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EAN : 9782264059550
432 pages
10-18 (18/04/2013)
3.64/5   59 notes
Résumé :
Gastin est dépanneur à la fin des années 1960 en Californie. Aux gens qu’il dépanne, il leur raconte ses histoires plutôt que de les faire payer. Il vit d’arnaques à l’assurance. Un jour, il se voit proposer le vol et la destruction de la cadillac d’une star du rock, The Big Bopper mort dans un crash avec Ritchie Valens et Buddy Holy
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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« Not Fade Away » est le deuxième roman de Jim Dodge. Écrit en 1987, paru en novembre 2011 et en français aux Éditions Cambourakis, cet ouvrage de 373 pages tire son nom d'une chanson écrite par Charles Harding Holly et Norman Petty, chanson enregistrée en 1957 par Holly avec son groupe, The Crickets. Cette chanson, construite sur une variante du « Bo Diddley beat » et reprise par les Rolling Stones qui en firent un tube en 1964, se veut un hommage à l'amour « digne, véritable et éternel » (« love not fade away », en français, ‘l'amour ne faiblit pas'). En fait d'amour, le lecteur sentira dès les premières pages les effluves de la côte californienne des années 1960. En toile de fond, un écoeurement à l'encontre de la société américaine de l'époque (ses lois, son puritanisme, ses fausses valeurs et ses codes) et une envie folle de liberté débridée, sans contraintes : la vie prise comme elle vient, l'amour libre, la drogue à gogo comme seul moyen de s'éclater, la nécessité des circuits parallèles, la joie que procurent les rencontres avec des personnages hors du commun, le rock comme symbole d'impertinence face à la société pourrie, à ses contrôles injustifiés et à son oppression généralisée, le rock à s'en faire péter les tympans. En avant-scène, un amour immodéré pour cette liberté que l'américain se doit de chercher, sans destination précise.

L'histoire ? Nous sommes à la fin des années 1960. Un bucheron tombe en panne en pleine nuit au beau milieu de l'Iowa alors qu'il devait livrer des stères de bois à un gusse habitant un ranch situé à près de 50 km de là. Surgit un mystérieux dépanneur, « le fantôme – remorquage gratuit », fantôme dénommé George Gastin, qui le fait monter dans sa cabine et lui fait « l'un des rares cadeaux de la vie » : au lieu de lui faire payer le dépannage, il emmène le bucheron à bon port en ne lui demandant qu'une chose, écouter attentivement son histoire. A partir de cet instant (vous n'avez pas lu plus de 25 pages), vous êtes sous l'emprise de George Gastin et il va vous inonder ‘ad nauseam' et jusqu'à l'avant-dernière page d'un flot ininterrompu de paroles, vous privant de la moindre possibilité de reprendre votre souffle. C'est qu'il en a vu des choses notre dépanneur : il fut un temps où il volait des voitures pour les accidenter, et faire ainsi en sorte que leurs propriétaires touchent la prime d'assurance. Un boulot pas très légal qui le surprend un jour au volant d'une superbe Cadillac ayant appartenu à une vieille dame, riche et décédée, qui en a fait cadeau à une star du rock, « The Big Bopper », musicien mort (avec Ritchie Valens et Buddy Holly) dans un accident d'avion. George, grand idéaliste, va respecter les dernières volontés de la dame (une lettre d'elle trouvée dans la boite à gants) et incendier la Cadillac sur la tombe du musicien. Mais il ne sait pas où se trouve cette foutue tombe ! Gavé de pilules de benzédrine, George prend la route au volant de ce paquebot de 20 mètres de long et de 3,50 mètres de large et traverse tous les États, d'Est en Ouest, prenant en stop des personnages aussi déjantés que lui : une mère de famille désespérée (son fils de 5 ans a été fauché devant ses yeux par une voiture en excès de vitesse) à qui il achète 200 disques 45 tours, un illuminé accroc à la sono qui balance en pleine nuit les décibels d'un train imaginaire traversant le désert, un VRP de 60 ans revêtu d'un tee-shirt et s'évertuant à revendre aux gens des fantômes dont ils ne veulent pas, un révérend affublé d'un Borsalino rose fluo et unique membre de l'Église de l'Indestructible Lumière de l'Évangile de la Sainte Délivrance, etc.

Bref, vous avez entre les mains un road trip atypique, sauvage, disjoncté, farfelu voire incroyable, absurde, personnel et souvent poignant (le père de George s'est littéralement tué à la tâche, ce qui peut expliquer le fait que notre dépanneur se défonce dans son métier) pour ne pas dire fataliste. La prose est dingue, un tantinet écologiste (ah, les baignades au clair de lune dans l'eau glacée des rivières), toujours sarcastique (ah, ces clubs de jazz qui ferment et cèdent la place aux bars topless), invraisemblable et parfois jouissive (cf. ma citation). Mais l'ouvrage est trop long, répétitif, inégal, à réserver aux passionnés de rock rock'n'roll, aux inconditionnels des monologues XXL (près de 350 pages dans « Not Fade Away ») et aux nostalgiques de ces hallucinations d'un autre âge. Je suis déçu car le roman est bien moins abouti et moins percutant que « L'oiseau Canadèche », et très en-deçà de « Las Vegas Parano ». En fait, « Not Fade Away » ressemble à une auto-analyse tautologique, à une longue divagation intracrânienne idéaliste (ah, la belle Kacy Jones, végétarienne au corps de rêve, accroc à l'élémentaire et aux randonnées, aimant le base-ball et le jazz, ayant eu la chance de partir pour l'Amérique du Sud avec deux gays pour étudier l'usage bienfaisant des drogues chez les autochtones). Idéaliste, sans profondeur et marquée par le spleen, la défonce et l'overdose, avec la mort comme issue éventuelle pour de pseudos musiciens sur-vitaminés au marketing et pour leurs fans qui pensaient que la musique serait une planche de salut. Mais, je n'ai probablement pas accordé suffisamment d'importance à la magie dégagée par cette « beat generation », à la poésie du texte de Jim Dodge, et j'ai certainement sous-évalué le côté symbolique, métaphorique, hypnotique et initiatique de l'ouvrage (oui, la musique c'était « dix mille fois mieux que le catéchisme ; le jazz, ça m'a emporté et je suis sorti de mon corps ; le rock rock'n'roll, au début, c'était du bubble-gum pour l'âme ; quand le coeur bat, il faut que le sang bouge ; le désir, promesse de puissance, va faire tourner les planètes »). La traduction de Nathalie Bru est remarquable ; la jaquette ne l'est pas moins. Alors, je me force et je mets quand même 2 étoiles.
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En 1965, d'Ouest en Est et toujours à l'ouest, Georges Gastin trace la route à bord d'une Cadillac Eldorado en direction de la Californie, sur la tombe de Big Bopper. Un pèlerinage qu'il raconte sous amphétamines....
No fade Away , un road trip très rock'n'roll - et trop dense
de Jim Dodge, un romancier de la contre culture américaine
qui m'a sur ce long chemin souvent dérouté
et largué comme un vulgaire beat au bord de la route.
Hormis quelques bonnes haltes délirantes...
un mauvais trip en plein désert, une danse avec un cactus, un prêche avec Double dose, un révérend affublé d'un borsalino rose et d'une bible en peau de serpent, ses rencontres avec le plus grand VRP du monde et une mamie qui a les clés du champ...

Moins mythique et stylé que Sur la route
et bien moins déjanté que Las Vegas Parano
Mais assurément plus bavard
No Fade Away ne laissera pas de grandes traces dans ma mémoire
à part le bel hommage rendu à Buddy Holly, Richie Valens et Big Bopper, tous les trois décédés en 1959 dans un crash d'avion
et une belle Jacquette ornée d'un vinyle noir avec en son centre deux Cadillac Eldorado.
Bingo !
Tout n'est pas perdu
ce livre va donc trôner coté face sur mon étagère.
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Quand au bout de trois jours de lecture, j'ai à peine dépassé la moitié d'un roman de 370 pages, pas bon signe ! Un type, arnaque à l'assurance, emmène une Cadillac de la Californie au Texas, sur la tombe d'un rockeur tué dans un accident d'avion. Entre alcool et drogue, il prend des stoppeurs qui racontent leurs vies. J'avais espéré avoir autant de plaisir qu'avec « L'oiseau de Canadèche » mais là trop bavard, je n'arrive pas entrer dans ses tranches de vie, je m'y ennuie, ne trouvant pas l'écriture fluide.
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Un homme, vivant seul dans un ranch isolé, se rend en ville. Il est grippé, malade, et pour couronner le tout, tombe en panne. Il est secouru par «Le fantôme – remorquage gratuit». Ce fantôme, George Gastin, le prend en charge et entreprend de lui raconter sa vie, notamment un «pèlerinage» qu'il a fait quelques années plus tôt. Mécanicien, il était alors en cheville avec un malfrat qui faisait des escroqueries à l'assurance. Il devait voler des voitures, et les accidenter. Lorsqu'il se met au volant d'une superbe Cadillac, il apprend que cette voiture, appartenant à une vieille dame riche et décédée, était un cadeau de celle-ci à un musicien mort dans un accident d'avion, Big Bopper. Et comme George est un homme bon, il décide de respecter les dernières volontés de cette dame, et d'incendier la Cadillac sur la tombe de Big Bopper. Sauf qu'il ne sait pas où est cette tombe. Pourvu de pilules de benzedrine, il entreprend un long voyage à travers les états, et va prendre en stop des personnages aussi loufoques que lui : une femme au foyer désespérée à qui il achète une collection de disques, un illuminé armé d'une sono qui lance des imprécations en pleine nuit, un VRP en tee-shirt…
Mon avis : Un roman vraiment loufoque, amusant, avec un fond de jazz et de rock'n roll, « Not fade away » étant un tube des Rolling Stones de 1964.
Un bon roman ? Assurément. Pour qui ? Pour les personnes à l'humour caustique et l'esprit ouvert.
Public : roman pour les adultes.
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L'écriture est sarcastique, le ton saccadé et la profusion d'idées disjonctées met le feu aux neurones.
A travers un road-trip dans les USA des années 60, Jim Dodge nous prend en otage et nous embarque dans son monde bercé par le rock n'roll dans une vielle Cadillac.

Shooté aux substances illicites, Georges, le personnage principal, un allumé de la gomme, croise dans son périple des personnages les plus farfelus imaginables et les échanges sont bourrés d'humour. C'est drôle et prenant, on s'accroche...

Tout d'un coup le chemin perd ses balises et cela devient extrêmement long et répétitif. On se met à prier pour qu'il mette un coup d'accélérateur pour qu'on puisse arriver à destination.

Dommage, car l'écriture est aussi piquante que balancée et scintillante d'impertinence.


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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Page 297 […] « Au sujet de votre profession, monsieur Gass … de quel genre d’évaluations pharmaceutiques s’agit-il ?
- Je suis à mon compte, j’ai expliqué. Mais je travaille en ce moment pour les fédéraux. Certains de ces maudits beatniks fichent de la marijuana en poudre dans l’aspirine pédiatrique Saint-Joseph. On en a trouvé un lot ce matin à Fargo. L’entreprise nous a informés qu’une partie de la cargaison se trouvait à Des Moines, d’où ma présence ici. J’essaierai de m’en occuper demain matin. N’ayant pas dormi depuis deux jours, je vous serai reconnaissant de ne pas me déranger. J’ai le sommeil léger. Et quoi qu’il arrive, n’en parlez à personne – aucune raison de semer la panique. Les produits incriminés ne sont peut-être même pas encore en rayon. Juste entre vous et moi, cependant, n’administrez pas du Saint-Joseph à vos gosses.
- Je croyais que la marijuana était verte. Ça devrait être facile à repérer.
- Elle est bel et bien verte en effet, à l’état naturel – je suis content de tomber sur un citoyen vigilant -, mais eux la blanchissent à la mescaline triple tripante.
- Ces salauds méritent un bon coup de fusil, a-t-il dit d’un air dégoûté.
- Voici ce que je vous propose : on les retrouve et dès que je les ai, je vous refile les noms de ces enflures. Vous pourrez peut-être essayer de vous arranger avec les fédéraux pour qu’ils prennent leur temps, vous voyez ce que je veux dire ? Clore l’affaire avant que ces connards aient eu le temps d’appeler leurs super avocats new-yorkais. Vous avez une carte avec un numéro auquel je peux vous joindre rapidement ? Il serait bon que vous vous teniez prêt à agir. »
Même s’il ne semblait pas particulièrement enthousiaste à l’idée de me remettre l’une ou l’autre, il m’a tendu sa carte avec la clé de ma chambre.
« L’investissement citoyen, je lui ai dit en me dirigeant vers la porte, c’est ce qui sépare les brebis des chèvres. Sur le seuil, je me suis retourné. Autre chose : vous êtes branchés sur le réseau d’eau de la ville ?
Il a hésité un instant. « Oui …
- Alors un conseil avisé : passez aux bouteilles. Il pourrait venir à l’idée d’un guignol de verser une fiole de ces produits dans les réserves d’eau. Acide lysergique, extrait de hachisch, cristal d’opium – une livre de n’importe laquelle de ces merdes dans les tuyaux mettrait Des Moines KO pendant une semaine. Vous prenez votre café le matin et dix minutes plus tard vous êtes sur le toit à essayer de vous brancher la bite au néon de l’enseigne. Je ne plaisante pas.
- De l’eau en bouteille, il a répété.
- C’est ça. On n’est jamais trop prudent. Si tant est qu’on puisse l’être assez. » […]
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Tu te souviens de Houng Dog le méga hit d'Elvis ?
Une noire du nom de Mama Thornton le chantait bien avant qu'Elvis, en passant à la télé avec sa petite moue et son mignon balancement des hanches, y mouille tellement de culottes de gamines que les papas d'Amérique y se sont mis à trembler de voir leur filles ramper jusqu'au jardin pour hurler à la lune.
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Les femmes, mec, c’est un formidable emmerdement. J’ai appris très tôt qu’y faut juste les aimer, sans se compliquer à essayer de les comprendre. Une autre espèce que la nôtre, j’te dis. Mais le truc, tu vois, c’est que le Seigneur y fait pas d’erreur, juste des énigmes - et en faisant les femmes, c’en est une foutrement corsée qu’y nous a faite.
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-Un lit!"" j'ai sangloté, lointainement stupéfait d'avoir parlé. C'était la voix de mon système nerveux autonome qui reprenait les rênes, laissant la conscience du cow-boy adresser ses adieux aux terres du bison sauvage. Lit. Un lit. Une exigence physique, un pur besoin, exempt des souillures de l'évaluation prolongée, de la réflexion consciencieuse ou du jugement avisé. Repos, dodo, renoncement. Le trio final.
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Quand j’ai commencé à me faire vraiment chier en ma propre compagnie, je me suis déchaîné à me faire péter le cerveau.
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Videos de Jim Dodge (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Dodge
Lecture à deux voix par Jim Caroll et Nicolas Richard, illustrée en direct par Tom Haugomat, accompagnement musical de Rubin Steiner
Dans le cadre du festival Paris en toutes lettres
Publié initialement en 1983, Fup, de l'écrivain américain Jim Dodge, est un livre qui a connu un succès au long cours. Il raconte l'histoire de Titou, orphelin élevé par son grand-père, un solitaire excentrique. le duo, déjà très attaché, se renforce encore le jour où arrive à la maison Canadèche, un canard boulimique. Un texte tour à tour drôle, rageur ou bouleversant, ici mis en dessin par Tom Haugomat, dont les traits et les couleurs saisissent admirablement les émotions de la vie.
À lire – Jim Dodge, Fup (L'Oiseau Canadèche), trad. de l'anglais (américain) par Jean-Pierre Carasso, illustré par Tom Haugomat, éd. Tishina, 2021.
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