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EAN : 9782070398980
414 pages
Gallimard (02/02/2011)
4.04/5   24 notes
Résumé :

Comment un jeune professeur, passionné par les Grecs et par Wagner, devient-il le philosophe le plus courageux de son temps, capable de dynamiter l'idée qu'on avait de toute croyance ? De réévaluer tenue morale à l'école du soupçon ? De débusquer, au plus profond de la vérité, du langage, et de l'homme même, des puissances hostiles à la vie ? Friedrich Nietzsche (1844-1900) a tout sacrifié &... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En 380 pages, ce qui est une longueur raisonnable, Dorian Astor nous retrace la vie du célèbre philosophe allemand. La mort précoce du père, et d'un petit frère, les relations pour le moins complexes avec sa mère et sa soeur, les études, les amitiés, la carrière universitaire, les différents problèmes de santé, jusqu'à l'effondrement de sa raison. Les ouvrages de Nietzsche sont mis correspondance avec les événements de sa vie, mis en perspective, les lignes de force de sa pensée et son évolution sont esquissées. le tout s'appuie sur de nombreuses citations, de Nietzsche lui-même, issues soit de ses ouvrages, soit d'écrits plus personnels, comme les lettres, mais aussi des écrits de ses parents et amis.

Une vie réellement tragique, marquée dès la petite enfance par des morts, et par le sentiment de n'avoir pas longtemps à vivre. La maladie très rapidement pénible et handicapante. Une grande solitude aussi, entre demandes de mariages perpétuellement vouées à l'échec, les brouilles successives avec presque tous les amis, dont le plus célèbre est Richard Wagner. Les voyages pour chercher un lieu plus supportable, jusqu'à la perte de la raison, et la mise sous tutelle au sein de la famille, puis l'appropriation et le détournement d'une partie de l'oeuvre par sa soeur.

Cette biographie, claire, précise, agréable à lire, et très abordable en ce qui concerne la présentation de concepts, est très utile pour entrer dans l'univers du philosophe, avant peut-être d'aborder les oeuvres en elles-mêmes.
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Je ne saurais dire si cette biographie du philosophe est préférable à une autre. Je peux au moins affirmer que sa lecture est agréable et que son format « médian » (370 pages) me paraît favorable à une découverte de l'oeuvre de Nietzsche dans sa globalité, c'est à dire dans les rapports qu'elle entretient avec la vie de son auteur mais également dans les rapports qu'entretiennent entre elles les oeuvres elles-mêmes, rapport d'approfondissement, ou le plus souvent dans le cas de Nietzsche, de retournements et de contradictions.
Il est impossible de résumer cet ouvrage ici, je m'en tiendrais à quelques brèves remarques suscitées par cette lecture (le choix de ces thématiques est tout à fait personnel et arbitraire et ne prétendent pas résumer les vues de Dorian Astor)

- Les contradictions entre l'artiste et l'oeuvre.
L'oeuvre de Nietzsche est une longue apologie de l'acquiescement à la vie, du refus des passions morbides et nihilistes, de la maximisation de notre potentiel, de l'allégement d'existence. Mais toute sa vie semble placé sous le signe du renoncement, de la solitude, du ressentiment (cette dernière tendance étant pourtant de celles qu'il passe le plus de temps à démolir), voire du suicide.
De la même manière, l'obsession de Nietzsche à l'égard de la vitalité et de la santé n'a d'égale que son état constamment souffrant et son inexorable déclin psychologique.

- Son nomadisme forcené voire pathologique :
Tel un hypocondriaque jonglant constamment d'une tentative médicamenteuse à une autre, Nietzsche nous apparaît dans une quête perpétuelle de l'endroit adéquat, celui qui siéra à son inspiration et à sa santé fragile. Il porte une attention extrême non seulement aux paysages et à leur capacité à nourrir son imagination mais scrute également constamment leurs caractéristiques plus immédiates et épidermiques : climats, luminosité, « ventosité », humidité, se déplaçant sans cesse quand il en conclut que l'endroit ne lui est finalement pas favorable.

- Friedrich le Fou :
La lecture d'un ouvrage comme celui-ci nous apporte un éclairage riche sur les aléas de la vie de Nietzsche, en particulier psychologiques. Elle n'est pas non plus avare de mise en perspective de l'oeuvre avec ces désordres. Et pourtant, cet ouvrage me donne l'impression de ne jamais livrer fermement la conclusion qui me paraît s'imposer : Nietzsche, à un moment de sa vie, passe de l'autre côté. Cette évolution est progressive, mais au bout d'un moment, il me semble qu'il n'est plus possible de tourner autour du pot : l'homme est devenu fou, son oeuvre est celle d'un homme fou. Elle demeure certes inspirante, riche d'enseignements à des titres divers, et peut-être que les philosophes ou philologues estiment que poser ce type de verdict n'entre pas dans leurs prérogatives (qui se risquerait à esquisser une frontière à la normalité psychique, surtout depuis Foucault ?) Et pourtant, je pense que des ouvrages qui prendraient le risque inouï de dire quand une pensée verse du côté du délire faciliteraient leur compréhension.

- (Outils conceptuels) :
- Son concept de la volonté de puissance, ici résumée en « plaisir » comme loi principale de la nature et du destin de l'homme, concept qui s'appuie sur la volonté schopenhauerienne (tout en la dépassant), annonce Freud et porte un coup aux visions libérales ou darwinistes de l'homme. L'homme n'obéit pas à son intérêt ou à son avantage, mais simplement à son instinct, sa volonté de puissance, sa puissance d'agir, qui peuvent tout aussi bien le mener à la destruction ou à l'autodestruction.
- L'école du soupçon, puis l'école du regard comme éthiques de recherche et d'attitude face à la vie.

..

Je n'en ai décidément pas fini avec la lecture de Nietzsche. de la science, de l'art, de la religion, de la morale, de l'homme, il dit tout et parfois son contraire. Il nous fait tourner en bourrique, mais c'est ce qui le rend si précieux. Pour citer Dorian Astor citant Nietzsche citant Schopenhauer, voici à quelles altitudes et à quelles ivresses peuvent nous propulser de telles fréquentations :


(Dorian Astor) : « Nietzsche affirmait que tous les grands systèmes philosophiques sont réfutables, mais les que les grands philosophes ne le sont pas : « je ne veux extraire de chaque système que ce point qui est un fragment de “personnalité” et qui appartient à cette part d'irréfutable et d'indiscutable que l'histoire se doit de préserver. » Ce dont il s'agit désormais, depuis la seconde “Inactuelle”, c'est comprendre en quoi le contact d'un génie nous élève et nous améliore, nous fait penser et agir : « je ne décris rien d'autre que la première impression, pour ainsi dire physiologique, que Schopenhauer suscite en moi, cette magique effusion de l'énergie la plus intime qui se communique d'un être de la nature à l'autre et qui survient au premier et au plus léger contact ; et si j'analyse après coup cette impression, je la trouve composé de trois éléments, l'impression de son honnêteté, de sa sérénité et de sa constance. »
(Dorian Astor) Schopenhauer a su surmonter les trois grands dangers qui guettent tout philosophe aujourd'hui : celui de se livrer à la solitude, celui de désespérer de la vérité et celui de se détourner de la vie. »

Ce pourrait être une bonne définition de ce que nous apporte la lecture des géants : non des réponses, mais un élan. Si je devais instantanément développer et nuancer : je ne suis pas sûr que Nietzsche ait complètement réussi à combattre sa tendance à ne pas « se détourner de la vie », c'est le moins qu'on puisse dire. Je crois bien que c'est notre lot à tous, nous qui cherchons un sens dans l'ombre de pareils obscurs ouvrages. Mais il n'est pas impossible que de telles lectures, en définitive, augmentent tout à la fois la gravité à laquelle notre pauvre âme est sujette (gravité aussi bien morale que newtonienne), que le carburant nécessaire pour y échapper. Elles nous ouvrent à de nouvelles abysses, mais nous apprennent aussi à les enjamber.
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Nietzsche, quel philosophe ! Quel homme ! Quelle vie ! Quelle solitude ! Quelle souffrance ! Quel courage ! Quel destin ! Quelle descendance !

Pas un philosophe qui ne lui rende hommage, qui ne soit admiratif, de Foucault à Deleuze en passant par Onfray ou Luc Ferry, et bien d'autres, dont l'auteur Dorian ASTOR, spécialiste de Nietzsche, auteur de cette biographie de 2011 et également auteur d'un essai "Nietzsche, la détresse du présent" (2014), puis de "Deviens ce que tu es, pour une vie philosophique" (2016). Il a aussi dirigé le "Dictionnaire Nietzsche (2017) dans la collection Bouquins.

La critique de 5Arabella synthétise parfaitement ce qu'on pourra trouver dans cette biographie, notamment le parallèle entre la vie de Nietzsche et l'oeuvre en construction, l'articulation entre certains événements de sa vie et l'évolution de sa pensée reflétée par le contenu et le titre même de ses ouvrages.

Marqué par le décès précoce de son père pasteur lorsqu'il avait 5 ans, Nietzsche a recherché un père de substitution, un Dieu, une figure tutélaire. Pas étonnant qu'il ait voué une admiration sans borne à Schopenhauer, puis à Wagner, puis à un prophète Zarathoustra, puis à un Surhomme, un homme idéalisé, sorte de Dieu incarné.
Pour autant le Surhomme a la tête dans les étoiles et les pieds sur terre car il est toujours dans une démarche de dépassement de ses contradictions, de connaissance de soi, de recherche de la vérité, de reconnaissance de ses faiblesses, à la fois exigeant et humble, conscient éventuellement de sa valeur (comme Nietzsche l'était) mais se sachant misérable, humain trop humain malgré tout.

Ce qui me touche dans la figure de Nietzsche c'est ce contraste entre le monstrueux génie de la pensée qu'il est, au-dessus du troupeau, et la profonde humanité qui s'en dégage (ses maladies, ses souffrances physiques, sa solitude, son désespoir de ne pas être marié, de ne pas savoir conserver ses amis, son infini tristesse d'avoir perdu sa disciple Lou Salomé et raté un amour d'étoiles, son courage d'assumer sa différence et ce destin unique).

Et cette fin tragique, cette attaque cérébrale qui le saisit brutalement le 3 janvier 1889, comme son père déjà frappé de mutisme soudain et mort prématurément. Nietzsche pressentait depuis longtemps une telle fin.

Dans une lettre de 1879 il écrivait : "...l'effrayant et presque incessant martyre de ma vie fait naître en moi le désir d'en finir, et selon certains indices, l'hémorragie cérébrale qui me libérera est suffisamment proche pour me permettre d'espérer. Quant au supplice et au renoncement, ma vie peut se mesurer à celle des ascètes, de n'importe quelle époque ; j'ai malgré tout acquis bien des choses pour purifier et polir mon âme – et pour cela je n'ai plus besoin de la religion ni de l'art."
Dans une lettre de 1883 il écrivait : "Le curieux danger de cet été se nomme pour moi – n'ayons pas peur de ce méchant mot — folie. »

L'inventeur de l'idée de "L'Eternel Retour" qui préconisait comme morale d'agir de telle sorte que ce qu'on fait une fois on veuille le refaire une infinité de fois, a bouclé la boucle et appliqué à lui-même cette morale en devenant fou, prostré, figé, éternel. Nietzsche est l'éternel retour à la fin de sa vie. Il a payé le prix d'une pensée trop libre.

" La question posée à propos de tout, et de chaque chose : Voudrais-tu de ceci encore une fois et d'innombrables fois ? » pèserait comme le poids le plus lourd sur ton action ! Ou combien ne te faudrait-il pas témoigner de bienveillance envers toi-même et la vie, pour ne désirer plus rien que cette dernière, éternelle confirmation, cette dernière, éternelle sanction ? "
Paragraphe 341 du Gai Savoir de Nietzsche
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critiques presse (1)
Bibliobs
02 avril 2015
Peut-être pas le grand soir, mais déjà une aurore.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il faut prendre la mesure de la forte cohérence de la mission que Nietzsche s'est assigné : par La naissance de la tragédie, il avait arraché l'histoire d'un genre littéraire ancien à la philologie universitaire, pour le transformer en un problème vital, c'est à dire l'évaluation des manières dont un peuple, par l'art ou par la science, répond au problème de la vie. Il avait établi qu'une culture qui avait assez de santé pour affirmer tout le terrible de le problématique de l'existence, obtenait un type de connaissance supérieur (le pessimisme tragique de l'artiste) à celle qui s'en détournait pour inventer un autre type de fiction, l'optimisme logique de l'homme théorique.
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Qu'est-ce que la vérité ? Une multitude mouvante de métaphores, de métonymies, d'anthropomorphismes, bref une somme de relations humaines qui ont été rehaussées, transformées et ornées par la poésie et par la rhétorique, et qui après un long usage paraissent établies, canoniques et contraignantes aux yeux d'un peuple : les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont, des métaphores usées qui ont perdu leur force sensible, des pièces de monnaie qui ont perdu leur effigie et qu'on ne considère plus désormais comme telles mais seulement comme du métal.
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C'est lorsque la mort s'inscrit a coeur même de la vie que commence le déclin, ou la décadence. Nietzsche ne cessera, tout au long de son oeuvre de traquer les forces déclinantes : Ainsi parlait Zarathoustra est le récit d'un déclin, la pensée critique de Nietzsche sera toute entière une pensée de la décadence, c'est-à-dire, à l'échelle de l'individu comme des peuples, de l'affaiblissement des forces vitales dans une culture donnée. Le déclin n'est pas un effondrement violent, c'est un processus subtil, délicat, et au fond extrêmement civilisé.
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Se comparant à un oiseau migrateur, Nietzsche prend son "essor vers le lointain, le plus extrême lointain". Ce faisant, il sait qu'il volera aussi loin qu'il le peut, mais que d'autres oiseaux voleront plus loin encore. Jusqu'ici, les philosophes, ces "tyrans de l'esprit", ont cru pouvoir mesurer la connaissance à l'aune de leur propre existence, aspirant orgueilleusement à déchiffrer d'un seul coup l'énigme complète du monde. Mais Nietzsche sait bien que la marche de la civilisation est lente, progression difficile et toujours menacée de recul, et que la philosophie est un long passage de relais de maîtres à disciples.
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EXTRAITS DU CHAPITRE 6 : 1882-1885 « Midi et éternité »

* Le 26 août 1882, le jour même de la parution du Gai Savoir, Lou quitte Nietzsche pour rejoindre Rée. Nietzsche consacre tout son hiver à tenter d’accueillir avec gratitude les souffrances mêmes que lui inflige la perte de Lou. Cette lutte lui coûtera plus d’une année d’hésitations, de reculs haineux et d’avancées magnanimes, de paroles abjectes et de repentirs apaisés. S’il a vécu d’éphémères bonheurs auprès de Lou, c’est dans Le Gai Savoir qu’il a trouvé une légèreté nouvelle et salvatrice. Le titre lui-même marque une rupture dans l’histoire de la philosophie : le rapprochement du terme Wissenscbaft (« science »), devenu l’objet suprême de la philosophie allemande, chez Kant, Fichte ou Hegel, avec l’adjectif fröhlich ( « joyeux ») déjoue déjà tous les attendus d’un lecteur «sérieux».

* Le troubadour, le chevalier et l’esprit fort : aussi bien, l’artiste, l’aristocrate et l’esprit libre, que Nietzsche tente de réunir en une seule figure. Après la valorisation, menée dans Humain, trop humain, de la science comme contrepoids aux mensonges de l’art et de la religion, la science cette fois reconnue comme phénomène moral – c’est-à-dire mensonger – oblige à en revenir à un certain primat de l’art.

* Nietzsche, entend faire le vide autour de lui. Mais Lou lui manque, et il nourrit un état dépressif qui transparaît dans l’ensemble de ses lettres jusqu’en avril 1883.

* L’enthousiasme fait place à un état de tension extrême, les phases d’inspiration lui semblent mettre sa vie même en péril : « Ce faisant m’est venue la pensée que je finirai vraisemblablement par mourir de telles explosions et de telles expansions du sentiment : que le diable m’emporte ! » Dans une lettre du 26 août 1883 à Peter Gast, Nietzsche commence à exprimer une inquiétude qui reviendra toujours plus souvent sous sa plume : « Le curieux danger de cet été se nomme pour moi – n’ayons pas peur de ce méchant mot — folie. »

* Les derniers mois de 1883 sont une période de dépression : trop seul, avide d’impressions nouvelles, il ressasse la perte de Lou :

Le véritable malheur de cette année et de l’année dernière consisté au sens strict dans le fait que j’ai pensé avoir trouvé un être qui eût exactement la même mission que moi. Sans cette croyance prématurée, je n’aurais pas souffert et je ne souffrirais pas à ce point du sentiment d’esseulement, comme je l’ai fait et comme je le fais : car je suis et j’étais préparé à mener à terme tout seul mon voyage de découverte. Mais sitôt que j’eus fait une seule fois le rêve de ne pas être seul, le danger fut effrayant. Il y a encore des heures aujourd’hui où je ne sais pas me supporter moi-même. (06/12/1883)

* A nouveau, Nietzsche mesure sa solitude et recherche de nouvelles amitiés. Plus exactement, il se sent un maître sans disciples. L’idée de fonder une communauté de philosophes ne le quitte pas, mais il ne trouve pas à l’horizon une seule âme susceptible de l’y rejoindre.
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