(à propos de l'Andante du concerto pour piano n°22)
Comme il a - si peu que ce soit, le temps d'un éclair - touché à la réponse, il peut après cela, dans le Finale, chanter la détente , avec un merveilleux chant d'oiseau. Et si je mets le mot d'oiseau au singulier, c'est parce que ce thème fut dicté à Wolfgang par un étourneau qu'il chérissait particulièrement. Dans son carnet personnel, à la date du 27 mai 1784, il écrit :"Vogel Starhrl", suivi de la mélodie que voici : (une portée, intranscriptible sur Babelio)
Puis il ajoute : "Das wahr schön !" (Ca, c'était beau !).
J'avais moi-même un mainate, du nom de Wolfgang ("Bonjour Wolfgang", se saluait-il) qui sifflait le début de l'Air de la Reine de la Nuit. Et chaque fois il ajoutait : "Ca, c'est beau ! C'est beau ça !..." Quand je l'ai perdu , j'ai compris la vive douleur qu'éprouva Mozart en 1787 quand mourut son étourneau chanteur.
C'est une création de l'esprit, où la partie comme le tout sont traversés d'un seul esprit.