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EAN : 9791022613040
348 pages
Editions Métailié (12/05/2023)
3.48/5   32 notes
Résumé :
José Zeledón, ex-guérillero aux réflexes encore bien rodés, débarque à Merlow City, ennuyeuse ville-campus du Wisconsin. Guerrier désœuvré devenu chauffeur de bus scolaire, il tente de réprimer ses instincts d’homme d’action.

Erasmo Aragón, professeur d’espagnol paranoïaque et aigri, obsédé par les shorts trop courts de ses jeunes étudiantes, part à Washington pour consulter les archives de la CIA et tenter de résoudre l’énigme de l’assassinat du gran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 32 notes
Lu en v.o. Ce qui m'a oblige a recourir sans arret au Diccionario de americanismos mis en ligne par la Asociacion de Academias de la Lengua Espanola. Et cela m'a bien rejoui.


C'est un roman noir. Sans conteste. Je me casse la tete pour essayer de mieux le definir. Noir politique. Noir desabuse, desespere. Noir absurde. Mais peut-etre c'est mon ridicule essai de le caracteriser qui est absurde. Il etale beaucoup de facteurs de violence, de meurtrissures physiques qui ne peuvent cicatriser, de traumatismes mentaux qui ne peuvent se dissiper. Parce qu'en l'Amerique centrale qu'il decrit rien n'est jamais fini et tout s'imbrique, les guerres civiles, le narcotrafic, la crise migratoire. Parce que les emigres sont poursuivis, hantes, par leur passe, par le pays qu'ils ont laisse, qu'ils ont fui, ou ils n'habitent plus mais qui les habite encore, qu'ils portent en eux comme une escarre, comme un ulcere.


A travers deux personnages principaux Castellanos Moya ecrit l'impossibilite de la fuite; et la vanite de la recherche de la verite, de toute certitude; et l'oeuvre tenace, souterraine, surmontant le temps et l'espace, de la trahison.

Deux personnages qui ne sont relies que par d'anciennes connaissances ou des rencontres fortuites, et dont on n'est pas sur jusqu'a la fin s'ils se croisent vraiment ni si et comment ils se sont achoppes par le passe. Un ancien guerrillero qui essaie de vivoter sous une nouvelle identite dans un patelin perdu des Etats Unis et un ancien journaliste devenu historien qui essaie de demeler dans des archives les vraies raisons pour lesquelles on a execute un poete revolutionnaire. le guerrillero se verra proposer une besogne risquee par un de ses anciens lieutenants mais se dedira quand il croira comprendre l'enjeu. Trahit-il ou c'est lui qui se sent trahi? L'ancien journaliste se fera racketter et sera entraine dans une affaire de guerre de gangs qui fera plusieurs morts. Simple hasard? Une ancienne histoire qui le rattrappe? Ou est-ce qu'obnubile par sa quete exasperee de sexe il parle trop?


Deux personnages tres differents. L'ancien guerrillero est fatigue, desillusionne, un peu sombre. le journaliste chercheur est anxieux, tirant vers le parano. Castellanos Moya excelle a adapter a chacun d'eux le style d'ecriture qui leur convient. le chapitre sur le guerrillero sera fait de phrases courtes, d'un langage mesure. Par contre le chercheur nous saoulera avec une sorte de monologue interieur desequilibre, d'une locacite frenetique, une logorrhee tourmentee de pensees et de dialogues. Et une troisieme partie s'habillera de la secheresse d'un compte-rendu de police pour feindre de demeler les liens entre ces deux personnages et les intrigues ou etaient meles des personnages secondaires, qui prennent alors toute leur importance, comme ce Moronga qui s'est approprie le titre.


C'est une histoire de violences. Au pluriel et a differents nouveaux. Violence larvee. Violence psychologique. Violence physique. Une violence endemique en Amerique Centrale, gangrenant ces pays et leurs habitants, les poursuivant meme quand ils emigrent. Ils ne peuvent l'oublier, passer outre, s'en debarasser. Castellanos Moya non plus. C'est pour cela qu'il developpe amplement les recherches d'archives de l'historien: est-ce que le poete salvadorien Roque Dalton etait vraiment un agent de la CIA comme l'ont accuse ses camarades revolutionnaires qui l'ont execute? Ou est-ce que, comme souvent, la revolution, toute revolution, a tendance a immoler ses propres enfants? L'historien tend a l'acquitter de toute accusation de trahison, et on sent que c'est aussi la position de l'auteur, bien qu'il sache qu'il n'y a de verite que subjective, fugace. Son devoir de memoire le pousse a rehabiliter ce poete engage. Meme si ce n'est que dans un roman. Mais nous savons qu'il a fait plus en ce sens. En 2021 il a publie le livre: “Roque Dalton: Correspondencia clandestina y otros ensayos" (Correspondance clandestine et autres essais). Roque Dalton est un grand salvadorien qu'il admire, victime de la violence sans freins et sans frontieres qu'il denonce dans ce roman. Et peut-etre en est-il le troisieme personnage? le plus cache mais le plus important?


P.S. J'ai atermoye longtemps la lecture de ce roman que tu conseillais, Booky. Ce me fut un conseil benefique, a n'en pas douter.
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José Zeledón, alias....
Ex-guérillero du Salvador, ironie du sort, recyclé aux États Unis après la débandade qui suivit une embuscade par les américains.....alors que ses anciens camarades se sont hissés jusqu'à la présidence après avoir gagné les élections au pays.
Planqué à Merlow City, college town, Zeledón galère entres divers petits boulots , dont un, d'”espionnage légal “ au bureau informatique de l'université de la ville. C'est ainsi que son chemin croisera celui d'Erasmo Aragón Mira. Historien et journaliste salvadorien, il enseigne l'espagnol à l'université. Il vient de faire une demande de bourse pour une recherche sur un poète salvadorien assassiné par l'ERP, l'armée révolutionnaire du peuple, accusé d'être un agent de la CIA, plusieurs années avant le déclenchement de la guerre civile.
Zeledón se sent en prison, difficile de garder le moral dans ce trou perdu et de perdre ses vieilles habitudes. Surtout que les souvenirs remontent et qu'une occasion s'y présente,........
Quand à Aragon, arrivé à Washington pour sa recherche sur le poète assassiné, où son obsession de “jolies culs”, va l'entraîner de surprise en surprise pas forcément à son avantage, dans une Amérique où tout est prétexte à une accusation d'harcèlement sexuel....

Deux hommes seuls, “comme un palmier nain dans la toundra”, qui fuient leur passé chargé de violence, mais dans l'impossibilité de se défaire de la méfiance coagulée dans leurs veines, n'arrivent pas à vivre au présent.

Moyà dénonce un pays malade de moralisme et de surveillance, étranglé par ses lois et où les avocats règnent comme des bourreaux.
Un puritanisme qui met en péril toute personne victime d'une dénonciation d'harcèlement sexuel, justifié ou non.
Un imperturbable système de contrôle paranoïaque, stigmatisant tout individu qui de près ou de loin pourrait être un ennemi potentiel, sans aucun respect pour la vie privée, caméras de surveillance dans les villes, restos, cafés et même dans les wc, contrôle des comptes internets...

Bien que parfois un peu cru, j'aime bien le style sec et concis de Moyà. Trés méticuleux dans les descriptions des personnages et des faits, entrecroisant divers intrigues avec l'histoire centrale des deux protagonistes, il maintient la tension sans aucun temps mort. Une histoire haletante bien ficelée, sur fond de violence, et de sexe en garniture, où moronga ( penis en salvadorien ) est le mot clé , un portrait au vitriol d'un pays qui se veut gendarme du monde. Mon deuxième Moyà, excellent !
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"Moronga" signifie "boudin" et par extension, peut désigner, de manière peu flatteuse, l'organe sexuel masculin.
Foin cependant de cours de cuisine ou d'anatomie ici, encore que. Avec "Moronga", l'auteur dissèque la manière dont la violence à l'oeuvre en Amérique centrale dans les années 70-80 (à droite, des coups d'Etat à répétition, à gauche, des guérillas en tous genres) s'est transplantée, quelques décennies plus tard, aux Etats-Unis. Une greffe bien réelle même si elle est peu apparente au départ, puisque personne à Merlow City, Wisconsin, n'imagine le passé de José Zeledón et d'Erasmo Aragón, deux solitaires aux aguets, qui ne se connaissent pas et ne veulent surtout pas faire de vagues.
Le premier, ancien guérillero, a fui le Salvador et ses représailles, et s'est (en)terré dans cette petite ville universitaire endormie où il s'est trouvé un petit boulot de chauffeur de bus scolaire. le deuxième, militant gauchiste dans ses jeunes années, également salvadorien, est professeur d'espagnol à la faculté locale et mène des recherches sur l'assassinat, en 1975, de son compatriote, Roque Dalton, poète et résistant communiste. Il espère que la consultation, à Washington DC, des archives déclassifiées de la CIA à ce sujet lui permettra une avancée décisive dans son enquête.
Deux personnages, deux chapitres, qui leur ressemblent. Dans le premier, Zeledón nous raconte sa vie pendant les dix mois passés à Merlow City, clôturés par son voyage "d'affaires" à Chicago. Descriptif et très factuel, émaillé de flash-back sur son passé au Salvador, le récit donne à voir son quotidien désormais rangé, inconsistant, déprimant, sécurisé. Un peu trop, peut-être, pour les réflexes toujours aiguisés de Zeledón. Dans le deuxième, c'est Erasmo qui s'exprime, dans une logorrhée proche du flux de conscience. Là où Zeledón prend 140 pages pour décrire dix mois de sa vie, le professeur en noircit autant pour seulement cinq jours aux archives nationales, c'est vous dire le bavard invétéré. Sa paranoïa et son hyper-anxiété lui font imaginer les pires complots, et comme si ce n'était pas suffisant pour son cerveau en constante ébullition, il ne peut s'empêcher de courir le moindre jupon qui passe, d'attirer les ennuis qui vont avec (ou pas, d'ailleurs), et qui le conduiront, par hasard, à Chicago.
Les deux chapitres, dans lesquels il ne se passe finalement pas grand-chose, prennent tout leur sens à la lecture du troisième. Ils ne constituaient en réalité que la mise en place de cette sorte d'épilogue, écrit sous la forme d'un rapport de police, dans lequel le roman culmine et se dénoue. Mais, plus que ces derniers événements – violents –, ce qui est intéressant ici, c'est la liste des ingrédients qui y conduisent : des personnages au passé pesant, dont la vie se désagrège parce qu'ils ne sont pas en phase avec leur nouveau pays puritain et policier, adepte de la délation et des caméras de surveillance mais qui échoue lamentablement sur les terrains de la pauvreté, de la délinquance et du narcotrafic.
Avec ses références à la famille Aragón et à d'autres personnages de précédents romans (entre autres "Effondrement" et "La servante et le catcheur"), "Moronga" est donc un nouveau plat de choix sur la carte de H. Castellanos Moya, une pièce supplémentaire dans son grand oeuvre centré sur l'histoire tourmentée de l'Amérique centrale et ses répercussions sur les survivants. Une histoire faite de guerres, de dictatures, de machisme et d'injustice, dans laquelle les âmes malades de violence ne trouvent que peu d'espoir de rédemption. Caustique, véhément, noir et amer. Un grand cru.

En partenariat avec les éditions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Histoires d'exil en 3 tons. Histoires qui nous parlent de la façon dont doivent se débrouiller aux Etats Unis , les réfugiés politiques, économiques (et parfois certains criminels) venus du sud, venus d'Amérique Latine.
Le premier ton qui me semble résigné, calme, patient , est celui d'un ancien guérillero marxiste du Salvador. Clandestin, il se retrouve dans une petite ville très froide, Merlow City, près de Chicago. Une ville universitaire. Il y vivra de petits boulots et observera cette société si différente de la sienne sans perdre ses vieux réflexes de combattant. Et bien sûr, il y retrouvera des compatriotes qui pourront l'aider et le guider.
le deuxième ton me semble passionné, nerveux, hystérique presque . Lui aussi réfugié salvadorien, c'est un professeur émérite qui fait des recherches sur un poète compatriote soupçonné d'être un collaborateur de la CIA, à l'Université de Merlow City. Ses recherches le mèneront à Washington étudier des archives déclassifiées par le gouvernement américain.
Obsédés par la surveillance, un se prêtera à son jeu et l'autre en fera les frais.
Le troisième ton est celui du rapport des policiers. Neutre, plat, incolore, prudent, terne. Explicatif, informatif et où l'on découvrira bien des choses quand même.
C'est un peu ce qui déstabilise et en même temps enchante dans ce récit d'Horacio Castellanos Moya. Cette facilité de changer de ton, de changer de personnalité, de changer d'ambiance. C'est réussi, c'est mordant, c'est caustique et c'est corrosif. Une excellente découverte de lecture pour moi.
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José Zeledón, citoyen salvadorien réfugié aux États-Unis, arrive à Merlow-City, morne ville étudiante du Wisconsin, où son ami Rudy, devenu Esteban, lui a dégotté un emploi de chauffeur de bus scolaire. C'est qu'Esteban et José ont une longue histoire commune. Anciens guerilleros marxistes ils ont fui leur pays toujours ravagé par la violence pour, ironie de l'histoire, refaire leur vie dans celui qui a soutenu la junte militaire qu'ils combattaient. Si Esteban, marié, père de famille, semble avoir définitivement tiré une croix sur son passé, tout est bien plus difficile pour José, toujours en lien avec d'anciens camarades, et surtout toujours habité par ses vieux réflexes de combattant clandestin. D'autant plus difficile qu'il touche du doigt à Merlow City l'obsession de son pays d'accueil pour la surveillance de ses citoyens.
Cette obsession, Erasmo Aragón la connaît bien. Enseignant à l'université de Merlow City, ce Salvadorien lui aussi réfugié fait des recherches sur la manière dont la CIA a organisé l'assassinat du poète Roque Dalton. S'il craint toujours d'éveiller les soupçons des services de l'État, d'autant plus qu'il doit consulter à Washington des documents déclassifiés, il est encore plus obnubilé par la façon dont l'Université surveille enseignants et étudiants. Et il faut bien dire que sa propension à draguer tout ce qui bouge, à rechercher constamment de nouvelles partenaires sexuelles, a de quoi l'inciter à la méfiance.
Ces deux hommes, que l'on a par ailleurs déjà pu croiser dans de précédents romans d'Horacio Castellanos Moya, vont bien entendu être amenés à se croiser. À tout le moins, on peut le dire sans trop en dévoiler, que ce sont des connaissances communes qui, par les hasards du destin, vont en quelque sorte amener les trajectoires de leurs vies respectives à se rapprocher l'une de l'autre.
À travers leurs deux histoires, Horacio Castellanos Moya, avec un humour mordant, une pointe de cynisme et un regard cru sur le pays où il vit lui aussi dorénavant – il enseigne dans l'Iowa – livre sa propre vision des États-Unis et de la manière dont y vivent les réfugiés politiques ou économiques venus d'Amérique latine. José Zeledón comme Erasmo Aragón trouvent aux États-Unis non seulement la surveillance constante des citoyens et la violence qu'ils ont fui et que, en sus, certains de leurs concitoyens ont importé en venant, mais aussi un puritanisme au moins de façade qui les déstabilise.
Car on surveille moins ici pour permettre de prévenir la violence ou les crimes que pour s'assurer que les gens n'ont pas un comportement déplacé. Si José peut à loisir aller utiliser des fusils mitrailleurs dans un stand de tir sans que cela pose problème, il vit dans la crainte d'une dénonciation à son patron de la part d'une institutrice à laquelle il aurait involontairement lancé un regard équivoque. Quant à Erasmo, presque entièrement concentré sur les moyens de dissimuler son penchant pour les sites pornographiques et sa manière de draguer les femmes qu'il croise, il en oublierait presque qu'il manipule un dossier sensible.
Tout cela donne en fin de compte un roman dont l'humour assassin, la manière dont Castellanos Moya dépeint le morne quotidien de ses personnages, leurs angoisses et leurs obsessions, révèlent un beau livre noir. Réflexion sur l'exil et la difficulté à comprendre une civilisation aux règles totalement différentes, la tentation de l'entre-soi quand toute relation avec quelqu'un en dehors de ce cercle risque de porter une dangereuses incompréhension, mais aussi poursuite du questionnement de Castellanos Moya sur la violence de la guerre et ses conséquences, Moronga est un roman d'une rare intelligence.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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critiques presse (2)
LeMonde
10 décembre 2018
A la confluence du passé et de l’actualité, des exactions militaires d’hier aux horreurs commises aujourd’hui par les gangs, ­Moronga est marqué du sceau de l’absurde et de l’humour le plus noir.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
23 août 2018
Moya déploie des trésors de ruses. Et n’épargne personne : la culpabilité, les atrocités, les situations paradoxales et insensées… Deux voix se partagent le livre, celles de ses deux protagonistes, mais une troisième le clôt, plus impersonnelle, factuelle : comme un traitement policier.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
J’ai atterri à midi, le deuxième dimanche de juin, à l’aéroport Ronald Reagan, bien que je m’étais promis à moi-même de ne jamais utiliser cet aéroport portant le nom d’un individu aussi ignorant et criminel, mais on sait bien que les principes ne font pas bon ménage avec les poches vides, et non seulement le billet était moins cher et le trajet vers la ville beaucoup plus commode que si j’étais arrivé à l’aéroport Dulles, mais encore, en fin de compte, me mettre à comparer lequel de Ronald Reagan ou de John Foster Dulles avait été le plus toxique et nocif pour l’humanité afin de décider quel billet me convenait le mieux aurait été une bêtise.
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J'ai atterri à midi, le deuxième dimanche de juin, à l’aéroport Ronald Reagan, bien que je m'étais promis à moi-même de ne jamais utiliser cet aéroport portant le nom d'un individu aussi ignorant et criminel, mais on sait bien que les principes ne font pas bon ménage avec les poches vides, et non seulement le billet était moins cher et le trajet vers la ville beaucoup plus commode que si j'étais arrivé à l’aéroport Dulles, mais encore, en fin de compte, me mettre à comparer lequel de Ronald Reagan ou de John Foster Dulles avait été le plus toxique ou nocif pour l'humanité afin de décider quel billet me convenait le mieux aurait été une bêtise.
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..l’histoire est une vieille salope qui couche avec n’importe qui,....
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"Cent dollars", a dit Mina le plus sérieusement du monde, et c'était peut être l’accumulation des tensions de la journée, ou une tout autre raison, mais j'ai été pris d'un fou rire, du même genre que ceux qui me prenaient à la fin de l'adolescence quand nous fumions de l'herbe avec mes copains et que nous nous mettions à lire de n'importe quelle connerie sans pouvoir nous arrêter, jusqu'à avoir mal au ventre, et c'est comme ça que je riais à présent, aux larmes, et je me suis assis sur le lit la main appuyé sur mon estomac, et dés que j'arrivais à reprendre mon souffle, je répétais "cent dollars", et les hoquets me pliaient de nouveau en deux...
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Qui sait dans quels abysses j’étais plongé quand des coups pressants ont résonné contre la porte accompagnés d’un murmure inintelligible pour quelqu’un émergeant d’un sommeil aussi profond que le mien, quand je suis arrivé à ouvrir les yeux et à prendre conscience d’où je gisais, la mémoire de ce que j’étais en train de faire dans les profondeurs s’est dissipée, et je n’en ai gardé que l’image de ma moronga enfoncée dans un cul, comme une photo fixe, sans la moindre idée d’à qui appartenait le cul ni de pourquoi ma moronga était enfoncée dedans, une image qui n’avait pas de sens et qui s’est aussitôt évanouie quand j’ai entendu de nouveau frapper à la porte, et mon cerveau en piteux état m’a envoyé une décharge d’adrénaline, parce que j’ai supposé que la personne qui frappait était Mina, inquiète parce qu’elle n’arrivait pas à me joindre, puisque j’avais éteint mon téléphone justement pour couper le contact avec elle, et maintenant elle était là, de l’autre côté de la porte, non seulement inquiète mais probablement furieuse, d’autant plus qu’elle venait de découvrir ma petite ruse.
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Vidéo de Horacio Castellanos Moya
EN LIGNES avec Jacques Aubergy, éditeur et traducteur.
Aujourdhui "Severina" de Rodrigo Ray Rosa
Avoir comme conseiller Pablo Ignacio II, c'est gage d'exigence et d'engagement. Se former au droit, “faire” cadre dans la restauration collective, s'essayer à la traduction et devenir par rupture éditeur d'une littérature latino américaine qui explore le continent, c'est marque d'un désir accompli. Ainsi est née “L'atinoir”, néologisme, maison d'édition, librairie et belle adresse marseillaise
"L'atinoir – édition" Conçu au Mexique sous l'impulsion de l'écrivain Paco Ignacio Taibo II et créé à Marseille en 2006, L'atinoir publie de la littérature, des essais et de la poésie écrits pour l'essentiel dans des pays d'Amérique latine. Depuis 2014, les choix éditoriaux privilégient les formes brèves de la fiction. La plupart de ces textes sont publiés en version bilingue. http://www.latinoir.fr/
Plus loin... Jacques et son "métier" https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/tripalium/la-serie-documentaire-dmdm-jacques-aubergy-editeur-de-passion-latino/ Jacques Aubergy est notamment traducteur de l'écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya. https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/mot-a-mot/horacio-castellanos-moya-la-litterature-contre-les-escadrons-de-la-mort/
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