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EAN : 9782350741635
139 pages
Magellan et Cie (23/03/2010)
3.4/5   10 notes
Résumé :
L’histoire du Sénégal, ou en tout cas de cette partie de l’Afrique de l’Ouest, ne commence pas avec les Indépendances : sa préhistoire, la longue et riche histoire de ses royaumes, sont en grande partie dans le précieux patrimoine que constituent ses langues et leur mémoire que sont le diola, le malinké, le pular, le peul, le sérère, le soninké ou le wolof. Le français s’est imposé comme langue nationale après deux siècles de colonisation. C’est la langue de la plup... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un recueil de cinq nouvelles d'un intérêt assez inégal d'auteurs sénégalais qui nous ouvrent une petite porte sur la littérature du Sénégal. En cela, ce livre est très intéressant. Mais si certaines nouvelles m'ont beaucoup plu, d'autres, en revanche, m'ont ennuyée au point de me faire (presque) rayer l'auteur de la liste des auteurs africains à découvrir...

"J'irai..." de Nafissatou Dia Diouf raconte le voyage en train d'une jeune femme. Chaque gare lui remet en mémoire une comptine enfantine alors que son angoisse croît à mesure que sa gare de destination se rapproche : arrivera-t-elle à l'heure ? La personne avec qui elle a rendez-vous sera-t-elle là ? Sa vie en sera-t-elle bouleversée ?

Avec "La nuit de l'Imoko" de Boubacar Boris Diop, l'auteur nous entraîne au coeur d'une croyance ancestrale : A Djinkoré, tous les sept ans, les Deux Ancêtres se lèvent d'entre les morts et font connaître le nom de celui qui deviendra pour les septs années à venir le roi de Djinkoré.
C'est un récit étrange et en même temps terriblement humain : quand nos croyances nous sont retirées, que nous reste-t-il ?

"Un samedi sur la terre" de Khadi Hane est une nouvelle très belle, très poétique dont le rythme nous entraîne dans une course folle, la course immobile de Kooler Faye, un expert es chômage qui rêve, allongé sur son lit, à la fille de ses rêves alors que les amis de sa soeur devisent et jouent à se lancer des vers dans la pièce juste à côté.
J'ai adoré l'écriture de Khadi Hane, à la fois poétique et d'un rythme enlevé : c'est une nouvelle à savourer sans modération et une auteur à découvrir.

Je suis totalement restée de marbre à la lecture de "Les maîtres de la Parole" de Ken Bugul. Je n'ai aimé ni l'histoire de ce baobab planté sur ce terrain si particulier ni le style de l'auteur... En résumé, une nouvelle que j'oublierai certainement très vite.

"La fête gâchée" d'Aminata Sow Fall conte l'histoire des jeunes africains qui quittent leur pays pour un eldorado européen bien illusoire. Et lorsqu'ils n'atteignent pas la terre promise, les familles souffrent de ces départs éternels et ce n'est pas l'aide internationale qui leur permettra d'alléger leur peine.
C'est une nouvelle très intéressante, satyrique et moqueuse portée par une écriture maîtrisée; Aminata Sow Fall est une auteur à découvrir.
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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cinq nouvelles apportant des voix du Sénégal, des femmes en particulier (4/5) C'est pour découvrir Ken Bugul que j'ai acquis ce recueil; elle a obtenu le grand prix de littérature africaine. Elle est actuellement en résidence au lycée français Dominique Savio de Douala et ma fille la trouve très sympathique. Pourquoi ce pseudo qui veut dire "celle dont personne ne veut"?
Nous avons presque le même âge et sommes toutes deux intéressées par les légendes du baobab (arbre dont j'ai espéré en vain voir les fleurs)
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Les cinq nouvelles se lisent vite et permettent de découvrir un pays et de s'imprégner de son ambiance. En revanche, je n'ai pas apprécié les 5 histoires de la même façon. Cela reste un petit livre léger et dépaysant malgré tout.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
""J'ai à Dakar prendre l'autocar."
Le taxi qui me mène à la gare de si bon matin n'a pas de phares, pas de compteur, pas de plancher d'ailleurs par endroits. Tant pis s'il fait encore noir. Tant pis si je n'ai pas envie de parler, encore moins de discutailler le prix de la course. Tant pis si mes chaussures reposent sur un tapis en plastique mou qui se déforme sous le poids de mes jambes et s'enfonce dangereusement vers l'asphalte dont je ressens les exhalaisons tièdes. La chaussée cabossée ne nous épargne aucun heurt. Chaque nid de poule trouve écho dans mon ventre vide. Le moteur est nerveux comme un diesel mal rafistolé. Le coup de volant est brusque et mal assuré. Le chauffeur est rogue, sans doute un sirouman en fin de service. Je n'en ai rien à faire. Je n'ai pas plus envie de lui être sympathique que lui de connaître ma vie.
Ma vie, je ne la connais pas moi-même..." (Magellan & Cie - p.11-12).
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"Cette foutue année arriva. Celle de mes vingt-cinq ans. Celle où j'obtins mon diplôme après quatre années à l'université que je traversai en bûchant comme un dingue. Maître es, titre de noblesse intellectuelle auquel aboutirent ces longues années de labeur intense. A partir de ce moment, tout auteur de moi se mit à changer. Tout : les choses et aussi les gens." (Magellan & Cie - p.79)
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