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EAN : 9782072923920
304 pages
Gallimard (08/04/2021)
3.85/5   688 notes
Résumé :
Dans la chaleur exaltante de l'été 1977, la jeune Calista quitte la Grèce pour découvrir le monde. Arrivée à Los Angeles, elle fait une rencontre qui bouleversera sa vie : par le plus grand des hasards, elle se retrouve à la table du célèbre cinéaste Billy Wilder. Quelques mois plus tard, pendant le tournage en Grèce de Fedora, la jeune femme, qui ne connaît alors rien au cinéma, devient l'interprète du réalisateur le temps d'un fol été. Tandis qu'elle s'enivre de c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (132) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 688 notes
Micheline, tu peux rajouter un cinq étoiles dans ton guide !
Je ne sais pas si c'est le manque de restaurants, mais j'étoile plus qu'un astronome insomniaque en ce moment, prêt à éclipser Hubert Reeves.
Je n'ai pas eu besoin de sept ans de réflexions pour me lancer dans la lecture du dernier roman de Jonathan Coe dès sa sortie du four. Certains l'aiment chaud.
Après avoir comparé le Brexit à un gouffre aux chimères dans « le Coeur de L'Angleterre », l'auteur a retiré sa veste de témoin à charge pour nous offrir une merveille de faux biopic pas très bio du réalisateur mythique Billy Wilder.
En avanti pour un voyage nostalgique ! En 2013, Calista, une quinqua d'origine grecque qui voit ses deux enfants quitter le nid et le succès de ses musiques de films emprunter le boulevard du crépuscule, se remémore sa rencontre fortuite avec l'immense réalisateur aux Etats Unis dans les années 70. Sa candeur séduit le maître qui l'embauche comme assistante sur le tournage de son dernier grand film, « Fedora », qu'il tourne en Europe et dans une île grecque.
Ce roman est un chef d'oeuvre d'humour et d'élégance. Jonathan Coe s'est rabiboché avec la comédie et il ne cache pas son immense admiration pour ce réalisateur. L'histoire met en lumière également Diamond, scénariste légendaire et taciturne de Billy Wilder. Les dialogues sont dignes de ses films.
Deux scènes qui se déroulent dans des restaurants (et oui, mon incipit n'était pas totalement innocent) à Los Angeles et à Munich servent de pivots à l'histoire et constituent pour moi deux grands moments de littérature. le premier repas aux States offre des joutes raffinées irrésistibles sur la fin de l'âge d'or Hollywoodien et sur ces nouveaux réalisateurs barbus des années 70 dont les requins aux dents longues dévorent le cinéma de papa. En Allemagne, échaudé par un jeune homme doutant de l'ampleur de l'Holocauste, Billy Wilder se met à table et raconte ses heures à visionnées en Angleterre toutes les images insoutenables des camps de concentration à la fin de la guerre à la recherche de sa mère, disparue et déportée. Pas d'assurance sur la mort. Racontée sous la forme d'un scénario, la description de cet épisode est prodigieuse. Un grand moment de lecture.
Ce livre très documenté est aussi l'occasion de décrire des anecdotes savoureuses de tournages, l'échec de certains de ses films comme la vie privée de Sherlock Holmes, l'exigence tatillonne du réalisateur, ses amours passés et sa lucidité sur le point de bascule entre célébrité et postérité.
Le personnage de Calista peut paraître un peu fade au fil du récit. Douce comme Irma et souvent un trop naïve, pas du genre à dire au garçon qui lui plait : Embrasse-moi idiot ! Ce n'est pas la Scandaleuse de Berlin et sa robe de cocktail ne se soulèvera pas au-dessus d'une bouche bée d'aération du métro mais je pense que ce rôle un peu effacé est une volonté de l'auteur. Dans ce récit, la narratrice a comme le lecteur un rôle de spectatrice.
Ce roman est une garçonnière pleine d'esprit, de répliques cultes, délices pour mes papilles acidulées. Ni un, ni deux, ni trois, je relirai ce roman un paquet de fois. C'est Coe mique.
Il ne me reste plus qu'à revoir ou découvrir Fédora, Sabrina et la dizaine de films de Billy Wilder dont j'ai glissé les titres dans ce petit billet.


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Après avoir savourer ce livre, je ne sais quoi dire de plus que vos critiques toutes plus talentueuses les unes des autres. Pour ma part, c'est mon coup de coeur 2021 du moins le coup de coeur de ce premier semestre. Si j'avais pu mettre six étoiles, je l'aurai fait.
Voilà pour ma réaction à chaud.
C'est le premier livre de cet auteur, Jonathan Coe, mais sans doute pas le dernier. Je connais son talent d'écriture et cela faisait longtemps que je voulais en lire un, aujourd'hui c'est chose faite.
Par contre, Billy Wilder, j'ai vu nombre de ses films, pas tous malheureusement (mais je n'ai pas dit mon dernier mot), c'est un réalisateur que j'aime beaucoup. C'est la motivation que j'ai eu l'envie de lire ce livre et je n'ai pas été déçue.
Calista, notre héroïne, grecque de naissance vit à Londres avec son mari Geoffrey et ses jumelles de filles. L'une va partir en Australie continuer ses études et l'autre, étudiante également, vit encore à la maison, est enceinte et veut se faire avorter.
Calista nous raconte ses souvenirs de jeunesse en Grèce et notamment ceux d'un été en 1977, elle a à peine 20 ans et décide de partir aux États-Unis en sac à dos. Lors d'un périple, elle rencontre, Gill, une jeune anglaise de son âge et traverse d'est en ouest, le pays de l'oncle Sam. Après bien des aventures, elles arrivent en Californie. Gill est invitée à un dîner par un ami de son père, le réalisateur Billy Wilder. Mais les deux jeunes filles ne connaissent pas ce grand Monsieur de cinéma. Grâce à ce dîner, Calista, va faire un bout de chemin dans le monde du cinéma. Elle va assister au tournage d'un film "Fedora" qui fera polémique.
Je ne vous en dirais pas plus sur l'histoire mais sachez que vous n'allez pas vous y ennuyer.
Ce qui m'a plu : tout. Je m'explique : l'écriture est superbe tout en étant accessible. Il peut être lu à différents niveaux de connaissances cinématographiques. Billy Wilder est un de mes réalisateur préféré. le film dont on parle beaucoup dans ce livre "Fedora" je l'ai vu, il y a quelques années mais ça donne envie de le revoir. le début et la fin du livre ont un ton léger, nous sommes dans la vision de la jeune Calista, de sa découverte du cinéma hollywoodien. Et la partie centrale du livre est la vision de Billy Wilder, septuagénaire, allemand de naissance, natif de Berlin et parlant de sa jeunesse pendant la seconde guerre mondiale.
C'est un livre, léger et percutant à la fois, drôle et dramatique. Un livre touchant, un véritable coup de coeur.
J'ai bien aimé également l'hommage au brie de Meaux et de Melun, vu que j'habite en Seine-et-Marne.
Si vous aimez l'auteur et le cinéma, je vous le conseille bien volontiers.

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Londres 2013. Musicienne d'origine grecque, mère de deux jeunes filles, Calista va bientôt avoir soixante ans. Elle pressent confusément que sa carrière de compositrice de musique pour le cinéma touche à sa fin. Sa fille cadette est tombée enceinte par « accident » et se prépare à avorter. Tandis qu'elle emmène sa fille aînée, en partance pour un voyage de quelques mois à Sidney, à Heathrow, Calista réalise que son rôle de mère pourrait lui aussi bientôt changer de nature.

Plongée dans ses pensées crépusculaires, elle repense à l'été 1976, durant lequel elle a quitté la Grèce pour découvrir l'Amérique. En arrivant à Los Angeles elle va faire une rencontre qui marquera durablement son existence : elle se retrouve par un improbable hasard à la table du célèbre cinéaste Billy Wilder. Entre la jeune femme un peu timide et le réalisateur vieillissant, se noue une forme de complicité immédiate. Si bien que quelques mois plus tard, Billy Wilder fait appel à Calista pour être son interprète durant le tournage en Grèce de son nouveau film « Fedora ».

Le temps d'un tournage en Grèce puis en Allemagne et en France, l'héroïne vivra un moment hors du temps en compagnie de l'équipe du tournage orchestré par Wilder et son fidèle scénariste Iz Diamond. Un moment hors des contingences du quotidien, léger et joyeux. Et pourtant. le retour en Allemagne de Wilder ramène à la surface les souvenirs d'un jeune juif qui a quitté l'Autriche pour fuir la barbarie nazie, et qui est toujours hanté par le souvenir de sa mère disparue pendant la seconde guerre.

Dans ce roman pour cinéphiles, Jonathan Coe quitte son thème de prédilection, la chronique sociale d'une certaine Angleterre, qui s'attache à décrire un pays en pleine mutation dans « Testament à l'anglaise » ou « Bienvenue au club ». En revenant sur l'âge d'or d'Hollywood, il dessine un tableau teinté de nostalgie mais bien vivant, celui du déclin de la génération de Wilder et de Lubitsch, qui « pouvait faire davantage avec une porte fermée que la plupart des cinéastes avec une braguette ouverte », et de l'avènement d'une nouvelle génération (Scorcese, Spielberg) que Wilder appelle avec une ironie affectueuse « les jeunes barbus ».

« Mr Wilder et Moi » est un roman doux-amer, porté par l'élégance « so british » de la plume de Jonathan Coe. Un roman souvent joyeux, qui revient pourtant sur la Shoah et la disparition de la mère de Wilder, qui ne cesse de tourmenter le réalisateur de « Certains l'aiment chaud ». le souvenir des atrocités commises par les nazis est abordé avec un tact très anglais par l'auteur, qui nous rappelle que « les pessimistes ont fini à Beverly Hills et les optimistes à Auschwitz ».

Le roman repose évidemment sur le parallèle jamais explicité entre Billy Wilder qui comprend que ses grands succès sont derrière lui et la narratrice qui constate qu'elle est, des décennies plus tard, elle aussi au crépuscule de sa carrière de compositrice. « Mr Wilder et moi » est un roman foisonnant, léger et profond, empli de drôlerie et de tristesse, qui nous rappelle qu'avec « le temps va, tout s'en va », et évoque la disparition inéluctable d'un présent ré-enchanté par ces instants touchés par la grâce dont Wilder a le secret.

Jonathan Coe nous narre un Billy Wilder déjà âgé et conscient de son déclin, qui fait face à ses démons enfouis au creux de l'holocauste, et reste néanmoins ce cinéaste génial et virevoltant, à l'humour incroyablement corrosif. le roman nous plonge au coeur de l'été caniculaire de 1976, nous emporte dans les îles grecques entourées d'une eau turquoise, nous permet de croiser Al Pacino et sa petite amie Marthe Keller, tout en nous offrant une réflexion touchante sur le temps qui passe ainsi qu'un portrait haut en couleur d'un grand cinéaste du siècle dernier : Mr Wilder.


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On est en 1977 et une jeune fille, Calista , quitte la Grèce pour un voyage aux USA, elle y rencontrera tout à fait par hasard le metteur en scène Billy Wilder , (et son scénariste ) qui s'apprêtent à tourner Fedora, son avant dernier film, et qui auront besoin pour les scènes tournées sur l'île, d'une interprète. Elle passera quelques jours en compagnie de l'équipe, quelques jours qui marqueront son destin..

On est en Angleterre, Calista a désormais 57 ans, et se souvient de ces années -là. Elle est devenue créatrice de musiques de films, métier qu'elle doit aux personnes qu'elle a rencontré sur Fedora.
Ses deux filles s'apprêtent à quitter le nid, elle a du mal à y faire face. L'une d'elle est enceinte et envisage l'avortement afin de ne pas renoncer à l'université.

Roman d'apprentissage, roman sur le temps qui passe, sur la vieillesse qui arrive, sur ce qu'elle enlève aux gens.
Parallèle entre Billy Wilder et Calista qui ne se voient plus offrir de belles opportunités professionnelles.
Billy Wilder n'est plus "bankable" auprès des studios hollywoodiens ; Fedora est son chant du cygne. Il est devenu ringard, la nouvelle génération de metteurs en scène ( Sorsese, Spielberg...) arrivent , et le poussent gentiment vers la sortie. Fedora aura un accueil mitigé, certains spectateurs riront pendant certaines scènes, ce qui n'était pas prévu..;
Calista, qui voit partir ses filles ,lesquelles vont " vivre leur vie" , la maman a fini son "boulot" de maman... Qui va t'elle aimer aussi fort ? Que va-t'elle pouvoir faire d'aussi fort que d'élever des enfants, les chérir et les préparer au monde ?
Roman qui interroge sur ce qu'on laisse . Quelle trace ?
Une oeuvre artistique, des enfants, quelque chose pour être immortels , au moins dans le souvenir ...
Et enfin, "Billy Wilder et moi " c'est aussi le roman d'un cinéphile pour des cinéphiles... Parce qu'il faut avoir vu Fedora pour comprendre, aimer, et ne pas s'ennuyer à la lecture de ce roman (à mon avis !).
Le film Fedora, c'est l'histoire (au début parce qu'après ça se "corse" !), d'une actrice vieillissante qui a pris congé du monde, qui vit recluse dans sa propriété sur une île grecque. Plus personne ne peut la voir, aucun journaliste. La star vieillit et n'a plus envie d'être vue, scrutée, soupesée, évaluée, jugée. Est-elle bien "conservée" ? Est-elle encore belle ? N' est-elle plus que l'ombre d'elle même ? Nul ne le sait ...
Film sur la vieillesse, livre sur la vieillesse.
Jonathan Coe (l'écrivain reconnu) fait dire à Billy Wilder ( Légende du cinéma ) : " Dès qu'une femme perd sa beauté , c'est fini. Elle est invisible." et une page avant : " Mais c'est différent pour les hommes et pour les femmes. Pour moi, vieillir est un désagrément. Pour les femmes, c'est une tragédie. Et je l'ai constaté par moi-même. Je l'ai vu de mes propres yeux."
Fedora raconte une tragédie : une star, une femme magnifique qui vieillit et tout ce qui sera mis en place pour éviter cela... Une tragédie : pas d'autre mot !
Un film sublime malgré ses imperfections, un des films qui m'a le plus marquée, peut-être parce que je l'ai vu jeune, à l'heure où l'on se forme...
Mais certainement , un film qui m'a percutée parce que je l'ai vu à une époque où j'étais cinéphile, où je lisais tout ce que je pouvais sur le vieil Hollywood, comment il était né, comment il était passé du noir et blanc à la couleur, du muet au parlant.
Et forcément quand on est cinéphile, Fedora c'est Greta Garbo qui l'a inspiré. Cette star qui a refusé de vieillir devant les caméras, et qui a pris sa "retraite" au sommet de sa gloire et de sa beauté , comme Fedora.
Il y a beaucoup de choses dans ce roman, beaucoup de "boites " à ouvrir, de tiroirs qui se répondent, de poupées russes... Roman d'apprentissage, éloge de la lenteur au cinéma, roman de cinéphile etc...
Mais ce qu'il ressort quand claque le mot " FIN", c'est une furieuse envie de revoir Fedora, et une pressante envie de découvrir (ou revoir ) tous les films de Mr Wilder.
Et aussi ceux de Mr Lubitsch , puisqu'il est question de The shop around the corner , un magnifique film.. (remake : @Vous avez un message).
Et quand un roman vous donne envie de découvrir les créations d'autres créateurs, quand un écrivain vous fait partager ses coups de coeurs, ses influences, ça s'appelle un hommage, un grand cri d'amour au cinéma .
Billy Wilder et moi, Et vous, et Jonathan Coe, et Lubitch , et Al Pacino, et Spielberg etc... etc... Et Marthe Keller ; bien sûr...
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Ah ! Jonathan Coe !.... Sans doute l'auteur qui ne m'a jamais déçue !
Là je l'avoue j'avais une petite crainte : on quittait l'Angleterre, le titre fleurait bon la biographie limite l'hagiographie (et pourtant j'aime les films de Wilder !).... Pourquoi ai-je eu cette crainte ? Ce livre est aussi bien que les autres romans de Coe même si l'Angleterre est loin. En revanche on est en plein dans le temps qui passe, le talent qui s'amenuise, les doutes qui s'accrochent de plus en plus....
Ce livre tourne autour du film Fedora, avant-dernier du merveilleux cinéaste. Je l'avoue je ne connais pas ce film. Mais je ne pense pas que ça gêne la lecture du livre. J'imagine que celles et ceux qui ont le film en tête ont dû lire le livre différemment de moi. Mais "différemment" ne veut pas dire mieux ou moins bien.
.
Je me suis régalée du début à la fin. J'ai terminé le livre en ayant envie de voir toute la filmographie de Billy Wilder. Toute ? En fait je ne sais pas si j'ai envie de voir Fedora désormais, j'ai peur d'avoir trop le livre en tête pour savourer pleinement le film.... Associer un suicide avec du Brie, dur non ? Pour connaître le fin mot de ma remarque précédente je ne peux que vous inviter à lire ce livre parfois drôle, parfois douloureux, toujours humain.
Encore une réussite de J Coe !
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critiques presse (13)
LeJournaldeQuebec
06 février 2023
Dans sa jeunesse, Calista a eu la chance de rencontrer tout à fait par hasard Billy Wilder, l’une des figures les plus importantes du cinéma américain.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LePoint
07 mai 2021
L’auteur de « Bienvenue au club » fait revivre le réalisateur de « Certains l’aiment chaud » et attise nos envies de cinéma. Pétillant et doux-amer.
Lire la critique sur le site : LePoint
FocusLeVif
30 avril 2021
Jonathan Coe part à la rencontre de Billy Wilder à la suite d'une jeune femme lui servant d'interprète sur le tournage de Fedora. Virtuose et mélancolique.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Bibliobs
20 avril 2021
Le romancier britannique raconte la fin de carrière du réalisateur de « Certains l’aiment chaud ». Un pur hommage au cinéma hollywoodien
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
15 avril 2021
Dans le nouveau roman de l’auteur britannique, une jeune Grecque a la chance de côtoyer le réalisateur lors du tournage de « Fedora », en 1977. Et l’écrivain de dire son admiration.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
15 avril 2021
Le réalisateur américain exerce depuis l’enfance une influence déterminante sur l’écrivain britannique. Le nouveau roman de ce dernier, « Billy Wilder et moi », paie cette dette.
Lire la critique sur le site : LeMonde
SudOuestPresse
13 avril 2021
Amoureux de l’âge d’or du cinéma hollywoodien, l’écrivain britannique fait revivre le réalisateur Billy Wilder sur le tournage de « Fedora » dans une fiction mélancolique
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Lexpress
12 avril 2021
Billy Wilder et moi, portrait, entre réalité et fiction, d'un réalisateur mythique
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeSoir
09 avril 2021
Jonathan Coe célèbre dans un roman initiatique la mémoire du réalisateur Billy Wilder qu’il met en scène au moment de la réalisation chaotique de « Fedora ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
Telerama
09 avril 2021
Avec son dernier roman, “Billy Wilder et moi”, l’écrivain britannique brosse un étonnant portrait du maître de la comédie et du film noir, en monstre sacré de Hollywood sur le déclin.
Lire la critique sur le site : Telerama
Telerama
09 avril 2021
Un doux mariage d’euphorie et de nostalgie.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
08 avril 2021
Jonathan Coe raconte avec élégance et mélancolie les dernières années de carrière de Billy Wilder.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesInrocks
07 avril 2021
L’Américain s’attaque à plus fort que lui en tentant d’écrire sur Billy Wilder et son film “Fedora”. Résultat : un roman raté, aux antipodes de l’intelligence et de l’inventivité du maître.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (191) Voir plus Ajouter une citation
Ah, ce fromage. Ce fromage – et je n’exagère rien – était tout simplement la chose la plus délicieuse que j’aie jamais goûtée de toute ma vie. Les arômes vous parvenaient, l’un après l’autre, chacun plus complexe et plus subtil que le précédent. Je fermai les yeux de façon à les savourer plus intensément.
« C’est bon, hein ? dit Billy, après un petit moment passé à manger tous les deux en silence ?
- Oh oui.
- J’ai un petit goût de noisette, un petit goût de champignons. C’est presque comme si, tu vois … comme si on pouvait sentir le goût de la terre, pareil qu’un bon scotch. »
J’acquiesçai, mais contrairement à Billy j’étais incapable d’exprimer ce que je ressentais avec des mots. Tout ce que je sais, c’est que je vivais à cet instant une sorte d’’épiphanie.
Tout convergea d’un coup – la bouffée d’espoir suscitée en moi par ce qu’il avait dit au sujet de Matthew, le plaisir, le plaisir encore ahuri que m’inspirait sa compagnie, le goût somptueux du fromage, la chaleur du vin, le charme intense de la nature autour de nous, alors que nous étions attablés dans cette cour avec le soleil couchant sur nos visages, le ciel sans nuages au-dessus de nos têtes, bleu, rose et jaune, la beauté mélancolique de cette soirée de la fin août -, tout cela convergeait, à tel point qu’encore aujourd’hui, quand on me demande à quoi le bonheur ressemble pour moi, c’est le moment que j’évoque toujours, auquel je reviens toujours.
Ce moment ! Ce souvenir !
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À Hollywood, la guerre avait paru si loin. Bien sûr, j’avais suivi l’actualité, et je savais ce qui s’était passé. Suffisamment pour comprendre que j’avais pris la bonne décision en quittant l’Europe au moment où je l’avais fait. Certains me traitaient de pessimiste à l’époque. Eh bien, je leur dirais plus tard, ce sont les pessimistes qui ont atterri à Bervely Hills avec une piscine dans leur jardin, et ce sont les optimistes qui ont fini en camp de concentration. Alors oui, j’avais sauvé ma peau. Mais qu’en est-il du reste de ma famille ? C’était ça qui m’empêchait de dormir depuis quelques années — ou me donnait des cauchemars quand je parvenais à dormir.
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Et puis c’était un film difficile à regarder pour moi. Ce que je veux dire, c’est que le film en lui-même - tel qu’assemblé par Billy et son monteur - était perpétuellement en conflit avec mes souvenirs plus vifs que j’avais des jours que nous avions passés à le tourner. Quand William Holden traverse la rue à Corfou, s’assoit à une table de café et appelle « Serveur ! », ça me fait sortir de l’intrigue, et il me revient plutôt à l’esprit la matinée où j’avais commencé à travailler pour Billy, et où j’avais dû lui traduire ces deux interviews complètement dingues dans le hall de l’hôtel. Quand je vois le vieux marin qui fait traverser monsieur Holden jusqu’à la villa de Fedora, ça me rappelle ce drôle de petit bonhomme enjoué et la manière dont Iz s’était secrètement servi de lui pour jouer un tour à son ami.
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Billy avait rendez-vous, un jour, avec un producteur. Et il lui a dit qu'il voulait faire un film sur Nijinsky. Alors il a raconté toute l'histoire de la vie de Nijinsky au producteur, et ce type l'a regardé, horrifié, en disant: "Vous êtes sérieux ? Vous voulez faire un film sur un danseur classique ukrainien qui finit par devenir fou et passe trente ans en hôpital psychiatrique, convaincu d'être un cheval ?" Et Billy répond: "Ah, mais dans notre version de l'histoire, ça se termine bien. Il finit par gagner le Kentucky Derby."
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EMERIC
Est-ce qu'on t'a officiellement mandaté pour faire un film ? Sur les camps ?

BILLY
Pas encore.

EMERIC
Alors pourquoi tu t'infliges ça ? Pourquoi rester assis dans cette salle toute la journée à regarder ces scènes... d'horreur ?

BILLY
Je dois le faire.

EMERIC
Mais non. Rien ne t'oblige à te punir comme ça.

BILLY
Je cherche ma mère.

Un instant, le choc réduit EMERIC au silence.

EMERIC
Quoi ?

BILLY
Ma mère. Je n'ai pas de nouvelles d'elle depuis trois ans. Ma mère, ma grand-mère et mon beau-père, pour être tout à fait précis.

EMERIC
Mais... tu regardes tous les jours, ces images de cadavres, de corps décharnés, en espérant les voir, eux ?

BILLY
"Espérer" n'est pas vraiment le terme que j'emploierais.
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Grand entretien avec Jonathan Coe. Modéré par Camille Thomine.
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