en plus saturé de références, loin d'être toutes annotées ( ce qui rendrait la lecture encore plus pénible de toute façon) et donc incompréhensible en raison de mon inculture.

Et c'est dommage, car tout de même les aventures rocambolesques de Moran, et de Moriarty sont traitées avec beaucoup d'humour, très noir, très anglais et réjouissant. Et le personnage de Moran est remarquable de cynisme, de roublardise et d'intelligence. Mais ça ne suffit pas pour rendre le tout digeste et agréable. Je ne remets pas du tout en cause le talent de l'auteur, c'est brillant, érudit, et maitrisé, mais voilà, ce n'est pas mon univers.

Le découpage en histoires distinctes aurait pu constituer un remède à l'ennui mais à part dans l'histoire du chien des d'Urberville (et ce n'est pas un hasard , car Tess je connais bien) je me suis retrouvée dans la peau d'un cancre pour qui le verbiage du prof n'est qu'une musique sans signification, et qui attend heure après heure que la cloche sonne.



Erreur de casting…..A n'envisager que si l'on possède de solides connaissances des écrits de Sir Arthur Conan Doyle, et peut-être d'autres que je n'ai pas identifiés.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Un monde en miroir de celui de Arthur Conan Doyle plutôt original…

Au début du livre, une préface imaginaire est présente pour situer le livre comme un manuscrit attribué à Moran, retrouvé dans un coffre de la banque Box Brothers, la banque des criminels de Londres. On relèvera l'hommage au Canon (=nom donné aux livres principaux de Sherlock Holmes) où les notes du Docteur Watson sont retrouvées et mettent au jour les aventures de son compagnon.
Ici, c'est Moran le personnage principal. Celui-ci raconte son ascension dans l'empire du crime construit par Moriarty, en devenant son bras droit. le personnage est dès le départ antipathique, ce qui nuit parfois à la narration. A la fois roublard, voleur, violeur, joueur invétéré, alcoolique et surtout assoiffé d'adrénaline, il peut tout lâcher pour partir à la chasse à l'homme ou à l'animal. Son sens de l'humour un peu graveleux et son manque de génie en font une copie négative du brave Docteur Watson, tout aussi benêt à côté de Sherlock Holmes.
Le quartier général de Moriarty est situé au-dessus d'un bordel, ce qui ne manque pas de piquant lorsque Moriarty reçoit des clients. Cela s'oppose surtout à la pension sérieuse dans laquelle habite Sherlock et Watson, à Baker Street.
L'empire est construit sur un réseau bien ordonné de petites frappes, de prostituées, mais aussi d'assassins, d'avocats, de policiers corrompus et de raquetteurs notoires. Moriarty tient ses comptes en langage crypté très scrupuleusement et n'hésite pas à dépenser des sommes astronomiques pour satisfaire son besoin de reconnaissance comme étant le pire criminel existant.
Enfin, le roman est plutôt une succession de nouvelles,commes les aventures de Sherlock Holmes. Plusieurs histoires du Canon sont reprises dans le titre comme le chien des d'Urberville ou nous donnent l'envers du décor d'une histoire de Sherlock comme le Problème de l'aventure finale, autre facette de le Problème final.

Un hommage à Moriarty

Moriarty, vu par Moran, est calculateur, froid, imbu de lui-même mais il a aussi ses petites manies qui le rendent tantôt loufoque, tantôt bizarre. Par exemple, Moran ne cesse de parler sans arrêt du TOC du professeur : Moriarty dodeline de la tête quand il réfléchit, ce qui par moments est très drôle.
On apprend surtout multitudes de détails sur l'empire du diabolique professeur et des détails personnels, complètement originaux.
Pour commencer, Moriarty a une famille qu'il déteste : deux frères nommés James Moriarty, comme lui, dont un qui travaille au gouvernement britannique (tout comme Mycroft, le frère de Sherlock). Les rencontres ont lieu dans la nouvelle “L'invertébré grec” sur fonds d'espionnage. Si Mycroft connaît tout des activités de son frère, les Moriarty ignorent les réelles activités du leur et se moquent surtout de sa chaire de professeur et de son manque d'ambition. Mais Moriarty est malgré tout fidèle à sa famille. le passage expliquant l'origine du même prénom des trois frères nous donne des indications sur son enfance et son besoin de reconnaissance paternelle.
En dehors de son empire du crime, Moriarty a une passion : les guêpes ! Il les élève dans une pièce près de son bureau et en prend plus soin que d'un être humain, tout comme Sherlock avec ses abeilles. Il ira même jusqu'à assigner une des prostituées de son bordel pour les soigner pendant son absence à Reichenbach en lui promettant d'éviter la prison s'il venait à disparaître. Il utilise égalementses guêpes pour mener des expériences immondes sur des enfants.
Moriarty est très imbu de lui-même, on le savait déjà. Mais dans La Ligue de la Planète Rouge, on découvre à quel point il peut aller pour se venger de qui oserait douter de son intelligence. Moqué par un jeune confrère en astronomie, lui aussi très imbu de sa personne, il réalise un piège énorme pour ridiculiser ledit confrère aux yeux de toute la société londonienne. La nouvelle ne manque pas de piquant, surtout quand l'histoire est racontée par le journal du confrère en question et ne laisse pas présager au départ toute la machination en oeuvre pour le détruire.

Un récit truffé de références

Sherlock Holmes, ce grand absent de l'histoire n'est mentionné que dans la dernière nouvelle : le Problème de l'aventure Finale. Sherlock y est vu comme un imbécile par Moriarty, qui le surnomme « le grand échalas » et lui semble un piètre danger. Malgré tout, Moriarty décide de le tuer en lui tendant un piège en Suisse, aux fameuses chutes. Il embarque avec lui Moran, qui en proie à des doutes quant à l'avenir de sa collaboration avec le grand génie du crime, est chargé de tirer sur Sherlock avant sa chute. Jusqu'à la fin, on ne saura pas sur qui il a tiré. Mais d'après les récits de Doyle, vous vous en doutez peut-être un peu…
Quelques références à Tintin de Hergé avec les bijoux de la Castafiore notamment dans L'aventure des six malédictions dérident un peu l'univers. Ici il est question d'une malédiction autour d'un joyau qui donne lieu à une chasse au trésor d'objets maudits partout dans le monde. Cela nous donne l'occasion de rencontrer les autres grandes figures du mal existant dans les autres pays, et leurs organisations.
Dracula est brièvement mentionné à cette occasion, comme “le Grand Vampire de Paris” mais aussi James Bond, Arsène Lupin, Irène Adler dans d'autre nouvelles.
Irène Adler fait l'objet d'une nouvelle à elle seule en miroir du Scandale en Bohème, sur fonds de succession royale. Elle sera gratifiée du surnom “La salope” par Moran et Moriarty et reste la seule femme à avoir réussi à berner le professeur (et Sherlock).

Moriarty, un récit steampunk?

Chez Bragelonne, ce n'est pas un parti pris de mettre en avant Moriarty comme un récit Steampunk. Il y a certes un travail de mise en page très soigné avec une tranche argentée, une couverture élégante, des dessins dans les paginations qui pourraient laisser penser que le roman est steampunk dans sa présentation. Mais le roman est paru en novembre alors que traditionnellement les romans steampunk sont publiés en février lors de l'opération le “Mois du cuivre”. Et la tranche est argentée et non dorée à l'instar des autres romans steampunk, parus chez l'éditeur. Au-delà de la forme du roman, le fonds s'intéresse à de grandes figures du steampunk : Sherlock Holmes et Moriarty. Même si l'esthétisme s'éloigne des rouages et vapeurs, le style victorien est très présent et on ne peut qu'admirer le côté savant (fou) des deux génies, une thématique que l'on retrouve dans le steampunk. Grands inventeurs et amateurs de sciences, ce sont des figures emblématiques qui ne demandent qu'à être mises en lumière. Kim Newman réussit parfaitement cette mise en lumière, malgré l'oeil critique du Colonel Moran.
Le débat reste ouvert, toujours est-il que ce roman apporte une nouvelle perspective concernant le double maléfique de Sherlock et qu'il reste un bon divertissement, steampunk ou non !
Lien : http://french-steampunk.fr/m..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Les imbéciles aimeraient vous faire croire qu'une fois que vous avez éliminé l'impossible, ce qu'il en reste, même si c'est improbable, doit être la vérité... Mais pour un esprit mathématique, l'impossible n'est qu'un simple théorème à résoudre. Nous ne devons pas éliminer l'impossible. Nous devons le conquérir, le soumettre à notre objectif. Ce qu'il en reste, peu importe que ce soit probable et ennuyeux, satisfera les penseurs ordinaires, tandis que nous profiterons de ce qui était, jusque-là inconcevable. Par ailleurs, j'ajouterais que quiconque se retrouve avec une balle d'argent dans la cervelle ne fait pas la différence avec du plomb.
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- Les abeilles sont des créatures honnêtes, dit-il de sa voix grêle de conférencier, aussi respectueuses de leur reine que le sont les imbéciles de ce royaume, dédiées corps et âmes à la production de miel pour le bien de la communauté, butinant les fleurs en bourdonnant pour faire plaisir à ces simples de poètes. Si elles se défendent, elles meurent, puisqu’elle s ne piquent d'une fois. Quantité d'ouvrages sont dédiées à l'apiculture, une science qui exploite leur bonne nature. Les guêpes, elles , se contentent de piquer. Persévérantes et venimeuse, elles ne font qu'attaquer et n,e sont nulle part les bienvenues. Une espèce tout à fait désagréables. Nous ne sommes pas des abeilles, Moran.
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Même pas dix minutes après notre retour, les insatisfaits frappaient de nouveau à notre porte pour nous demander de secourir l’ouvrier opprimé. Tuez un détective de l’agence Pinkerton et tout le monde vous prend pour un fichu socialiste, heureux de risquer sa tête pour la promesse d’une médaille, dans une sorte d’utopie anarchiste du XXe siècle.
J’étais las de renvoyer à coups de pied des types imbibés et de jeter dans la rue leur édition à un penny de Das Kapital.
Les rouges se divisent en factions querelleuses et confuses. Ces rustres à la barbe hirsute ne voulaient même pas que l’on frappât les vipères du capital. Au moins, il y aurait eu une récompense à la clé : en général, les riches valent la peine qu’on les trucide pour le contenu de leurs poches et de leurs coffres. Non, ces agitateurs demandaient invariablement qu’on assassinât l’un ou l’autre de leurs camarades pour des principes qui divergeaient d’un cheveu. Certains estimaient que, le Jour Glorieux de la Révolution, les directeurs des chemins de fer devaient être suspendus par leurs chevilles goutteuses ; d’autres pensaient que les ploutocrates devraient être pendus par leur cou gras. Seul un massacre général réglerait le problème. Si le Jour Glorieux ne s’est pas encore levé, c’est parce que les socialistes sont trop occupés à s’exterminer entre eux pour mener à la victoire le soulèvement des masses.
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Irène Adler avait un visage d'ange poupin, le corps d'une grue et une voix qui vous vrillent les tympans. Même en se produisant devant un public de polonais dénués d'oreille, sa carrière de prima donna avait été courte. Après le flop de son Emilia, si retentissant que le directeur artistique de l'Opéra de Varsovie s'était fait sauter la cervelle, la compagnie s'était séparée d'elle, la laissant seule en Europe, pour le malheur de plusieurs familles influentes.
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D’ordinaire, je considère les longs voyages en mer comme des occasions de m’enrichir. À bord, on trouve toujours des passagers oisifs et des officiers désœuvrés qui se promènent avec des portefeuilles joufflus dans leurs bagages. J’ai grande satisfaction à jouer au solitaire sur le pont jusqu’à ce qu’un pigeon propose une partie de cartes, agrémentée d’une cagnotte composée de quelques piécettes, pour corser un peu les choses. Laissez-moi deux mois sur n’importe quel océan, et je vous dépouille tout le monde, de la femme du capitaine au deuxième giton préféré du maître d’équipage, laissant chaque victime convaincue que le navire est un repaire de tricheurs, à l’exception du Pourfendeur – seul joueur honnête à bord. En général, au moment d’embarquer, je suis sans le sou, mais, une fois arrivé à destination, c’est d’un pas léger que je descends la passerelle, faisant tinter dans mes poches la fortune de mes compagnons de voyage. Déambulant sur les quais, je me réjouis d’entendre ces idiots expliquer aux congénères avides venus les accueillir que, malheureusement, l’oseille qui devait servir à sauver le commerce du guano, acheter des exemplaires de la Bible pour une mission, ou payer un mariage, avait été perdue en haute mer.
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