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EAN : 9782862312507
132 pages
Maurice Nadeau (08/11/2016)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Nirvanah, adolescente, débarque de façon inattendue chez Clémence, sa grand-mère. Commencent les séances de Parle-moi. Parfois Clémence raconte le passé, parfois elle s'interroge sur l'avenir. Nirvanah pose des questions, s'en va, revient, cherche à comprendre. Passent quelques après-midi, des guerres, la paix, l'écriture, le merveilleux de la vérité quand elle est transmise par le coeur. La parole est un don, qu'autorise l'écoute. Entre Clémence et Nirvanah, c'est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est dans une aventure que vont se lancer Nirvanah et sa grand-mère, Clémence.
L'aventure de la transmission…
Dire ce que l'on est avant de disparaître. Je veux dire, ce que l'on est vraiment.
Alors, le petit jeu du « Parle-moi » va vite devenir un rite quotidien et indispensable à Clémence qui sent que le temps presse et qu'elle a une vie à transmettre à sa petite-fille.
Ainsi, lorsque « l'heure des lampes » approche, les deux femmes s'installent dans le salon, se regardent et s'écoutent.
C'est de la guerre que Clémence va très vite parler, le passage vers la zone libre, la faim, la soif, l'impossibilité de se laver, de laver ses vêtements. Ces terribles moments où « un morceau de savon noir est presque aussi précieux qu'un morceau de pain. »
Nirvanah doit savoir cela, elle doit aussi comprendre pourquoi Clémence lave et relave indéfiniment : « les gestes que la guerre m'aura enseignés, je les répète autrement… On revient toujours à son enfance, et la mienne m'oblige à un exercice éperdu de réparation, laver, c'est réparer, c'est enlever les souillures, les taches, les misères, c'est tenter de parvenir à un ordre qui échappe au chaos. »
Lorsqu'elles ne parlent pas, elles écoutent de la musique : le Quatuor en la mineur de Beethoven, le concerto n°1 de Brahms, les chansons de Vladimir Vissotski.
Elles pensent silencieusement et se lancent soudain : Clémence veut parler des livres qu'elle aime, des romanciers et des poètes qui ont accompagné sa vie, ouvert le chemin de son existence : Borges, Robert Walser, Fitzgerald, Tolstoï, Faulkner, Carson McCullers… Elle sort les livres des étagères, redécouvre les couvertures un peu vieillies.
Pour que tu comprennes qui je suis vraiment, il faudra que tu lises cela, Nirvanah
Quand la petite n'est pas là, Clémence écrit, en l'attendant.
Aujourd'hui, Nirvanah aura-t-elle le temps ? le temps d'écouter ce que Clémence a à dire sur son père lorsqu'il était enfant, sur la guerre encore, sur Guernica, l'oeuvre de Picasso, sur l'Histoire qu'elle a traversée, son Histoire : « Tellement d'années qui se résument en quelques secondes que le vent de la vie va emporter et qui ne comptent plus aujourd'hui. »
Et puis, comment transmettre à l'autre ce qu'il n'a pas vécu ? Comment lui faire comprendre qu'ils avaient cru en un monde meilleur, les arrière-grands-parents communistes ? Des amis polonais et russes venaient à la maison, on parlait, on buvait du thé…
« Tout ce que tu m'apprends… » s'étonnera Nirvanah
La petite-fille saura que son arrière-grand-mère est née dans le petit village de Wroslavice en Pologne, qu'elle parle russe, alors la langue de l'occupant. « Ma mère était lingère et mon père priait. » Clémence doit emmener Nirvanah à Varsovie.
En attendant, le voyage a lieu dans l'appartement, c'est un voyage immobile et pourtant, tous ces objets accumulés çà et là… Il serait bien impossible d'évoquer l'histoire de chacun d'eux, même en passant. Des souvenirs se perdront, forcément.
Les disques là dans le coin viennent de New-York, de chez Sam Goody, c'est son grand-père qui les a achetés…
Alors, dis-moi… Quels sont tes cinq objets favoris ? demande Nirvanah. C'est un voyage encore qui recommence : l'Egypte, Bahia, la Chine, la maison de George Sand, la Russie… de tous ces lieux, Clémence a rapporté quelque chose : un vase, un ex-voto, une tête en bois…
La phrase de Fitzgerald revient à l'esprit de Clémence : « C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui rejette sans cesse vers le passé »
Clémence se laisse entraîner par les questions de la jeune fille… Elle ne lutte plus, bien au contraire…
« Chaque jour, Nirvanah emmène Clémence au pays des songeries. »
Et si l'on jouait au jeu des paysages préférés ? lance la jeune fille impatiente.
Clémence replonge dans le passé. « Laisse-moi reprendre mes esprits, Laisse-moi, dirait Guillaume (ton oncle), réfléchir avant de penser. »
Les lieux surgissent, tous, d'un coup : New-York, les rivières dans les Pyrénées, la mer Egée, une allée d'aubépines, les ruelles de Venise. Les fleurs, maintenant ! Non, Clémence veut une pause. Elle tourne la tête vers le rhododendron qui fleurit sur le balcon…
Elle les a aimées, les fleurs : les anémones, les tulipes et les pivoines, il faudra le dire à Nirvanah, il faudra qu'elle sache aussi cela…
Soudain, une question affleure : ont-ils été heureux ?
C'est une lumière douce et nostalgique qui éclaire en demi-teinte mélancolique cet échange complice et tendre entre la petite-fille et sa grand-mère.
Par la parole, Clémence transmettra à Nirvanah ce qu'il est possible de transmettre, bribes du temps passé, fragments de soi, consciente, au fond, que l'on demeure à jamais un inconnu même aux gens qui nous sont proches. C'est aussi sans doute ce qui fait la richesse d'une vie : elle est unique dans son grand secret et le restera…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Nirvanah d'Yvonne Baby était l'un des cinq romans en lice pour le prix du roman TMV 2017, avec Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar d'Antoine Choplin, Les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette, Chère Brigande de Michèle Lesbre et Par amour de Valérie Tong Cuong.

Il s'agit d'un court roman – un peu plus de 130 pages – qui traite de la relations entre une jeune fille de quinze ans et sa grand-mère.

Nirvanah débarque chez Clémence régulièrement, pour y dormir, discuter, écouter, parler. Elle aime sa grand-mère, aime ce qu'elle apprend avec elle, aime pouvoir parler de tout avec elle.

Et Clémence lui raconte la guerre, l'amour. Elle ne la juge pas, et c'est sans doute ce qui fait le ciment de cette relation. Quand Nirvanah n'est pas là, Clémence réfléchit à ce qu'elle lui dira, elle écrit même, comme s'il lui semblait important de lui transmettre un maximum de sa mémoire avant qu'il ne soit trop tard.

Si le style d'Yvonne Baby, ancienne journaliste et responsable du service culturel du Monde, est irréprochable, je ne suis pas vraiment rentrée dans cette histoire. J'ai eu la sensation d'avoir été propulsée au coeur de ces conversations entre Nirvanah et sa grand-mère, sans contexte, sans introduction. Comme si j'étais le témoin-voyeur d'une discussion à laquelle je n'ai pas été conviée. Ce récit m'a fait de la peine et m'a renvoyé à l'absence de ma propre grand-mère avec qui j'adorerais avoir encore des discussions comme Nirvanah avec Clémence.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Lire Nirvanah procure des instants de bonheur

La tendresse de Clémence pour sa petite fille Nirvanah, l'amour de l'enfant pour sa grand-mère illuminent ces pages.
La passion de la littérature, la joie d'écouter ensemble les grandes oeuvres musicales unissent les deux personnages.
L'adolescente, curieuse et attentive, interroge la vieille dame.

Clemence se souvient, raconte son enfance, pendant la guerre, sa vie de jeune femme, son parcours d'ecrivaine.

Un merveilleux roman, un pur enchantement.
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Le côté intéressant du roman est la relation grand-mère et petite-fille avec transmission de souvenirs même si celle-ci est finalement très ambiguë.
Le roman n'est pas assez structuré, et il est difficile de s'y retrouver dans les souvenirs de la grand-mère.
J'ai trouvé que le roman restait toujours au même rythme et finalement ne décollait pas, du coup je n'ai pas accroché.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
On ne sait pas comment naissent les livres, une idée, une phrase, un sentiment, une émotion, une lumière, un pas, une lampe, une réflexion, une lettre, une carte postale, une vision, qui englobe le monde ou un détail qui s'en dégage, le cœur parle à l'esprit et la main court.
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Video de Yvonne Baby (2) Voir plusAjouter une vidéo

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Aux côtés d'Yvonne BABY, William STYRON, président du jury, lit en direct le palmarès du festival : prix d'interprétation féminine à Hanna SCHYGULLA, d'interprétation masculine à Gian Maria VOLONTE. Prix de la création à Robert BRESSON et à Andréi TARKOVSKI. La palme d'or est attribuée à "La Ballade de Narayama" de Shohei IMAMURA.Commentaires de Gilles JACOB, de Christine GOUZE...
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