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EAN : 9782207225936
240 pages
Denoël (11/09/1979)
3.91/5   28 notes
Résumé :

Mosé est un paysan d'origine italienne. Après la mort de sa femme, Mélanie, ses filles, qui le rendent responsable de cette fin brutale, le mettent à l'hospice.

Le voici donc sur un banc de l'hospice, assis auprès d'une vieille femme muette pour qui il va dresser le bilan de sa vie.

L'enfance en Italie près d'une mère qui a oublié jusqu'au nom de ses enfants, et d'un père malade des poumons, mais avec le vent de Venise qui par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Est-ce que vous savez que les lézards pleurent, privés de soleil ?

Mosé chassé de sa maison depuis la mort brutale de sa femme Mélanie est envoyé en hospice par ses filles. Il est triste. Triste d'avoir quitté sa maison, son chien Milan, sa chatte, ses petits pois bien tendres. Sur un banc à l'ombre, Mosé s'assoit à côté d'une espagnole taiseuse et il lui raconte ses brindilles de vie. C'est qu'il en a des choses à raconter du haut de ses soixante-cinq ans.
Et c'est certainement ce qu'il y a de plus émouvant dans ce livre, ce sont les pensées de Mosé qui grincent, font plier le coeur, et s'agitent comme le vent qui remue la vie.

J'ai trouvé ce livre vraiment très beau. Aussi profond qu'intelligent. Très sensoriel aussi sous ce soleil harassant. C'est un livre immergé dans la nature, les difficultés de la vie du temps de l'après guerre, le dur labeur des paysans de jadis. Mosé paysan d'origine italienne n'a qu'un rêve, voir l'océan, voir comment l'océan rencontre la terre. Après avoir trimé toute sa vie, il ne demande pas grand chose et pourtant ce sera le grand drame de sa vie.

Pas de verbiage intempestif ici, les citations parlent d'elles-mêmes.

« Depuis que je suis ici, tous les matins, je me dis que, sur ce banc, je vais bientôt devenir vieux et fripé comme les lézards sans soleil. Est-ce que vous savez que les lézards pleurent, privés de soleil ? Sans soleil, le lézard pleure et pleure, il se vide de toute son eau et il meurt, noir, dur et tout sec comme un morceau de bois. »

Merci à Cécile de m'avoir permis de découvrir ce joli roman grâce à sa chronique des plus pertinentes.
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Il est si triste, Mosé, de se retrouver à l'hospice après la mort de sa femme. Et l'hospice, en France, en ces années 70-80, ce n'est pas gai gai... Pourtant il n'a que 68 ans, mais ses filles ont voulu l'y mettre parce qu'il a été soupçonné d'avoir étranglé leur mère, même s'il s'est avéré que non.
Il est si triste, Mosé, de n'avoir pas de place sur un banc au soleil, dans le jardin de l'hospice. Il est obligé de s'asseoir à l'ombre, à côté d'une vieille Espagnole qui ne dit pas un mot.
Il est si triste, Mosé, de quitter sa maison loin du village, son vieux chien, son chat, ses poules et ses dindons.
Il est si triste, on dirait un lézard qui pleure. Savez-vous que les lézards pleurent lorsqu'ils sont à l'ombre ?

Mais Mosé parle, parle, parle. Il raconte à la vieille Espagnole la vie avec sa femme, possessive à l'extrême, qui l'a toujours empêché de vivre son rêve : découvrir la mer. Il raconte son enfance en Italie, entre une mère folle et un père malade. Il raconte l'orphelinat. Il raconte son arrivée en France, et sa rencontre avec Mélanie. Il raconte ses filles, qu'il n'a jamais pu aimer vraiment à cause de sa femme. Il raconte enfin la mort de sa femme.
Mais Mosé aimait la vie et la nature, et il les aime encore. le ciel immense, les arbres qui chantent tous différemment sous le vent, les arbres qui offrent un abri d'ombre et de fraicheur, un repos bienvenu. La campagne, la vigne, les bêtes, le potager. La petite maison dans ce trou battu par les vents sur un sol plein de cailloux. le travail à n'en plus finir.

Ce roman d'Inès Cagnati, fille d'émigrés italiens, est une ode à la nature, à la vie campagnarde, à ces gens rudes qui ne se ménagent pas. Sourdent de ces pages une tendresse infinie, une fraicheur vivifiante, une mélancolie prenante, et puis la poésie.
J'ai bu les mots avec bonheur, en ralentissant de plus en plus ma lecture parce que je n'avais pas envie de quitter cet homme qui dit sa vie, qui dit la vie à la campagne, tout simplement.
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Ai visionné l'interview d' Inès Cagnati faite par Pierre-Pascal Rossi le 23/11/1989 et celle-ci m'a touché tout comme son livre que je viens de terminer.
Toute sa sensibilité exacerbée par le fait d'avoir été et de se. sentir même adulte fille d'immigré en France (naturalisée française). le fait aussi de ne pas avoir aimé être une enfant et de se retrouver , de se ressourcer auprès de cette nature qu'elle décrit si bien avec tant de justesse et de beauté.
Elle a écrit 4 livres et a eu 4 prix en une vingtaine d'années à peu prés. Pourquoi, aussi peu lui pose t-on comme question ? Parce que dit-elle lorsqu'on a rien à dire, on se tait.
Mosé immigré italien qui avait un rêve voir l'Océan et qui n'a pu le réaliser car dès son arrivée en France a rencontré la belle Mélanie qui est tombé enceinte ; et en ce temps là l'honneur faisait que le mariage tombait sous le sens.
Sa femme décédée, ses enfants jugent qu'il ne peut rester seul à la ferme et le place à l'hospice où là il raconte toute sa vie assis sur un banc, avec pour seule confidente une vieille dame espagnole qui écoute mais ne dit mot.
Poésie bouleversante du monde rural d'alors.
Ces mots sont justes et décrivent tellement bien la misère de la condition humaine, ses espoirs, ses passions, sa folie.
Merveilleuse écriture d'Inès Cagnati née en 1937 et décédée en 2007.
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ce monologue pourrait être fastidieux à lire, mais il se révèle immense, magnifique: la vie d'un être devenu "vieux" (il a un peu plus de 60 ans!) racontée en mots simples, douloureux parfois, souvent drôles mais totalement sincères et généreux. Mosé parle à une vieille dame assise sur le banc où il a trouvé une place. Elle ne lui répondra jamais.
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Mosè émigré Italien est malheureux sur ce banc sans soleil , ça va le faire devenir vieux et fripé, comme un lézard sans soleil" est ce que vous savez que les lézards pleurent privé de soleil? ".Ses filles le font rentré à l'hospice après le décès de sa femme. Il est enfermé lui qui est habitué à la campagne. Il se retrouve sur un banc à l'ombre lui qui aimait tant le soleil avec une vieille Espagnole portant des lunettes noires et qui ne parle pas.
Il se met à lui raconté sa vie et ses regrets. La vie simple auprès de sa femme, ses filles qu'il n'a pas pu aimer autant quil le souhaitait.il lui parle de son enfance de Italie, ,sa vie simple de paysan aimant la nature, sa maison avec ses vignes, son potager ses bêtes; et du rêve de toute une vie aller voir l'océan.
Dans l'écriture de son roman Inès Cagnati nous fait ressentir la tendresse et la mélancolie, le temps qui passe lentement est ressenti par le recit tel une poésie se fait en boucle il revient constamment sur les pas de ses souvenirs.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Dans une vie, pour vivre vraiment, il faut au moins avoir un arbre pour que la pluie n’entre pas dans les yeux, un banc ou un vieux mur pour s’asseoir au soleil et regarder, et puis, aussi, une poignée de terre pour se couvrir le visage une fois mort. Voilà ce qu’il faut, si on veut vivre un peu.
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Regardez dans les rues, c’est le pauvre qui a honte d’avoir faim, d’être mal habillé et d’avoir les yeux qu’il a et non pas celui qui mange trop et qui ne sait plus comment utiliser son argent et pourtant, je le demande aujourd’hui, à qui revient la plus grande honte ?
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Le docteur du village est venu me voir tous les jours pendant quarante jours.
Il portait les médicaments, il me faisait les piqûres, il me donnait des tisanes sucrées parce que je n'avais pas le droit de manger......
Pendant quarante jours il est venu me soigner. Et vous savez ce qu'il a demandé en paiement ? Un poulet.
Un poulet, rien d'autre.
Au jour d'aujourd'hui avec un poulet vous ne pourriez même pas payer une visite.
Les gens ont trop à manger, alors ils se sont mis à avoir faim d'argent.
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Vous savez, docteur, quelquefois on croit que les gens sont morts et ils ne sont pas morts. Ils en ont juste l’air.
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Dans une vie, pour vivre vraiment, il faut au moins avoir un arbre pour que la pluie n'entre pas dans les yeux, un banc ou un vieux mur pour s'asseoir au soleil et regarder, et puis, aussi, une poignée de terre pour se couvrir le visage une fois mort.

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