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Moscou tome 3 sur 1
EAN : 9782377354443
576 pages
Archipoche (02/04/2020)
4.78/5   9 notes
Résumé :
Zakhari Mirkin, fils d'un industriel juif de Pétersbourg, a rompu avec son milieu d'origine. De retour en Russie, il est le témoin déchiré des deux révolutions de 1917. Le troisième et dernier volet d'une fresque en 3 volumes, chef-d'œuvre du " Zola yiddish ", enfin disponible au format poche.
Zakhari Mirkin, jeune bourgeois déjudaïsé, a fui les salons de Pétersbourg pour le " royaume des gueux " : les villes juives de Pologne, où bouillonnent les idéaux du s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord, je remercie les Editions Archipoche pour ce roman, troisième volet de la saga, après Pétersbourg et Varsovie
Exit la bourgeoisie. Au lendemain de la Révolution d'Octobre de 1917, Zakhari Mirkin est devenu un véritable révolutionnaire, dont le seul but tend à vouloir libérer les masses prolétaires. La maison des Halperine, dont il devait épouser la fille, a été réquisitionnée par les Gardes rouges, les contraignant à brûler leurs livres pour pouvoir se chauffer. A Moscou, il retrouve la soeur d'Hélène, la belle Sophie Hurwitz, devenue la camarade Zoschka, habitée, elle aussi, par les idéaux révolutionnaires. Partout ailleurs en Russie, on traque le bourgeois pour le déposséder de ses biens, et le père de Zakhari se retrouve pris dans la tourmente, obligeant notre héros à faire la part des choses. L'idéal révolutionnaire est-il la solution pour libérer la Russie ou bien la violence qui gagne le pays n'est-elle qu'un affreux gâchis ?
Une formidable fresque qui achève cette trilogie passionnante. Certes, Shalom Asch nous offre un état des lieux très documenté sur la Révolution russe, mais ce qui fait la force de ce récit, c'est surtout le portrait psychologique qu'il dresse tour à tour de ses personnages, dévoilant les conflits intérieurs de ces derniers dans un monde pris par la tourmente de la Révolution. Il évoque également l'horreur des pogroms et du sort réservé au Juifs en Russie depuis le dernier tiers du XIXe. Shalom Asch expose avec finesse le dilemme d'un personnage comme Zakhari, bourgeois de naissance et juif de surcroît, séduit par la cause révolutionnaire. L'écriture est ciselée, précise et subtile. Je m'étonne simplement que cet auteur n'ait pas été plus mis en avant dans la littérature yiddish, au même titre qu'un écrivain comme Israël Singer. Un autre roman publié en 1927 par Shalom Asch sur l'assimilation américaine (Le retour de Haïm Lederer) mériterait aussi une traduction prochaine vers le français.
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Je remercie les Editions Archipoche pour l'envoi de ce roman qui clôt la trilogie.

Schalom Asch, après Petersbourg et Varsovie, nous entraîne au coeur de Moscou, là où bat le coeur de la Révolution Russe après les événements d'Octobre 1917.

On y retrouve Zakhari Mirkin qui est devenu un combattant révolutionnaire dont le rôle est reconnu par ses pairs mais aussi son père Gabriel Mirkin et l'avocat Halperine qui se trouvent maintenant tous deux du « mauvais côté de la barrière ».

Si Schalom Asch dépeint parfaitement et de façon claire tous les rouages de cette révolution, qui a lieu en pleine Première Guerre Mondiale, il s'attache à développer le questionnement , le cheminement intellectuel, voire spirituel, de Zakhari plongé au coeur de cette tourmente.

De nombreux personnages, de l'aristocratie ou du prolétariat, traversent les pages du roman, chacun ayant pour mission de nous faire découvrir l'âme humaine :

» Les employés de l'hôtel se permettaient depuis quelques jours une certaine désinvolture qu'ils n'auraient jamais osé afficher dans d'autres circonstances : ils ignoraient délibérément certains ordres, faisaient la sourde oreille quand on les appelait, s'autorisaient des réponses qui faisaient monter le sang à la tête des clients…..(…) Et comme les temps voulaient qu'on se montre « l'ami du peuple », on rachetait à coups de gros pourboires les péchés commis contre ‘ »le peuple ». C'était une surenchère permanente à qui se montrerait « le plus grand ami du peuple » en donnant le plus gros pourboire ».

Zakhari finira par s'interroger sur les dérives de cette Révolution :

« Et comme partout ailleurs, Mirkin pouvait lire la peur et l'angoisse dans les yeux rougis de pleurs, dans les visages défaits ; il entendait les soupirs étouffés. Il ne parvenait pas à comprendre cette peur, cette angoisse devant les organes de la Révolution. Qui inspirait à ces citoyens un tel effroi devant la Révolution ? N'était ce pas leur pouvoir à eux ? N'était ce pas ce qu'ils avaient souhaité ? (…) C'était le pouvoir qui le remplissait d'épouvante. S'il en était ainsi, à quoi bon le pouvoir ? S'il en était ainsi, à bas tout pouvoir ! se dit-il. »

Je suis reconnaissante envers les Editions Archipoche d'avoir réédité cet auteur et de me l'avoir fait découvrir. Les quelques 1500 pages de la trilogie m'ont permis de comprendre cette partie de l'histoire russe et ont apporté un éclairage sur l'âme de son peuple.

Et de plus, les couvertures sont magnifiques.

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Je referme ce roman et cette trilogie avec beaucoup d'émotion à cause de l'histoire qui nous est conté mais aussi de quitté les personnages que j'ai vu évolué dans un contexte historique très lourd.

En fait ce troisième tome est mon préféré de la saga Avant le déluge, il est captivant. Au fur et à mesure que l'on avance dans l"histoire, on sent la révolution grandir, la révolte gronder et elle explose dans ce roman.

On suit Zakhari Mirkin qui est dans le clan des bolchévichs mais qui petit à petit, quand il verra comment se comporte certains membres de l'armée rouge, se posera des questions sur son engagement et sur le bien fondé de cette Révolution.
On duit également son père Gabriel Mirkin, qui va se retrouver très vite sans bien mais qui gardera la tête haute jusqu'au bout.

Schalom Asch est vraiment très fort, tout au long du roman il immerge le lecteur dans les deux parties de la lutte. Les bourgeois dépossédés de leurs biens qui voient leurs magnifiques demeures réquisitionnées par les révolutionnaires. Et de l'autres côtés, on est plongé dans les débats, les discussions des communistes sur l'évolution à donner à leur révolution, les combats avec l'armée blanche. C'est tout simplement passionnant !

Dans cette fresque, la révolution russe est le prétexte pour nous raconter l'historie d'une famille, de l'amour père fils. Est-ce que les convictions politiques, religieuses peut briser ce lien ?
Je cite Stefan Zweig qui a parfaitement résumé le message de l'auteur.
"il pénètre profondément dans le domaine de l'âme et nous montre l'importance des conflits intérieurs au sein des bouleversements matériels les plus violents"
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