En septembre 1941, la présence des Juifs à Berlin, et dans toute l'Allemagne en général, n'est plus supportée par le régime Nazi.
Bien avant déjà, mais les événements se précipitent, pourtant Mathias Wengel, propriétaire d'une galerie d'art continue son négoce de tableaux originaux de maîtres ou de peintres un peu plus obscurs.
L'homme qui vient de quitter sa galerie n'est pas à franchement parler un acheteur en puissance. Il a examiné à la loupe certaines des toiles exposées, puis il est reparti sans un mot.
Mathias Wengel n'est pas sûr de pouvoir continuer son activité en toute sérénité car l'aryanisation picturale se fait de plus en plus pressante. Les biens juifs sont confisqués au profit de Goering qui pille sans vergogne leurs propriétaires. D'autant que Mathias Wengel possède quelques belles toiles de l'école italienne, dont un Caravage – Judith décapitant Holopherne – qui n'est pas signé et qui pourrait n'être qu'une contrefaçon. Mais de toute manière, cela importe peu, car ce n'est pas la valeur financière de cette toile qui guide Judith dans sa passion, mais peut-être dans sa représentation, dans la parabole qui peut s'en dégager.
Il s'inquiète pour sa fille Judith qui a refusé de le quitter alors qu'elle le pouvait encore. Il a perdu sa femme quelques années auparavant et n'a plus que sa fille comme famille. Mais Judith a décidé de rester avec lui à Berlin, de le soutenir et de l'aider, mais surtout de le raisonner. S'ils partent maintenant en fermant la galerie, cela semblerait suspect.
Toutefois, ils décident de mettre à l'abri certaines toiles, en les cachant par exemple dans un faux plafond, et de les substituer dans la galerie par des tableaux de moindre valeur. Ils vont pouvoir se renseigner auprès du secrétaire du bureau central de l'immigration, ainsi que du conservateur du Kaiser-Friedrich Museum. D'après la description qu'ils lui font du visiteur inquiétant, il apparait qu'il s'agit d'un rabatteur agissant pour le compte de Goering.
Et ce que tous deux pressentaient se produit lorsqu'un SS se présente dans la boutique. Il ne semble pas inconnu à Judith et soudain sa mémoire se rafraîchit. Il s'agit d'un ancien condisciple de Judith, bon élève mais obséquieux, agressif et sournois. Il a combattu sur le front de l'Est et en est revenu avec une jambe blessée. Depuis il boîte, un handicap qui a renforcé ses sentiments haineux envers ceux qu'il appelle les sous-hommes.
La suite de la chronique sur le blog :
Lien :
http://leslecturesdelonclepa..