Dans la première nouvelles, « Tous les moutons du monde », les premières phrases m'emmènent dans le quotidien d'un village, au milieu d'un rite musulman de la tabaski. le notable fait bien d'avoir une belle femme sans quoi il serait accusé de sombre trafic et tué dans la foulée. Pan ! Il y a une violence dans le geste mais une certaine normalité dans la façon de l'écrire, c'est en relisant quelques phrases que celui-ci m'a marqué, elle ne m'avait pas intrigué avant. Moussa l'iconoclaste, le taciturne, le renégat mais pire, un non croyant. La violence ressort à nouveau et conclue à merveille cette première nouvelle.
La seconde, « Bamako, cité des caïmans », entre en opposition, on passe du village à la grande ville, de la violence physique à la violence des différences de classes. J'ai trouvé la transition bonne, il y a un point commun entre les nouvelles et pourtant, aucune ne se ressemble. La troisième, « le sucre », elle est une violence scolaire, puis vient « Une histoire de chat » qui vient apaiser le lecteur du moins au début car la violence se retrouve sur la fin. le livre se termine avec « La peau sur l'oeil »
Bon choix d'auteurs, et de nouvelles, tous éclectiques, une violence présente de différentes manières tout en gardant une beauté malienne, une pluralité dans les récits. Ca m'a fait plaisir de lire des nouvelles un peu moins normées que ce que j'ai l'habitude de lire.
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Brusquement, le moteur s'est emballé, cognant les têtes des passagers, et le chauffeur a encaissé ses premières injures de la journée avant sa recette du soir. Ce n'est guère une exagération de dire que ce bus vert de Bamako, le Sotrama, est un tombeau roulant : il a démarré en trombe, a roulé à tombeau ouvert comme s'il sortait de l'enfer pour occuper la dernière place du paradis.