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EAN : 9782264073341
456 pages
10-18 (21/02/2019)
3.57/5   36 notes
Résumé :
Novembre 1966. Le commissaire Bordelli remâche son impuissance face à la disparition de Giacomo, treize ans, évanoui dans le néant à la sortie du collège. Poursuivi par ce mystère, il est prêt à suivre toutes les pistes, y compris celle que pourrait lui indiquer Amelia, une cartomancienne rencontrée chez son amie Rosa. D’ailleurs, la femme ne se trompe pas : le cadavre de l’enfant est bientôt retrouvé dans le bois d’une colline voisine, où il a apparemment été enter... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman rude, qui peut laisser un certain malaise, de toute façon à ne pas laisser entre toutes paires d'yeux,
Le sujet policier... Un jeune garçon florentin violé et assassiné, en 1966. La trame policière est simple et redoutablement efficace, construite sur cet évènement pour le moins tragique et interpellant, sans fioritures ni dérivations. Un fait divers violent et parlant pour tout humain doué de raison.
Et une fin immorale à souhait mais ô combien révélatrice de la crue vérité sociétale contemporaine.

L'autre sujet, historique... Florence la magnifique, mise à mal par la crue dévastatrice de 1966, aboutissant à une description littéraire magistrale de cet évènement dans le roman au point de voler la vedette à l'enquête policière, et à en perturber sentimentalement le commissaire Bordelli.

La forme... L'oeuvre à un peu tendance à s'étioler par moments, à patiner, à se relancer doucètement, elle aurait gagner à plus de concision.
Sur le fond politique, ce n'est pas la charge de la brigade légère : les affreux sodomites sont de bons bourgeois ou des aristocrates ayant pignon sur rue et évidement nostalgiques du fascisme italien. Un peu plus de nuances n'auraient pas été préjudiciable à ce roman policier.

Un roman noir, suffisament violent dans sa sordide réalité pour en garder une sensation malaisante peu fréquente.
Il s'agit de mon premier contact avec l'auteur, dont je lirai d'autres oeuvres avec curiosité.
Le thème pour le moins pervers n'en fait par contre pas un livre tout public.


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Le commissaire Bordelli est un sacré bonhomme.
Il a la particularité d'être ami avec des gens rencontrés dans le cadre de son travail, mais ces derniers étaient généralement de l'autre coté des barreaux, en effet, ce sont des prostituées, des escrocs, des voleurs, des gens vivants de petites combines diverses et variées.
Cela rend ce commissaire particulièrement attachant.
Dans cette troisième enquête (qui se lit tout à fait indépendamment), le commissaire va devoir élucider la disparition d'un garçon de 13 ans, lequel sera rapidement retrouvé mort.
Cette enquête va le miner car aucun indice ne permet de comprendre ce qui s'est passé.
L'histoire se passe à Florence en 1966 et durant cette période une très grosse inondation va paralyser la ville, mettant du même coup l'enquête policière sur le mode « pause ».
Bordelli est littéralement rongé par cette disparition, il est aussi fébrile car il est amoureux.
L'ambiance de l'époque et du lieu sont particulièrement bien décrites, les sentiments de Bordelli ressortent par tous les pores de sa peau, que ce soit l'amour naissant ou l'angoisse concernant cette affaire compliquée.
L'histoire est sombre et on en ressort avec un malaise certain car la fin est loin d'être optimiste, mais on a aussi l'impression d'avoir côtoyé un homme exceptionnel.
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La Feuille Volante n°1026– Mars 2016
MORTE A FIRENZE (Mort à Florence) – Marco Vichi – TEA.
Nous sommes à Florence en 1966 et il ne cesse de pleuvoir ! Un petit un garçon a disparu et seule une femme l'a aperçu de sa fenêtre. Elle est formelle, il ne peut s'agir que de Giacomo Pellissari , le fils de l'avocat et bien entendu le commissaire Franco Bordelli est chargé de l'enquête. En effet, son corps a été retrouvé par un chasseur dans les montagnes boisées environnantes, et l'enfant a été assassiné et violé. Tel est le départ de cette enquête menée par le commissaire Bordelli et c'est donc un « giallo »  comme disent nos amis italiens, un roman policier. Avec pas mal de bluff, un peu de chance quand même, une simple facture de téléphone ramassée près du cadavre, un unique indice qui pourrait bien être lié à cette affaire, mais il n'est sûr de rien, va conduire ses investigations. Ce sera son seul fil d'Ariane, d'ailleurs il n'a rien d'autre. Sa bonne étoile, mais aussi ses relations vont l'aider dans ses recherches et ses souvenirs du passé vont favoriser ses investigations. Il va explorer les « trattorie » qu'il connaît bien et les bas-fonds de la communauté homosexuelle, peut-être liée à cette affaire, faire suivre un probable suspect et aboutir jusqu'à une maison où aurait bien pu être commis ce crime. Au cours de cette enquête la nostalgie du fascisme reviendra et sera peut-être la clé de l'énigme mais le lecteur n'est pas au bout de ses surprises ! Malheureusement la pluie n'arrête pas de tomber et submerge la ville et dans la nuit du 4 novembre, jour de commémoration nationale en Italie, l'Arno sort de son lit et inonde la cité. Les descriptions du déluge et de ses ravages sont particulièrement réalistes. Pourtant, cet épisode climatique fait un peu oublier l'enquête du commissaire d'autant qu'en participant aux travaux de déblaiement celui-ci rencontre une jolie femme dont bien entendu il tombe amoureux. C'est qu'il n'est plus très jeune et cette femme lui redonne de l'espoir, ou ravive ses fantasmes !

Il me plaît bien ce commissaire Bordelli, sa manière très personnelle de mener son enquête, son goût pour « Il Maggiolino »(une coccinelles VW), son passé d'ancien combattant qui revient en obsédants analepses, son attirance pour les chats, sa timidité un peu gauche et sa perpétuelle habitude de tomber amoureux des belles femmes, souvent plus jeunes que lui qu'il croise, lointaines, distantes, inaccessibles mais qu'il voudrait bien mettre dans son lit même pour une passade, lui, ce vieillissant célibataire. Il a bien dû, dans ses jeunes années être un « donnaiolo » comme disent nos amis italiens, mais maintenant cela appartient au passé, même si, cette fois, il aura sa chance, retrouvera un temps sa jeunesse, ce qui l'aidera sans doute à solutionner cette affaire qui gravite entre vice, sexe et drogue. Il n'avait pas voulu croire aux paroles de la cartomancienne mais cette liaison amoureuse qu'il espérait durable va se retourner contre lui sans qu'il y puisse rien, le laissant dans le même état que la ville, bouleversé ! A l'occasion de ce roman, le lecteur apprend connaître un Bordelli professionnel, consciencieux mais malchanceux, dépassé par les événements et les forces qui se lient contre lui, désespéré au point de tout lâcher, terrassé à la fois par l'âge, la désespérance, le destin, la certitude d'être un étranger dans ce monde où il n'a pas sa place. Il ressemble un peu à Carlo, le personnage de « l'Inquilino » [la Feuille Volante n°1023], un roman précédent. Il reste un insatisfait définitif, un peu idéaliste, une sorte d'hypocondriaque, avec son éternelle cigarette à la bouche, sa nostalgie du passé, son appétence pour la bonne nourriture et pour la « grappa », ce qui n'est peut-être qu'une manière de combattre sa mélancolie, sa solitude face à la retraite qui s'annonce, la vieillesse qui commence à le tracasser et peut-être aussi l'angoisse de la mort. Malgré la présence de Rosa il est bien seul, avec ses fantasmes féminins, ses servitudes policières du quotidien, cette enquête qui piétine, le souvenir de ses parents morts, le regard déçu qu'il promène sur la communauté humaine et toujours cette pluie, cette boue et le danger qu'ils représentent pour la ville et ses habitants.

J'ai lu ce roman dans le texte et ce que je retiens aussi ce sont ses passages humoristiques, poétiques, cette balade dans Florence, cette merveilleuse ville dont le nom évoque à la fois la beauté de la fleur et celle des femmes mais qui, malheureusement, est, à cette époque ravagée, par les inondations. J'ai aimé aussi le côté désespérément humain de ce policier malheureux. Je poursuis mon exploration personnelle de l'oeuvre de Marco Vichi et je continue à regretter que cet auteur ne soit pas encore traduit en français. Je pense pourtant qu'il en vaut la peine.
© Hervé GAUTIER – Mars 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Mort à Florence n'est peut être pas l'enquête du Commissaire Bordelli que je préfère.

Peut être est ce dû au contexte de l'époque qui veut cela, et, plus particulièrement la coulée de boue, l'inondation qu'a connu Florence en 1966, détruisant au passage un grand nombre de chefs d'oeuvre de la Renaissance, et, d'autres biens matériels.

En ce qui me concerne, j'ai trouvé que Marco Vichi avait passé beaucoup trop de temps sur cette catastrophe en la décrivant avec moult détails, et, cela au détriment de l'enquête elle même. Il est vrai que cet événement majeur pour la ville a marqué à jamais les esprits des florentins.

Mise à part ce petit bémol, le commissaire Bordelli, anti fasciste notoire (tout comme son créateur d'ailleurs) reste égal à lui même c'est à dire utilisant ses "neurones" afin de mener à bien, et, résoudre une enquête en cours au lieu de ses muscles, et, autres poursuites en voiture ainsi qu'un bon vivant, et, un séducteur invétéré devant l'eternel tout en ayant des relations, des amis peu fréquentables qu'il protège au sus de tous (collègues, hiérarchie).

Il faut reconnaître également que l'enquête en cours (enlèvement, viol, mort d'un enfant, pédophile) est assez dur, et, en rajoute une "couche" à la morosité ambiante, et, en comptant avec la présence des nostalgiques du régime fasciste.

En ce qui me concerne, j'attends la publication en français de la prochaine enquête du commissaire Bordelle. Je suis aussi curieuse de connaître le sort réservé à ce cher commissaire par Marco Vichi. Eh oui, la retraite pour lui approche à grand pas. Y aura t'il une dernière (ou plusieurs) affaire(s) criminelle(s) à résoudre et/ou continuera t'il, au delà de l'âge légal de la retraite ?
Affaire à suivre.
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Marco Vichi
La trilogie du commissaire Bordelli, dont :
1-Le commissaire Bordelli
2-Une sale affaire
3-Mort à Florence

Ecrite et publiée 2000-2009.

Les deux premiers sont assez courts. Si l'on enlève les diversions dans la résistance italienne anti-schleu de 1943-45 et ses rêves de gonzesses, il ne reste plus grand chose à Bordelli pour ses enquêtes. Alors vous avez deviné. C'est un peu "just"(e) pour du vrai polar.
Nonobstant, le troisiême est de niveau. Il y a plus de pages, mais on doit passer le blabla de l'inondation de l'Arno qui n'apporte strictement rien, qui m'a profondement ennuyé, mais qui au moins a remplacé les plats de la resistance de Bordelli dans les Abruzzes. L'enquête et l'epilogue sont dignes. Enfin.

C'est donc honnête, parfois longuet mais jamais ennuyeux. Vous pouvez y aller. C'est ma suggestion du jour.




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critiques presse (1)
Actualitte
03 juillet 2018
Voilà un roman noir rondement mené et qui fait la part belle à toutes les digressions bien personnelles du commissaire (et donc très certainement de l’auteur), lequel évolue dans une Italie d’après-guerre où tous les épisodes douloureux de celle-ci ne sont pas encore cicatrisés.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
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PROCHAINEMENT SERA CE DU FRANCAIS DONT ON PARLERA COMME CELA ?


...
– Homo faber fortunae suae… déclara Manlio Ceramelli De Lupi Scarlini avec un sourire.
– Vous connaissez bien le latin.
– Assez pour en tirer de la satisfaction.
– Pourriez-vous me traduire une phrase ?
– Je peux essayer.
– Elle est gravée sur une niche au croisement de deux sentiers, au milieu d’un bois, non loin d’une ancienne abbaye… Omne Movet Urna Nomen Orat.
– Bon, voyons voir… Écrite ainsi, elle est intraduisible. Si elle était plutôt formulée de la sorte… Omne movet urna nomen… Ora, ou Orate ou Oratius, et plus exactement Horatius avec un H… elle signifierait : L’urne agite tous les noms. Prie. Cela reprend un vers d’Horatius Flaccus, livre III, Ode 1, qui commence ainsi : Odi profanum vulgus, et arceo…
– Il est célèbre…
– Vous l’avez certainement rencontré au lycée. Je hais le vulgaire profane et je l’écarte. La citation de la niche est le dernier vers de la quatrième strophe, soit Omne Capax Movet Urna Nomen. La transcription a omis le mot Capax, mais ce n’est pas forcément une erreur. Ou plutôt je suis convaincu qu’il s’agit d’une omission volontaire. Chez les Latins, on plaçait dans l’urne les noms à tirer au sort, des noms qu’on présentait aux dieux. Dans un contexte chrétien, cela signifie : Priez pour que vos noms soient chanceux… Une allusion probable à l’Apocalypse, où l’on dit que les noms de ceux qui ont obtenu le salut sont inscrits dans le Livre de la Vie. Je trouve insolite et étrange qu’on ait utilisé un vers d’Horace, qui devait paraître très mystérieux au commun des mortels. J’aurais été moins surpris si la phrase avait été gravée à l’intérieur de l’abbaye. Des citations de ce genre peuvent être familières à la plupart des moines, nombre desquels recopiaient des manuscrits anciens. Mais ce pourrait être aussi une fantaisie d’un moine humaniste, par exemple de l’abbé lui-même… Je ne sais pas quoi vous dire d’autre, je regrette.
– Je pense que c’est suffisant, commenta Bordelli, qui avait l’impression d’être un parfait ignare.
...





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Bordelli secoua la tête. Entendre les propos de ce père de famille équivalait à épier par le trou de la serrure l'âme de la bourgeoisie italienne. Cela confirmait ce dont il était convaincu depuis toujours : il n'y avait rien de plus pourri que la bourgeoisie italienne, que la haute, la moyenne et la petite bourgeoisie italienne, qui s'étaient putréfiées sous le fascisme et à la Libération. Tout était horriblement simple. Les riches ne songeaient qu'à être encore plus riches, peu leur importait la marche du monde, une seule chose comptait à leurs yeux : voler et accumuler des fortunes. Ils se moquaient bien d'être gouvernés par le fascisme ou par la démocratie, ils voulaient jusque qu'on les laisse s'enrichir tranquillement. Ils étaient avides, mesquins, stupides. Ils gagnaient de l'argent grâce à des gens qu'ils méprisaient - ce qui n'avait rien de nouveau, d'ailleurs. Ils étaient hautains, gloutons, banals, obtus, ils comptaient leur argent en se léchant les doigts, s'enfermaient dans leurs villas en croyant se couper du monde, ce monde qui se traînait sous le fardeau du travail, de l'autre côté de leurs jardins. Ils étaient persuadés d'écarter la mort de la même façon et lorsque l'un d'eux s'éteignait ils se dévisageaient, les yeux écarquillés, incapables de comprendre par quel mystère leur richesse n'avait pas su les protéger.
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C’EST ARRIVE AUSSI ...
(dans ma famille, mais fusillés, il y a 79 ans)


« C’est arrivé ici… Les Allemands étaient basés à l’abbaye. Dans la journée, ils patrouillaient avec leurs chiens. Un matin, ils ont surpris le meunier avec un sac rempli de pain et ont compris qu’il l’apportait aux résistants. Ils l’ont pendu avec toute sa famille, les mains attachées dans le dos. Le père, la mère et les trois enfants. Ils ont obligé les gens du coin à assister à la scène. J’étais parmi eux, je m’en souviens comme si c’était hier. Les femmes sanglotaient. Ils ont pendu Giuggiolo en dernier, là, à l’endroit de ce gros nœud. Il avait huit ans. Ils l’ont gardé pour la fin, et il a eu ainsi le temps de voir tous les membres de sa famille ruer dans l’air. Son père en premier, puis sa mère, son frère de seize ans et sa sœur de dix. Après quoi, les Allemands lui ont passé la corde autour du cou et l’ont hissé. Giuggiolo a gesticulé encore plus que les autres et, quand il s’est arrêté, ils ont entonné une chanson… »
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Peu importent les drapeaux, l'amour de la patrie, les médailles, les discours officiels, les commémorations solennelles : tuer à la guerre est une malédiction qui dure toute la vie, tuer à la guerre est normal, quand on tue à la guerre on accompli son devoir, et c'est justement pour cette raison qu'il est impossible d'oublier. Maman, je t'aurais dit toutes ces choses-là, mais tu es morte et c'est impossible maintenant. Tu as été gentille, tu es morte avant que je puisse te dire ces choses-là. Quand tu étais en vie, j'avais peur de céder à la faiblesse et de tout te raconter. Maintenant que tu es morte, je n'ai plus peur. Tu as été gentille, maman.

p. 151
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En fin d’après-midi, un cambriolage dans une bijouterie du centre mit le commissariat en ébullition. Il y eu une poursuite dans la via Bolognese et la voiture des trois voleurs se renversa dans un virage. Deux d’entre eux furent tués sur le coup, le troisième expira durant son transport à l’hôpital. Les bijoux furent retrouvés et tout le monde coula des jours heureux.
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