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EAN : 9782918135456
120 pages
Editions Dialogues (09/02/2012)
3.63/5   8 notes
Résumé :
Ici, les oiseaux font la loi, les cafetières s’enfuient, vos invités se présentent nus à votre porte, les jeux télévisés vous expédient en prison mais vos voisins ont très bon goût !

Soudain plongés dans des situations qui les dépassent, les personnages de ces drôles d’histoires interrogent l’absurdité de l’existence : jusqu’où sommes-nous dupes — de nos relations sociales, des mises en scène de la télévision, de la justice ? À quel point contribuons-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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En un clin d'oeil, rien qu'à voir la couverture, on devine tout de suite que ce livre-là n'est pas comme les autres…

Toutes ces curieuses aventures se déroulent sur un ton léger en apparence, volontiers ironique. L'auteur semble s'être beaucoup amusé, et l'ambiance qu'il dessine lentement finit par nous prendre, nous étonner et même nous faire rire. Mais attention, sous la légèreté se cache une sombre gravité, un certain surréalisme, parfois à peine exagéré, comme par exemple dans la nouvelle intitulée « Pas de nouvelle ». On n'a pas de mal à imaginer qu'un président de la république décrète qu'il faudra une bonne nouvelle chaque soir (le dernier Ppda, « Rapaces » montre l'influence du chef d'État dans les media). de même pour « Récréation », sorte de télé-réalité extrême, mais finalement assez convaincante, compte tenu des dérives actuelles.

D'autres textes sont plus audacieux, ou disons plus irréels, comme ces oiseaux maîtres du monde ou les objets qui se rebiffent. Mais dans tous les cas, il y a toujours un rapport au monde actuel, une sorte de déformation de nos excès, jusqu'à les rendre loufoques, mais avec un fond de réalisme. On touche sans doute à la dystopie… Peut-être l'auteur veut-il nous mettre en garde, et nous montrer ce qui risque de nous arriver par l'exemple.

C'est très réussi globalement, même si l'auteur aurait pu, peut-être, aller un peu plus loin… Mais j'ignore dans quel sens. Il a manqué parfois d'un rien pour emporter mon enthousiasme. Mais tel est la caractéristique de tout recueil, chaque texte est différent, et touche plus ou moins le lecteur.

Lien : http://livrogne.com/2012/03/..
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Imaginez que votre meilleur ami, invité à déjeuner, sonne à la porte accompagné de sa respectable épouse, tous deux nus comme des vers. C'est ainsi que commence la plus longue et la plus drôle des sept « Nouvelles à ne pas y croire » de F. Maréchal. Chacune d'elles plonge le lecteur dans un univers ou l'absurde flirte avec le fantastique. Les objets domestiques y vivent leur vie et prennent la clé des champs, les oiseaux deviennent les maîtres du monde et condamnent à mort le malheureux humain coupable d'avoir écrasé un oeuf par inadvertance.
Si l'humour est présent dans toutes les histoires, l'angoisse de la confrontation au non-sens affleure souvent chez les personnages. Au milieu du recueil, une parenthèse, annoncée comme un écran publicitaire au milieu de la lecture, fait de la télévision le sujet de deux nouvelles, plus grinçantes Entre un présentateur de journal sommé de trouver chaque jour une bonne nouvelle à annoncer et une émission de télé-réalité basée sur la dénonciation, la sympathie de l'auteur pour ses personnages cède le pas à une condamnation cinglante du système.
Ce petit recueil surprenant , détonant et amusant se lit avec le sourire, parois un peu crispé. le lecteur se surprendra à regarder d'un autre oeil sa cafetière, le moineau qui picore...ou son meilleur ami qui sonne à la porte.
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Publié le 9 février dernier, "Nouvelles à ne pas y croire" est un recueil de nouvelles du journaliste français Fabien Maréchal.

Que serait le monde si le rapport entre les objets et les hommes se voyait inversé ? Dans Café, une cafetière a jeté son dévolu sur un acquéreur qu'elle ne compte pas lâcher.
Nus ou quand ce qui devait être un dimanche banal entre 2 couples conventionnels se voit troublé par l'impudeur des invités au grand dam de leurs hôtes.
Lorsque l'absence de bonnes nouvelles assombrit l'avenir d'une rédaction, il ne reste plus qu'à en inventer. Tel est le thème de Pas de nouvelle.
Sélectionné pour dénoncer sa famille dans une émission à grande audience, Jean-Michel s'en donne à coeur joie dans Récréation.
La ligne ou la déception amère d'un chef de gare que la modernité effraie.
Les voisins évoque les tendances cannibales d'un couple insatiable.
Un homme est accusé d'avoir écrasé un oeuf avec sa balayeuse et comparaît devant un tribunal composé d'oiseaux dans Ceux d'en haut.

Le monde décrit par Fabien Maréchal ne tourne plus très rond et voit la place de l'homme rudement mise à mal par des changements inattendus.
Placés dans des situations insolites qui s'immiscent dans leur quotidien et échappent à leur contrôle, les hommes sont forcés de se plier au bon vouloir des objets et des animaux. Certains choisissent d'assumer pleinement leur nature profonde et s'abandonnent à leurs instincts là où d'autres s'inquiètent de ne plus pouvoir maîtriser leur environnement.

L'ambition de départ de ce recueil se voulait prometteuse. En découvrant "Café", j'ai directement songé aux univers souvent déjantés de Nicolas Ancion dans lesquels on a l'impression d'entrer comme si de rien n'était, en dépit d'un décalage évident avec la réalité.
Hélas, mon enthousiasme est retombé à la lecture de "Nus" que j'ai trouvé effroyablement long et ennuyeux.
"Pas de nouvelle" et "Récréation" dressent une caricature sans scrupules d'un paysage médiatique obsédé par le sensationnalisme et le souci de plaire à l'audimat.
Tous deux m'ont justement plu pour la raison qu'ils comportent un second degré de réflexion qui à mon avis fait défaut dans les autres textes.
Hormis les 3 textes évoqués, les autres n'ont selon moi pas réussi à décoller, surfant sur une vague d'humour léger qui ne me marquera sans doute pas longtemps.
Disons que pour moi, l'absurde en soi n'a pas de sens (si je puis dire). Il ne peut se suffire à lui-même et se doit, par son analyse sous-jacente, d'instiguer chez le lecteur une réflexion qui va bien au-delà de la situation décrite.
Dommage car comme je le disais plus haut, l'idée de départ s'annonçait séduisante.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Jean-Marie Gavalda, le Midi Libre :
"La plume de Fabien Maréchal décape fort elle aussi. Ses Nouvelles a ne pas y croire (éditions Dialogues) jouent avec les frontières de l'absurdité et des codes sociaux, créant des situations invraisemblables mais pas totalement. Comme ce couple découvrant leurs invités au déjeuner entièrement… nus. Ou encore cet anniversaire de mariage fêté autour d'un plat mijoté et… cannibale. Avec son style très leste, Maréchal pousse loin le bouchon. Sa parodie d'une émission de téléréalité axée sur l'apologie de la délation est d'une drôlerie irrésistible. Et pas si éloignée de l'esprit nauséabond de certaines émissions."

Bernard Babkine, Modes & Travaux :
"Des objets du quotidien qui prennent le pouvoir, des amis qui viennent dîner nus, des oiseaux qui semblent sortir d'un film d'HitchcockFabien Maréchal a l'art de transformer le réel pour lui donner des allures fantastiques et drolatiques. II sait bousculer nos habitudes, remet les pendules à l'heure d'un surréalisme qui pointe le doigt sur nos petites terreurs et nos désirs enfouis. Et on y croit !"

Jérôme Enez Vriad :
"Excellent premier livre construit autour de sept récits signés Fabien Maréchal, dont certains relèvent du coup de maître."

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On trouve dans ce recueil sept nouvelles dont le point commun est l'humour, porté par des situations absurdes.
On découvre, tour à tour, un monde où tous les objets ont soudain acquis une volonté propre, où des journalistes sont prêts à tout pour trouver une bonne nouvelle à annoncer dans le journal télévisé, où la dénonciation devient un jeu télé qui rapporte plus que le loto, où les trains n'ont ni horaires, ni destination, où il vaut mieux se méfier de ses voisins qui ont un trop gros appétit, où les oiseaux deviennent soudain les égaux de l'homme. Cette dernière nouvelle fait beaucoup penser à la bande dessinée Elmer de Gerry Alanguilan. "Nus" s'attarde sur un couple confronté à des invités qui se présentent dans le plus simple appareil. Bien qu'étant la plus longue de ces histoires, c'est celle qui m'a le plus ennuyée. Certaines idées de départ sont très bonnes, mais n'approfondissent pas assez à mon goût. Ce livre rappelle les Contes carnivores de Bernard Quiriny, recueil de nouvelles absurdes et fantastiques, et surtout drôles. Malheureusement, je le trouve un niveau en dessous. Les nouvelles Café et La ligne sont cependant superbes !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Par un jour d’orage sec, les volets de la cuisine s’amusaient à claquer contre la façade, bien qu’il n’y eut pas le moindre souffle de vent. J’ai ouvert la fenêtre pour les fixer avec les loquets. Des éclairs lézardaient le ciel et découpaient la silhouette du cerisier, dans le jardin. L’air se chargeait d’électricité. Les poils se dressaient sur mes bras. Soudain, j’ai senti une masse m’effleurer à toute allure.
Trop tard.
La cafetière s’est perdue dans l’éblouissement d’un ciel violet, avant que l’obscurité ne l’engloutisse.
Les objets ne sont pas comme les chiens. Quand ils disparaissent, ils ne reviennent jamais vers leur maître. Au bout de deux semaines, nous avons cessé de nourrir des illusions.
« Nous devrions acheter une nouvelle cafetière, ai-je dit à Cécile.
– Encore un prétexte pour faire un tour. »
Cécile n’avait pas tort. Depuis que ma guimbarde a décidé de ne plus perdre d’huile et de doubler en côte les Mercedes désormais agonisantes, nous nous amusons bien, elle et moi.
Mais je ruminais en pénétrant dans le supermarché. Une cafetière m’avait quitté ; peut-être que plus aucune ne voudrait jamais de moi. J’ai baguenaudé dans le rayon, l’air de rien, les yeux en l’air, pour ne pas effrayer les différents modèles. Les emballages semblaient se tasser quand je passais près d’eux.
J’ai atteint le bout de l’allée, fait mine d’hésiter, puis je suis revenu sur mes
pas. Je me suis écarté pour laisser passer de ces gens au front ronge qui poussent des chariots vides, errant à travers les rayons en quête d’un inaccessible achat compulsif. Ceux-là n’ont pas fait leur deuil.
C’est court, deux mois, pour faire le deuil de toute une vie. D’une civilisation.
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Il arrive à tout le monde d'avoir quelqu'un à la maison que l'on a envie de voir partir, quelqu'un que l'on aime bien, mais comme on est très pressé ou très fatigué, on voudrait bien que ce quelqu'un plie les gaules, si je puis dire, et c'est le moment qu'il choisit pour se caler contre le dossier en soupirant : "Qu'est-ce qu'on est bien, chez vous !". (p. 53-54)
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C'est peut-être cela, vieillir. Commencer à voir les portes se fermer l'une après l'autre. Un beau matin, nous nous levons et nous nous apercevons qu'une porte que nous avions laissée ouverte en nous couchant s'est refermée durant la nuit. Pour la rouvrir, macache ! Elle est vérrouillée de l'intérieure, la clef dans la serrure, avec le bruit des pas qui s'éloignent de l'autre côté, les souvenirs. La dernière porte, c'est toujours une porte de chambre.
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La tenue des Martin comportait-elle une certaine part d'artifice ? A bien y réfléchir, ce n'est pas impossible. Appuyer sur le bouton de la sonnette complètement nu doit-il être considéré comme un raffinement absolu dans le détachement ou comme un j'm'en-foutisme intégral ? (p. 25)
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Le clairon s'élève de nouveau. Six notes longues et noires. Tout le monde se tait, y compris les corbeaux. Il s'abat un silence si insoutenable que je préférerais encore les entendre croasser. Sur le trottoir, chacun doit espérer que le temps reste ainsi suspendu et que, avenir et univers figés, il ne se passe plus jamais rien.
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Videos de Fabien Maréchal (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabien Maréchal
PLUS PERSONNE POUR AUJOURDHUI, de Fabien Maréchal (Le Réalgar, 2022) : lecture d'un extrait par l'auteur
"À plusieurs reprises, avant de déménager, tu es passé par inadvertance devant une école à l'heure de la récréation, hésitant entre la fuite éperdue, oreilles bouchées avec les poings, et l'attente mélancolique de la prochaine cloche, te gavant par procuration de bonheurs qui n'étaient plus tiens. Une fois, un agent de police, un jeune avec des cheveux ras, s'est approché. Il y a des flics partout en région parisienne, surtout près des écoles. Tu avais dû regarder la cour de récréation de façon un peu trop insistante..."
+ Lire la suite
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