Nouvelle Calédonie - Négocier pour la paix

Merci masse critique de m'avoir fait découvrir ce live, pour être honnête, il ne fait pas partie de mes lectures" traditionnelles", j'appréhendais le côté technique et politique de l'ouvrage.
Oui on parle politique mais ici d'une façon historique avec une chronologie très précise, plus que des personnes politiques il s'agit d'acteurs avec une véritable volonté de négocier et dénouer une situation qui semble perdue.
Les méthodes employées, le déroulement des faits, les échecs, les efforts renouvelés, bref, l'ensemble de ce livre m'a ouvert les yeux.
À l'époque, J'ai beaucoup suivi le drame qui s'est déroulé sur le " caillou" en 88 et 89, ma vision des choses était simple, trop simple, quel éclairage !
À la lecture du cheminement de Jacques-Lafleur et Jean-Marie Tjibaou et toutes les personnes qui ont entouré les négociations et allumé la fragile mèche de la paix, c'est une prise de conscience que deux peuples doivent désormais cohabiter, les calédoniens "installés" et les kanaks. Mais il a fallu du temps...un long cheminement, une technique de négociation exemplaire, très précise et surtout une grande volonté humaniste...
Cet équilibre sera toujours fragile les kanaks ont tellement perdu, tellement souffert et les calédoniens actuels, eux ont tellement d'enjeux et d'attachement à l'île que ce livre a une importance en tant que mémoire et référent d'un "possible".

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération « Masse critique » de Babelio. Ce livre a été pour moi une découverte, car je connaissais peu l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, je n'ai pas connu les événements de 1988 (je suis née à la fin de cette même année) et je possédais quelques notions du statut de la Nouvelle-Calédonie et de vagues informations sur les enjeux. Ce n'est pas un livre vers lequel je serais allée dans une librairie, par crainte que ce soit un livre pointu et ardu à lire.

À l'intérieur de son ouvrage, Stéphane Bliek s'attache à nous rappeler le contexte géopolitique et interne de l'île de sa conquête, en 1853, jusqu'au drame d'Ouvéa le 22 avril 1988. Tout cela nous prépare à comprendre tous les enjeux des négociations qui ont eu lieu cette même année 1988. Celles-ci sont détaillées, décortiquées afin de réussir à nous faire comprendre toutes les difficultés et tout ce qui était en jeu au sein des différents camps « acteurs » de ces négociations. L'auteur clot son ouvrage avec un tableau de la situation actuelle sur l'île de la Nouvelle-Calédonie et nous livre les nouveaux enjeux : les besoins et les choses à discuter (/négocier).
Loin de la lecture fastidieuse à laquelle je m'attendais, celle-ci a suscité mon intérêt et m'a enrichie sur l'histoire de l'île et la situation politique, économique et sociale sur l'île depuis 30 ans (voire un peu plus). Ça a été pour moi une leçon sur la négociation avec pour étude de cas les négociations Matignon-Oudinot. de plus, ce fut une découverte de tout ce qui n'est pas ou peu dit au grand public dans un journal télévisé (les dessous de la politique me fascinent souvent). Les propos tenus par Stéphane Bliek sont clairs et précis, nous ne nous perdons pas dans les détails.

Ce livre est une découverte intéressante que je recommanderai aux personnes qui souhaiterai comprendre le statut actuel de la Nouvelle-Calédonie et les tenants et les aboutissants du référendum qui s'est tenu en novembre 2018.

Merci à Babelio et aux Editions Médias & Médiations.

Trente ans après, soit déjà le temps d'une génération, il demeure difficile de mesurer comment un minuscule archipel aux antipodes de la France est parvenu à surmonter, moins de deux mois après l'assaut tragique de la grotte d'Ouvéa, les prémices d'une décolonisation sanglante. Cette rigoureuse étude de cas, qui trouverait sans peine sa place à Harvard ou à l'ENA, détaille, à un moment où la négociation internationale ou multilatérale s'enlise dans des stratégies à somme nulle, les ingrédients d'une médiation exemplaire servie par des hommes d'exception. Un récit historique passionnant qui rappelle que le pire n'est jamais sûr - et dont les leçons demeurent plus que jamais actuelles à la suite du referendum du 4 novembre 2018.