On espérait retrouver l'équipe de bras cassés du tome 19; et bien
Nicolas Jarry l'a fait et de bien belle manière, puisqu'il nous entraîne dans leurs joyeuses aventures, qui frisent le rocambolesque, voire le burlesque.
Ici ils sont embarqués à la recherche d'un trésor, et qui dit trésor dit pirates... forcément.
Alors on a droit à tous les clichés du genre sauf que les clichés sous la plume de Jarry, ça devient juteux et gouleyant.
L'auteur nous invite donc à suivre les traces, et les pas peu assurés, de cette troupe de joyeux lurons, dont pas un ne rattrape l'autre, et qui forment une sorte de famille (c'est d'ailleurs un thème privilégié chez l'auteur qu'il décline et explore régulièrement dans ses récits), à la tête de laquelle se trouve Akab, un vieux nain qui a vécu plus d'aventures qu'il ne le laisse supposer.
Les personnages sont hauts en couleur (tout comme le crayonné de
Jean Paul Bordier et du duo coloriste Amélie Picou/
Vincent Powell, qui sied à merveille à ce genre de récit!), Jarry réussissant à dresser un portrait singulier et à insuffler une personnalité authentique à chacun des membres de ce quintet improbable.
Avec Jarry aux commandes, il faut bien entendu s'attendre à un récit qui se lit sur plusieurs niveaux, et donc ne pas oublier que même si ce récit reste indépendant dans la série Nains (en dehors du fait qu'il soit directement relié au tome 19), il s'inscrit tout de même dans l'histoire global des Terres d'Arran et si on suit un peu l'actualité, on aura vite compris qu'il se trame quelque chose qui dépasse les péripéties de la troupe.
Comme le dit si bien Akab " le père a un plan pour nous, sinon pour quelle autre raison veillerait il aussi étroitement sur notre petite famille?"
La suite des événements du monde d'Aquilon est clairement en préparation, l'orage approche et ça sent pas bon...