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EAN : 9782743658410
234 pages
Payot et Rivages (04/01/2023)
3.45/5   42 notes
Résumé :
En septembre 2016, l’inénarrable Jerry Stahl touche le fond. La dépression qui le ronge depuis toujours est au plus haut, sa carrière et sa vie personnelle au plus bas. Lorsqu’il découvre au détour d’une improbable alerte Google « Holocauste » que des tours opérateurs organisent des voyages en car à travers l’Allemagne et la Pologne sur les lieux de la tragédie, il décide de s'inscrire. S’il ne peut soigner sa dépression, il ira la nourrir en compagnie de ces étrang... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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En 2016, Jerry Stahl, plus dépressif que jamais, le moral, le couple et la carrière dans les chaussettes, décide de se confronter à pire. Il devient passager d'un bus qui le conduit pendant deux semaines dans les camps de concentration polonais et allemands en compagnie d'un groupe hétéroclite de touristes, des homosexuels sexagénaires, un conducteur de bulldozer australien, un couple de Texans dynamiques … aux motivations très variées (dont un fameux « j'ai vu La liste de Schindler »).
Nein Nein Nein! - sous-titre: "La dépression, les tourments de l'âme et la Shoah en autocar" - est donc le récit gonzo de cette expérience de Dark Tourism, par un Stahl bientôt sexagénaire, seul, et désespéré, qui traine non seulement ses casseroles existentielles, mais le passé de sa famille ashkénaze dont une partie n'a pas survécu à la guerre, et dont le propre père a fini par arriver seul à l'âge de neuf ans aux Etats-Unis en évitant miraculeusement pogroms en Lituanie et déportation.

L'échec de la transmission de l'Histoire que le romancier israélien Yishai Sarid avait évoqué dans l'excellent le Monstre de la mémoire, Stahl l'évoque aussi à sa manière, avec beaucoup de recul et d'humour bien noir. Atterré par la « disneylisation » des sites - « De mes précédentes virées, j'ai déjà rapporté un magnet des camps de la mort, ainsi qu'une poignée de cartes postales d'Auschwitz - qui n'a pas envie de voir Arbeit Macht Frei épinglé sur son frigo?- mal à l'aise à l'idée de se rendre dans les sanitaires du camp (« Les toilettes à l'extérieur du musée d'Auschwitz sont payantes (1 zloty); celles dans l'enceinte du musée (Bloc 18 et derrière la chambre à gaz) sont gratuites. » dixit Tripadvisor), Stahl, qui semblait vouloir trouver un lieu au contact duquel sa dépression serait tout à fait appropriée, un peu comme un cancéreux qui entreprendrait un court séjour à Tchernobyl, découvre l'Humanité dans toute sa splendeur. Ancien toxicomane au passé agité, il semblait pourtant avoir tout vécu.

L'image d'une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des Juifs et aussi de l'Humanité , ravivée par l'une des obsessions de Stahl, le mandat de Trump et son cortège d'horreur, dont la stérilisation de femmes migrantes, alliée à son sentiment de culpabilité -« mon pauvre père a t-il esquivé des pogroms, transité par Ellis Island, lutté pour gravir les échelons, tout ça pour que son fils, une fois son diplôme en poche, se retrouve à écrire de faux courriers de cul pour le forum Penthouse? » - parcourt le texte, qui n‘est pourtant ni un pamphlet, ni un réquisitoire.

Nullement inapproprié, le récit de ce voyage dans lequel on retrouve l'acidité d'un Marc Behm dans La Reine de la Nuit, est du Stahl pur jus, un Stahl cultivé et caustique dont les blagues et les interventions tombent souvent à plat, un Stahl assez tolérant et stoïque quand on songe à tout ce qu'il voit et qu'il entend, un Stahl fidèle à lui-même, qui consulte alt, le site des fantasmes BDSM pour savoir si les déviances sexuelles de ses membres vivant près des camps sont particulières.

Corrosif et désespéré.
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Quand on habite un pays qui a élu Donald Trump président, partir en excursion à Auschwitz s'apparente-t-il à un exercice de relativisme ou à une projection dans la catastrophe à venir? Toujours est-il que Jerry Stahl, juif, américain, triplement divorcé, scénariste déjanté, dépressif chronique et ex-junkie s'inscrit pour un tour-operator au doux pays de la solution finale.
Mais pourquoi s'infliger un truc pareil? le meilleur de ce livre est sans doute dans la description des pérégrins yankees, concentré d'humanité dérisoire que Stahl chronique sans une once de mépris, et dont les motivations ne seront que suggérées. À l'autre question existentielle: comment se dépatouiller pour supporter ce voyage dans l'horreur? l'écrivain est moins subtil. Il sort la grosse artillerie de l'humour noir, se remémore son opération de l'urètre, partage son chagrin de ne plus voir sa petite fille, parfois même rapporte d'abominables anecdotes à la fiabilité douteuse qui, pour atroces qu'elles soient, transportent l'horreur hors de l'espace où il se situe.
Exemple de sa stratégie d'évitement, le triple "Nein" du titre renvoie à un précédent ouvrage qui relatait comment sa compagne (allemande) de l'époque jouissait en hurlant "Nein! Nein! Nein! Je suis en train de me faire sauter par un Juif!" Et cet entrelacement de la vie de l'auteur, de la manière dont cette vie est la matière même de son oeuvre, et de la visite des camps a fini par me lasser, au point de me donner l'impression que son désespoir était hors-sujet.
Mais parfois, Stahl se la joue moraliste désespéré et fait mouche: "L'entreprise ayant fabriqué les fours, J.A. TOPF & SÖHNE (Fils), a jugé bon d'inscrire fièrement son nom sur l'équipement qu'elle avait conçu, sur une petite plaque. Il se trouve que Topf était le principal fabricant de fours à pain en Allemagne. Et, quand on y pense, pourquoi les pourvoyeurs de machines approvisionnant la patrie en cheesecakes et Streuselkuchen ne voudrait-elle pas que ses prouesses dans le domaine génocidaire s'ébruitent ?
Oui, nous avons conçu les fours, vous informent Topf & Fils, et nous en sommes super fiers. Chaque défunt enfourné dans la grotte de l'enfer devait passer devant cette petite plaque en laiton, un moyen pour le fabricant de rappeler que rien ne lui était trop chaud. Peut-être y a-t-il au contrat une clause stipulant que les plaques doivent rester bien lustrées ?"
Le plus étonnant, conclut Stahl, étant que ce fleuron du professionnalisme allemand n'ait pas survécu à sa collaboration avec le nazisme...
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Première découverte de Jerry Stahl, avec ce récit au titre et au sujet provocateur. L'histoire vraie d'une visite guidée en bus des camps de concentration nazis, racontée avec une lucidité cynique, un humour sans filtres et un goût prononcé pour l'auto-derision.

Le sujet est intéressant et se pose à chacun d'entre nous, puisqu'il est admis que ces lieux se visitent au nom du devoir de mémoire.
La démarche de l'auteur est particulière. Il entreprend ce voyage parce qu'il est déprimé et qu'il veut confronter son mal-être à une douleur de plus grande échelle.
Mais en même temps, il s'interroge : "Quel genre de personne voit le théâtre d'un génocide à travers le prisme de ses propres petits soucis personnels ? le narcissisme dans toute sa splendeur "

Il explore la façon dont nous nous souvenons de la Shoah et se pose la question de savoir comment on peut honorer la mémoire des victimes de ce génocide. Car, en dépit des digressions et des farces grotesques, c'est bien là la ligne directrice du récit. Et on ne peut ignorer la pertinence de cette ligne directrice puisque l'auteur est lui-même juif.

Le voyage en bus pendant 2 semaines donne déjà lieu à des scènes d'anthologie, tant il est habile à cerner et à appuyer sur les défauts de ses compagnons de voyage et à restituer les échanges les plus saugrenus ( on lui pardonnera les caricatures nécessaires pour valider son expérience).
Ainsi donc il se joint aux foules qui se tiennent devant les chambres à gaz et ne peut manquer de s'offusquer de les voir faire la queue pour manger une pizza dans le snack-bar d'Auschwitz . Car cet homme qui a connu des expériences extrêmes, notamment avec la drogue et qui ne se présente pas comme un parangon de vertu, cet homme capable du cynisme le plus froid, conserve des valeurs suffisantes pour être choqué par cette marchandisation.
Tout comme il est choqué, et les parallèles entre Hitler et Trump abondent, par l'élection de Trump et par la banalisation de son électorat.
Car, inutile de le cacher, ce livre est aussi une tribune contre Trump et ce qu'il représente.

Le résultat est une sorte de livre de voyage disjoncté sur la façon dont la Shoah est commémorée et commercialisée sur les sites en Pologne et en Allemagne. C'est aussi un condensé d'anecdotes peu connues sur les dignitaires nazis car Jerry Stahl n'a pas seulement abordé le voyage en tant que clown dépressif, mais il s'est également sérieusement documenté.
Il le confirme au Times of Israel : " Si je m'évanouissais aujourd'hui, les ambulanciers qui viendraient chez moi trouveraient des étagères et des étagères de livres sur le nazisme, et ils pourraient penser que je suis un nazi ou un spécialiste du nazisme. Mais il ne fait aucun doute que j'ai été obsessionnel. Je devais m'immerger. "

Au delà des digressions et des scènes cocasses, Jerry Stahl pose une question saisissante :" Suis-je le seul être humain qui, en présence de l'indicible, décèle en lui-même un puits d'indicible encore plus abyssal, et amorce une descente aux enfers de petit joueur, sporadique et sans classe aucune, vers ce qu'il ne parvient à saisir que vaguement : l'horreur d'être complètement indigne de l'horreur elle-même ? ".

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Récemment, ma fille de 16 ans m'a surpris en m'annonçant qu'elle aimerait visiter des camps de concentration. Voulant en savoir plus sur ce tourisme de l'ombre, je me suis lancé dans la lecture de "Nein, Nein, Nein !", le dernier roman de Jerry Stahl dont j'avais entendu parler dans les médias.
« Quel genre d'homme se dit : "Tiens, et si je me faisais une petite virée dans les camps de la mort" ? Il faut avoir une vie en vrac total pour voir en ce dispositif le remontant idéal, le seul capable de vous remettre d'aplomb, non ? »
Je ne pense pas que ce soit le cas de ma fille, mais c'est celui de Jerry Stahl, dépressif de longue date et bien connu pour ses mémoires imbibées de drogue.
Découvrant qu'il existait des circuits touristiques sur l'Holocauste, Jerry Stahl s'est dit qu'en « [s]'imposant une situation où le malheur était de rigueur, l'expérience […] [lui] apporte[rait] une nouvelle forme de soulagement ». Ou comment soigner son malheur en le nourrissant. Son improbable virée en autocar avec un groupe d'une quinzaine de touristes l'a conduit à Auschwitz, Buchenwald et Dachau, sans oublier le ghetto de Varsovie, le musée Schindler, la fête de la bière de Munich et Nuremberg.
Dans un flot ininterrompu d'humour noir, l'auteur raconte sa propre vie détraquée et la pure cruauté qui a permis à ces lieux d'exister, le tout saupoudré de remarques caustiques pour les touristes. Auschwitz ? Meilleur parking et toilettes gratuites « derrière la chambre à gaz ». Buchenwald ? La cafétéria la plus sympathique où l'on peut « déguster un succulent déjeuner ». Et n'oubliez pas de porter des chaussures confortables si vous ne voulez pas succomber « à un oignon au pied chopé dans un camp de la mort ».
Dans une langue acérée et pleine d'autodérision, il parle ainsi de la banalisation du mal et de sa rage contre l'absurdité humaine, n'hésitant pas à railler ses compatriotes avec qui il voyage : Tad et Madge, par exemple, un couple digne de Disney World, en shorts rouges assortis, Shlomo, un septuagénaire de Chicago qui soutient Trump ou Doug et Tito, deux « véritables professionnels du voyage organisé » qui intercalent l'excursion sur l'Holocauste entre un séjour de 13 jours en Irlande et une croisière de 21 jours en Alaska.
J'ai trouvé que Jerry Stahl jetait un regard inhabituellement mordant sur l'Holocauste en s'interrogeant sur ce tourisme macabre. de temps en temps, au milieu du sarcasme ou de l'ironie, émerge la vraie question qui anime le livre : « la présence, sur le site d'un génocide, de touristes braillards agglutinés en une horde compacte a-t-elle un quelconque impact sur la gravité des événements ? » Stahl trouve logiquement pathétique et tragique le fait de transformer l'inimaginable en une excursion d'une journée. Mais il est surpris d'être à la fois incapable de comprendre l'énormité des crimes génocidaires et respectueux de ce qui a été préservé et commémoré pour que les gens puissent le voir.
L'auteur est une figure intellectuelle décapante et clivante. Ses opinions politiques diviseront les lecteurs et certaines de ses comparaisons entre l'Allemagne nazie et l'Amérique d'aujourd'hui pourront paraitre extrêmes. Il établit par exemple un parallèle entre les nazis et les membres de la foule qui a pris d'assaut le Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021, « vu que les tee-shirts et sweats à capuche arborés par les sbires lyncheurs-défécateurs de Trump comportaient des logos rigolos du type Camp Auschwitz ». Mais elles ont le mérite de pointer les poussées nationalistes et populistes actuelles en Europe ou en Amérique et invitent à réfléchir à leurs dérives malsaines ou violentes.
De plus, lorsqu'il se calme pour se concentrer sur l'horreur, il place le lecteur simplement face à la vérité de ce qui s'est passé. Et c'est là qu'il brille, car le récit ne glisse jamais vers un manque de respect pour les victimes de l'Holocauste. le coeur de Stahl est toujours à la bonne place et reste humble face à la réalité qui s'offre à lui. Son habileté à manier l'humour rend encore plus puissants ces apartés d'un sérieux mortel. « J'aimerais que la douleur et la souffrance causées par la Shoah et les sentiments provoqués en nous lorsque nous nous y confrontons puissent servir de passerelle vers le martyre enduré par d'autres », déclare-t-il dans un passage.
Jerry Stahl sort de cette expérience dans un état probablement différent de celui auquel il s'attendait malgré l'« incapacité à ressentir » qu'il s'attribue à lui-même. Aucune lecture ne peut préparer quelqu'un, tout comme aucune prétention ou posture ne peut le protéger de l'impalpable vérité des meurtres nazis ou génocidaires. Et finalement, conclut-il, peu importe si l'Holocauste est devenu une industrie lucrative. « Rien, en définitive, ne saurait diminuer la cuisante gravité émanant des lieux concrets arpentés par les martyrs, nos ancêtres. […] On pourrait parler de rédemption des vivants par les morts. C'est là le cadeau suprême. L'horreur suprême. Et la seule réalité qui compte, après tout. »
Une belle et digne conclusion pour cet ajout vivant, audacieux, parfois perturbant à la littérature sur le génocide. C'est caustique, souvent à mourir de rire et maniaque dans sa mise à mal du tourisme de l'Holocauste. Il nous remet à l'esprit des énigmes qui interrogent l'âme et que les traitements pudiques de la Shoah étouffent parfois. Je n'ai pas ressenti de culpabilité en me surprenant à y rire ou sourire. le pouvoir de l'humour, la tension et le contraste entre rire et pleurer peuvent vraiment servir de tremplin grâce auquel nous apprenons à mieux nous comporter les uns envers les autres au cours de notre bref séjour sur terre.
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Quoi de mieux pour se changer les idées qu'un voyage organisé en Allemagne et en Pologne sur les traces de la Shoah ? Soigner le mal par le Mal, tel est en quelque sorte le projet de Jerry Stahl alors en pleine crise existentielle — ou dépression.

La Shoah est au fond le dernier sacré d'un Occident qui n'en a plus. On peut tout tourner en dérision, tout remettre en question, se moquer de tout, pas de la Shoah. C'est d'ailleurs interdit par la loi, comme le blasphème l'a longtemps été. Devant ce massacre industriel, froid et rationnel, au service d'une passion délirante, on devrait savoir rester décent, se tenir. (Ce qui n'empêche pas, à mon sens, de pouvoir en rire.) Nous savons que nous ne pourront jamais vraiment comprendre ou plutôt sentir ce que fut l'Holocauste. C'est une sorte d'absolu négatif. Mais tourisme et absolu, tourisme et décence, ça se marie plutôt mal.

À mon sens, le fond de ce livre est là : ce tourisme mémorielle — avec tout ce que le mot tourisme peut charrier de négatif — est plus qu'une indécence, c'est une profanation. C'est cette expérience que vit Jerry Stahl, racontée avec humour — noir évidemment (il en faut! ) — et entremêlée de réflexions désabusés et ironiques sur sa propre vie.

Un bon livre même si je n'accroche pas trop à son style gonzo, que je trouve un peu facile, faussement provocateur et subversif, au fond très conformiste.
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critiques presse (3)
LeMonde
17 avril 2023
C’est l’ignorance de l’histoire du ­XXe siècle que fustige Stahl chez ses contemporains, et le risque d’un retour du chaos qu’il pointe. C’est osé, volontiers perturbant, mais diablement efficace.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Marianne_
27 février 2023
Survivre à une dépression en entreprenant un voyage dans les camps d’extermination nazis, telle a été la folle entreprise imaginée par l’écrivain américain Jerry Stahl, et contée avec un humour grinçant dans un « Nein Nein Nein ! », écrit à la première personne au nom du souvenir de six millions de morts.
Lire la critique sur le site : Marianne_
LeFigaro
19 janvier 2023
Le récit d’un voyage touristique dans les camps nazis, entre humour noir et larmes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Douglas me raconte qu'ils étaient à la Hofbräuhaus, en train de partager une clope, quand il s'est levé pour aller aux toilettes, "Je reviens quelques minutes plus tard, et il avait d-d-d-disparu! Comme cette fille dans Taken!
- Taken?
- Le film de Liam Neeson. Où sa fille est volée et vendue!
- Je connais le film", je réponds, me retenant de prononcer l'évidence: il n'existe probablement pas beaucoup de princes ni de milliardaires qui s'amusent à acheter des seniors comme esclaves sexuels lors de ventes aux enchères secrètes. Cela dit, septuagénaire ou pas, Tito est vraiment bel homme. Quant à savoir si son partenaire me croit doté, comme Liam Neeson, de super pouvoirs dignes des Bérets verts et capable d'infiltrer la pègre qui se fait du fric sur le cul des plus de soixante-dix ans, l'enlever à mon tour et le ramener parmi nous, je n'en ai pas la moindre idée.
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Ilsa, la louve des S.S. Réalisé en 1975. Considéré comme le premier opus de la mouvance nazisploitation. (...)
Le truc hallucinant, je chuchote, c'est qu'ils ont tourné dans les décors de Papa Schultz.
- Nan! tu te paies la tête de ton bon vieux Tal, là!
- Non! Véridique. La série venait tout juste d'être arrêtée définitivement. Les producteurs ont donc accepté de laisser l'équipe d'Ilsa, la louve des S.S. tourner sur place, vu qu'il fallait, pour les besoins la dernière scène, incendier le camp: ça éviterait au studio d'avoir à raquer pour faire démolir les décors. Ils ont tourné Ilsa en neuf jours. Puis cramé les lieux de A à Z.
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Comme chez nombre de femmes quadra ou quinquagénaires que j'ai vues en Pologne, je constate chez les soeurs une ressemblance inquiétante avec Charles Bronson. (Etrangement, j'ai croisé pas mal de jeunes hommes qui pourraient servir de doublure joues à Mélania, bien que, contrairement à Bronson, qui était à moitié polonais, Mme Trump soit 100% slovène). Passé un certain âge, d'après mes observations empiriques menées depuis le trottoir, les Polaks des deux sexes subissent une transition pour se muer en Santa Klaus Kinski.
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Je reste planté là plusieurs minutes encore, incapable de détacher mes yeux de la cafétéria. Les clients – il faut appeler un chat un chat – s’empiffrent vraiment. Mais qu’y a-t-il de si spécial dans la notion de génocide pour ouvrir ainsi l’appétit ? À quand le marketeur avisé qui suivra l’exemple fructueux donné par certains restos cinéphiles comme le Carnegie Deli à New York, ou Canters à Hollywood, et proposera des sandwiches baptisés d’après des vedettes ? Le Carnegie avait le Woody Allen. Canters, le Buck Benny. Pourquoi Auschwitz ne revendiquerait pas le Primo Levi : pain de seigle et pastrami ? Arbeit Macht Frites !
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Au moment où j'écris ces lignes -dans le présent-, je devais préciser que ces derniers jours ont été ...disons... compliqués, sur le front de mon trouble désespéré généralisé. Ça existe, la conjonctivite du confiné? Et la conjonctivite psycho-émotionnelle?
Je ne peux pas continuer, je vais finir par citer Samuel Beckett.
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Vidéo de Jerry Stahl
Entretien avec Jerry Stahl
Jerry Stahl revient de loin. Scénariste pour la télévision et junkie notoire dans les années 1980 et 1990, il raconte son addiction à l'héroïne dans "Mémoires des Ténèbres", voyage au bout de la nuit hollywoodienne teinté d'ironie, traduit aux éditions 13e note. Initialement paru en 1995, le livre a été adapté au cinéma sous son titre original "Permanent Midnight" en 1998 (avec notamment Ben Stiller). Personnage intense, pince sans rire, Stahl revient pour Fluctuat sur ses années noires, ses héros littéraires, sa carrière à Hollywood.
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