No Body - Saison 2, tome 1 : L'agneau

Une série de BD que je découvre assez tard, mais avec plaisir.
D'abord parce que c'est bien dessiné, du moins à mon goût. Et c'est ce qui m'a attirée de prime abord: un dessin nuancé en même temps que brutal, une maîtrise des ambiances, un univers enfin que l'auteur maîtrise pleinement et dans lequel il nous plonge immédiatement .
Ensuite parce que le contexte m'intéresse: l'Italie des "années de plomb", qui offre mille possibilités d'intrigues. En l'occurrence, on parle ici de l'enlèvement d'une jeune fille bourgeoise par des révolutionnaires perdus, de matchs truqués, de règlements de comptes entre anciens fascistes et partisans (les résistants italiens) .
L'ensemble tient la route, et on découvre au passage quelques personnages bien campés, ce qui ne gâche rien.

De Metter, j'ai me beaucoup, tant ses dessins que ses scénarios originaux
( les "No Body, entre autres-), que la qualité des adaptations des romans de Pierre Lemaitre, "Au-revoir là-haut", "Couleurs de l'incendie".
Dans ce T1, "L'agneau", on retrouve l'Italie des années de plomb, les années 1970, des attentats et des enlèvements.
Est-ce un clin d'oeil que fait l'auteur aux nommés Manfredi Giffone, Fabrizio Longo et Alessandro Parodi, et à leur fameux "La pieuvre", qui retrace ces mêmes années et quatorze ans de lutte contre la Mafia par les juges anti-terro, mais ses ravisseurs portent des masques d'animaux, tout comme tous les protagonistes de la Pieuvre...
Dans ce No Body, la petite-fille d'un homme d'affaires italien est enlevée, et le père de l'adolescente est juge anti-terroriste.
Le décor est placé....
Des personnages bien campés, y compris les flics chargés de l'enquête, et j'aime beaucoup ce commissaire quelque peu taciturne, Sordi, qui me fait penser à la gueule de "Lino Ventura".
Des dessins comme je les aime, et un scénario qui semble démarrer comme une simple affaire d'enlèvement revendiqué par un groupuscule de l'ultra gauche, mais ce serait mal connaître Christian de Metter, et la suite va et devrait nous révéler quelques surprises dont il a le secret....
Vite, au tome 2!!!!

Une mise en place de la seconde saison. On change totalement de contexte, et de ton aussi. Reste le dessin de De Metter toujours aussi bon. Nous sommes en Italie dans les années de plomb. Une histoire d'enlèvement d'une jeune fille de la haute, comme on dit, son père est juge, son grand père maternel richissime. Lors de l'enlèvement, le garde du corps, une ex-flic est tuée, les ravisseurs sont issus de l'ultra gauche, un peu pieds nickelés, et la jeune fille s'échappe dans les bois..! Voilà le cadre est installé, mais on reste dans l'expectative... un peu sur notre faim, il faut le dire. Une intrigue classique, et pour le moment zéro rebondissement.

Ce qui faisait le sel de la première saison de No Body c'était son atmosphère et une construction en aller/retour temporels calqués sur l'excellentissime série américaine True Detectives. Dans ce nouvel album très réaliste, c'est plutôt l'immersion dans une atmosphère très particulière que l'auteur recherche. Difficile de se prononcer sur une intrigue qui débute juste avec une construction que l'on pressent très linéaire et logique au vu des titres des parties. Si le scénario instille des mystères sur ses personnages, on suit un étonnant classicisme dans cette progression vers l'enlèvement. Toujours proche du cinéma, Christian de Metter maîtrise parfaitement son art du cadrage, du rythme et des dialogues. On ne s'ennuie pas une seconde à cette lecture dont on sort pourtant un peu sur sa faim si l'on se remémore la tension de la saison 1. Obligé de comparer lorsque l'on a l'historique (je rappelle que cette saison est totalement découplée de la première), on ressent une petite baisse, une sagesse que l'on n'attendait pas et qui fait de cet album un bon policier qui pour le moment ne ressort pourtant pas du lot.[...]

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Après une première saison sur un tueur employé par la CIA, nous nous retrouvons ici en Italie dans les années 70. Une jeune fille a été enlevé pour faire pression sur son père juge. On découvre sa famille, ses kidnappeurs, tout cela est finement conté. On pressent le drame à venir.
Dessin sombre, impressionniste.
A lire, noir de noir.