The tinder box, paru en 1999, étrangement traduit par
Ni chaud ni froid, est un court roman dont je n'ai pas bien saisi l'intérêt dans la bibliographie de
Minette Walters, coutumière d'ouvrages plus consistants, aux intrigues plus retorses.
Bien que Patrick O'Riordan soit présumé innocent jusqu'à son procès après le meurtre d'une vieille dame et de sa garde-malade, la population de Sowerbridge, charmant petit village anglais à la mentalité arriérée, s'érige en juges et bourreaux, sous l'égide de quelques meneurs qui décident de ce qui est bon ou mauvais pour la communauté. Pourquoi tant de haine ? Parce que Patrick et sa famille sont Irlandais, « ces gens méprisables qui inondent le pays comme une armée de rats en demandant l'aumône ». Or, le problème n'est pas d'être Irlandais mais de savoir si Patrick est un assassin. C'est donc par solidarité avec ses compatriotes que Siobhan, s'insurge contre la vindicte populaire et tente d'introduire un peu de raison et de modération dans le déferlement quotidien et haineux des justiciers auto-proclamés qui expliquent leurs insultes, menaces, incendie volontaire en s'appuyant sur des dictons tels que : « Le léopard ne change pas ses taches », « La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre », « Un chien ne fait pas un chat ». C'est vrai que le passé des O'Riordan n'est pas glorieux mais doit-on condamner un homme à cause de ses antécédents ?
Si l'intention de l'auteure est claire et louable, dénoncer l'ostracisme, les préjugés, la haine ordinaire, l'intolérance, le résultat n'est pas à la hauteur de cette noble ambition.
Ni chaud ni froid est un roman qui paraît bâclé, dont les idées et rebondissements interviennent en ordre dispersé, créant un fouillis littéraire sans grande rigueur ni profondeur. Un roman que l'on peut lire. Ou pas. Qui laissera dans ma mémoire un souvenir périssable. C'est mon avis !